L'Île de Marana Chapitre 01

C'est vraiment une cage, je ne peux m'y tenir debout, juste courbé. Je peux m'y coucher, mais le carrelage est froid. La grosse noire me regarde du dessus de la cage.

— Médite sur ta condition, petit mâle. Tu ne fais pas la loi ici.

Mais pourquoi suis-je venu ici? Je me promets, dès que je suis libéré, je retourne à l'embarcadère et j'attends le premier bateau en partance.

Je bouge un moment puis m'étends sur le sol et ferme les yeux. J'ai froid. Je vais partir d'ici. Autour de moi, j'entends des bruits. La grosse noire vient parfois me voir de près. Elle frappe la cage quand j'ai les yeux fermés.

— Pas dormir, mâle! Prends pleine conscience de ta présence en cage. La prochaine fois, tu sauras que tu dois obéir.

Des heures plus tard, la porte s'ouvre sur deux géantes. La grosse ouvre ma cage et m'ordonne de sortir. Cette fois, je ne dirai plus rien, j'attendrai ma libération et je partirai.

Je me sens soulevé et nous retournons dans le grand bureau. Une femme vient se poster devant moi.

— Alors, tu es calmé? Me demande la femme gradée.

— Oui madame.

— Bien, amenez-le chez la capitaine.

J'ai le temps d'apercevoir deux jolies Asiatiques à la place que j'ai occupée avec les trois filles blanches.

Nous ressortons. Dehors, il fait noir. Deux géantes noires viennent vers nous, mais nous allons à droite vers le petit building et je me retrouve à nouveau dans le couloir, d'où sort une fille blanche en tunique. Elle me regarde étonnée mais ne dit rien.

Je me retrouve à nouveau devant la capitaine.

— Alors, tu es calmé?

— Oui madame.

— Tu as compris qu'ici j'ai tous les droits?

— Oui madame.

— Bien, tu vas pouvoir y aller. Voici ton laisser-passer spécial. Nous gardons le reste de tes documents ici, ainsi que tes appareils électroniques. Ils te seront rendus lors de ton départ. Interdiction formelle de photographier ou de filmer dans toute l'île.

— Bien madame.

Elle sourit.

— Comporte-toi bien dans l'île, et tout se passera sans problème, sinon, et bien, nous avons des bonnes policières et de bonnes juges pour les garçons qui ne savent pas se tenir. Mes services ont déjà arrêté de nombreux mâles cette année, des gens qui ne savaient pas se tenir.

— Oui madame.

— Et s'il t'arrive quelque chose, fais appel à moi, capitaine Sonya. .

— Merci madame.

J'attends un moment, je ne vois pas mes affaires.

— Tu peux y aller.

— Euh... puis-je récupérer mes affaires?

— Elles sont au greffe.

Cette fois, je ne suis plus transporté par les poignets. Les deux gardiennes m'accompagnent simplement dans le couloir et puis une pièce avec une autre géante noire qui me rend mes affaires. Tout est dans une caisse, pêle-mêle. Je la dépose à terre et commence à ranger tout dans mon sac, sous la supervision des deux accompagnatrices et de la greffière. Et quand tout est prêt, je me rends compte que j'ai laissé mes vêtements dans le sac. Quitte à les retirer, et je m'habiller enfin. Tout le monde m'a vu à poil. Et chaque fois que je suis en présence de ces femmes noires, mon sexe est dressé. C'est un pays où on semble aimer les garçons nus. Je risque sans doute de me plaire, sauf que je ne vais pas rester.

Je prends mon sac et sors. Dehors, il fait complètement nuit. J'ai faim, j'ai soif et je veux partir.