L'Île de Marana Chapitre 01

Informations sur Récit
Arno arrive comme touriste dans une île inconnue.
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Partie 1 de la série de 14 pièces

Actualisé 06/08/2023
Créé 02/14/2018
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L'île de Marana se trouve dans les Caraîbes. Il faut d'abord aller jusqu'aux Bahamas en avion et puis un bateau spécial prend les touristes pour aller jusqu'à cette île.

J'ai gagné ce voyage. Je ne me souvenais pas avoir participé à une loterie quelconque mais un jour juste avant mes examens du baccalauréat, un animateur de radio m'a appelé pour me signifier un gain. Un voyage pour l'île de Marana dans les Caraïbes. Après avoir bien fêté la réussite de mon bac, j'ai regardé sur internet. Marana est une ville en Arizona, mais je n'ai absolument rien vu d'autre. Même sur GoogleEarth, impossible de trouver une île Marana aux alentours des Bahamas, ni même dans le reste des Caraïbes. Par contre, le billet d'avion gratuit était bien devant mes yeux.

De toute façon, je n'ai rien à perdre, je n'ai rien d'autre à faire pendant ce mois de juillet, avant d'aller en école supérieure, autant visiter un autre continent, un autre monde.

C'est un vol Air Caraïbes qui m'emporte en vol direct depuis Paris jusqu'aux Bahamas. J'ai pris mon sac à dos de baroudeur. Je ne connais pas l'île de Marana, mais les Bahamas, d'après les guides, ne sont pas à portée de ma bourse d'étudiant.

Quand je sors de l'aéroport, j'aperçois une jeune femme portant un écriteau sur lequel est indiqué « Marana ». Je me présente à elle et avant toute chose, elle me demande si j'ai mon invitation.

Je lui montre le colis que j'ai reçu, incluant le billet d'avion et un bon de transport pour le port ainsi qu'un bon de transport maritime.

— C'est tout ce que j'ai.

— Puis-je voir votre passeport?

Dès qu'elle a vérifié que mon nom apparaissait dans sa liste, elle devient plus accueillante et me sourit.

— Venez, je vais vous emmener au port.

Apparemment, je suis le seul aujourd'hui. Personne d'autre dans l'avion. La température de Paris était assez élevée, mais rien en comparaison de la touffeur des Bahamas. Je me sens déjà trempé. Nous voyageons dans un petit buggy décapotable dont je ne connais pas du tout le modèle. Sans encombre, nous arrivons au port, je ne sais si c'est le port principal de l'île, mais c'est vraiment petit, pratiquement une marina pour voiliers de plaisance. Et pourtant, la femme me laisse devant l'embarcadère et me confie à une autre femme portant une sorte d'uniforme d'hôtesse, une petite robe grise simple avec un foulard rose dont je ne peux voir la signification des motifs. Elle me fait signe de l'accompagner jusqu'à un bateau à moteur, le seul au milieu des voiliers. Avant de monter à bord, elle me demande encore tous mes papiers et les compare avec une liste. Je m'aperçois qu'elle possède des photos de moi. Quelle sécurité pour une petite île tropicale.

— Quand nous sommes en mer, je demande à la femme.

— A quel pays appartient l'île de Marana? Fait-elle partie des Bahamas.

— Je n'en sais rien, répond la fille, notre compagnie est payée pour amener les touristes avec les bons papiers jusqu'à l'île.

— Mais vous êtes des Bahamas?

— Oui

— Et vous ne savez pas si cette île est de votre pays?

— Non. Je ne l'avais jamais vue avant d'y aller.

Le voyage s'éternise. Elle me donne des sandwiches et une boisson.

— Combien de temps dure le voyage?

— Trois heures.

J'essaie de me situer. Nous voguons vers l'est puisque le soleil est derrière nous. Nous avons quitté un village près de Nassau. Il ne me semble pas qu'il y ait des îles à l'est des Bahamas. Nous avons laissé sur notre tribord la grande île étroite et longue et nous sommes dans l'océan Atlantique. Ou alors nous allons nous perdre dans le triangle des Bermudes.

Enfin, au bout des trois heures, je vois apparaître une terre en face de moi. Le bateau se dirige vers le sud de l'île, qui a l'air quand même assez grande, et pourtant je suis certain qu'il n'y a rien sur la carte. A moins que je ne me goure complètement. Nous devons être dans les Caraïbes, je ne dois plus me rappeler très bien la carte.

Le bateau accoste à un petite jetée de bois qui s'avance d'une trentaine de mètres dans la mer.

— Voilà, me dit l'hôtesse, vous pouvez descendre.

— Il n'y a personne, constaté-je.

— Nous n'avons jamais vu les gens, uniquement les passagers que nous débarquons et embarquons.

— Il y en a beaucoup?

— Aujourd'hui, vous êtes le dernier, mais j'ai fait le trajet six fois.

— Merci, réponds-je. Je suppose que nous nous reverrons lors de mon retour.

La femme me sourit. Je salue également la pilote et grimpe sur le bois de la jetée. Elle doit un peu débloquer la fille, nous avons mis trois heures pour venir et donc trois heures pour retourner. Donc en une journée elle dit avoir voyagé trente-six heures?

A peine suis-je complètement sur le ponton que j'entends déjà le bateau repartir. Ca ne traine pas, enfin, elles veulent peut-être retourner à Nassau avant la tombée de la nuit. Pendant un moment j'observe le bateau s'éloigner relativement vite, et tout à coup disparaître complètement. Ce doit être une illusion d'optique, en tout cas, il n'y a absolument plus rien sur la mer en face de moi.

J'observe le bout de l'embarcadère. Personne. Il y a quelques maisons blanches et ce qui semble le début d'un village. Je comprends pourquoi j'ai gagné ce voyage, c'est le trou du cul du monde, il n'y a rien.

J'avance alors vers la terre. Le temps est beau, il fait chaud mais pas trop. Au dessus de moi quelques oiseaux et sur les côtés, la mer qui rejoint la côté bloquée par de gros rochers. Enfin je vois quelqu'un, une silhouette féminine s'approche de moi. Lorsque j'arrive au bout de la jetée, j'ai la surprise de ma vie. En face de moi se trouve une femme noire géante. La plus grande personne que je n'aie jamais vue, elle doit bien faire 2m50 de haut. Je lui arrive sous la taille! Ce n'est pas possible, je dois rêver. Non, il y a bien une géante noire en face de moi, elle porte même un uniforme de police, une combinaison de coton noire avec des bottes. Comme elle est à moins d'un mètre de moi, je dois vraiment lever la tête et la tendre au maximum pour la regarder dans les yeux, tout cela derrière son énorme poitrine.

— Bienvenue à Marana, me dit-elle, veuillez me suivre.

— Bonsoir, réponds-je sans pouvoir cacher mon étonnement. Vous êtes si grande. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi grand que vous.

— Et pourtant, je suis là. Ma taille te gêne?

— Non, au contraire. Mais je ne savais pas qu'on pouvait être si grand. Excusez-moi.

— Et bien suivez-moi!

Je n'ose rien dire. Je suis la policière qui avance à son pas, mais qui pour moi est rapide et m'oblige presque à courir. Nous nous dirigeons vers le petit bâtiment blanc à gauche du principal.

Quand je dis petit, c'est en rapport avec les quelques autres qui sont plus imposants. La porte fait près de trois mètres de haut et il semble y avoir encore cinquante centimètres de plus pour le plafond. Est-ce que tout le monde est si grand dans ce pays?

Nous pénétrons dans un couloir relativement frais et la policière ouvre la porte à gauche, sans frapper. Elle me fait entrer dans une pièce avec une grande table derrière laquelle se trouvent trois autres géantes noires en tenue de policière. C'est encore plus impressionnant, trois géantes noires, dans une pièce si petite, je me sens minuscule. La table est aussi grande que moi. Je vois à peine le dessus.

— Papiers, me dit celle du milieu d'un ton assez sec.

Quand j'ai attrapé mon portefeuille dans ma poche arrière, j'en extrais mon passeport.

— Donne-moi tout!

— Mais, vous n'avez pas le droit.

Elle frappe la main sur sa table.

— Ne joue pas avec moi! Obéis.

Impressionnant! Sans attendre, je dépose mon portefeuille sur la table et elle le prend tout de suite pour le filer à sa voisine de gauche. Celle-ci vide tout le contenu et l'étale sur la table.

— Que viens-tu faire à Marana?

— Du tourisme. J'ai gagné un voyage, je suis venu. J'ai l'intention de marcher sac à dos et de visiter.

— Pose ton sac sur cette table!

Elle aboie. Pourquoi cette agressivité? Lentement, je retire mon sac de mon dos et le hisse au dessus de ma tête pour le poser sur la table. L'une d'elle l'empoigne et l'ouvre pour commencer à examiner mes affaires.

— Retire tes vêtements!

Impressionné, je n'ose faire de remarque. Ce doit être un truc classique dans ce pays. Un ami m'avait raconté qu'en Israël lors de son départ, il avait aussi subi une fouille en règle qui avait duré plusieurs heures.

Je retire d'abord mes bottines de marche et mes chaussettes.

— Pose cela sur la table, me dit encore celle qui semble diriger les opérations.

Dès que c'est fait, elle me houspille encore.

— La suite, ne perds pas de temps.

Ma chemise suit le même chemin. Les femmes commencent à me regarder plus intensément, comme si je les intéressais. Je retire enfin mon pantalon et le dépose avec le reste sur la table. Il ne me reste plus que mon slip. Un peu embarrassé, j'attends la suite des événements.

— J'ai dit : « retire tes vêtements ». Tous tes vêtements!

— Mais madame, réponds-je en sentant des sueurs froides un peu partout, cela ne sert à rien, je...

A nouveau elle tape sur la table, cette fois avec une sorte de cravache. Effrayé, je retire tout de suite mon slip et le dépose sur la table. Les deux acolytes sont déjà occupées de fouiller toutes mes affaires et de les retourner dans tous les sens. Je les vois prendre mon iPhone et l'ouvrir. Je n'ose même pas leur dire de faire attention.

Je me retrouve donc tout nu devant ces trois géantes noires. Je me sens encore plus petit, plus impressionné par la situation. Si ces femmes avaient eu une taille normale, c'eut peut-être été sexy, je suis quand même bien fait. Mon corps est lisse, bien musclé, bien entretenu, sans absolument aucun poil. Je suis assez fier de moi, et mes petites amies m'ont toujours complimenté.

Elles examinent mes affaires de près. Tout mon sac semble étalé sur la table, pour ce que je peux en voir. Une table qui se trouve à hauteur de mes yeux. Je n'avais jamais vu cela. J'attends.

Au bout d'un moment de fouille, la gradée prend un téléphone et appelle. La porte derrière moi s'ouvre et deux policières entrent. Maintenant, je me sens encore plus écrasé. Il n'y a pas beaucoup de place et je me retrouve tout nu avec cinq géantes noires dont j'arrive à peine à la taille.

— Emmenez-le, et enregistrez-le. Quand c'est fait, vous me le ramenez.

Les deux géantes me prennent chacune un bras au niveau des poignets et il m'est impossible de me dégager de cette emprise.

— Arrêtez, tenté-je, vous n'avez pas le droit!

La gradée frappe encore son bureau de sa cravate.

— J'ai tous les droits. Obtempère, sinon il pourrait t'en couter cher.

Je me laisse faire. De toute façon, je n'ai pas le choix. Et comme mon humiliation n'était pas suffisante, l'une des gardienne prend mes deux poignets dans une seule main et passe mes bras au dessus de ma tête. Alors elle me soulève. Cela tire et j'ai mal, mais elle n'en a cure et c'est ainsi que nous retournons dans le couloir. Et du couloir dans la rue. Ce n'est pas vrai, je suis tout nu dans la rue, porté par les poignets par une femme géante. Heureusement, la petite place du port semble déserte et nous allons directement dans le bâtiment principal. Nous sommes directement dans une grande salle avec des bureaux et plusieurs autres femmes noires géantes. Il n'y a que cela dans ce commissariat, des femmes noires géantes. J'en vois au moins cinq en plus de celle qui me tient et celle qui me précède. Depuis que je suis complètement nu, mon sexe est entré en érection. Je ne peux l'empêcher, et cela me déstabilise encore plus. Je ne sais pas d'où vient cette excitation exaspérante. Rien à faire. La peur et la honte ne l'empêchent pas du tout. Je suis transporté jusque devant le bureau d'une autre grande noire, encore plus impressionnante parce qu'elle est grosse et une grosse femme de 2m50, c'est vraiment énorme. Celle-ci ne daigne pas s'occuper de moi et termine de remplir un document avant de me regarder de derrière sa grande table. Cette fois, je suis en l'air, et je vois la table.

— Comment t'appelles-tu?

— Arno, madame.

— De quel pays viens-tu?

— France.

Elle regarde un fichier semble analyser ce que je lui dis.

— Date de naissance?

— Le 26 juillet 2000.

— C'est cela.

Elle me regarde plus intensément, analysant mon corps de mes cheveux à mes pieds, puis vient s'attarder sur mon sexe dressé. Je redoute une question là dessus, mais elle se contente de noter quelques lignes.

— C'est bon, il est enregistré et sur la liste A. Allez poursuivre les examens.

— J'ai mal, plaidé-je, pouvez-vous me laisser marcher? Je promets que je ne m'enfuirai pas.

Un signe de tête de la grosse femme et je suis redéposé sur le sol. Quel soulagement. J'ai l'impression que mes bras ont allongé. Je regarde mon sexe, lui a vraiment grossi. Je n'ai jamais été aussi excité de ma vie, je n'ai jamais vu mon sexe ainsi. Mais je n'ai pas de répit. On ne me tient plus par les poignets, mais deux mains me tiennent les épaules et me conduisent dans un autre bureau. Là, une autre géante noire me photographie, de face et de profil, puis de dos. Rien que le visage et le corps entier. Quel police fait ce genre de chose? On ne me croira jamais quand je rentrerai en France. En tout cas, elle gardera une image de mon sexe en érection. Il me semble que c'est contre la loi, c'est de la pornographie, mais peut-être que c'est courant dans ce pays. Quand elle a fini, je tente de plaisanter.

— Vous pourrez m'envoyer une copie sur mon adresse email?

— Tu te crois drôle? Répond-elle sèchement.

Deux autres géantes viennent me chercher pour prendre mes empreintes digitales et ensuite je dois passer une petite brosse dans ma bouche pour prendre mon ADN. Je ne suis pas certain qu'elles aient le droit, mais je ne veux plus les contredire.

Enfin, une géante me reprend par les poignets et me soulève pour me promener ainsi dans la grande salle et ensuite dans un recoin avec quelques bancs. Sur l'un de ceux-ci attendent trois filles blanches de ma taille, ne portant que des tuniques grises sans forme.

— Bonjour, me dit la première lorsque la grande noire m'a laissé m'asseoir, tu viens aussi d'arriver? Pourquoi es-tu tout nu?

— Je n'en sais rien, elles m'ont obligé.

— En tout cas, tu es bien monté, me complimente sa copine. Elles t'ont fait quoi pour que tu bandes comme ça?

— Rien. Enfin, je ne sais pas. C'est venu comme ça.

Elle pouffent.

— Elles t'ont aussi fouillé complètement?

— Oui, réponds-je. Tout y compris mes vêtements et elles les ont gardé. Vous avez vu leur taille?

— Incroyable, hein? Je n'aurais jamais crû cela possible.

— Elles doivent faire 2m50 sans leurs hauts talons. Je n'avais jamais vu de gens aussi grands. Elles sont en proportion, pas comme les joueurs de basket.

— Tu viens d'arriver?

— Oui. J'ai débarqué tout seul du bateau et elles m'ont arrêté.

— Comme nous.

— Comment êtes-vous venues ici? M'intéressé-je.

— Avion et puis bateau.

— Oui, mais pourquoi êtes-vous venues sur cette île?

— Nous avons eu des super prix à l'agence de voyage. Cela ne coutait pratiquement rien. Et toi?

— J'ai gagné un concours.

— Tiens, c'est comme l'autre gars que nous avons rencontré. Michel, il était avec nous sur le bateau.

— Et où est-il?

— Je ne sais pas, sans doute à l'hôtel. Cela fait deux heures que nous sommes ici à attendre.

— Et tu as remarqué? Toutes ces flics sont des femmes noires.

— Oui, j'ai remarqué.

Une policière arrive et appelle ma voisine. Elle se lève et l'accompagne. Personne ne la prend par les poignets. Il n'y a que moi qui ai ce traitement. On l'emmène à un bureau et il me semble qu'on lui pose encore des questions avant d'être emmenée dans une autre pièce. Alors, ma deuxième voisine est emmenée.

Un quart d'heure plus tard, la première fille revient. Elle est habillée normalement et tire sa valise. Elle revient s'asseoir à côté de moi. Une demi-heure plus tard, les trois filles sont assises avec leurs affaires et elles attendent. Je me sens de plus en plus incongru tout nu, heureusement, mon sexe est au repos. Alors, une femme arrive et vient annoncer aux filles qu'elles sont libres.

Ravies, elles se lèvent et me saluent.

— Bonne chance, j'espère te revoir, me dit la fille en me jetant dernier regard que je pense admiratif.

Je reste tout seul. Quand une des policières revient, je l'interpelle.

— Et moi?

— Toi? Tais-toi! Tiens-toi bien si tu ne veux pas finir en cellule.

— Mais... Je n'ai rien fait.

La femme vient se camper devant moi et me regarde très autoritaire.

— Ce n'est pas à toi d'en décider. Tu te tiens calme, un point c'est tout.

J'attends encore un bon moment, puis une femme vient me chercher par les poignets et me transporte jusqu'à un bureau. Pas de chaise, je dois rester debout avec la table qui m'arrive aux yeux.

— Que viens-tu faire ici?

— Je viens visiter l'île.

— Comment as-tu obtenu ton entrée?

— Par un concours d'une radio en France. On m'a appelé un soir pour me dire que j'avais gagné, début juin. Et puis on m'a envoyé le billet d'avion.

— Que fais-tu dans la vie?

— Je viens de passer mon bac, en septembre j'ira à l'université.

— Où sont tes parents?

— Je n'en ai pas. Je suis orphelin, et depuis un an, je suis émancipé et je vis seul.

— Qui sait que tu es à Marana?

— Personne. Je comptais le faire savoir dès mon arrivée.

— Comment?

— Par les réseaux sociaux. Un selfie à Marana.

— Les téléphones et appareils photos sont interdits dans l'île. Tout ce qui est électronique te sera confisqué et rendu lors de ton départ.

— Mais...

— Suffit, tu n'as pas le droit de répliquer. C'est moi qui représente la loi ici. Qui es-tu pour me défier?

— Excusez-moi, bredouillé-je en voyant toutes les femmes de la salle me regarder.

— En cas de problème, qui pouvons-nous prévenir?

— Personne. Je n'ai pas de famille. Vous pouvez appeler mon ambassade.

— Donc si quelque chose t'arrive, personne ne sait que tu es ici et si tu ne rentres pas chez toi, personne ne va s'inquiéter?

— Non, réponds-je simplement, je n'ai pas intérêt à disparaître.

— Quelle est ton adresse en France?

Je la lui donne et elle compare avec ses données, comme si elle voulait vérifier que je ne dise pas de connerie. Comme si j'allais mentir, je suis déjà assez mal à l'aise complètement nu au milieu de ces femmes noires géantes. Je ne pense à rien d'autre que la vérité.

La femme termine son dossier et hèle une autre.

— Reconduisez-le chez la capitaine.

A nouveau mes deux bras sont levés et empoignés par une seule main pour me soulever. Une géante me précède, l'autre me tient. Ainsi retournons-nous dans la rue.

J'aperçois les trois filles qui étaient avec moi il y a peu. Elles me regardent passer, étonnées de la tournure des événements. Je dois vraiment avoir l'air ridicule ainsi porté par cette géante. Dès que nous entrons dans l'autre bâtiment, je me défends.

— Vous n'avez pas le droit de me faire passer tout nu. C'est indécent.

Nous entrons dans le bureau de la capitaine.

— Alors, on se rebelle?

— Non madame.

— Tu crois que nous n'avons pas le droit de te garder ici?

— Je n'ai pas dit cela.

— Allez le mettre en cellule, qu'il réfléchisse bien à son sort.

Sans me déposer, la femme serre encore son étreinte, j'ai mal, mais elle n'en a cure. Nous ressortons ainsi, d'abord dehors où heureusement il n'y a plus personne et ensuite le grand bâtiment. Dans le grand bureau, il y a toujours les mêmes femmes qui travaillent. Nous allons dans une autre pièce. Une grande et grosse noire arrive.

— Un mâle récalcitrant, quelques heures de cellules pour le calmer.

La grosse femme me regarde méchamment. Je panique. C'est vrai, personne ne sait que je suis ici, et c'est un pays de sauvages. Si ces femmes me font du mal, personne ne le saura, personne ne sait que je suis ici, et je n'ai même pas donné mon nom aux filles. La femme ouvre la porte d'une cage au milieu de la pièce. Tout est en carrelage blanc. Celle qui me tient les poignets me pose devant l'entrée de la cage et me pousse. Je tombe par terre et j'entends la porte se refermer.

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