Chroniques Du Cheptel - Ch. 09

BÊTA PUBLIQUE

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— « Il a dit aussi que tu avais un joli cul ! » Rajouta le mage.

Clotilde fouillait dans sa penderie à la recherche de fringues sexy à porter, quand elle s'arrêta. Elle rougit légèrement en réalisant que le garde l'avait vue dormir nue...

— « Victor... » Commença-t-elle d'une petite voix.

— « Quoi encore?! »

— « J'ai envie de toi... » Termina-t-elle dans un souffle, réalisant le côté pathétique de son aveu.

— « Si tu as le feu au cul, tu n'as qu'à te faire sauter en ville, maintenant habilles-toi et dégage ! »

Deux minutes plus tard, vexée, Clotilde finissait de s'habiller. Comme l'exigeait Victor, elle ne portait aucun dessous, juste une jupe longue noire plissée fendue sur les côtés jusqu'à la hanche ainsi qu'un chemisier gris clair légèrement transparent. Un œil insistant pouvait aisément apercevoir ses aréoles et ses tétons poindre à travers l'étoffe légère.

Etre exposée de la sorte aux regards était pour ainsi dire grisant. Elle renonça à prendre le poignard qu'elle portait généralement sanglé à la cuisse. Le sentiment de vulnérabilité qu'elle ressentait à la prise de cette décision, augmenta le trouble qu'elle ressentait déjà à l'idée de sortir dans cette tenue.

Elle attrapa son manteau quand Victor l'arrêta : « Tu es déjà bien trop habillée pour mon goût, les salopes comme toi ne portent pas de manteau ! Je te l'ai déjà dit pauvre conne ! »

Interdite, Clotilde regarda son amant. Le ton de Victor était cinglant, la façon dont il avait prononcé le mot salope était particulièrement méprisant. Elle ne vit aucune pitié à son égard. Elle remit sur son cintre son manteau, attrapa ses croquis pour les mettre dans son porte-documents avant de quitter la chambre, claquant la porte dans un mouvement d'humeur qu'elle regretta aussitôt.

*****

Taverne de la Cave-du-fort :

Il était midi passé quand Victor décida de descendre dans la taverne. L'ambiance était plutôt calme, quelques villageois et marchands étaient attablés de ci de là, le brouhaha de fond faisait penser au ronronnement tranquille d'un vieux chat.

Il repéra immédiatement Sélanor au comptoir, l'elfette était en grande discussion avec un mage qu'il connaissait de vue. Elle portait aujourd'hui un corset de cuir brun sur une robe longue beige qui soulignait sa taille fine, faisant ressortir sa poitrine. Ses beaux cheveux blonds comme les blés cascadaient librement sur ses épaules. Il ne savait pas ce qu'ils se racontaient, mais l'homme avait l'air de boire les paroles de la belle blonde.

La serveuse, une rouquine, passa près de lui portant deux assiettes fumantes, l'odeur du poulet en sauce lui rappela qu'il avait très faim. Il avisa une table libre au fond de la salle et s'installa.

Il était à peine assit qu'il vit arriver vers lui Berthine, le regard pétillant, chaloupant des hanches. La prostituée portait une sorte de toge longue en soie rouge. Ouverte des pieds à la tête sur les flancs, cette toge révélait une bande de peau large d'au moins dix centimètres de chaque côté. Un simple laçage au niveau de ses hanches, maintenait ensemble les deux pans de tissus, qui ne cachaient au final pas grand-chose de ses charmes.

— « Salut beau gosse ! » Dit-elle, s'asseyant directement sur la table de Victor. Elle posa son pied gauche sur la chaise à côté de lui, dévoilant ainsi sa jambe aux regards jusqu'à l'aine, en une invitation muette à la luxure.

— « Salut Berthine. Comment va? » Répondit Victor, appréciant la compagnie ainsi que le galbe de la jambe de la belle esclave. Il posa instinctivement sa main sur le genou de la belle pour le caresser.

— « Disons que je m'ennuie un peu, ça manque de vrais hommes depuis ce matin et il y a une chambre de libre si ça te dis... J'ai été très vilaine et tes mains me manquent. » Répondit-elle se faisant encore plus aguicheuse.

L'offre était tentante, Victor se pencha vers elle pour glisser son index dans l'anneau de son collier d'esclave. Il l'attira vers lui pour l'embrasser sur la bouche. La prostituée se pressa contre lui pour lui rendre fougueusement son baiser avant de lui murmurer à l'oreille. « Ou on peut aussi baiser sur la table ou dans une alcôve, si ça te dis... »

Un raclement de gorge derrière eux les interrompit. Sélanor posa une bouteille de vin sur la table et deux godets. « Va te trouver un autre pigeon ma belle, j'ai à parler à Victor. »

Berthine se sépara à regret du mage. « Dommage John, peut-être à plus tard... » Dit-elle avant de se mettre en quête d'un autre client.

— « J'ai parlé à Vasseur tout à l'heure, il s'est copieusement occupé d'Estelle ce matin. » Commença Sélanor.

— « Elle a baisé avec les gardes? »

— « Oui, cinq en plus de Vasseur... »

— « Je comptais lui rendre une petite visite après le repas, avant qu'elle ne commence la tournée de tes clients... »

Entre Clotilde ce matin et Berthine qui l'avait allumé tout à l'heure, Victor avait franchement envie de baiser et cette salope d'Estelle ferais parfaitement l'affaire. Il caressa un bref moment cette idée, visualisant le beau corps souple de la favorite.

— « Là, elle dort... Il faut dire que c'est ma faute, je l'ai prêtée aux démons gardiens la nuit dernière. Elle n'a pratiquement pas dormis, elle porte encore des traces de fouet sur son corps. »

Victor haussa un sourcil. « Sa régénération corporelle ne l'a pas soignée? »

— « Non il lui faut une nuit complète pour que le cycle de régénération fonctionne correctement... »

Victor réfléchissait, sa curiosité piquée au vif. « Tu as une régénération toi aussi. » C'était bien plus une affirmation qu'une question.

Sélanor hocha affirmativement la tête : « On en a toute une, Sonny soigne ses plus belles filles ! Et c'est utile pour celles qui sont prostituées... »

— « Combien de temps lui faut-elle pour agir? » Demanda Victor, fébrile, une idée perverse germait dans son esprit.

— « Je ne sais pas, autour de six heures je dirais... Ou veux-tu en venir? » Demanda Sélanor intriguée.

— « Si tu es d'accord, j'aimerai tester les limite d'Estelle... enfin de sa régénération je veux dire. » Rajouta-t-il le regard brillant.

— « Tu ne l'aimes vraiment pas ! » Sélanor prit le temps de réfléchir avant de répondre. « Ecoutes, tant que tu ne gêne pas mes opérations et qu'elle reste en bon état, tu peux lui faire ce que tu veux, Après tout c'est grâce à toi qu'on en est là. Mais si ce que je vois, ne me plait pas, tu devras arrêter, c'est bien compris? »

Victor ne répondit rien, alors que Plume leur apportait le plat du jour. Deux assiettes de poulet en sauce accompagné de leurs petits légumes. La rouquine leur souhaita bon appétit avant de repartir aussitôt.

— « Tu as prévu quoi pour elle aujourd'hui? » S'informa Victor, regardant distraitement le cul de la serveuse s'éloigner pour rejoindre l'une des prostituées de la taverne, une elfette reconnaissable à ses traits fins et ses oreilles pointues qui dépassaient de sa chevelure blonde.

— « Estelle se comporte bien, aussi j'ai décidé de la récompenser. Elle m'a demandé à aller à la boutique de magie pour acheter une potion. On ira ensemble en début d'après-midi. Et pour la soirée on se rendra en ville, c'est l'anniversaire de Janit, l'un des ferronniers qui lui tournent autour. Tilian a passé le message que pour une pièce d'argent, elle n'était pas farouche, ça devrait être une soirée intéressante... »

— « Puisque tu vas à la boutique de magie, prends-moi quelques potions de vigueur sur le compte d'Estelle. Clotilde voulait creuser le déficit de cette salope, c'est une bonne idée. Je suis curieux de voir sa tête quand elle se rendra compte qu'elle devra tout rembourser avec son cul... »

— « Je lui demanderais avant si ça ne la dérange pas. » Acquiesça Sélanor avec un petit rire sadique.

— « J'ai entendu dire que la boutique vendait aussi, comment dire... des objets de plaisir phalliques. Tu connais mieux Arkielle que moi, regarde ce que tu peux trouver et prend moi un assortiment, surtout les plus gros ou les plus bestiaux. »

— « D'accord Victor, je vais voir ce que je peux trouver. Je vais même faire en sorte que ce soit Estelle qui demande les godes... »

Le regard de Victor se perdit un instant dans les grands yeux gris bleutés de Sélanor. Un éclat de rire entre la serveuse et la prostituée blonde reporta son attention sur elles. Plume mimait apparemment un rapport sexuel et un orgasme.

— « De quoi parlent-elles? » Demanda Victor intrigué.

— « Un théâtre érotique a ouvert sur le marché, il diffuse apparemment des cristaux de la favorite en pleine action. Tout le monde ne parle que de ça ici. »

— « Un coup de Théodolinda? »

— « Ça semble logique, elle possède tous les cristaux enregistrés par les diablotins. »

— « C'est plutôt bien joué ! La réputation de la favorite ne va pas s'arranger et ceux qui doutent encore ne pourrons plus la défendre. » Dit Victor, réfléchissant à haute voix.

— « Victor? »

— « Oui? »

— « Tu ne m'as pas dit comment tu avais fait pour hypnotiser Clotilde, la première fois. » Demanda Sélanor, curieuse comme un chat, en fait depuis plusieurs jours, elle brulait d'envie de lui poser cette question.

Victor se cala dans sa chaise, il jaugeât l'elfette en face de lui. Il savait qu'elle était plus dangereuse qu'elle en avait l'air, mais dieu qu'elle était belle, son visage d'ange et ses formes parfaites lui faisaient toujours autant d'effet. Il avait une érection rien qu'à la regarder. Il avait aussi envie de l'envoyer balader, un mage ne révélait pas ses secrets, malheureusement il n'avait toujours pas l'ombre d'un plan pour soumettre cette beauté à ses désirs. Aussi il avait besoin que Sélanor lui fasse confiance, elle baisserait sa garde comme Clotilde et une opportunité finirait bien par apparaitre. Il décida de ne rien lui cacher ou presque. Il se remplit un verre de vin avant de lui répondre.

— « En fait ça a été facile. Je l'ai hypnotisée, il y a environ trois semaines, la même nuit que cette salope de favorite, dans son bain... »

— « Clotilde porte un collier de protection contre la magie et elle est de nature prudente, tu n'as pas pu l'avoir juste comme ça. » Objecta Sélanor suspicieuse.

— « Tu as raison, en fait je savais que Clotilde avait sur elle une fiole de cette drogue distillée par les orcs, celle qu'on venait d'utiliser sur Estelle. Après avoir terminé de travailler sur la favorite, j'étais fatigué mais j'étais aussi très excité. En repartant, j'ai eu l'idée de simuler un malaise. Clotilde m'a soutenu ce qui m'a permis de lui subtiliser la fiole sans qu'elle ne s'en rende compte. »

Surprise, Sélanor haussa un sourcil, aussi Victor cru bon de rajouter : « Quand j'étais jeune, je volais quelques bourses sur le port, il fallait bien vivre... J'étais un piètre voleur, mais j'ai disons quelques restes de cette époque... »

— « Tu es plein de surprises Victor... » Déclara Sélanor le regard pétillant.

— « Toujours est-il qu'elle m'a ramenée dans sa chambre pour que je me repose. Je lui ai demandé un peu d'eau. Le temps qu'elle me ramène une carafe, j'avais renversé le contenu de la fiole sur mon mouchoir. Elle n'a rien vu venir quand je le lui ai plaqué sur la bouche et le nez. Quelques minutes plus tard, elle était complétement stone, les pupilles dilatées. Je lui ai retiré son collier de protection, c'était un pendentif que lui avait offert Sonny. »

— « Comment savait-tu que c'était ce collier? »

— « Je suis mage, si je m'en donne la peine je sens la magie qui émane des choses et c'était le seul objet magique qu'elle portait. »

— « Je vois... Et qu'as-tu fait ensuite? »

— « Pas grand-chose, je savais qu'elle avait plus de force de caractère qu'Estelle. Cette nuit-là je l'ai programmée pour qu'elle enlève son collier de protection dès que nous retrouvions seuls. J'ai ainsi pu facilement l'hypnotiser les fois suivantes. Aujourd'hui elle ne le porte plus du tout, elle aime la sensation de vulnérabilité que ça lui procure. Pour la suite, je me suis arrangé pour que ce soit elle qui me drague. »

— « Oui ça on l'a tous remarqué... »

— « J'ai laissé faire les choses et j'ai couché avec elle pour la première fois la nuit de la tempête... »

— « Bien joué... mais tu n'as pas peur que Sonny le prenne mal que tu t'attaques à Clotilde en plus d'Estelle? »

— « On en a déjà parlé, Sonny est parti depuis quoi trois semaines? Personne n'a de nouvelles de lui ni de ses hommes. Si ça se trouve, il est déjà mort ou il ne reviendra jamais. Et puis c'est toi qui m'as demandé de m'occuper aussi de Clotilde, parce qu'elle t'agaçait ! »

— « Oui c'est vrai, mais il n'était question que de modifications comportementales mineures, je ne savais pas à ce moment-là que tu avais déjà commencé le travail. Si Sonny apprend que tu as agi de ta propre initiative, il va te transformer en pâté pour ses chiens ! »

— « Qu'est-ce que tu proposes? » Demanda Victor sur la défensive.

— « Il encourage la compétition entre les filles de son cheptel, si je lui dit que l'idée vient de moi, il ne me dira rien. Je lui parlerais de toi, je te présenterais comme mon homme de main et je te recommanderais pour que tu intègres le cercle restreint de ses amis. »

— « Et qu'est-ce que tu veux en échange de tes promesses? » Dit Victor maussade, pressentant la suite.

— « A partir de maintenant tu travailles pour moi et tu me rends compte de tout ce que tu fais. Si tu me sers loyalement il ne t'arrivera rien et tes rêves deviendront réalité. Sommes-nous d'accord? »

— « Je compte bien demander Clotilde en récompense de mon travail sur la favorite. Je me verrais bien commencer une carrière de mac, elle serait la première de mes tapineuses... » Déclara Victor, pour se donner le temps d'évaluer sa situation.

— « Le sort de Clotilde m'importe peu, ce n'est qu'une humaine ! Avons-nous un accord? » Demanda Sélanor en lui tendant la main.

— « Ai-je le choix? » Demanda-t-il.

— « Je ne pense pas et tu peux me faire confiance ! » Répliqua l'elfette sure d'elle.

— « Et mes rêves deviendrons réalité ! » Dit-il en serra la main de Sélanor pour sceller leur accord.

— « Parfait, tu ne regretteras pas ton choix ! Tu vas me dire maintenant de quelle façon tu as programmé Clotilde... J'ai besoin de savoir. »

— « Bon j'ai fait ce que tu m'as demandé, elle risque de rechigner un peu mais elle t'obéira au doigt et à l'œil... Pour le reste... » Victor pris une profonde inspiration.

— « ... Prononcer le mot de commande 'chère associée' va provoquer en elle une excitation sexuelle qui va augmenter s'il est prononcé plusieurs fois. Si elle fait mine de se rebeller, la traiter de salope va la calmer tout en lui faisant penser qu'elle en est effectivement une. Ça marche aussi avec d'autres qualificatifs dégradants comme pute, trainée, truie, ce genre de choses... » Enuméra-t-il d'une voix sans émotion.

— « Quoi d'autre? » Demanda Sélanor, le regard pétillant, visiblement émoustillée.

— « Je l'ai conditionné pour qu'elle pense qu'elle n'est qu'une putain comme Estelle et qu'elle soit excitée par cette idée. Elle peut protester mais, elle ne se défendra pas sérieusement si elle est pelotée par quelqu'un. Et si une main se pose sur l'une de ses jambes, elle écartera automatiquement les cuisses... Bien sûr, elle est perturbée et perd confiance en elle. Enfin elle déteste toujours autant sa rivale. Voilà je pense que j'ai fait le tour... »

— « Ça m'a l'air d'être du beau travail Victor, j'ai hâte de goûter à la langue de cette péronnelle. Je vais réfléchir à tout ça, de ton coté continu à la dresser, organise moi quelque chose de spectaculaire, je me charge de neutraliser Hynys. » Déclara l'elfette manifestement satisfaite de ce qu'elle venait d'apprendre.

Victor hocha affirmativement la tête. « J'ai quelques idées, hier soir elle a couché dans une ruelle avec deux mendiants et quelques pirates qui passaient par là. Ça a été consigné sur un cristal par Mord-fesses. ¨Pour la suite, Clotilde avait pleins d'idées qu'elle voulait infliger à cette pute d'Estelle, mais avec l'emploi du temps chargé qu'elle a, ça risque d'être difficile. Du coup, j'ai prévu de lui faire subir ce qu'elle avait imaginé pour sa rivale, plus quelques autres idées de mon cru... »

— « Oh ! Ça c'est délicieusement pervers, Sonny va adorer ! Bon travail Victor, organise moi-ça ! Pour Estelle on commencera à tester ses limites après la fête. J'apprécie ta compagnie mais je vais réveiller notre belle au bois dormant. » Annonça l'elfette, elle avait l'air particulièrement contente.

Victor regarda Sélanor se lever et partir. Il avait conscience que si ça partait en couille, malgré toutes ses promesses elle ne l'aiderait pas. Mais il avait besoin qu'elle lui fasse confiance, travailler pour elle était un bon début et puis, il avait encore quelques atouts dans sa manche...

Putain, il avait toujours envie de baiser, il chercha des yeux quelle prostituée était disponible. Berthine n'était plus là, son regard se porta sur la prostituée blonde qu'il avait repérée plus tôt, cette elfette n'était pas aussi belle que Sélanor, mais elle était vraiment mignonne, il lui fit signe d'approcher...

*****

Atelier de couture - Sinistrevent centre :

Clotilde jura, elle venait de se rendre compte qu'elle venait de se tromper sur les côtes de son patron pour la troisième fois. Distraite, elle avait du mal à se concentrer.

Son esprit était resté dans cette ruelle, elle revivait en boucle les évènements de la nuit. Elle se revoyait prise en levrette par ce mendiant hirsute avec son manteau cradingue. Bien sûr Mord-fesses l'avait baisée avant tous ces hommes, ça expliquait pourquoi, elle y avait pris du plaisir, mais ça n'expliquait pas pourquoi, elle s'était laissé faire. Elle s'était crue meilleure qu'Estelle. C'était faux, elle n'était qu'une salope ordinaire, une vulgaire chienne tout juste bonne à se faire sauter dans une ruelle.

Amère, Clotilde reprit ses calculs pour voir d'où venait l'erreur, mais elle n'arrivait toujours pas à se concentrer. Elle se revoyait sodomisée par derrière, la tête écrasée dans cette poubelle immonde. Elle avait besoin d'aide, heureusement elle savait à qui demander. Jonäan travaillait comme apprenti dans l'atelier depuis ses quatorze ans. En sept années il avait acquis une solide expérience auprès du maître et surtout, elle savait qu'il avait un faible pour elle.

Elle trouva le jeune homme en compagnie de deux couturières dans une petite salle. Il terminait les finitions sur une robe de mariée posée sur un mannequin de couture. Elle nota distraitement que la robe de dentelle blanche était inhabituellement sexy, bien trop courte sur le devant avec un bustier transparent, l'arrière était couvert par une jolie traine.

Elle expliqua son problème à Jonäan qui accepta de la suivre, laissant les couturières finir le travail. Il vérifia ses calculs et corrigeât les quelques erreurs qu'elle avait faite.

Clotilde se rendit compte avec un léger embarras, que le jeune homme avait remarqué ses seins qui se baladaient librement sous son chemisier, il paraissait troublé. Peu à peu, une tension sexuelle s'installa entre eux.

— « Elle est pour vous cette robe? » Demanda-t-il poliment. La question était purement rhétorique, il connaissait par cœur les mensurations des différentes femmes du cheptel de Sonny.

— « Oui, c'est pour la fête au palais, dimanche. J'ai envie d'être jolie. » Se justifia Clotilde en rougissant légèrement, Elle avait parfaitement conscience que cette robe au décolleté vertigineux serait totalement indécente sur elle, voir même vulgaire.

— « Dans ce cas, il n'y a pas de temps à perdre, je vais rester avec vous cette après-midi. » Dit-il en regardant le croquis qu'avait dessiné Clotilde.

— « Merci Jonäan... » Répondit Clotilde sincèrement soulagée. En le regardant du coin de l'œil, elle réalisa que le jeune homme allait maintenant sur ses vingt-deux ans, elle ne l'avait jamais remarqué avant, mais il était franchement mignon. « ... Nous nous connaissons depuis deux ans maintenant, nous pourrions nous tutoyer. »

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