Un Hotel Particulier

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Lucie passe une soirée mémorable à Paris.
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J'avais prévu de rentrer jeudi soir à la maison. J'avais réussi à voir Pierre mardi soir. Il est rare de se retrouver à Paris. Sympa en tout cas.

Pierre m'appelle pour me demander de déposer le dossier qu'il m'avait donné. Je devais le ramener en Bretagne ce week-end.

Début juin à Paris il fait déjà chaud. On sent presque le début des vacances. Je n'ai pas arrêté depuis le début de l'année. Je vais retrouver Pierre ce weekend.

Ah oui, je pense que vous vouliez savoir comment s'était fini ma correction. Le fouetteur était très doué. Un claquement à vous tendre tous les muscles. Mais sur le corps, des petites morsures de cuir certes douloureuses sur l'instant mais rien de sévère. Je ne vais pas vous mentir ce fut quand même éprouvant. En tout cas meilleur fouetteur qu'amateur de sodomie du moins dans la position ou j'étais. Oui je pense qu'il peut faire beaucoup mieux. Après avoir reçu, compté les coups et m'être offerte à mes tourmenteurs qui en profitaient aussi entre eux, Pierre m'a libérée. Après une bonne douche et des mots rassurants sur ma situation, j'ai retrouvé ma cellule avant de rejoindre Hans et Maria le lendemain.

Aujourd'hui j'ai fini mes réunions. Non sans mal, j'ai réussi à prolonger mon séjour d'une journée. Avec ce projet dont j'ai pris la tête en février, j'ai eu peu de temps pour moi. Juste quelques weekends avec Pierre. Je ne l'ai pas interrogé sur ses aventures. Ne lui en est pas parlé.

J'allais sortir voir mes collègues mais c'est de nouveau Pierre au téléphone. Le rendez-vous a changé. Je dois déposer le dossier ce soir. Je repasse à l'hôtel. Je m'excuse auprès de mes amis pour le retard que je vais avoir. J'arrive au métro. Lorsque je reçois un SMS de Pierre. « Lucie, penses à ta tenue ».

Merde. Franchement non ce n'était pas à ce quoi je pensais.

Retour à l'hôtel. Je me change rapidement. Je lui texte un gentil « merci, oui j'y avais pensé ». Encore une bonne demi-heure de perdu. Oui, la tenue, un accord avec Pierre a la fin de l'année dernière. Je porte une jupe courte bleue foncée certains vendredi et pour certains rendez-vous. En haut c'est ou T-shirt ou chemisier. Aujourd'hui, j'ai gardé mon T-shirt.

Enfin, me voilà à la bonne sortie de métro, c'est à droite. Hmmm oui c'est bien cela.

Il n'y a pas grand monde dans ce coin. Face à ses hôtels particuliers et boutiques déjà fermées. Je trouve enfin le numéro, porte bleue, un peu criard ce bleu.

Grrr

Sauf que cela ne répond pas, j'insiste.

Grrr.

Sa crachote enfin dans le haut-parleur. La voix qui répond est quasiment inaudible. J'annonce Lucie, je viens de la part de

Sa crachote encore, mais après un moment, se libère la clanche de la porte qui me sépare du hall d'entrée. Je m'y engouffre, moi et mon sac à dos.

Un couloir, une porte, je l'ouvre. La cage d'escalier semble capitonnée, très silencieuse. Dans le doute je monte. Au premier, voilà l'entrée. Porte en bois, petite plaque en cuivre. Pas de sonnette. Je pousse la porte.

Une femme m'accueille dans un petit bureau.

Lucie

Oui

Vous êtes venus nous amenez le dossier de Pierre

Oui, le voici. Je le sors rapidement de mon sac à dos et lui le tend. Déjà prête à repartir.

Merci, je vais vous faire patienter quelques minutes. Monsieur de Bouy va vous recevoir. Ces dossiers sont à remettre en mains propres.

Mais. Je dois repartir. J'ai un rendez-vous.

Je vous prie d'attendre. Cela ne devrait prendre que quelques minutes.

J'allais vous écrire que cela ressemble à une salle d'attente d'un dentiste de province mais c'est plus proche d'un notaire.

Lucie? Vous pouvez rentrer.

La personne qui m'avait fait attendre ouvre la porte. Cela a été rapide, juste quelques minutes d'attente.

Lucie, Bonsoir. Comment allez-vous?

Bien merci et vous?

Très bien, très bien. Merci d'avoir fait cette commission. Je connais bien Pierre et c'est un plaisir de vous rencontrer.

De même. Voici le dossier qu'il m'a chargé de vous remettre.

Merci. Posez- la là. Oui sur cette table.

Monsieur de Bouy doit avoir la cinquantaine, les yeux marrons et les cheveux châtains blanchissants. Dans son attitude se lisait un étrange mélange de vivacité et d'autorité.

Je le dépose et referme mon sac et avant de me diriger et de prendre congé. Monsieur de Bouy m'interpelle.

Lucie, puis je vous retenir quelques instants?

Oui, c'est pourquoi? Vous voulez que je rapporte quelque chose pour Pierre.

Non. Je voudrais m'entretenir avec vous.

Moi?

Oui, vous.

Je vois que vous êtes en tenue, c'est très bien. Je vois que nos efforts ont porté leurs fruits.

Euh....

Oui, j'ai suivi de près votre parcours. Il ne vous a rien épargné mais vous avez beaucoup appris il me semble.

Euh... Oui.

Pierre ne vous pas tout dit je crois. Enfin, Asseyez-vous. Ne restez pas debout. Mais je crois que vos récentes rencontres vous ont aidés à comprendre qui nous sommes?

Oui, je comprends mieux.

On vous demande beaucoup mais on vous aide. N'en doutez pas. Votre position sur ce projet. Vous en êtes capable même si cela vous demande beaucoup de travail. Nous avons appuyé votre candidature.

Vous?

Non pas moi. Mais j'ai des connaissances. Pierre en a aussi. Nous sommes près à aller très loin dans notre support si bien sûr, votre comportement correspond à nos attentes. Vous comprenez.

Oui.

Vous avez aussi rencontré Florence, je crois. Assez intimement si je me souviens bien.

Oui. Je l'ai vu en fin d'année.

C'est une élève de Pierre, vous le savez?

Oui, on m'a dit.

Il vous en a parlé?

Non.

Si vous avez quelques minutes, je peux vous en parler, enfin si cela vous intéresse.

Euhh. Oui.

C'est bien vous êtes curieuse. Commençons par le commencement si vous voulez bien. Florence a été repérée par Pierre. En stage, si je me souviens bien. Travailleuse. Vous l'avez vu, elle est très jolie. Il n'a pas pu résister longtemps à une jolie étudiante. Pierre est un bel homme, vous en savez quelque chose et plutôt un bon amant. N'est ce pas.

... oui il est.

Mon interlocuteur maintenant assis à son bureau me regarde avec un grand sourire.

Un bon amant qui sait convaincre. Je crois que cela vous le savez très bien. Florence a peu à peu découvert nos demandes et nos services. Cela l'a beaucoup aidée, elle voulait passer de la fac a une école d'ingénieur. Un bon dossier aide énormément pour ces cas-là. Ses performances lui ont permis d'avoir cet excellent dossier. Il faut suer pour réussir ce qu'elle a vie compris. Enfin, je pense que vous l'avez compris aussi.

Nous nous sommes mis d'accord avec Pierre pour vous montrer ce lieu. Je vais vous faire visiter.

Si vous voulez bien me suivre.

Sur le côté du bureau, dans un repli de la bibliothèque, une porte,qu'il ouvrit en grand.

Voici notre petit salon, nous l'utilisons pour nos discussions, débats et nos ébats.

La pièce bien éclairée était décorée avec goût dans un style plutôt ancien. Deux canapés, poufs et banquettes. Une grande photo en noir et blanc au mur.

Lucie , vous avez de la chance de voir ce lieu. C'est un lieu rare ici. Construit avant la révolution, il a presque été rasé pendant la commune. Les incendiaires de Mai sont passés par là. Heureusement l'autre aile a été sauvegardée. Son propriétaire a eu le courage de reconstruire avec attention. Sa crainte de ce qu ;il s' était passé sûrement. Chaque étage a un plafond en pierre, les parquets ne sont là que pour faire joli. Nous avons gardé le style Napoléon III comme vous le voyez. Et par cet escalier, si vous voulez bien me suivre, nous arriverons au-dessus de mon bureau.

Un escalier métallique étroit monde en colimaçon dans le coin de la pièce. Une porte qui s'ouvre sur une grande pièce. Étagère au mur et meuble de rangement au milieu.

Lucie, vous pouvez voir ici une grande partie des archives des coureurs. Ce lieu nous appartient depuis les débuts de l ; organisation. C'est là que nous entreposons les dossiers importants. Venez regarder. Ici les années 30.

Il ouvre la porte vitrée d'un meuble, retire un dossier, l'ouvre, le feuillette. Se tourne vers moi, me montrant quelques photos jaunies.

Voyez Lucie, déjà à cette époque les hommes et les femmes recherchaient le plaisir.

Une femme nue de face, la photo suivante montre un couple s'embrassant, ils sont nus. La suivant deux femmes à 4 pattes un homme est derrière elles.

Nous aimons garder ces souvenirs. C'est un peu notre porte sur les enfers, vous connaissez cette partie cachée de la bibliothèque nationale. On pourrait même dire que c'est ici une deuxième réserve spéciale après celle de l'arsenal. Ici par exemple, c'est la partie où l'on converse les dossiers des années 70.

Il ouvre une nouvelle porte vitrée. Et retire une pochette épaisse. Les photos sont en couleurs. De jolis tirages. Il dépose la pochette sur le dessus d'un meuble.

Voyez un autre exemple, été 76. Ce feuillet est une de nos participantes, celui-ci une autre. Oh regardez, « Rapport d'intervention . Samedi 17 juillet 1976, Annie est visitée sur son lieu de travail par nos membres. Elle est trouvée fautive. Je vois que la liste est longue.. Regardez, ils ont même agrafé les photos au rapport.

Il me tend le feuillet, les photos ont ce ton sépia des anciennes photos de famille. Sur l' une brune, étudiante je pense est debout jupe à terre, son haut est remonté on voit ses seins nus. L'homme à droite pointe son sexe. L'homme de gauche semble lui tenir les mains ou les bras dans le dos. Il reprend le dossier.

Je vois ici, manquement à l'épilation intégrale entre autres. Elle est autorisée à quitter son lieu de travail. Jugée en comparution immédiate. Annie, oh la gourmande, elle sera offerte dans un lieu coquin près d'un camp naturiste. Regardez moi cela. 20 ans et rebelle, les femmes ne changent pas.

D'autres photos sont agrafées dans les pages suivantes du dossier. il doit être le soir. La même femme est nue en croix, de face de dos. Elle a des bracelets aux mains, aux chevilles, il y a des arbres autour. Sur certaines il fait nuit; l'éclairage doit être celui des phares. Seule ou avec plusieurs hommes. Il n'y a pas besoin de plus de description. C'est cru, réel. Il reprend le dossier, le remet dans la pochette et dans son armoire. Il avance, je le suis.

Venez voir. Il se baise. Là; non... ah oui. Voila. Il en ressort une autre pochette vert clair. Ouvre les deux élastiques. Vous vous reconnaissez.

Je rougis. C'est bien moi. chez moi, nue, jambes, écartée, bras levés, de face, de profile, mon dos, mon sexe tout avait été photographié. Ces photos que Gérard avait prises étaient là.

je vois que oui. Eh oui, Lucie. Nous gardons tout. Je ne vais pas vous repasser tout votre dossier mais je vous rassure il est bien ici. Je crois que vous avez apprécié cette petite visite. Si vous voulez bien me suivre.

Nous redescendons, le salon, son bureau.

Lucie, je crois que vous avez à faire, je ne voudrais pas vous retenir plus longtemps. Bonne soirée. N'oubliez pas votre sac à dos.

Bonne soirée.

Je re-sort. Je marche, puis prends le métro, je vais retrouver mes amis. Vraiment, ces personnes sont très bien renseignées et particulièrement perverses. Je dois admettre que savoir que toutes ces archives érotiques, vécues ne me laisse pas indifférente. J'ai chaud.

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AnonymousAnonymeil y a environ 1 an

Plus pénible que mémorable cette soirée...

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