L'un dans L'autre

BÊTA PUBLIQUE

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Oui, c'est étrange, mais quand je pense à la situation, je ne peux m'empêcher de penser à lui comme « mon enfant ».

Parce ce que c'est ce qu'il est.

Les semaines passent, je retourne au bureau sur Paris après quelques jours de congés et moultes félicitations des succès de l'année passée.

Je suis même de nouveau augmenté !

La vie reprend son cours tant bien que mal pour moi.

Je ne travaille plus du tout avec Marielle.

J'essaie discrètement de suivre des bouts de sa vie via les réseaux sociaux même si elle y est quasiment inactive, étant donné qu'elle ne me répond plus du tout ni sur Teams, ni par texto, ni par téléphone.

Un mois s'écoule de nouveau, et j'apprends un jour par Michel, avec qui je ne travaille plus non plus, que Marielle a démissionné.

« De toute façon, je ne l'ai pas revue au bureau depuis qu'elle avait été arrêtée au moment de la fin du projet », m'écrit-il.

Merde, j'espère que tout va bien.

« Mince, tu sais pourquoi? »

« Je sais pas non, aucune idée. Chelsea m'a dit qu'elle s'était séparée de son mari, et qu'elle était partie vivre ailleurs. Mais bon tu connais Chelsea, les rumeurs vont bon train. Demande à Marie au service RH, peut-être qu'elle en sait plus. »

Quoi?

Non, non, ce n'est pas possible.

Les semaines continuent de passer.

J'essaie d'interroger des collègues sur Bordeaux, je questionne la RH qui nous suivait sur le projet.

Marielle a bien démissionné, mais personne n'en sait plus.

Aucune nouvelle.

Ça me bouffe de l'intérieur.

Quelques mois plus tard, je suis amené à descendre exceptionnellement de nouveau sur Bordeaux une dernière fois pour le boulot.

Je suis censé faire l'aller-retour dans la journée.

J'envoie un texto à Marielle, espérant qu'elle ne m'ait pas bloqué, ou n'ai pas changé de numéro. Je croise les doigts, car je n'ai aucun autre moyen de la contacter.

Je lui dis simplement que je descends sur Bordeaux pour une journée, que j'aimerais vraiment avoir des nouvelles, que je pense souvent à elle, que j'ai entendu dire qu'elle avait démissionné, qu'elle avait déménagé...

Comme une bouteille à la mer après ces longues semaines de silence, et j'espère de tout mon cœur qu'elle me lira.

Et alors qu'une fois ma journée de travail terminée, sur le point de commander un taxi pour repartir vers la gare le cœur très lourd, Marielle me répond.

Elle me donne juste sa nouvelle adresse.

Elle m'explique aussi brièvement qu'elle n'a plus de véhicule pour se déplacer sur Bordeaux.

Ni une ni deux, j'annule mon billet retour, et j'appelle un taxi.

Et alors que je donne l'adresse au chauffeur, je me rends compte que c'est tout de même à 60 kilomètres d'ici. Ça va faire cher le taxi et je ne sais pas si ça passera en note de frais, mais de toute façon, hors de question de rater cette occasion.

J'envoie un message à ma Sophie en lui prétextant que j'ai raté mon train, qu'il n'y a plus de place dans le prochain, et que je ne rentrerai que le lendemain matin.

Presque une heure plus tard, j'arrive à l'adresse indiquée, au milieu d'une petite bourgade à l'est de Bordeaux.

Le chauffeur me dépose au pied d'un immeuble quelque peu défraîchi, pas très accueillant. Le lieu n'a pas l'air super bien fréquenté également.

Je paie, je me hâte et vois le nom de Marielle sur l'interphone.

Je sonne, elle m'ouvre.

J'ai le cœur qui bat fort.

Encore plus fort que lorsque je l'ai attendue à l'hôtel la première fois.

Un panaché d'espoir, mais aussi d'appréhension.

Je grimpe jusqu'au 3è étage sans ascenseur, et je toque doucement.

Marielle m'ouvre la porte.

Dieu que ça me fait un bien fou de la revoir.

Elle a l'air très fatiguée, pas possible de ne pas apercevoir les grandes cernes sous ses yeux, cernés de mascara comme toujours. Et surtout, je remarque aussitôt son ventre.

Un joli bidon, qui s'est bien arrondi.

Quelques secondes de flottement s'écoulent tandis que je me tiens sur le pas de la porte.

Puis spontanément, elle me serre dans ses bras, et je fais de même.

Je suis vraiment heureux de la revoir.

Je suis si soulagé de voir qu'elle va bien.

« Entre, entre », me lance-t-elle alors, « C'est un peu le bordel, désolé ».

Je passe le pas de la porte.

C'est vrai que c'est un peu le foutoir, il y a des cartons partout d'autant plus que l'appartement n'a pas l'air très grand. La pièce à vivre, très encombrée, fait 15m² à tout casser.

« Vas-y, installe-toi sur le canapé, j'étais en train de préparer une tisane. »

Je m'assieds, tandis que Marielle me sers une tasse bien chaude tout en me tendant une boîte de sachets d'infusion.

« Marielle, j'étais vraiment super inquiet. Michel m'a dit que tu avais démissionné. J'ai eu peur, personne n'avait plus aucune nouvelle... »

« Ouais désolé, je n'avais pas d'autres choix. »

« Que de démissionner? »

« Que de faire le vide pour passer à autre chose. Essayer de changer de vie. Excuse-moi de t'avoir ignoré. Crois-moi, ça m'a coûté de le faire, mais ce n'était pas possible autrement pour moi, en tout cas sur le moment. Dis-toi que je t'avais même bloqué, j'ai débloqué ton numéro que récemment. »

« Pas besoin de t'excuser. T'as quitté ton mari alors? »

« Oui, mais ça comme je te l'ai déjà dit, crois-moi, ça n'a pas de rapport avec nous deux. Enfin, ça a sûrement été l'élément déclencheur, mais de toute façon ça n'allait plus depuis des années. Je sais même pas pourquoi j'ai fait un gosse avec lui, je suis partie et il ne s'en occupe pas plus. Tu me diras, j'en ai bien fait un avec toi. »

Elle finit sa phrase d'un ton très sec, et je décèle de la rancœur à mon égard.

« Marielle, on ne va pas tourner en rond. Si j'avais su dès le début que ça finirait comme ça, j'aurais coupé court direct à tous nos jeux, comme je les ai nommés à tort. Je suis bien conscient que je t'ai fait beaucoup de mal, et que je continue à t'en faire, et crois moi ce n'était pas mon but. Tu comptes pour moi, tu compteras toujours pour moi. Enfin je veux dire, tu portes notre enfant. »

À ce moment-là, je marque une pause, tourne et retourne la fin de la phrase dans ma tête. Oui, c'est encore dur à croire pour moi, mais c'est bien la réalité. Marielle porte notre enfant.

« Je me suis retrouvé devant un dilemme où aucun des choix à faire n'était le bon. J'ai choisi ma famille, mais en aucun cas je veux te laisser tomber. Je veux t'aider. »

Marielle se met à se caresser le ventre.

« Tu sais, j'ai aussi eu le temps de réfléchir à tout ça. Je t'en ai énormément voulu au début, c'est vrai. Mais tout ça, c'est aussi en grande partie ma faute en fait, faut bien que je me l'avoue. C'est vrai quoi, je t'ai incité à le faire. Je t'ai provoqué. Ouais, tu as aussi été inconscient de rentrer dans mon jeu, et je crois que j'en avais un peu envie en réalité, ça m'excitait à mort de te voir excité. Je me sentais vivante, pour de vrai. Je me suis accroché à toi bien plus que je ne l'aurais imaginé, mais j'ai pas osé te l'avouer. Sous mes airs d'allumeuse que j'ai pu avoir avec toi, j'avais peur que ça casse ce truc entre nous, et qui faisait que j'me sentais bien quand tu étais là.

Mais bon, on ne fait pas un gosse seul. Et au final c'est le deuxième que je fais. Tu vois, je suis bonne à rien. Je n'apprends même pas de mes erreurs. »

« Ecoute Marielle, pas la peine de te culpabiliser hein. C'est fait maintenant, ça parait dingue c'est sûr, mais c'est en train de se produire. Allons de l'avant. Comme je t'ai dit, hors de question pour moi de te rayer de ma vie, et de faire comme si de rien était. »

« Mais t'en veux pas de cet enfant, et maintenant il va arriver. Tu veux quoi? Que je t'envoie des photos de lui de tant en tant par texto? »

Malgré ce qu'elle vient de m'avouer, j'ai bien conscience que Marielle est encore en colère. Et par-dessus tout, ses mots sont teintés de tristesse.

Ça me fend le cœur.

Je réalise à quel point mon attitude, mon inconscience, mon choix sont en train de briser une vie. Et certainement d'en briser une deuxième très bientôt.

Je suis un homme, je suis père de famille, je dirige des dizaines de personnes chaque jour. J'ai l'habitude de gérer des situations difficiles, de soutenir mes proches, mes équipes.

Et là, j'ai honteusement choisi la voie facile, seulement car c'était plus confortable pour moi, et moi seul.

Mais bordel, il faut que je me reprenne.

Que je porte mes couilles.

Que j'assume.

« Écoute, tu attends quoi de moi? Dis moi, tu as besoin de quoi? Tu sais quoi, je suis prêt à tout avouer à ma femme, et à reconnaitre l'enfant. Tu connais le sexe d'ailleurs? »

Elle esquisse alors un sourire, tout en buvant une gorgée de sa tisane.

« T'es mignon, mais gâche pas ta vie pour un coup d'un soir. »

« Coup d'un soir? Coup d'un soir? Mais Marielle, sérieusement, tu penses vraiment que c'est comme ça que je te vois? Franchement, j'me sens mal que tu penses ça... »

« Naaaan, j'dis ça pour me protéger en vrai. Pour me faire une raison. Dans le fond, je sais que j'ai compté pour toi, et que je compte toujours.

Et oui sinon, c'est une fille. »

À ces mots, Marielle baisse son regard sur son joli ventre, et se remet à le caresser.

Hé ben.

Je vais avoir une fille...

Marielle se lève, et va chercher une pochette, dont elle sort une échographie qu'elle me tend. On ne voit pas grand-chose comme souvent mais bon, je constate qu'il s'agit de la deuxième écho déjà.

« Tu veux la sentir? »

« Ça fait combien de mois là? »

« 7 bientôt. »

C'est donc prévu pour Juin alors, je n'y avais jamais songé.

Je pose mes mains sur son ventre.

Malgré toute la tristesse de la situation, Marielle m'apparaît très attendrissante.

Elle pose ses mains sur les miennes.

« Sinon Marielle, tu n'as pas répondu franchement à ma question. »

« Si, je t'ai dit de ne pas gâcher ta vie pour moi. Reste heureux avec ta femme et tes enfants, tout ce que tu as déjà réussi à construire. C'est aussi moi qui ait bien fauté dans tout ça. Ça serait égoïste de vouloir à tout prix te le faire payer. »

« Ha non non non, ça serait tout aussi égoïste de te faire assumer seule. »

Sur le coup, j'ai envie de croire que c'est Marielle qui a raison.

Qu'elle a finalement accepté la situation.

Si je reconnais l'enfant, je brise mon couple.

Je détruis ce que j'ai construit ces douze dernières années.

J'essaie une fois de plus de me convaincre que laisser Marielle sur le côté, c'est le choix le moins pire, mais comment m'y résoudre pour de bon?

« Au fait, tu as démissionné aussi. Tu comptes faire quoi? Tu as besoin d'argent? »

« Merci mon bon roi, toi qui aime mettre les gueuses enceintes, mais je ne suis pas une assistée. T'inquiète pas pour moi, j'ai toujours subvenu à mes propres besoins, je me débrouillerais, comme d'hab. »

« Non non Marielle, ça, ça me va pas comme réponse. Tu t'es vachement éloignée de Bordeaux là. En plus t'as plus de voiture, ça va être dur de retrouver du boulot. Puis le coin où t'es là, il a pas l'air top. Et pas la peine de m'envoyer des pics... »

« Je ferais une demande de logement social plus proche de Bordeaux. »

Je réalise en entendant ces propos, que je ne sais pas si elle me répond du tac au tac pour me montrer qu'elle n'a pas besoin de moi, ou si elle est réellement en train de perdre pied.

Ce qu'on a vécu ensemble, c'est en train de la détruire.

La Marielle d'il y a quelques mois a perdu sa joie de vivre, son espièglerie, ses envies, sa motivation.

La chaudasse que j'ai connue, sûre de ce qu'elle voulait, est devenue une femme très vulnérable.

« Marielle, non mais tu t'entends? Hors de question que je te laisse dans cette situation. J'ai de l'argent, s'il faut t'acheter une voiture, je t'en achète une. S'il faut que je t'aide à te reloger, je le ferai. Et que je reconnaisse l'enfant ou pas, je t'enverrai de l'argent. »

« Mouais mouais. Et ta femme, elle en pensera quoi? »

« T'inquiète pas pour ça. Ça c'est pas un problème, je me débrouillerai. »

De nouveau, quelques instants de silence surviennent après cette longue mise à nue, comme venant conclure en point d'orgue toute cette idylle passée.

« T'es trop mignon en vrai. Excuse-moi quand je t'ai traité de connard, de pervers ou de sale porc. Je le pensais pas, tu t'en doutes. C'était sur le coup de la colère, de l'excitation, tout ça. T'es un mec bien, ta femme a de la chance de t'avoir. »

Elle me disant ça, on dirait qu'elle est presque gênée.

Je regarde Marielle.

Elle est là, assise sur son fauteuil avec son ventre tout rond, son pyjama trop grand, et ses cheveux mal coiffés attachés par un chignon.

Je la trouve belle.

J'ai soudainement envie de l'embrasser.

Je la fixe alors du regard.

Elle me regarde à son tour, sans trop comprendre là où je veux en venir.

« Quoi? J'ai dit un truc qu'il fallait pas? »

Je me lève légèrement du canapé, et approche ma tête vers la sienne.

« Arrête, c'est pas sérieux... »

Elle hésite. Elle n'y songeait pas, mais je sens bien qu'elle en a envie aussi.

J'approche doucement mes lèvres des siennes.

Nous échangeons un baiser.

Un baiser langoureux, un baiser teinté de passion.

Presque un baiser que se donneraient deux personnes qui s'aiment.

Le temps est comme suspendu.

L'instant est magique.

On a eu beau baiser comme des lapins des dizaines de fois, si je ne devais retenir qu'un seul moment avec Marielle, un seul passage de toute cette histoire, ce serait celui-là.

Marielle enlève le haut de son pyjama. Ses seins ont bien grossi, ses auréoles ont foncé, et ses tétons pointent.

Elle a le ventre bien arrondi, la peau tendue.

Son corps se prépare à donner la vie une seconde fois, et je trouve ça beau.

Elle m'enlève mon pull, puis mon t-shirt, pendant que l'on continue d'entremêler nos langues pendant ces longs baisers suaves.

Puis, tout doucement, elle se met nue, pendant que je termine de baisser mon pantalon et mon boxer.

Elle s'allonge sur le canapé.

« Fais pas trop de bruit, ma fille dort à côté. »

Je me penche sur elle, en prenant soin de ne pas trop secouer son ventre, et je la pénètre.

Même pas besoin de plus de préliminaires que ces embrassades, je n'ai eu aucun mal à rentrer tellement elle mouille.

Ça fait plusieurs mois que ça ne s'était pas produit, et Dieu me pardonne, mais j'avais oublié à quel point c'était bon.

On baise là, allongés sur son canapé, tendrement.

Je prends tout mon temps, tous nos mouvements sont lents, désirés, maîtrisés.

Je m'enfonce profondément en elle, puis sors, puis rentre de nouveau.

Je lui attrape les mains. Je l'embrasse.

Surtout qu'avec son ventre, je préfère y aller doucement.

Puis je m'assieds sur le canapé, et elle me grimpe dessus. Elle est très enceinte, et d'habitude ça n'a jamais été ma tasse de thé, mais là, je ne saurais expliquer pourquoi, c'est différent.

Ça m'excite.

Ça m'excite terriblement.

Même enceinte de sept mois, Marielle m'excite, comme elle l'a toujours fait.

Quelques vas-et-viens et autres chevauchements, et je vois Marielle se cambrer vers l'arrière, étouffant un gémissement avec sa main devant la bouche.

Puis quelques secondes plus tard, c'est à mon tour d'atteindre l'orgasme.

Cette fois, pas de risque.

Je reste en elle jusqu'à être sûr que tout mon jus soit bien sorti.

De mémoire, je ne me rappelle d'ailleurs pas avoir déjà autant éjaculer que cette fois-ci.

Finalement, alors que que la nuit sans lune étend son emprise et que les aiguilles de la pendule continuent leur course effrénée, nous restons là, tous deux blottis l'un contre l'autre, nus sous un plaid.

Et là, rompant la quiétude du moment, Marielle me chuchote « En fait, on est pas faits pour être l'un avec l'autre, mais l'un dans l'autre. »

Je crois que c'est très bien résumé.

Je passe la nuit avec elle, sur le canapé.

Tous les deux, dans notre plus simple appareil, enlacés en cuillère.

Ce n'est pas forcément confortable, mais ce n'est pas ça qui compte.

Je me sens bien dans ses bras.

Marielle s'est endormie, et moi j'ai beaucoup de mal à trouver le sommeil.

Je m'étais pourtant toujours dit que j'arriverais facilement à tourner la page, que je ne m'attacherais pas, mais c'est plus compliqué que ça.

Non, ce n'est pas possible.

Je ne peux pas la laisser.

Je ne peux pas faire comme si de rien était.

La laisser sur le carreau, elle et notre fille, comme si elles n'avaient aucune importance.

J'ai toujours sû ce que je risquais.

Et c'est arrivé.

Je l'ai mise en cloque.

Et il faut que j'assume.

Pour de bon cette fois.

Le lendemain matin, après une courte nuit, le réveil se fait un peu en panique.

La fille de Marielle, du haut de ses 2 ans et demi, appelle sa mère depuis la chambre. Vite, je saute du canapé, et me rhabille illico-presto.

Même pas le temps d'avaler quoi que ce soit, je commande un taxi et je m'en vais.

J'embrasse Marielle.

« Je t'appelle, mais cette fois tu me réponds hein? », je lui lance alors tandis que je m'apprête à dévaler les escaliers quatre à quatre.

« Oui, oui », me répond-elle avec un sourire.

Mon taxi arrive, alors que je suis en train de me réserver mon TGV.

Je ne suis pas lavé, j'ai encore mes vêtements de la veille, et clairement je ne me sens pas très frais.

Mais cette nuit m'a fait du bien.

Beaucoup de bien.

Pendant tout le trajet, je repense à cette folle histoire.

À ce qu'on s'est dit la veille.

Et finalement, je prends une grande inspiration, et envoie un texto à Marielle : « Pour le prénom, tu as des idées? ».

Je rentre chez moi, ma décision prise.

Le jour suivant, j'avoue tout à ma femme : Marielle, le bébé.

Bien sûr, c'est le drame, comment cela pourrait-il en être autrement?

En réalité, Sophie me confie qu'elle se doutait qu'il se passait quelque chose, et m'avoue par la même occasion avoir elle aussi eu une aventure de quelques soirs pendant mes absences l'année passée.

Que c'était la première et unique fois, et qu'elle s'en est terriblement voulue.

Mais bon, je reste le salopard dans toute cette affaire, j'ai mis une autre femme enceinte.

Peu importe.

On demande conjointement le divorce dans les jours qui suivent.

Comme je m'en doutais, l'annonce auprès de ma famille passe très mal, et tout le monde me tombe dessus.

Les jugements pleuvent.

« 33 ans mais encore trop égoïste pour penser à tes enfants? », « Comment t'as pas pu t'empêcher de penser avec ton entrejambe? », « 12 ans de vie commune foutue en l'air pour ça ! », et j'en passe.

Mais je me sens apaisé, délivré de ce fardeau.

C'est ça qui compte le plus.

Je suis en paix avec moi-même.

En paix avec mon âme et conscience.

Je redescends sur Bordeaux pour l'accouchement.

Le jour J approche, et je tenais à être là, aux côtés de Marielle.

Elle donne naissance à une magnifique petite fille, que l'on décide de prénommer Espérance.

Bien sûr, je reconnais cette petite puce.

Ma fille.

Finalement, nous choisissons de ne pas nous mettre ensemble avec Marielle.

On est faits pour être l'un dans l'autre, pas l'un avec l'autre, comme elle l'a si bien dit l'autre soir.

Je réussis néanmoins rapidement à la convaincre de monter sur Paris, et l'aide à retrouver un travail.

On met en place une garde partagée, une semaine sur deux.

J'arrive à avoir mes trois enfants en même temps à la maison.

Mes fils ont eu du mal à encaisser ma séparation d'avec leur mère, mais ils sont super contents d'avoir une petite sœur.

Je continue de coucher régulièrement avec Marielle.

C'est moins torride qu'avant, moins fougueux, mais toujours aussi bon.

On se protège plus ou moins bien, pas sûr que tout ça nous ait vraiment servi de leçon. Mais nous ne sommes que des êtres humains, avec leurs émotions, leurs désirs et leurs pulsions après tout.

Parfois, je laisse mon esprit divaguer, à m'imaginer comment serait la vie si jamais j'avais fait le choix de ghoster Marielle. De la laisser seule.