L'un dans L'autre

BÊTA PUBLIQUE

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Michel a raison, l'équipe a l'air top.

17h50, j'ai la tête qui commence sévèrement à déborder, et je décide de partir.

Il est tôt certes, je sais que je dois montrer l'exemple, mais d'un autre côté j'ai aussi envie d'impulser un mouvement, à savoir montrer à mes collaborateurs qu'ils doivent gérer leurs horaires eux-mêmes.

De mon côté, je continuerais de travailler une fois rentré à l'hôtel, et que j'aurais décompressé un peu.

Je commande un taxi, et fais le tour des bureaux pour saluer les membres de mon équipe. Je passe devant celui de Michel, et remarque qu'il le partage avec Marielle.

« Salut, Marielle c'est ça? »

Elle détourne les yeux de son ordinateur.

« Oui oui c'est ça, c'est bien moi. »

« Désolé, j'ai pas mal de noms à retenir, et je n'étais plus tout à fait sûr. »

« Pas de problème je comprends, et puis tu as vu juste de toute façon », me répond-elle en esquissant un sourire.

En réalité, j'ai toujours été très bon pour retenir les prénoms, et je me souvenais parfaitement du sien.

D'autant plus que c'est la seule fille pas mal physiquement dans l'équipe, qui de toute façon n'est composée quasiment que d'hommes. Et puis pour le moment, à part la bombe atomique que j'ai croisée à l'accueil, ce n'est pas vraiment Palm Beach ici.

« Tu partages ton bureau avec Michel du coup? »

« Oui, avant j'étais au 6ème étage, mais Matthieu m'a dit que ça serait mieux si je pouvais me rapprocher du reste de l'équipe. »

« Bah écoute, il a bien fait. Du coup, tu sais si Michel est déjà parti? »

« Euh, j'sais pas, il ne m'a spécialement dit au revoir et en fait non y'a encore son blouson ici. Il doit être quelque part dans les parages. »

« Ok merci, tu pourras lui dire que je suis parti? Je file à l'hôtel, j'ai la tête remplie ! »

« Ok ça marche, j'imagine que ça ne doit pas être facile. Bon courage en tout cas ! »

« N'hésite pas à rentrer chez toi aussi si tu en as envie surtout. Comme je l'ai dit pendant la prez ce matin, j'vous fliquerai jamais, vous gérez votre temps comme vous le voulez tant que le travail avance. »

« Oui oui, j'avais bien noté, merci », me répond-elle alors, toujours avec le sourire.

Mon taxi m'attend en bas, et je file en saluant Marielle.

En descendant, je m'arrête quelques secondes à l'accueil, et demande à l'hôtesse si je dois rendre mon badge à chaque fois que je pars le soir.

Ce n'est plus la blonde de ce matin, je suis un peu déçu mais en même temps je ne sais pas à quoi je m'attendais. Elle était déjà là à 8h le matin, c'est évident que ça n'allait pas être elle à 18h.

« Vous restez jusqu'à quand? »

« Mercredi. »

« Très bien, vous pouvez le garder avec vous. Faites attention de ne pas le perdre. »

« Oui oui, votre collègue m'a déjà prévenu ce matin. Comment elle s'appelait déjà? »

« Chelsea? Une grande fille blonde c'est ça? »

« C'est ça, merci. »

Chelsea donc. Il devait y avoir son prénom inscrit sur le badge broché à son tailleurs en plus, j'aurais dû le voir.

Pas le plus beau prénom de la terre, même assez connoté je dirais, mais au moins je sais désormais comment s'appelle ce charmant minois.

Arrivé à l'hôtel, je m'allonge sur le lit. J'ai la tête tellement pleine, que je m'assoupis presque aussitôt une trentaine de minutes. Je suis lessivé de toute cette pression qui retombe, et pourtant qui ne fait que commencer.

Plus tard dans la soirée, j'appelle Sophie pour savoir comment sa journée s'est passée. Elle me demande surtout des nouvelles de la mienne. Les enfants sont tout contents de m'entendre au téléphone.

On reste une bonne demi-heure de minutes au bout du fil, je lui parle de mes nouveaux collègues, de mon nouveau bureau.

Bien entendu, je ne mentionne pas ma courte conversation de ce matin avec Chelsea l'hôtesse, même si elle me trotte dans la tête.

Après tout, quel intérêt?

Comme je m'en doutais fortement, ma femme me demande s'il y a des filles dans l'équipe, et comment elles sont.

Sophie n'a jamais été jalouse, mais je la comprends, à sa place je serais aussi sur mes gardes.

Je la rassure, lui parle des trois femmes de l'équipe Josianne, Danièle et Marielle, et lui dit qu'elle n'a vraiment, mais alors vraiment pas à s'en faire.

Je raccroche, et sors mon PC.

C'est déjà l'heure de préparer ma journée de demain.

En acceptant ce poste, je savais que le boulot ne s'arrêterait jamais.

Quelques dizaines de minutes plus tard, alors que je peine à me concentrer devant mon tableau Excel, je passe faire un tour sur LinkedIn, où par curiosité j'entre « Chelsea » ainsi que le nom de ma société dans la barre de recherche.

Je tombe rapidement sur son profil.

Certes, ce n'est pas Instagram ou Snapchat, mais sa photo de profil, où elle apparaît là aussi très souriante, est vraiment pas mal.

C'est vrai qu'en y réfléchissant, cette Chelsea a vraiment été très, très gâtée par la nature.

Ça me donne des envies.

Je défais ma braguette, sors ma queue et commence à me masturber en regardant son visage à l'écran.

Puis je me prends à fantasmer, moi en train de la prendre derrière le comptoir de l'accueil. J'ai toujours très régulièrement fait ce genre de chose : me masturber en pensant à un autre, mais n'y ai jamais vu de réel problème.

Après tout, il n'y a pas mort d'homme, tant que le tout reste au simple stade de la pensée.

Une fois ma petite affaire terminée, je pars dîner au restaurant de l'établissement.

Au début, j'avais prévu de peut-être sortir visiter un peu les alentours ce soir, mais au final l'hôtel est un peu excentré, et de toute façon je suis trop crevé.

Je m'endors tôt.

Le lendemain matin, j'arrive de nouveau au bureau sur les coups de 8h.

Chelsea est là, au téléphone.

J'ai déjà mon badge, donc aucune raison d'aller la voir, mais je décide tout de même de faire un petit détour par le comptoir.

« Bonjour, j'ai gardé mon badge hier, c'est bon? »

Nulle comme accroche on est d'accord, surtout qu'en plus je sais déjà que j'ai le droit de garder mon badge le soir.

Chelsea met la main sur le micro du téléphone, et me répond avec un large sourire.

« Oui, pas de souci ! À moins que vous ne préfériez le rendre tous les soirs, pour avoir une bonne excuse pour passer me voir le matin pour le récupérer. »

Tiens, je ne m'attendais pas, mais alors pas du tout à cette réponse.

À cet instant, je me dis intérieurement : « Ça fait un peu rentre-dedans non? ».

Surtout que j'ai presque le sentiment qu'elle m'a répondu sur un ton que je qualifierai de, disons un peu aguicheur.

« Haha, pourquoi pas ! »

Encore une fois, réponse vaseuse de ma part, mais cette fois j'ai l'excuse d'avoir été légèrement pris au dépourvu.

En plus, quel looser je ferais à la draguer là, au pôle accueil, avec une bague à l'annulaire gauche?

Chelsea reprend sa conversation au téléphone, et je pars en direction de l'ascenseur.

Ce court échange m'a tout même un peu intrigué, et j'y repense régulièrement pendant la journée. J'ai toujours été du genre à me faire des films, et là ça ne manque pas.

Les journées passent alors, jusqu'au mercredi soir.

L'heure du départ.

Je passe rendre mon badge à Chelsea sur les coups de midi.

« Vous revenez quand? »

« Lundi prochain. »

« Très bien, c'est noté, et bien à lundi alors. »

L'échange est d'apparence cordiale, et Chelsea me fait un grand sourire comme à chaque fois.

Et je ne saurai pas l'exprimer clairement, mais quelque chose dans son attitude me porte de nouveau à croire qu'elle exprime un léger intérêt à mon égard. Même si en vrai, j'ai pu remarquer qu'elle avait tendance à être comme ça avec bien d'autres personnes passant à l'accueil.

Enfin bref, je suis sûrement en train de me faire des films.

Les semaines commencent alors s'écouler, sans qu'il ne passe rien avec Chelsea à part de très courts échanges toujours au comptoir d'accueil, même si certains pourraient, très hypothétiquement, laisser une petite place à l'interprétation.

Tout est bien dans ma tête.

Et je suis là pour le boulot après tout.

En tout cas, la très bonne nouvelle est que le travail se passe excellemment bien, à mon grand soulagement. Le projet a démarré avec succès, tout le monde travaille de concert, et j'ai même déjà des retours positifs de la direction.

De mon côté, j'ai pris mes marques, je suis sur Bordeaux toutes les semaines, du dimanche soir au mercredi.

Je m'efforce de respecter mes principes, et j'apprends à connaître chaque membre de l'équipe du mieux que je peux. Je mange avec chacun d'eux à la cantine, et j'essaie systématiquement de créer des liens, de les faire parler d'autre chose que du boulot, de m'intéresser à eux.

Ils me posent des questions en retour, je leur raconte rapidement ma situation familiale, 33 ans, marié depuis 8 ans, deux enfants.

La vie rêvée du jeune cadre dynamique et ambitieux.

Là où le bât blesse par contre, c'est qu'à la maison, les relations se sont encore tendues avec Sophie.

Moi qui espérait un peu naïvement que cette nouvelle situation nous permettrait de prendre du recul et mieux nous retrouver, c'est raté.

Elle a plus de mal à gérer mon absence qu'elle ne l'aurait pensé, sa vie professionnelle en pâtit, ainsi que sa relation avec nos enfants.

Il faut dire que quand je suis à la maison, je ne fais rien pour arranger la situation. Je suis tellement absorbé par le boulot, entièrement pris dans l'engrenage du travail, que j'ai beaucoup de mal à décrocher, et ce même le week-end.

Cependant, je ne perds pas espoir que les choses s'arrangent avec Sophie, une fois la poussière provoquée par le tumulte de cette « nouvelle vie » retombée.

Un lundi soir, pas loin des coups de 19h, alors que je suis encore dans mon bureau et que la majorité du personnel est parti, Michel m'envoie un lien sur Teams, sans aucun autre contexte.

Je sais pourtant qu'il n'est plus dans les locaux depuis un moment, je l'ai vu partir il y a au moins une heure.

Très vite, je remarque qu'il s'agit d'un lien Instagram.

Très curieux...

«? », je décide alors de lui répondre prudemment.

« Ouvre et tu verras 😉 », me renvoie-t-il alors dans la foulée.

Je me risque à cliquer. Je connais un peu Michel, et je sais qu'il peut être un « sacré farceur ».

Je tombe sur une photo Instagram de quelqu'un que je connais.

C'est Chelsea.

En bikini sur la plage...

Sacré Michel.

Sérieusement, ce n'est pas pro du tout.

Pourquoi il m'envoie ça là, maintenant?

Mais malgré la légère gêne présente sur le moment bien que je sois seul, je ressens comme une envie de scroller. Car la photo a bien été postée par le compte Instagram que tient Chelsea, et il y a plein d'autres photos d'elle.

Que Dieu me pardonne, mais je ne suis qu'un homme, et la curiosité d'aller en regarder quelques-unes est trop grande.

Chelsea semble poster presque quotidiennement. Parfois au café en train de boire un verre, parfois en soirée, parfois sur la plage. Sur une de ses photos, son maillot de bain deux pièces peine d'ailleurs à cacher sa grosse paire de seins.

Y'a pas à dire, elle est vraiment canon, de la tête aux pieds.

C'est une déesse.

Je scrolle quelques minutes, puis décide tout de même de répondre à Michel.

« What??? Pourquoi tu m'envoies ça? »

« Tiens tiens, tu me réponds seulement quelques minutes après, comme c'est étrange... 😉 »

« Michel, tu regardes ce que tu veux, mais partage pas ça sur la messagerie du boulot please... »

En réalité, je suis tout de même assez paradoxalement satisfait qu'il m'ait envoyé ce lien.

Je décide de continuer de scroller sur le profil.

Et plus je scroll, plus je me surprends à ressentir comme une certaine excitation.

Plus précisément, je sens que dans mon caleçon, ça commence à s'agiter.

Il faut dire qu'avec ce genre d'image, c'est ce qu'une fille comme Chelsea recherche. On ne me fera pas croire que lorsqu'on poste publiquement une photo de soi en sous-vêtements alors qu'on se prépare à aller en soirée, ce n'est pas dans le but d'émoustiller ces messieurs.

Une pensée délirante, une idée impensable, une pulsion difficile à contrôler me traverse alors l'esprit.

J'ai envie de me masturber, là, maintenant.

Les couloirs sont vides, la lumière est même éteinte, les collaborateurs sont partis.

Il y a bien la femme de ménage qui pourrait passer, mais bon avec son gros chariot, je l'entendrais arriver bien assez tôt.

Cela peut paraître complètement saugrenue comme idée, complètement insensée, et je ne saurai l'expliquer limpidement, mais j'ai cette pulsion, là, soudainement.

Ce qui me gêne le plus, c'est que mon bureau est comme les autres, et il n'a plus de porte.

N'importe qui venant à passer devant le pas de cette dernière pourrait me surprendre.

Mais c'est plus fort que moi, c'est décidé, je vais me risquer à rapidement m'astiquer le manche.

Je me cale sur une photo de Chelsea bien alléchante, puis je lâche mon pavé tactile.

Je commence d'abord tranquillement par passer ma main sur mon sexe, par-dessus mon pantalon. J'avoue que je ne suis quand même pas très à l'aise, mais l'instant n'en demeure pas moins excitant.

J'hésite un moment, je me tâte, puis finalement la tentation devient trop forte.

J'abaisse ma braguette, sors mon sexe en érection et commence à me branler. Je procède à l'aide d'amples mouvements de poignet.

Au début, je dévore Chelsea des yeux au travers de l'écran, et je sens une chaleur vive se répandre dans tout mon corps. Ça signifie que ça ne va pas me prendre trop longtemps.

Et alors que l'orgasme n'est pas loin, je penche finalement ma tête vers l'arrière, incline le dossier de mon siège, ferme les yeux et me met à fantasmer sur Chelsea.

Erreur de débutant.

Je suis soudain sorti, malgré moi, complètement de l'excitation ambiante par un bruit inattendu.

Je rouvre les yeux, et tente de m'asseoir à peu près correctement dans un mouvement de panique, tout en essayant de remettre mon pénis là où il aurait dû rester.

Quelqu'un vient de débarquer, et se tient à l'entrée de mon bureau. Je ne l'ai pas entendu arriver, pourtant je constate que la lumière du couloir s'est bien rallumée.

« Oh, pardon ! »

C'est Marielle.

La panique m'envahit.

Vite, je remets ma main sur mon clavier par réflexe, et je commence à balbutier.

Elle était encore au bureau, et elle était sûrement passée me dire au revoir.

Je n'ai que quelques secondes pour apercevoir ses yeux ébahis, alors qu'elle détourne la tête se lance à elle-même, à voix haute : « Ooook, je vais plutôt y aller moi », avant de tourner les talons à la vitesse de l'éclair.

Quel con.

Mais quel con.

Moi, le directeur de projet, le manager, surpris en train de se branler sur son lieu de travail.

Dans quelle merde je n'ai pas été me mettre là.

Et tout ça pour quoi?

Je me lève de ma chaise en tentant tant bien que mal de remonter ma braguette rapidement, mon érection étant bien entendu complètement redescendue, et passe le pas de la porte de mon bureau.

« Marielle ! Attends ! »

Trop tard, je la vois déjà disparaître au fond du couloir.

Quel merdier.

Je retourne à mon bureau et range mes affaires rapidement.

C'est fini pour moi, je le sais à cet instant.

Marielle va aller tout raconter au service RH, et je vais me faire virer.

Et honnêtement, elle aurait bien raison.

Je l'ai bien mérité.

Quelle idée de me branler à mon bureau, ce n'est pas comme si je n'avais pas pu attendre d'être rentré à l'hôtel.

Parfois vraiment, le fait de ne pas réussir à me contrôler quand mes pulsions prennent le dessus, qu'est ce que ça m'énerve.

J'ai le cœur qui bat à cent à l'heure.

J'appelle un taxi, j'attends quelques minutes avant de descendre pour être sûr de ne pas croiser Marielle, puis je pars.

À cette heure-ci, plus personne à l'accueil. Tant mieux, je me fais discret.

Sur le chemin du retour, je repense à ce qu'il vient de se passer.

Quel couillon, mais quel couillon. J'ai envie de me donner des baffes.

Et puis Michel, quelle enflure à m'envoyer ce genre de lien à une heure pareille...

Bon en réalité, c'est entièrement ma faute pour le coup, personne ne m'a forcé à faire ça.

Je me suis déjà sorti de situation délicate, comme la fois où on nous avait surpris avec Sophie en train de faire l'amour dans une cabine à la piscine, mais comment vais-je rattraper le coup cette fois-ci?

Surtout que vu sa réaction, je pense que Marielle a très, très bien compris ce que j'étais en train de faire.

Je rentre dans ma chambre et m'allonge, complètement dépité.

Je n'ai envie de rien.

Ma femme m'appelle, je ne décroche même pas.

Les heures passent.

Je finis par rouvrir mon PC.

Michel m'a renvoyé un message, me demandant ce que j'avais pensé du lien. Je lui réponds alors, très énervé : « Chelsea fait ce qu'elle veut de sa vie privée, et il vaudrait mieux éviter que nous ayons ce genre de discussions dans le futur. »

Michel me répond de me détendre, que c'était juste pour rigoler.

Rigoler, c'est sûr que pour le coup, le mot est bien trouvé.

Demain, il va apprendre que Marielle m'a surpris en train de me branler au bureau, et là il aura de quoi rigoler.

La soirée passe, les heures défilent.

Que faire? J'imagine tous les scénarios possibles, et tous finissent mal.

En tout cas, si un leitmotiv m'a toujours habité, c'est bien « qui ne tente rien n'a rien ».

Je prends alors mon courage à deux mains, et me décide à envoyer un message à Marielle sur Teams.

« Marielle, il faut qu'on discute de ce qu'il s'est passé tout à l'heure. C'est urgent s'il te plait. »

Mais elle n'est pas connectée.

Je finis par m'endormir, sans même être allé manger.

Le vide m'habite, j'ai même envie de ne pas retourner au bureau.

Pourtant, il le faudra bien.

Au réveil le matin suivant, je regarde mon téléphone, pour voir que Marielle a vu mon message de la veille.

Mais n'y a pas répondu.

Je me rends au travail, la boule au ventre.

Chelsea n'est pas là ce matin, tant mieux, j'aurais essayé de l'esquiver cette fois-ci de toute façon.

Contrairement à d'habitude, je ne vais saluer personne.

J'essaie de croiser le moins de monde possible.

Je m'installe à mon bureau, je bosse dans mon coin, j'évite les conversations.

Le midi, je décide de ne pas manger à la cantine avec le groupe quand un collaborateur passe me chercher.

« Trop de travail aujourd'hui, Matthieu m'a demandé de préparer un point avec la direction pour cet aprem, je mangerai un sandwich plus tard. »

Ça passe tout seul comme excuse.

Néanmoins, au fur et à mesure que la journée avance, je finis par avoir l'impression que personne n'a l'air au courant.

Personne ne me regarde spécialement de travers, aucun mail de la part de ma RH, rien.

Marielle aurait donc choisi de se taire, pour l'instant.

De mon côté, j'ai tout fait pour ne pas la croiser de la journée, avec succès.

Mais je sais aussi que je ne vais pas pouvoir rester éternellement dans cette situation. Il faudra bien à un moment ou un autre que je croise Marielle, et que l'on s'explique.

De nouveau, je pars tard, en prenant grand soin de garder ma braguette bien fermée cette fois.

20h, je suis presque sûr qu'il n'y a plus personne dans les locaux, alors je file.

Je rentre à mon hôtel, et me connecte à mon PC.

J'envoie un nouveau message à Marielle, qui encore une fois est hors ligne.

« Marielle, il faut qu'on parle vraiment. Merci. »

La soirée passe de nouveau.

Je suis sur le point d'aller me coucher, et alors que je m'apprête à partir dans les bras de Morphée, une légère vibration m'annonçant l'arrivée d'une notification me fait rouvrir les yeux.

Ça vient de Teams.

Marielle m'a répondu.

« Désolé, je t'ai dérangé hier et j'ai préféré partir rapidement. Est-ce que tu étais en train de te... »

L'opportunité se présente, mais le doute n'est plus permis.