L'un dans L'autre

BÊTA PUBLIQUE

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Elle a bien vu que j'étais en train de me branler.

J'hésite à nier en bloc, mais ça ne me ressemble pas. Je vais plutôt essayer, disons, d'arrondir les angles.

« Marielle, merci de me répondre ! J'ai été mal toute la journée, tu peux pas savoir... Je n'aimerais pas que tu te méprennes sur la personne que je suis. Est-ce qu'on peut en parler de vive voix demain, sur l'heure du déjeuner par exemple? J'aimerais vraiment démêler tout ça avec toi avant de repartir pour Paris. »

« Ok pour moi, l'heure du déjeuner ça va être compliqué par contre. Après le boulot à 18h, on se retrouve au café au bout de la grande avenue? »

Je vérifie mon billet de train. Normalement, mon TGV part à 18h30, mais la situation est trop critique. Je décide de le changer.

Sophie ne va pas être aux anges du tout, mais tant pis.

« Ok pour 18h, on se voit demain au bureau. »

Pas d'autre réponse de sa part.

Je me sens déjà l'esprit un peu plus léger, même si cet incident est loin d'être clos.

Quoi qu'il arrive, j'ai une chance de désamorcer la situation, tout expliquer à Marielle, lui faire comprendre le pourquoi du comment j'en suis arrivé à faire ça, et surtout faire en sorte que cela reste entre nous.

Le lendemain, lorsque j'arrive au bureau, je remarque que Chelsea est de retour.

Mais visiblement ce matin-là, elle a dû se lever du pied gauche. Et alors que je lui lance un « Bonjour Chelsea, comment vas-tu? », comme je le fais habituellement, voilà qu'elle me calcule à peine.

Bon, la journée s'annonce... compliquée.

Je décide de faire le tour des bureaux.

Marielle est déjà là, devant son ordinateur.

Je décide d'en profiter, alors que Michel, lui, n'est pas encore à son poste.

Je prends mon courage à deux mains, et m'arrête sur le pas de porte de son bureau.

« Salut Marielle, merci de m'avoir répondu », je lui lance alors, tandis qu'elle relève la tête de son écran. Visiblement, elle ne m'avait pas entendu arriver non plus.

Elle me sourit tout de même, tout en me souhaitant la pareille.

« Ça tient toujours pour ce soir? »

« Oui oui, ça tient toujours. »

« Ok, parfait. »

Ouf ! Sa réaction me surprend dans le bon sens du terme, et c'est tant mieux. Elle ne m'a pas paru avoir l'air gênée, indignée, ou en colère.

Ravi que cette courte discussion se soit aussi bien passée, je décide de ne pas m'éterniser, et file alors à mon bureau.

La journée se passe finalement très tranquillement, et j'en sors grandement soulagé.

Encore une fois, je préfère tout de même déjeuner en solo.

Je préfère d'abord parler à Marielle seul, en tête à tête, afin d'être sûr de ce qu'elle pense de la situation.

C'est vrai que bien qu'elle soit très sympa depuis le début, très impliquée au travail même si un peu en retrait, je ne la connais pas beaucoup plus que ce que le monde professionnel a bien voulu m'en montrer.

17h45, je quitte le bureau plus tôt que d'habitude, direction l'une des rares brasseries du coin. Elle se situe tout de même à près d'un kilomètre, et me voilà parti, me sacoche à la main armés de mes deux pieds.

Plus j'avance et plus je me rapproche, et plus je sens l'appréhension monter en moi.

Et si Marielle décidait, en échange de son silence, de me faire chanter?

Je me mets à imaginer tous les scénarios possibles.

Finalement, j'arrive sur les coups de 18h.

La brasserie est un peu déserte, et Marielle est déjà installée.

Je lui fais un signe de la main, et vais m'asseoir à sa table.

Elle a eu la bonne idée de choisir un coin un peu à l'écart.

Le serveur nous amène la carte des boissons, et je constate qu'un silence un peu embarrassant règne entre nous.

Je commande un Perrier citron, tout en indiquant à Marielle qu'elle peut prendre ce qu'elle veut, et que ça partira en note de frais.

Je sens bien cependant que Marielle a le regard un peu fuyant.

Elle semble gênée, et attend certainement que ça soit moi qui lance la conversation.

Et si c'était en effet le cas, elle aurait de toute façon bien raison d'agir comme ça.

Je prends les devants, et me jette alors à l'eau.

« Bon Marielle, déjà merci d'avoir accepté ce rendez-vous. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, essayer de réécrire l'histoire ou me trouver des excuses. Lundi soir, j'étais en effet en train de me... disons... satisfaire, quand tu es entrée dans mon bureau. Il était un peu tard, la lumière du couloir était éteinte. Comme tu le sais, le projet se passe bien, d'ailleurs tu participes grandement à cette réussite et je t'en remercie, mais je subis une grosse pression de la part du client, de Mathieu et du reste de la direction. Ma vie perso est aussi disons, un peu compliquée, je suis souvent loin de chez moi, enfin bref. Lundi soir, croyant à tort être seul, j'ai eu envie de décompresser. Je ne me cherche pas d'excuses, clairement ce que j'ai fait n'est pas du tout professionnel, mais voilà ce qui est fait est fait. »

Je marque alors un petit temps d'arrêt, afin d'essayer de capter un premier signe de la part de Marielle suite à ma confession.

Mais elle reste silencieuse, à mon grand désarroi.

« Bon écoute, je sais que depuis que je suis arrivé, j'ai un peu cette image de « nice boss » qui assure en permanence, qui a réussi à faire ami-ami avec son équipe et c'est tant mieux, car c'est vraiment mon but. ET je n'aimerai vraiment pas que cet incident change quoi que ce soit sur ce que tu penses de moi ou comment tu t'investis au boulot. Je ne sais pas comment tu te sens, mais bien sûr sache que tu as le droit de te sentir mal, et si bien sûr finalement tu souhaites aller raconter ce qu'il s'est passé au service RH, je comprendrais. »

Cette fois, je m'arrête pour de bon.

Son air presque gêné a quitté Marielle.

Elle semble désormais perdue dans ses pensées et cherche ses mots.

Elle boit une gorgée de Coca, puis finalement après quelques secondes finit me répondre.

« Déjà, merci de ta franchise. En passant dans ton bureau lundi soir, j'avais en effet bien cru comprendre que tu étais en train de te satisfaire comme tu dis, et sur le coup je suis juste partie vite, tout en me répétant « Mais non Marielle, t'as dû halluciner, ce n'était pas ça, tu as juste dû mal interpréter, mal comprendre ». En effet je suis... comment dire... un peu choquée oui. Disons que je ne m'attendais pas à ça surtout venant de toi et du professionnalisme dont tu as fait preuve depuis le début. J'ai moi-même une vie perso compliquée en ce moment, et clairement je ne sais pas si j'avais besoin de ça. »

« Ok, Ok, je comprends, j'en suis vraiment désolé », je lui réponds alors tout en me resservant du Perrier.

« Quant à ta dernière question, je ne sais pas si ça va me faire te voir différemment mais certainement, oui. Par contre ça non, je n'irai pas voir la RH, ni n'en parlerai à quelqu'un de l'équipe, si c'est ça qui t'inquiète. Y'a pas mort d'homme non plus. Je pense que je suis assez forte pour passer outre. »

La peur latente qui emplissait mon esprit s'estompe subitement sur ces dernières paroles.

Là, je suis soulagé pour de bon.

« Merci infiniment Marielle, tu peux pas savoir à quel point ça me soulage ! »

À peine prononcée, je repense au derniers mots de ma phrase, et me dit qu'ils n'étaient sûrement pas les plus judicieux à prononcer à cet instant.

Finalement, l'atmosphère se détend.

J'essaie de changer de sujet de discussion, en ramenant cette dernière sur le terrain plus terre à terre du projet sur lequel nous bossons tous deux.

Les minutes défilent, et je me retrouve alors sur le point de rater mon train.

« Mince, j'avais pas vu l'heure, je dois filer ou j'vais rater mon TGV. T'occupes de rien, je paye tout et je ferai une note de frais. »

« Si tu veux je suis en voiture, j'te dépose à la gare? »

« Ha oui carrément si ça te dérange pas, ça m'évitera de perdre du temps en attendant le taxi ! »

C'est vraiment très sympa de sa part.

Marielle a vraiment été compréhensive pour le coup. Je viens de m'expliquer avec elle de pourquoi elle m'a vu en train de me branler au bureau, et à peine une demi-heure plus tard, elle me propose de me déposer à la gare.

Je paye, et on quitte alors la brasserie.

Je prends place dans sa voiture, une vieille 306, qui semble bien kilométrée.

« Désolé pour l'état de la voiture, c'est un peu le bordel... »

« Houla, t'en fais surtout pas pour ça, tu sais avec mes gamins j'ai l'habitude aussi. »

« T'as quoi comme voiture? »

« Moi, euh, j'ai un Scénic plus tout jeune, mais bon tant que ça roule c'est l'essentiel. »

En réalité, je roule en BMW Série 5, mais je sens que Marielle a été un peu embarrassée de me présenter sa voiture, qui en effet a fait son temps, alors je préfère continuer de détendre l'atmosphère.

Le trajet se fait sans accroc, et vingt minutes s'écoulent jusqu'à notre arrivée à la gare.

Marielle me dépose.

Avant de descendre, je décide de bien marquer le moment en réitérant le fait qu'elle peut, et même doit continuer à me faire confiance.

« Merci encore de ta compréhension, et de garder ça entre nous. Ça ne se reproduira plus, sois-en assurée. Et surtout, tu m'as dit tout à l'heure avoir aussi quelques soucis d'ordre privé. Si jamais tu as besoin de prendre du temps par rapport à tout ça, de poser quelques jours, ou juste d'en parler, surtout n'hésite pas à venir me voir. »

« Merci, c'est gentil. T'inquiète pas, justement le boulot me permet d'aller mieux. Enfin, tant que je reste pas trop tard au bureau... », me répond-elle alors sur un ton moqueur que je n'avais vraiment pas senti venir.

Je me hâte, et attrape mon TGV juste avant son départ.

Mon coeur s'est considérablement allégé, et je suis heureux car l'honnêteté à payer.

Marielle semble même avoir pris la chose bien mieux que ce que j'aurais pu espérer. Et la petite pointe d'ironie bien sentie quand je suis sorti de sa voiture est là pour en attester.

Pourtant, je garde bien à l'esprit que je reste extrêmement chanceux, et que j'aurais tout aussi bien pu finir dans le bureau du big boss, à devoir signer une lettre de licenciement pour faute grave.

En tout cas, j'estimais déjà Marielle humainement, mais là, sa manière de réagir à la situation et la compréhension dont elle a fait preuve suite à mes explications, j'en suis encore bluffé.

Et pour le coup, je me suis même surpris à apprécier ce petit moment passé dans la brasserie avec elle.

Quand j'y pense, même s'il faut avouer que Marielle n'est pas la fille qui m'a tapé dans l'œil à mon arrivée sur Bordeaux, elle n'en reste pas moins très mignonne, et ce d'autant plus que je commence à la connaître un peu.

Physiquement, ce n'est pas un mannequin qui pourrait par exemple rivaliser avec la plastique de Chelsea, mais elle a un petit quelque chose qui fait son charme.

Enfin bref, l'incident est désormais clos, le départ de feu est éteint.

Plus tard, alors que je regarde par la fenêtre du train, je me remémore notre conversation dans la voiture. En y repensant, c'est vrai que Marielle passe beaucoup de temps au bureau, surtout pour une personne en charge du back-office sur ce type de projet.

Je pensais que c'était simplement car elle voulait montrer qu'elle était investie autant que n'importe quel autre collaborateur du projet, mais je pressens que visiblement cela semble aussi avoir un rapport avec sa vie personnelle. Et en tant que manager, l'une des mes missions est de m'assurer que chaque membre de mon équipe aille bien.

Je me dis alors que je lui en reparlerai à l'occasion.

Le reste de la semaine passe, et me voilà de nouveau dimanche soir.

Je suis en train de préparer ma valise, encore une fois. C'est devenu une habitude.

Les quatre jours passés à la maison ne se sont d'ailleurs pas forcément très bien passés. Mes deux fils ont été contents de me revoir, comme toujours, mais l'ambiance a été très crispée avec Sophie.

Déjà, ça a commencé dès mon arrivée trop tardive à son goût mercredi, mais ça je m'y attendais. Et puis ensuite, j'ai dû travailler tous les soirs, le week-end j'ai accompagné mes enfants au sport toute la journée, et clairement je ne l'ai pas trop calculée.

C'est vrai que je ne lui consacre pas beaucoup d'attention ces temps-ci.

Moi qui pensais en acceptant ce poste, que le fait de ne pas se voir plusieurs jours par semaine relancerait peut-être notre couple, pour l'instant je suis en train de faire fausse route.

J'ai pris ce nouveau poste il y a bientôt quatre mois, et le nombre de fois où nous avons fait l'amour se compte sur les doigts d'une seule main.

De quelqu'un à qui il en manquerait deux...

Pourtant, parfois j'en ai envie, mais quasiment tous les jours je me couche après elle, et elle dort déjà. Les rares fois où nous atterrissons dans le lit ensemble, elle me tourne quasiment toujours le dos, ou alors elle est trop crevée.

Loin de moi l'idée de la blâmer cependant. Sophie a aussi un métier prenant, et je la laisse gérer seule une bonne partie de la semaine. Je me dis que si j'étais à sa place, je réagirais certainement de la même manière, donc je relativise. Mais le moins que l'on puisse dire, c'est que ça ne nous fait pas avancer dans le bon sens.

Pour autant, je sens bien que cette situation me frustre. Quand je suis à l'hôtel sur Bordeaux, je me masturbe deux fois par jour, et parfois trois. Une fois le matin et une fois le soir, sous la douche.

Bref, on est déjà début Juillet, deux semaines de vacances en famille arrivent prochainement, et je me dis que ça sera l'occasion de bien tout mettre à plat.

En attendant, mon téléphone sonne, il est vingt heures et mon taxi vient d'arriver. Tout le monde m'embrasse, et me voilà parti.

En chemin, je reçois un message sur Teams.

Première surprise, c'est Marielle.

Ce n'est pas trop son genre d'envoyer des messages via notre messagerie professionnelle le week-end, donc je me dis que c'est peut-être important.

« Hello, comment vas-tu? C'était sympa mercredi dernier. »

Alors là, je ne m'attendais pas à ce message.

Que répondre?

C'est vrai que c'était sympa, mais je l'ai surtout fait pour m'extirper d'une situation embarrassante.

J'attends alors quelques minutes, puis décide de lui répondre en gardant un ton professionnel.

« C'est partagé, et merci encore pour ta compréhension. Et surtout, si jamais quelque chose ne va pas, surtout n'hésite pas. Bonne soirée, et à demain au bureau. »

Pas de réponse.

Ce message me laisse un peu... perplexe, et de nouveau, je me mets à stresser légèrement.

Et si Marielle avait changé d'avis?

Si en fait elle souhaitait exiger quelque chose de moi en échange de son silence?

Le lendemain en tout cas, tout se passe pour le mieux au travail.

Tout le monde est présent, motivé, et le projet ne cesse d'avancer dans le bon sens.

Sur les coups de 18h30, et alors que je suis en train de ranger mon ordinateur pour partir, Marielle passe me voir.

« Je suis encore en voiture aujourd'hui, j'te dépose à ton hôtel si tu veux? »

« Euh, bah écoute oui pourquoi pas. Laisse moi juste annuler mon taxi. »

« Ah, tu as déjà réservé ton taxi, pas de souci, j'te laisse alors... »

« Non non, c'est super sympa de ta part, je l'annule, y'a pas de problème. »

Peut-être veut-elle m'évoquer certains de ses tracas personnels, comme je lui ai proposé dans mon précédent message.

Je monte dans sa 306, et déjà je constate qu'elle a fait un effort pour ranger.

Marielle démarre, et sur le coup, moi qui suis plutôt de nature volubile, je ne sais pas trop comment lancer la discussion.

Après tout, j'ai l'impression qu'il y a toujours une sorte d'ambiance un peu lourde qui se dégage quand nous sommes tous les deux, après ce qu'il s'est passé le lundi de la semaine précédente.

« C'est l'hôtel près de la rocade après la sortie 18, c'est ça? »

« Oui exactement. »

« Tu n'as fait que cet hotel là depuis que tu viens sur Bordeaux? Tu prends jamais de Airbnb? »

« Non, la boite n'aime pas trop rembourser des Airbnb malheureusement. Pour l'hôtel, j'en ai essayé 2 ou 3, mais celui-ci est plutôt sympa. Il est bien situé, pas trop loin du boulot, et en plus y'a un sauna auquel je peux accéder avec ma chambre. »

« Un sauna dans ta chambre? Wouah, c'est vraiment le grand luxe ! »

« Non non, un sauna dans l'hôtel, mais avec ma réservation je peux y aller. »

« Et sinon, tu sors en centre-ville le soir? »

« Non, je t'avoue que j'ai quasiment rien visité depuis que je suis arrivé ici. Tu sais en vrai, déjà je connais personne, le soir je suis un peu claqué et c'est pas super pratique pour se déplacer pour moi vu que je n'ai pas de voiture. Et toi, tu es originaire d'ici? »

« Oui, j'habite pas super loin et j'ai toujours été sur Bordeaux depuis que je suis gamine. »

« Ha c'est top, la région a l'air vraiment sympa ! »

Les quelques minutes qui séparent le bureau de l'hôtel passent rapidement, et nous discutons de tout et de rien, de Bordeaux, du projet.

L'atmosphère se détend incroyablement, et en l'espace de ces quelques minutes, je sens que quelque chose se passe entre nous.

Il y a une « good vibe » qui se dégage, comme disent nos amis anglo-saxons.

Comme souvent, mon cerveau commence lentement à écrire des scénarios dont lui seul à le secret.

Après tout, Marielle, qui après m'avoir surpris en train de me branler au bureau, puis décider que finalement ce n'était pas si grave que ça, finit par me proposer de me ramener à l'hôtel dès la semaine suivante. J'avoue qu'il y a de quoi se poser des questions.

Finalement, nous arrivons devant l'hôtel. Marielle se gare, me regarde et me lance « Bon bah voilà, te voilà arrivé ».

Elle tourne sa tête vers l'hôtel, qui s'avère être une belle bâtisse du début du XIXème siècle.

« C'est vrai que l'hôtel a l'air très sympa ! »

Sur le moment, j'ai l'intime conviction qu'elle n'a pas envie que je sorte de la voiture en la remerciant simplement, puis en m'éloignant.

A t-elle envie que ce moment dure un peu plus longtemps?

Aïe, mon esprit me joue des tours, et ce n'est pas la première fois.

J'en profite pour regarder Marielle plus attentivement alors qu'elle a les yeux tournés.

C'est vrai qu'en fait, elle me plait. Elle a un joli visage, et de corps elle est vraiment pas mal.

Et si je me risquais à l'embrasser?

J'avoue que l'espace d'une seconde, ça me traverse l'esprit.

Cependant, je songe aussi au fait que je suis certainement en train de me faire des films, que tout est dans ma tête.

Et je suis bien conscient que si je venais à tenter quelque chose là, et que mes espoirs s'avéraient infondés, ce serait « game over » direct.

Après ce qu'il s'est déjà passé, ce serait plainte pour harcèlement dès le lendemain, et licenciement sans indemnité le jour d'après.

Le risque est trop grand, et même si je ne peux m'empêcher de croire que Marielle m'a bel et bien envoyé quelques signaux, je me dois d'essayer de garder la tête froide.

Je me ravise pour le baiser, puis alors que je suis en train de sortir de son véhicule, j'ai une idée soudaine, et décide de tenter une approche bien plus nuancée.

« Marielle, tu sais demain la présentation qu'on doit montrer à l'équipe de Reims, je suis très à la bourre dessus, surtout sur la partie chiffres. J'me dis que du coup, si tu as trente minutes devant toi, y'a une salle commune dans l'hôtel où on pourrait la finir. Honnêtement, ça m'aiderait vraiment. »

« Euh, si c'est trente minutes OK, je vais me garer et j'arrive. »

Eh bien, ça a marché.

Je me disais qu'en proposant qu'on reste un peu plus longtemps pour travailler ensemble, elle pourrait facilement refuser ma proposition si elle le souhaitait, sans que cela ne porte trop à allusion.

Pour le coup, elle a accepté, et c'est tant mieux.

J'attends que Marielle se gare, puis nous entrons dans l'hôtel, direction la salle collective, plutôt cozy.

Moquette en peau de chamois, petit feu dans la cheminée malgré la chaleur de Juillet.