Affaires Vicieuses Vol. 01

BÊTA PUBLIQUE

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La conversation entre les deux directeurs se poursuit et Mélanie les entend discuter des modalités de mutation du chef d'équipe qui ne sera pas nommé au poste de responsable de domaine. Il semblerait que Kramer ait besoin de compléter ses équipes, mais que peu de perspective d'évolution soit à attendre pour celui qui rejoindra.

Elle prend aussitôt conscience de ce que ça représente dans sa situation : quitte ou double. Soit elle obtient le poste de responsable de domaine et fait dégager cet abruti d'Alexis à l'autre bout du pays ou alors elle perd toute chance de promotion et en plus se retrouverait loin du beau et prometteur voisin qu'elle vient à peine de rencontrer.

La porte du bureau de Kaizer claque. Plus un son ne se fait entendre dans tout le bureau.

Mélanie se lève énergiquement de sa chaise, secoue ses bras et va se rafraichir dans les toilettes. Dans le miroir, elle distingue un voile de fatigue sur son visage, mais une lueur de détermination persiste à faire briller ses yeux comme jamais.

Elle doit finir son rapport pour être promue responsable de domaine, se débarrasser définitivement de son rival et gagner le cœur de son voisin.

***

Vers 8 heures, son téléphone lui signale un message reçu : Marco lui souhaite un bon début de semaine et l'invite à aller voir une exposition le soir même. Mélanie sait qu'elle n'aura pas le temps. Elle le remercie très chaleureusement et lui propose de repousser leur sortie à la fin de semaine. Elle se replonge dans son travail.

Le bureau commence à se remplir. Il est déjà 9 heures. Mélanie a fermé sa porte et donné ordre à ses coéquipiers de ne pas la déranger.

Une heure plus tard, on toque à sa porte.

- Je suis occupé, s'écrie Mélanie sans quitter son ordinateur des yeux.

La porte s'ouvre. Mélanie relève la tête.

- Tu comprends plus le français ! crie Mélanie en voyant Alexis entrer dans son bureau et refermer la porte derrière lui.

- Écoute Mélanie, je ne vais pas y aller par quatre chemins...

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu vas me déclarer ta flamme ? La réponse est non et tu peux sortir de mon bureau, le coupe Mélanie avec un ton moqueur et méprisant tout en redirigeant son regard vers son ordinateur dans l'attente qu'il s'en aille.

- C'est presque ça Mélanie. Mais je pensais sauter l'étape du flirt pour te demander directement en mariage. J'avais même prévu la bague, lance-t-il en pointant vers le ciel un petit objet en plastique tenu du bout des doigts.

Mélanie, fatiguée par la nuit de travail, ne prête pas attention au petit manège de son rival et n'a aucune envie de perdre du temps en joute verbale inutile.

- Ou tu dégages ou tu me dis ce que tu veux? vocifère-t-elle impatiente.

- Ce que je veux? Ta petite culotte, déclare Alexis.

- OK. Tu peux dégager maintenant. Tu es vraiment le dernier des débiles que j'ai rencontré dans ma vie.

- Tu me repousses, mais si tu savais ce que j'ai dans cette clé USB, tu serais un peu plus enclin à faire des compromis, suggère Alexis.

Mélanie se lève aussitôt, en l'espace d'une seconde, elle vient de comprendre qu'Alexis est dans le coup pour son problème d'ordinateur et ses fichiers perdus. Il a probablement tout son rapport dans la clé USB qu'il tient entre les mains.

Elle fait le tour de son bureau et avance rapidement sur Alexis.

- Hé ! Attends une min... essaie de dire Alexis.

Mélanie saute sur Alexis pour venir attraper de ses deux mains la clé USB. Alexis résiste de toutes ses forces et tente de la repousser. Elle lui envoie un coup de talon dans les orteils. Il étouffe un cri en serrant les dents. La clé toujours fermement emprisonnée dans sa main droite, il saisit les cheveux de Mélanie pour la faire reculer. Des coups de pied fusent, essayant d'atteindre l'entrejambe d'Alexis, mais sans succès. Il finit par réussir d'extirper de justesse sa main tenant la clé des mains de Mélanie et la repousse énergiquement, la faisant atterrir les fesses sur son bureau.

- Calme-toi ! s'écrie Alexis.

Mélanie, les dents serrées, et rouge de colère, s'apprête à reprendre l'empoignade.

- Tiens ! s'exclame Alexis en lui jetant la clé USB dessus.

Mélanie l'attrape au vol et le fixe avec défiance.

- Il n'y a rien sur cette clé ! poursuit-il. Tu me crois vraiment assez stupide pour entrer dans la tanière de la lionne avec un steak autour du cou.

- Où est mon rapport ? demande Mélanie toujours tendue et prête à bondir.

- Pas sur moi. Ça, je peux te l'assurer. Mais il est possible qu'une copie se trouve en lieu sûr. Une copie que tu pourrais obtenir si seulement tu te comportais un petit peu mieux.

Les yeux de Mélanie s'enflamment de rage en entendant cet enfoiré. Comment ose-t-il ? Il va lui payer cher. Elle sait qu'elle est coincée, car elle ne peut pas annoncer à Kaizer que tout son travail est resté sur son ordinateur pendant des mois sans être sauvegardé sur le serveur. Les règles de sécurité informatique sont très strictes à ce sujet. Si elle avait suivi la procédure et enregistré son rapport sur le serveur, la manigance d'Alexis n'aurait pas tenu bien longtemps. Toutes les activités des personnes connectées au serveur de l'entreprise sont tracées par précaution. Il lui aurait suffi de signaler la perte de ses fichiers au service informatique et en moins d'une minute, le service aurait identifié la personne responsable. Mais elle a préféré garder ses informations cachées pour s'assurer que personne d'autre ne puisse y accéder.

Maintenant, elle ne peut rien faire. Si ce n'est négocier avec cette infâme crapule.

- Si tu veux retrouver ton rapport, alors demain tu viens sans culotte sous ta jupe, commande Alexis en quittant le bureau de Mélanie.

Reprenant son souffle, Mélanie tente de se calmer. Faisant abstraction de ce qui vient de se passer, elle se rassoit derrière son bureau et se remet au travail.

***

Les cafés qu'elle enchaine ne sont plus suffisants pour soulager la fatigue qui s'accumule. Elle n'arrive plus à avancer, et doit relire trois fois chaque phrase. À 19 heures, elle décide de rentrer se reposer. Il lui reste encore un jour pour rattraper son erreur. Elle peut le faire, se dit-elle en fermant les yeux dans le taxi qui la ramène chez elle.

***

Chapitre 6 : « Enlève tes yeux de là ! »

Mardi 22 juin, jour J-1. Mélanie arrive aux aurores dans les locaux de Kaizer & Kramer, prend rapidement un café à la machine et rejoint son poste.

Le repos lui a fait du bien. De retour à son bureau, elle continue la rédaction du rapport sans perdre une seconde.

***

10 heures. On frappe à sa porte.

- Dégage Alexis ! répond automatiquement Mélanie.

- Euh, non... C'est Jessica.

Arrivant très tôt et partant très tard du bureau, Mélanie n'avait pas eu l'occasion de voir Jessica depuis le début de la semaine. Aussitôt, le flirt avec son cousin lui revient en tête. Et c'est bien pour cette seule raison qu'elle fait l'effort de ne pas l'envoyer balader.

- Entre !

C'est avec un sourire jusqu'aux oreilles, comme elle s'y attendait, que la jeune réceptionniste fait son entrée.

- Alors ? On a jeté son dévolu sur mon charmant cousin, s'exclame-t-elle en pouffant de rire.

- Si je comprends bien, tu sautes ton rituel café-clope de la pause du matin pour venir me dire bonjour, réplique Mélanie pour éviter de donner du mou à ses allusions.

Avec malice, Jessica commence à lui raconter comment Marco a parlé d'elle au repas de famille avec une petite étincelle dans les yeux. La fausse blonde met peu de temps avant d'évoquer leur futur mariage, et sans surprise, la conversation dérape inévitablement vers des propos intimes voire salaces.

Mélanie la regarde avec un petit sourire en repensant à Marco, l'homme qu'elle a envie de connaitre davantage. Mettant de côté les commentaires lubriques de la cousine, elle savoure toutes les petites anecdotes que Jessica raconte sur son cousin, qui dépeignent un garçon à la fois tendre et aimant, mais aussi intelligent et plein d'ambition. À sa grande surprise, c'est la jeune réceptionniste qui écourte la conversation, ou plutôt son quasi-monologue, lorsqu'elle s'aperçoit que l'heure de la fin de la pause est déjà dépassée.

- Faut que je retourne à la réception ! Je te laisse. Et attention femme fatale ! Sois gentil avec mon cousin. Je t'ai à l'œil ! dit-elle avec un ton faussement menaçant suivi d'un clin d'œil.

Jessica sort de son bureau et referme la porte. La légèreté de la conversation a eu un effet très rafraichissant sur Mélanie, qui ne pense plus qu'à une chose : écrire un message à Marco.

La porte s'ouvre brusquement. Mélanie sort de ses pensées.

- Bonjour monsieur le directeur ! salue Mélanie en voyant Kaizer entrer avec prestance.

- Bonjour madame Meister. Je passe pour savoir comment vous allez.

- Très bien, merci, répond Mélanie avec l'assurance qui sied à un dialogue entre partenaires d'affaires.

- Parfait, vous m'en voyez ravi. J'ai une réunion dans cinq minutes donc pour aller droit au but, le poste de responsable de domaine sera pourvu en interne. Si comme je l'imagine, votre rapport stratégique est de qualité, alors il y a de fortes chances que le conseil d'administration vous propose de succéder à madame Bacha.

Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, l'imposant Kaizer regarde Mélanie de son regard perçant.

- Ce serait un honneur, répond succinctement Mélanie.

- Alors, ne me décevez pas, termine Kaizer en quittant son bureau sans fermer complètement la porte.

Mélanie se sent stimulée par cette annonce. La confiance que Kaizer lui porte et surtout une promotion professionnelle obtenue par la force de ses compétences et de sa débrouillardise ont toujours été une source inépuisable de motivation. Elle se replonge aussitôt dans son rapport avec le but d'arriver à la moitié avant midi.

***

À mi-journée, Mélanie réussit à atteindre son objectif. Elle s'accorde une pause déjeuner bien méritée, mais sans bouger de son bureau pour éviter toute distraction et perte de temps. Elle sort une salade César de son sac et deux bananes prises de la corbeille du réceptionniste de son immeuble. Elle sait qu'elle va avoir besoin d'énergie et de vitamine.

- Tu aimes les grosses bananes toi ! s'écrie une voix grossière.

Alexis venait d'entrer en poussant silencieusement la porte restée entrebâillée.

- Et toi tu dois aimer les coups de pied dans les couilles. La prochaine fois, je ne te louperai pas. Et si tu ne veux pas que la prochaine fois soit maintenant, je te conseille de dégager rapidement, promet Mélanie menaçante.

- Je ne suis pas venu pour parler de mes couilles, ma chère, mais plutôt de ta petite culotte. Nous avions un accord, me semble-t-il, affirme Alexis, comme s'il discutait d'activité commerciale et d'une affaire conclue entre elle et lui.

- Quelle partie du mot « dégager » tu n'as pas compris, pauvre débile ? rétorque Mélanie irritée.

- Je te trouve bien confiante. Tu me prends vraiment pour quelqu'un de bête et sans talent. Un nanti qui s'est élevé par la seule force de ses privilèges. Un arriviste qui veut réussir par n'importe quel moyen. Mais tu te trompes. J'aime mon travail, ma situation me plait bien et je profite pleinement de la vie, car ma fortune héritée est confortable. Je ne suis pas avide de carrière, de gloire et de fortune comme toi.

- Très bien. Alors si tu es un gentil garçon en fait, fais-moi le plaisir de me rendre mon travail, émet-elle avec une douceur simulée.

Alexis continue son monologue langoureusement.

- Laisse-moi terminer. Tu veux bien, ma jolie. Mon avidité à moi a toujours été tournée vers la gent féminine. J'aime les femmes, les contrôler, leur donner du plaisir, les sentir frémir sous moi. Mais beaucoup de femmes sont juste ennuyeuses, faciles, fragiles. Toi, en revanche, tu es un défi, te sentir succomber à mes désirs m'excit...

- Stooop ! Ferme-la espèce de pervers ! Je vais me débrouiller sans toi, merci, coupe Mélanie fermement ayant perdu toute patience.

- Comme tu veux, ma chère amie. Pour info, Kaizer m'a proposé le poste de responsable de domaine. J'imagine qu'il a fait de même avec toi.

Mélanie le regarde avec un regain d'attention. Alexis poursuit.

- Nous savons tous les deux que sur les trois membres du conseil d'administration qui jugeront nos dossiers, un m'est acquis et un autre t'est acquis. Il ne reste que Kaizer pour faire pencher la balance. Tu pars avec une longueur d'avance, car tu es une femme, et la politique de l'entreprise t'est favorable. Si nos rapports stratégiques sont jugés comme étant de même qualité ou que le tien est meilleur, alors tu remporteras la coupe. Mais si le mien est jugé meilleur, alors c'est moi qui serais tout en haut du podium. Je tiens à t'avouer quelque chose. Ton rapport, ou peut-être devrais-je dire mon rapport maintenant, est vraiment excellent. J'espère que le nouveau que tu rédiges à la hâte sera au moins aussi bien.

Mélanie fronce les sourcils et analyse ce qu'il vient de dire. Il n'a pas tort, ses suppositions sont justes. Elle partait avec une longueur d'avance, mais maintenant... Elle risque de perdre la course si elle ne reconstitue pas un rapport au moins aussi bon que celui qu'elle avait. Mais deux cents pages, ça ne s'était pas rédigé en une semaine et encore moins en quelques jours. Ce fourbe a bien manigancé son plan.

Ce qu'il ne semble pas savoir, c'est ce qui arrivera au perdant de la course : la mutation. Même Jessica ne semblait pas au courant de ça. Si Jessica ne le savait pas, c'est que Mei n'a pas encore vu passer d'email évoquant une mutation du perdant chez Kramer.

Le temps lui manque pour pouvoir finaliser un rapport aussi bien que celui qu'elle a passé des mois à établir. Elle doit récupérer son ancien rapport, gagner la course au poste et pousser Kaizer à muter Alexis à l'autre bout du pays. D'une pierre deux coups.

- OK. Écoute-moi bien Alexis. Tu veux une petite culotte, je t'apporterai une petite culotte, de quelle couleur tu la veux ! dit-elle avec condescendance.

- Ne joue pas l'idiote ! Je veux que tu enlèves la culotte que tu portes et que tu me la donnes, ici et maintenant. J'imagine que contrairement à la demande que je t'ai faite hier, tu en portes une. N'est-ce pas ?

- Naturellement, répond laconiquement Mélanie.

- Naturellement quoi ? Que tu en portes une ou que tu vas l'enlever maintenant pour me la donner?

Le visage de Mélanie se crispe. Elle rage de tout son cœur, mais s'efforce de garder sa colère muette.

Comment ose-t-il ? Cette ordure ! Comment ose-t-il me demander ça ?

Mélanie se lève et fait le tour de son bureau pour se retrouver devant Alexis. Droit devant lui, elle le fixe du regard. Alexis baisse les yeux en direction de ses jambes.

- Regarde-moi ! Regarde-moi droit dans les yeux pendant que j'enlève ma culotte pour toi.

Alexis s'exécute.

- Tu as raison, c'est encore plus excitant comme ça, lâche le perfide.

Mélanie plie ses jambes et s'accroupit. Ils se regardent dans les yeux sans un mot. Elle étend les mains vers le bord de sa jupe qu'elle remonte doucement. Alexis baisse les yeux pour contempler ses cuisses qui se dévoilent.

- Non, non... intervient Mélanie. Regarde-moi dans les yeux.

Doucement et avec une apparente difficulté comme s'il était hypnotisé, Alexis remonte son regard le long du corps accroupi de Mélanie. Juste assez lentement, pour qu'elle se relève en même temps et lance son genou vers son entrejambe. Elle sent sa rotule effleurer le tissu de son pantalon qui se dérobe. Alexis s'est reculé in extremis, mais déséquilibré, il tombe en arrière venant se cogner le dos sur la porte d'entrée. Un regard de peur se lit sur son visage.

Dans son élan, Mélanie se retrouve debout en position dominante face à un Alexis accroupi et sous le choc. Sa jupe redescend le long de ses cuisses, et elle arque une de ses jambes, prête à décocher un coup au moindre mouvement du larron.

- Tu l'as échappé belle cette fois encore ! La prochaine fois sera la bonne, dit-elle avec moquerie tout en regrettant sincèrement de l'avoir loupé.

Alexis reprend ses esprits et lève les yeux vers Mélanie. Elle poursuit avec un ton sévère.

- Écoute-moi bien, abruti ! Je vais te faire mal, très mal. Je vais faire courir des rumeurs sur toi, je vais te faire accuser d'agression sexuelle. Tu veux ruiner ma carrière et abuser de moi. Je vais ruiner la tienne et jamais tu ne poseras tes sales mains de pervers sur moi.

La surprise et la crainte se lit sur le visage d'Alexis. Il baisse les yeux en direction des jambes de Mélanie qui ne peut se retenir de lui envoyer un coup de pied droit dans le plexus.

- Enlève tes yeux de là !

Le buste d'Alexis se plie en deux, son souffle est coupé, sa bouche et ses yeux grand ouverts.

- Je te conseille de me ramener rapidement mon travail.

Mélanie ouvre la porte et vérifie que le couloir est vide. Alexis s'efforce de ne pas s'écrouler dans le couloir, puis se relève. Sans un mot et le souffle toujours coupé, il quitte le bureau. Mélanie referme sa porte, avale rapidement son repas et se remet au travail. Elle s'enorgueillit d'avoir remis le prédateur à sa place, mais ne compte pas vraiment sur sa coopération.

***

Chapitre 7 : « ça, c'est la force de persuasion d'une femme. »

La pause déjeuner se termine à peine que déjà plusieurs messages s'accumulent dans sa boite mail. Mélanie en consulte quelques-uns et remarque une invitation de Mei formulée au nom de Kaizer.

« Les collaborateurs de Kaizer & Kramer sont invités au Valexior pour célébrer l'achèvement de la période de développement stratégique ».

C'est une sortie d'entreprise traditionnelle. Elle y a déjà participé une fois il y a trois ans. Elle se rappelle encore le stress de Kamila lors de cette soirée avant de rendre son rapport stratégique. « Le calme avant la tempête » sont les paroles de son ancienne collègue de bureau qui lui reviennent en tête. Car c'est juste après le rendu des rapports qui se fait le lendemain de la soirée que les cartes sont rebattues : promotions, mutations, licenciements, démissions sont les annonces officielles qui s'enchainent les semaines suivantes. Et cette fois-ci ne dérogera pas à la règle, se dit Mélanie.

Cet événement la réjouirait au plus haut point, si seulement elle était toujours en possession de son travail achevé. À bout de nerfs, elle se remet au travail. Elle en est à soixante pour cent de la finalisation. Ça n'avance pas aussi vite qu'elle l'avait espéré. Elle lève les yeux au ciel et se dit qu'après tout, c'est le destin. Quand tout est contre vous, qu'est-ce que vous voulez faire ? envisage-t-elle à contrecœur. Elle a fait le maximum, et ça, elle le sait bien. Une vague de découragement la submerge. Ses pensées vagabondes et sa concentration vacille.

Toc, toc.

- Mélanie ! C'est Hamza. Je peux rentrer ?

- Entre !

- Salut Mélanie. Euh... Je ne sais pas trop ce qui se passe entre toi et Alexis, mais ça fait une heure qu'il est sur les nerfs, l'informe Hamza avec un air soucieux.

- Et qu'est-ce que ça peut bien me foutre ? rétorque sèchement Mélanie.

Hamza sort son ordinateur portable qu'il tenait sous son bras et l'ouvre face à Mélanie. Un fichier texte y est ouvert en plein écran.

- Il m'a dit de te montrer ça.

- Mon rapport ! se réjouit Mélanie bondissant de sa chaise.

Mélanie s'empare de l'ordinateur et parcourt le fichier à l'écran. Après quelques minutes de relecture, elle n'a plus de doute. Les deux cents pages du rapport stratégique sont bel et bien devant ses yeux. Elle lâche un soupir de soulagement.

Hamza la regarde dubitatif.

- C'est quoi ? demande-t-il.

Mélanie le regarde en souriant.