René et ses Proies 03

- Puis un jour, sans me prévenir, elle m'a quitté et a totalement disparu (achetée par un milliardaire Russe qui en a fait ce qu'il en a voulu, mon petit gars et ça pourrait t'arriver un jour si par hasard tu rencontres la bonne personne, mais je ne puis te le dire encore).

- Je suis certain que Louisa n'était même pas son vrai prénom tiens... Au final, le René qui lui avait tout appris est resté seul à attendre vainement son retour... (contre une belle valise pleine de beaux dollars et ça l'a bien consolé, je te le garantis!).

Kevin entendait ces mots (pas les pensées de René), il était touché. Il aurait du deviner la fausse peine de son mentor ne serait-ce que par la quantité de photos qui prouvaient sa facilité de consolation et d'oubli, mais la passion est aveugle. Un être aussi jeune, ignorant les affres et pièges de la vie, sous l'influence d'un tel pervers, pouvait-il seulement être capable de réfléchir froidement d'ailleurs? Bien sûr que non, ce jeune homme était l'esclave de ses sentiments, de ses émotions brutes et ne voyait le mal nulle part.

- Monsieur René, je ne peux pas remplacer Louisa, vous savez. Je... Je ne suis pas une femme, mais hier, je vous ai promis de...

- Oui, tu m'as promis, je sais, je l'ai très bien entendu. Et c'est très gentil ce que tu sous-entends, ça me touche beaucoup mon petit Kevin, même si tu ne pourras jamais remplacer Louisa à moins de beaucoup changer, n'est-ce pas?

Cette interrogation finale, laissée en suspens par Monsieur René secoua Kevin. Que voulait-il lui suggérer? De devenir une femme? Là il exagérait vraiment ou se berçait d'illusions. Il n'en était pas question du tout. Monsieur René le faisait fantasmer depuis la veille, mais enfin, quand même! Devenir une femme. Et quoi plus? Il était fou là! Il rêvait bien de caresser, de sucer et même de se faire enculer, oui, enculer, c'était bien le mot adéquat, par Monsieur René, mais devenir une femme, jamais, ça non!

Jugeant le moment opportun pour couper le questionnement intérieur qu'avait déclenché son allusion, René prit Kevin dans ses bras, l'attirant vers son corps. Lui, habillé d'un costume classique avec une chemise bleue largement déboutonnée sur sa pilosité et Kevin toujours, nu comme un vers. Il avança sa bouche vers celle du jeune homme qui ferma les yeux et entrouvrit ses lèvres tout en inclinant sa tête. Leurs bouches se rencontrèrent à nouveau, leurs langues se touchèrent, leurs salives ne firent plus qu'une.

René serrait très fort le jeune homme dans ses bras. Kevin tentait de se lover et de se fondre contre Monsieur René dont les mains caressaient chaque parcelle de son jeune corps avec une gourmandise assumée, provoquant des étincelles de plaisir qui le traversaient. Il était avide de jouissance et Monsieur René le comblait déjà par un simple baiser et avec ses mains qui semblaient être partout sur lui.

Ils s'embrassèrent très longuement encore, René souhaitant lui laisser un grand souvenir de ce moment, ne ménageait pas sa peine. Ses lèvres se faisaient douces et enveloppantes, sa langue allait chercher très loin celle de Kevin dans sa bouche puis ressortait navigant autour des lèvres de l'étudiant. À chaque fois qu'ils reprenaient leurs souffles et que Kevin croyait que c'était fini, le sexagénaire reprenait possession de son visage, le faisant chavirer et croire au grand soir de ses fantasmes.

Puis de sa main gauche, René saisit les cheveux mi longs de Kevin et tira sa tête en arrière pour mieux se ruer sur son cou ainsi offert ainsi que sur le creux d'une épaule. Ensuite il revint encore à sa bouche, le dévorant et aspirant sa salive avant de la lui rendre mélangée à la sienne comme une becquée donnée par une mère à son rejeton affamé qui comprit intuitivement la symbolique de ce geste et avala tout immédiatement.

Kevin était aux anges, il aurait pu rester des heures ainsi embrassé et caressé. À un moment ou René s'attaquait à un de ses seins, mordant son téton vraiment durement, il se lança et proposa à Monsieur René d'une voix haletante « Monsieur René, je peux vous sucer, si vous le voulez ».

Tout autre homme dans cette situation aurait appuyé sur les épaules de Kevin et attendu que ses lèvres s'arrondissent autour de leur queue bien dressée, mais pas René qui se recula et le regarda en riant ouvertement :

- Toi Kevin, tu veux me sucer? Tu sais tailler des pipes à des hommes Monsieur qui n'était pas homo hier soir? C'est nouveau ça! Quelle surprise! La révolution sexuelle en vingt-quatre heures chrono!

La voix de René était à nouveau devenue colérique et Kevin se sentait défaillir de honte encore une fois. Il était nul, trop nul. Comment faisait-il pour briser les moments de rêve qu'il vivait avec ses idées à la con? Il devait apprendre à la fermer et laisser Monsieur René mener le bal. Oui, il devait s'écraser et attendre.

- Kevin, je vais te dire un truc. Le sexe et ses plaisirs, ne sont pas des choses que l'on fait à la légère quand on arrive à mon âge. Une petite pipe mal faite à 15 ou 16 ans, c'est excitant, sympa et touchant. À presque 65 piges, c'est chiant! Alors, écoute-moi bien, tu ne me feras rien sans que tu ne sois pleinement formé à bien le faire. Tu seras autorisé à me sucer si tu le désires encore, le jour où je serai certain que ta prestation sera suffisamment convaincante pour me faire jouir et pas avant, tu m'entends bien!

- Oui Monsieur René, répondit timidement Kevin une nouvelle fois anéanti.

- Allez, ce n'est pas la fin du monde rigola René. Pense un peu à toutes les choses que tu vas apprendre grâce à moi pendant en un an!

En repoussant gentiment mais franchement comme un fétu de paille le jeune homme au centre de la pièce, René se dit que la soirée ne faisait que commencer pour Kevin et que les choses sérieuses allaient enfin lui tomber dessus. La déstabilisation d'un individu est un art et René était un maître en la matière.

Kevin le fixait innocemment et passivement comme tous ceux qu'il avait dressé dans cette pièce. René était toujours étonné de constater que ses proies pressentaient les événements, mais ne faisaient rien pour empêcher que la foudre ne leur tombe dessus. La chair est faible décidément, se dit René.

À suivre...