Mutinerie au Congo, Chapitre 02

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« Mon général! Vous ne comprenez pas la situation! Il n'y a plus de ressortissants belges à Port Matadi! Il faut rappeler ces navires. Le contre-amiral a été mal informé. Il faut cesser le feu et tout de suite! Ça ne fait qu'attiser leur colère. »

« Capitaine! Ce n'est pas vous qui allez me dire, à moi ou à l'amiral, comment diriger les opérations! Des mutins sont en train de dévaliser les boutiques et de tout saccager. Ils entrent même dans les maisons des Blancs! On ne va quand même pas laisser faire ces sauvages! »

« Mon général! Il n'y a plus personne dans ces maisons et ces commerces! C'est seulement de la casse matérielle. On va envoyer une colonne de Camp Hardy pour les calmer, mais ces navires ne sont pas nécessaires. Pourriez-vous, s'il vous plaît mon général, me mettre en communication avec le contre-amiral? »

« Je crains que ce soit impossible, capitaine. L'amiral se trouve en ce moment à bord d'une des frégates. »

« Comment ça!? Pourquoi diable a-t-il besoin d'être à bord? Le capitaine du navire ne peut pas faire le boulot? »

« Capitaine, je crois que ça suffit comme ça! Si vous voulez envoyer une colonne, très bien, faites; mais n'allez pas prétendre me donner des instructions! C'est compris, capitaine? »

Le général appuya sur le nom du grade subalterne de Gilles Leblanc. « Quel trou du cul! » pensa LeBlanc, livide de rage. Il songea aux deux spécialistes des communications, deux Congolais, qui étaient sans doute en train d'écouter l'échange. Il fut très tenté de dire sa pensée tout haut, sachant que ça ferait plaisir aux deux soldats, qu'il avait lui-même formés aux techniques d'écoute.

« Mon général, je vais demander au colonel d'envoyer une colonne à Port Matadi. Je vous demande respectueusement de communiquer avec les forces aériennes pour que leurs avions ne viennent pas canarder mes hommes. Ça fait des années que je travaille avec ces braves soldats, et je tiens à garantir leur sécurité; ils ont leurs femmes et leurs enfants eux aussi. »

« Oui, bien sûr! Aux singes leurs guenons. »

Sur ces paroles insultantes, le général raccrocha. Quinze ans de travail! Quinze ans d'efforts et de rapprochements, balayés en quelques jours! Le capitaine-commandant Gilles LeBlanc raccrocha rageusement le combiné.

Il n'avait pas tellement confiance en son général, et que dire de ce contre-amiral. S'il avait jugé bon d'être à bord d'une des deux frégates, ça indiquait que le vieux couillon avait eu envie de voir des feux d'artifice.

Il lui fallait joindre ses contacts en haut lieu. Il sortit de son bureau et alla tout droit au poste de la téléphoniste. La jeune femme caporal se mit en devoir de passer son appel à Bruxelles. Il savait que l'appel serait également sur table d'écoute, mais nul à Camp Hardy ne lui reprocherait de vouloir faire en sorte que des navires belges cessent de faire feu sur des Congolais.

Le colonel Bobozo le cherchait.

« Mon capitaine », lui dit le colonel, avant de vite se reprendre : « Capitaine, dites au deuxième bataillon de se préparer! Nous allons envoyer des renforts avec des pièces d'artillerie pour riposter à ces satanés navires. »

Le tout nouveau colonel avait dit « mon capitaine » par la force d'une longue habitude de s'adresser ainsi à l'officier belge.

« Mon colonel, » lui répondit Gilles LeBlanc, « je vous conseille respectueusement, mais vivement, d'y aller sans artillerie. Je recommanderais de n'envoyer que des troupes pour apaiser les mutins. Je suis en train de téléphoner à Bruxelles pour qu'on finisse par ordonner à ces maudits navires de ficher le camp. »

« Négatif, mon capitaine. On ne peut pas risquer que ces frégates tirent sur nos hommes. Sans artillerie, ils feront de belles cibles! »

« Pas si je joins mes contacts à Bruxelles. Croyez-moi, mon colonel, ces navires vont recevoir l'ordre de faire demi-tour. Si vous envoyez le bataillon avec de l'artillerie, les avions d'observation belges verront cela; ils jugeront qu'il y a menace pour leurs navires, et notre colonne risquera alors de subir une frappe aérienne sur la route de Port Matadi. »

« Ils n'oseraient pas! »

« D'après ce que j'ai entendu de cet imbécile qui commande à Léopoldville, il y a de gros galonnés en goguette qui ont envie de faire joujou avec leurs canons aujourd'hui. »

Il voulait détendre l'atmosphère, mais le colonel n'entendait pas à rire.

« Ils feront mieux de s'abstenir! » tonna le colonel nègre d'une voix chargée de menace.

« Mon colonel, mon appel va passer à Bruxelles. Même sans artillerie, le deuxième bataillon ne risquera rien à Port Matadi. »

« La colonne va partir maintenant, avec pièces d'artillerie, et c'est un ordre! Faites votre appel aux gros bonnets de Bruxelles. Tant mieux si ça marche! »

Gilles LeBlanc voulait joindre un lieutenant-général qu'il connaissait bien pour avoir combattu à ses côtés en 1940; il lui avait presque carrément sauvé la vie lors d'une embuscade près de Dunkerque. Ce lieutenant-général était le comte Alexandre du Boys-Joly-Sainte-Croix, un parent du roi au cinquième degré.

Il put téléphoner au manoir du comte, près de Gand, où le majordome, un dénommé Nestor, lui dit que celui-ci se trouvait malheureusement en vacances à Nice. Il tenta ensuite de joindre deux autres généraux, en vain. Enfin, il tâcha de joindre le général Hervieux Merteens, chef d'état-major des forces armées belges. Il insista en disant que c'était extrêmement urgent, que des vies étaient en jeu.

Le deuxième bataillon était parti pour Port Matadi.

Il était deux heures de l'après-midi et des poussières quand le capitaine-commandant Gilles LeBlanc réussit enfin à joindre le général Hervieux Merteens à Bruxelles. Le général le connaissait par son prénom; ils s'étaient rencontrés trois ans plus tôt lors d'une réception officielle, à Gand, au château Geeraard de Duivelsteen.

C'est le lieutenant-général et comte Alexandre du Boys-Joly-Sainte-Croix qui l'avait présenté. Gilles LeBlanc se reprocha amèrement de ne pas avoir joué davantage de ses bonnes relations en haut lieu pour faire avancer sa carrière; il aurait pu être colonel et ses filles auraient alors été en sécurité, au lieu de se trouver dans un petit quartier blanc encerclé par une brigade entière de soldats nègres au bord de la mutinerie.

L'appel au général Hervieux Merteens ne tarda pas à produire son effet.

À deux heures et quart, le contre-amiral qui admirait les impacts d'obus à la jumelle depuis le pont de la frégate A.F. Dufour fut irrité d'être dérangé. L'appel était très important et venait directement de Bruxelles. C'était le général Merteens, qui lui donna l'ordre de cesser le feu immédiatement et lui passa un fameux savon, allant jusqu'à le qualifier d'amiral de bateau-lavoir et de zouave.

C'était trop tard pour le capitaine-commandant Gilles LeBlanc à Camp Hardy. Il fut arrêté et mis aux fers à deux heures dix. Il s'était levé de son bureau et avait tout de suite couru au bureau du colonel pour l'informer que les frégates allaient recevoir l'ordre de quitter la baie de Port Matadi.

Mais dès qu'il fut sorti de son bureau, l'officier belge se retrouva nez-à-nez avec un colonel Bobozo en grande colère et, surtout, quatre soldats de la Force publique armés de carabines qui le mirent en joue.

Le colonel, pistolet au poing, lui annonça son arrestation d'une voix sévère...

« Capitaine-commandant Gilles LeBlanc, vous êtes en état d'arrestation! Ces hommes vont vous escorter à votre cellule. La colonne que j'avais envoyée a été attaquée par un avion belge et a fait demi-tour. Emmenez-le! »

Gilles LeBlanc, qui n'avait pas d'armes, ne put rien faire; et quand bien même il aurait eu un pistolet, ça n'aurait rien changé. Il fut escorté vers la prison à travers le principal bâtiment de l'administration.

Il se retrouva dans une grande cellule paquetée d'officiers blancs, ses collègues et subordonnés, dont la plupart avaient été passés à tabac, ce dont témoignaient leurs visages tuméfiés et les yeux au beurre noir. Il y avait aussi des enfants. Les femmes et les jeunes filles brillaient par leur absence.

Gilles LeBlanc se mit à sangloter. Quand on tabassait les hommes, on commençait à violer les femmes. Ses filles! Anne! Juliette! Sa femme! Béatrice, l'amour de sa vie. Elles allaient être violées; toutes!

C'est surtout à sa plus jeune qu'il pensait. Il sentit son érection immorale naître sous son pantalon en songeant aux troupes déchirant le chemisier d'Anne et découvrant ses seins qu'il savait magnifiques; une fois, une seule fois, il l'avait espionnée quand elle sortait du bain. Quel vieux dégueulasse il faisait! Il sanglota convulsivement.

Ses compagnons d'infortune lui donnèrent quelques détails sur la frappe aérienne qui avait mis le feu aux poudres. Le deuxième bataillon avait essuyé le tir d'un avion d'attaque au sol, qui détruisit un véhicule et tua deux hommes. Le pilote avait ordonné au major congolais de faire demi-tour. Il avait tiré directement sur le véhicule, sans coup de semonce.

À leur retour à Camp Hardy, les soldats de la colonne avaient crié à leurs camarades congolais que les Belges leur tiraient dessus à vue!

Cette fois, la mutinerie fut totale! C'est toute la garnison qui se souleva contre ses officiers blancs, qui furent tous immédiatement arrêtés et jetés au cachot. La plupart avaient été rossés par la troupe; à présent ils pleuraient comme des enfants en songeant à leurs épouses et à leurs filles qui se trouvaient sans défense au milieu des mutins.

De l'autre côté des barreaux, des soldats narguaient les officiers en leur disant comment ils allaient violer les femmes et les filles blanches, comment ils allaient les baiser comme des chiennes! Hier, l'armée congolaise avait été africanisée; aujourd'hui, c'était le tour des Blanches.

Gilles LeBlanc regardait dehors depuis une fenêtre à barreaux. Il entendit soudain les cris perçants d'une femme en panique. À cinquante mètres, il aperçut un groupe de soldats qui poussaient une femme en uniforme au milieu d'eux, chacun l'embrassant de force et lui faisant des attouchements. La fille en larmes les suppliait d'arrêter.

Il la reconnut. C'était la téléphoniste. Ses plaintes et ses larmes n'arrêtèrent pas ses agresseurs, qui se jetèrent sur elle et se mirent à déchirer son uniforme de caporal belge.

« Non! Arrêtez! Non, j'vous en prie, non! » criait la jeune femme, à présent seins nus au milieu des nègres en uniforme, pleurant et sanglotant, encerclée par cette meute d'hyènes.

Ils allaient tous la violer à tour de rôle, Gilles le savait. Il se refusa à lui-même de regarder la suite et s'éloigna de la fenêtre. Il se sentait coupable, car les seins de cette fille blanche sous le soleil du Congo, exposés brutalement à la vue de tous ces nègres, l'excitaient malgré lui.

Il s'écrasa par terre, contre le mur de la cellule, et fut repris par les sanglots, songeant de nouveau à sa pauvre femme et surtout à ses filles. Juliette... Anne... Oh, Anne...

Un collègue officier, un capitaine d'expérience, posa la main sur son épaule et tâcha de lui apporter quelque réconfort, sachant trop bien qu'il n'y avait aucun réconfort à donner devant cette horreur sans nom.

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Juliette jouait du piano avec Martine qui l'accompagnait en chantant, tandis que Virginie lisait un roman. L'horloge de cheminée en bois d'acajou marquait deux heures vingt, quand elles entendirent soudainement une grande clameur et des bruits qui venaient de la rue et se rapprochaient rapidement. On beuglait, on hurlait dehors! Des femmes criaient en panique. Que se passait-il donc encore?

Virginie entrouvrit la porte d'entrée pour jeter un coup d'œil. Deux soldats lui barrèrent le chemin immédiatement; ils lui ordonnèrent de rester à l'intérieur...

« Interdiction de sortir, Mademoiselle! C'est trop dangereux dehors! Restez chez vous! » lui dit le soldat de première classe au visage noir comme un four, tandis que l'autre avait le regard fixé sur les formes de ses seins, qu'elle avait fermes et hauts dans son soutien-gorge; de douces courbes dessinées sous sa robe d'été turquoise. Fascinés, ils contemplèrent ses belles mains gantées de blanc.

Les deux soldats baissèrent le regard vers sa taille et ses hanches de fille, soulignées par une étroite ceinture en cuir de Modène, et prirent aussi note de ses jolis pieds que révélaient de gracieuses sandales du même cuir, achetées durant des vacances à Florence. Elle avait les jambes nues sous sa robe! Leur mine indiquait clairement qu'ils feraient usage de leurs armes en cas de désobéissance.

Virginie vit leur mine sévère et surtout, elle sentit leurs regards sauvages sur sa personne. Elle eut soudain très peur; jamais les soldats ne toisaient les femmes blanches avec un pareil sans-gêne; ce n'était pas normal.

Observant le brouhaha de rue par-dessus leurs épaules de solides gaillards, Virginie vit que de nombreux soldats, bien armés, faisaient le porte-à-porte et arrêtaient tous les officiers qu'ils trouvaient chez eux. Ils les emmenaient menottes au poing et leurs donnaient souvent des coups de crosse de fusil, tandis que leurs femmes paniquées hurlaient et pleuraient en se faisant refouler dans leur maison avec interdiction de sortir.

Virginie s'empressa d'obéir aux deux Congolais et rentra bien vite. Elle ferma la porte et verrouilla à double tour, puis elle cria en panique...

« Les soldats! Les soldats! Ils arrivent! Ils arrivent! »

Martine et Juliette furent tout de suite debout et se ruèrent à la fenêtre. Un attroupement de soldats souriants, cigarette en bouche, se formait rapidement devant la maison. D'autres attroupements de même nature se pressaient devant chaque maison, sur toute l'avenue de ce beau quartier réservé aux Blancs.

Martine se mit à crier, en panique, et se précipita dans sa chambre pour aller prendre son revolver. Il n'y était plus, bien sûr... Lors de la mutinerie du 5 juillet, les soldats avaient fouillé toute la maison; ils avaient fait de même dans tout le quartier et systématiquement confisqué les armes.

Elle courut à la cuisine, dont la fenêtre donnait sur la cour arrière. Elle y vit deux soldats armés qui montaient la garde. Piégées. Elles étaient piégées!

Il n'y avait plus rien à faire, sinon prier. Les jambes en plomb, Martine, en larmes, alla rejoindre ses deux amies dans la salle de séjour. Les trois jeunes femmes s'enlacèrent, debout au milieu de la pièce. Elles pleuraient et tentaient en vain de se consoler l'une l'autre.

Elles savaient qu'aller se cacher sous un lit ou dans une penderie ne servirait à rien. Ce n'était pas leur faute; c'était le destin. Elles étaient quand même mortes de honte, encore plus que de peur; elles savaient qu'ils allaient venir et qu'elles seraient déshabillées et violées. Une sourde bouillie d'angoisse les paralysait et leur nouait la gorge. Martine avait presque envie de vomir.

C'est Juliette qui pleurait le plus. Les soldats en colère allaient bientôt enfoncer la porte, puis elles subiraient un barrage de viols, elle et ses deux anciennes profs. Il n'y aurait pas de douceur, pas de tendresse. Seulement de la haine et le désir de faire mal tout en assouvissant ses bas instincts. Les Congolais allaient faire d'elles leurs putes. Que resterait-il d'elle, après? Et Anne... Anne! Sa pauvre sœur! Elle aussi, ils allaient venir la violer! Elle, si gracieuse, qui ignorait encore tout de l'amour et du sexe, elle allait être déflorée par les mutins!

Juliette s'appuyait contre ses amies, pleurant à chaudes larmes sur le sort de sa jeune sœur. Folle de terreur, elle sentait l'angoisse la paralyser.

Martine criait « Non... Non... Non... » en plaintes prolongées, sans cesse, en sanglotant. Virginie criait le nom de son amant secret, Thierry, et l'appelait au secours.

Juliette sentit son bas-ventre se nouer quand elle entendit les rires des hommes, tout près de la porte.

Un coup de feu fit sauter le verrou de la porte, qui fut ouverte à toute volée, et une nombreuse troupe de Congolais en uniforme beige de la Force publique firent irruption dans la salle de séjour, criant des slogans anti-blancs.

Ils se jetèrent sur les trois Blanches, qu'ils saisirent et séparèrent sans douceur.

« Allez mes jolies! C'est votre tour! »

« Ahhrr! On va les violer dans le cul! »

« Hé les gars, c'est Juliette... Juliette LeBlanc! »

« Attrapez-la! »

« Elle est réservée pour le colonel; il s'en vient! »

« Ahhh, non! Lâchez-moi! Lâchez-moi! Non! Non! »

« Laissez-nous! Je suis la maîtresse du caporal Thierry Kasongo! »

« Ah ouais? Hé bien, qu'il partage un peu ses putes avec nous! »

« Il s'est même farci la petite Juliette! Il nous en a parlé ce matin en sa pavanant, fier comme un paon! »

« Non! Non! Laissez-moi... Je suis fille d'officier! Nnooon! » s'écriait Juliette en sanglotant convulsivement; et en plus, elle apprenait que ce sale Thierry venait de souiller sa réputation.

Les tasses et petits ustensiles de la table à café furent balayés d'un brutal revers de la main; les nègres soulevèrent Martine et la couchèrent sur cette table qu'ils venaient de transformer en lit de viol. Le salon fut bientôt empli par les cris suraigus de Martine et du bruit de ses vêtements que déchiraient les nègres en furie et aux bites impatientes.

Virginie, qui couinait et criait au plus fort de sa voix de soprano léger, fut emportée comme un trophée gesticulant dans la chambre de Martine. Les soldats riaient et sentaient une puissante érection leur pousser le pantalon d'uniforme; ils avaient tous très hâte de s'offrir la jolie blonde à lunettes.

Juliette braillait à tue-tête, tentant sans succès de se dégager. On lui pétrissait les seins à travers sa robe et son soutien-gorge; on passait la main sous sa robe pour voir si elle avait la chatte mouillée. Il n'y avait rien à faire contre cette avalanche noire.

La masse de nègres souriants la portèrent très haut dans le couloir, entrèrent dans la cuisine, balayèrent sauvagement tout ce qu'il y avait de tasses, plats de fruits et ustensiles sur la table. C'était le moment tant attendu!

Pour Juliette LeBlanc, le temps s'arrête.

Tout se passe au ralenti.

La jeune fille hurle à fendre l'âme contre la joie implacable des mutins au visage terre brûlée.

Ils la posent sur la table rase, lui maintiennent solidement les chevilles et les poignets; elle se tortille comme une anguille, hurlant sa détresse; impossible de se dégager! Elle crie, supplie, tente de les apaiser; ils se ruent sur ses vêtements.

Sa robe à carreaux marine et azur sur fond blanc est irrémédiablement déchirée et détruite par la multitude; aucun bouton de chemisier n'y survit. Elle sent la honte mêlée d'une sordide excitation quand on lui étire le soutien-gorge, qui capitule dans un claquement sec, soulevé et déchiré. Sa magnifique poitrine nue apparaît; chaque sein disparaît sous la marée de mains noires, qui la palpent, la pressent et parfois la caressent. Elle sent malgré tout un torrent de sécrétions lui mouiller la chatte.

Les seins nus de Juliette LeBlanc changent la vie de tous ces Congolais qui la regardent, la touchent et la profanent. Elle est encore plus belle qu'ils l'imaginaient. Ses petits mamelons brun pâle sont en perdition au milieu de cette tempête de désir fou. Plusieurs soldats se promettent de lui donner une bonne douche de sperme, plus tard, car il faut africaniser ses seins.

« Blanche comme fleur de pommier! » chante un des mutins.

Martine hurle sa détresse dans le salon; Virginie pleure doucement dans la chambre de son amie, pressée par une autre meute et sauvagement déshabillée.

Juliette les entend en arrière-plan.

Les nègres lui relèvent la robe et lui arrachent sa petite culotte, qu'un soldat au sourire gras porte à son visage pour flairer son odeur de fille blanche. Il sourit et annonce que les filles belges sentent les tulipes hollandaises!

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