Affaires Vicieuses Vol. 01

BÊTA PUBLIQUE

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- Avec un petit cul comme ça, tu m'étonnes que les mains aient envie de se balader, plaisante Alexis avec un regard empli de convoitise. Combien tu paries ?

- Parier pour quoi, Alexis ? Je ne suis pas sûr de te suivre. Tu veux dire te taper Mélanie? demande Hamza avec un air dubitatif. Je pense que la seule chose que tu vas récolter dans l'histoire, c'est un grand coup de pied dans les couilles. Et la connaissant, je peux te dire qu'elle n'hésitera pas, rajoute-t-il avec un petit ricanement.

- Me la taper ne sera que le commencement... répond Alexis en fixant les hanches de la jeune femme d'affaires.

Un sourire mêlant défi et lubricité se dessine sur le visage du rival de Mélanie Meister.

***

Chapitre 3 : « Ce travail, c'est tout ce que j'ai. »

Le dernier jour avant le week-end est arrivé et Mélanie s'en réjouit. Après avoir posé ses affaires dans son bureau, elle va dans la salle de pause pour se préparer un café.

Hamza, un espresso à la main, semble perdu dans ses pensées. Se retrouvant tous les deux seuls dans la salle de pause, ils se mettent à discuter du bon vieux temps. Hamza lui demande si elle garde contact avec les autres anciens élèves.

Sans montrer une affection ou nostalgie particulière envers ces derniers, Mélanie lui explique, avec un air de gentil professeur, en quoi c'est essentiel de garder contact avec toute personne encore dans le milieu : savoir qui est où et à quel poste. Elle l'invite à faire de même s'il veut mettre toutes les chances de son côté pour l'évolution de sa carrière. Hamza retourne un sourire et hoche la tête acquiesçant chaque conseil formulé par la cheffe d'équipe. Elle termine en plaisantant et souligne que garder de bonnes relations avec ses paires ne veut pas dire qu'il faille aller se bourrer la gueule chaque week-end avec eux. Sa boutade de fin de discussion dite, elle se dirige aussitôt vers la sortie de la salle de pause en lui souhaitant une bonne journée.

Hamza l'interpelle avant qu'elle ne quitte la pièce. Il sort son téléphone et lui demande si elle peut lui donner le numéro de deux personnes qu'il cherche à contacter. Impatiente de retourner à son bureau, mais restant bonne camarade, Mélanie prend le temps de fouiller dans son répertoire pour lui trouver ces informations.

- Ça te vaudra de me faire couler un autre café, lance-t-elle avec un clin d'œil à Hamza.

- Oui m'dame ! Cappuccino sans sucre, comme d'habitude, surjoue Hamza.

Quelques minutes plus tard, Mélanie rejoint son bureau. Une désagréable sensation s'empare d'elle quand, après plusieurs tentatives et manipulations de câbles électriques, son ordinateur portable ne s'allume toujours pas.

Bordel ! Pourquoi il ne marche plus ?

Elle prend son téléphone pour appeler le service informatique.

- Service informatique, Jeff.

- Salut, Jeff, c'est Mélanie. Mon ordi est en rade, ça va prendre combien de temps si je te l'amène de suite?

- Salut Mélanie. Oui, pas de soucis, on a toujours des ordis de remplacement. T'en prends un, tu laisses le tien et je te tiens au courant dès que c'est réparé.

- OK, mais... euh...

Elle ne peut certainement pas dire que tout son rapport stratégique est dans cet ordinateur. Mais il lui faut absolument le récupérer avant mercredi prochain.

- Quand est-ce que je pourrais le récupérer ?

- Disons que tu ne l'auras pas avant une semaine. On est déjà à la bourre pour finir de basculer le serveur de la comptabilité sur le nouveau système de gestion électronique des documents. Bref, je passe les détails, mais personne n'aura le temps de mettre le nez dans ton ordi avant jeudi prochain.

Mélanie fronce les sourcils. Inutile de perdre davantage de temps. Elle doit trouver un autre moyen.

- OK, je vois. Je passe te l'amener quand j'ai le temps alors. Je te laisse, écourte-t-elle la conversation.

Sans attendre la réponse de son interlocuteur, elle raccroche son téléphone et commence à ranger son ordinateur. Une voix venant du pas de la porte l'interpelle.

- Tu pars déjà en week-end ! Quelle petite chanceuse !

Alexis, connard, ce n'est vraiment pas le moment.

Sans même lui adresser un regard, Mélanie finit de ranger ses affaires et traverse son bureau à grandes enjambées.

- Pousse-toi !

Alexis s'écarte de son chemin, évitant de justesse de se prendre un coup de coude au passage.

- Si tu as besoin d'aide pour finir ton rapport, tu sais que je suis le genre d'homme à porter secours aux jeunes filles en détresse, lui hèle dans le dos le bonimenteur.

***

Le téléphone de Mélanie résonne dans l'habitacle du taxi dans lequel elle vient de monter. Elle regarde le nom qui s'affiche sur l'écran et décroche.

- Oui Jessica !

- Salut Mélanie. Je t'ai vu partir en courant. Je me suis dit qu'il devait être vraiment beau l'homme de ton rendez-vous pour te faire cavaler comme ça.

Jessica glousse de l'autre côté du fil.

- Je n'ai pas vraiment le temps pour ça maintenant.

Mélanie raccroche et compose aussitôt un numéro.

- Brian InfoTec Services, je vous écoute.

- Bonjour, je dois parler à Paul Brian, dites-lui que c'est de la part de Mélanie Meister, merci.

- Un instant, s'il vous plait.

Une musique d'attente démarre. La jeune femme d'affaires n'est cependant pas d'humeur à écouter jouer de la guitare sèche et bouillonne d'impatience à l'autre bout du fil. Après une minute d'attente, l'ambiance sonore s'arrête.

- Mélanie, que me vaut cet honneur ?

- Salut Paul. J'ai besoin de tes services. J'ai un ordi en rade, sur lequel j'ai des données qu'il me faut récupérer avant lundi.

- Cool. Je me disais justement que j'allais m'ennuyer ce week-end. C'est dommage que je n'aie pas encore défini un tarif pour mon travail pendant mes rares jours de repos.

- Écoute Paul, tu triples, tu quadruples ton tarif horaire, je m'en fous, mais tu passes le temps nécessaire dessus. Il me le faut pour lundi.

- OK, du calme. Tu es bien la fille de ta mère, toi. Bon, je t'attends et je vais m'en occuper personnellement de ton ordi.

- Merci Paul ! Je suis en route. À tout.

Mélanie respire un grand coup. La boite de support informatique de Paul Brian est la meilleure de toute la ville. Et si c'est Paul en personne qui s'en occupe, ça devrait bien se passer.

Un appel en absence. La secrétaire de Kaizer a essayé de la joindre. Avec appréhension et craignant le pire, Mélanie la rappelle.

- Mei ! Qu'y a-t-il ?

- Salut Mélanie ! J'espère que tu ne me forceras pas à t'appeler madame Meister quand tu seras responsable.

- Pourquoi dis-tu ça ?

- Le rapport stratégique que tu rends mercredi. C'est ça qui va décider qui sera le successeur de Kamila.

- Très bien. Je m'en doutais. Alexis est aussi au courant ?

- Euh... non... je ne crois pas, répond Mei pensive.

Mélanie se doute bien que Mei, soit lui en a déjà parlé, soit s'apprête à lui en parler. Si jouer sur plusieurs tableaux était un sport olympique, Mei serait déjà bardée de médailles d'or.

- OK, je te laisse. Merci pour l'info.

Tut.

Elle regarde par la fenêtre de l'auto. Brian InfoTec Services luit sur une enseigne publicitaire.

- C'est là que je descends ! annonce Mélanie en prenant ses affaires d'une main et en tendant un billet au chauffeur de l'autre.

D'un pas rapide, elle s'approche de l'immeuble.

Putain, il faut que ça marche. Ma carrière est en jeu et je n'aurais peut-être pas de seconde chance.

Malgré le sourire accueillant et confiant du vieux Paul, elle ne peut s'empêcher de prier de tout son cœur.

S'il vous plait, faites que tout se passe bien. Ce travail, c'est tout ce que j'ai.

***

Chapitre 4 : « So sexy it hurts ! »

- Ah ! Ouille ! Mystique, arrête ça !

Les yeux fermés, Mélanie fronce les sourcils.

- Miaou... Miaou...

Elle se réveille lentement sous les griffes de sa petite chatte angora, Mystique, décidée à la faire se lever tôt même le week-end.

- Tu veux manger ? interroge Mélanie en prenant Mystique dans ses bras pour qu'elle la rejoigne sous les draps.

Mystique se débat, puis saute au pied du lit. Elle se retourne et fixe Mélanie encore à moitié réveillée.

- Miaou !

- Ben, merci Mystique ! Tu me réveilles, tu me griffes et moi je n'ai même pas le droit de te caresser un peu.

Mélanie ferme les yeux un instant.

- Bon, tu as faim. Ça tombe bien, moi aussi.

Elle s'assoit sur le bord du lit, s'étire et se traine jusqu'à la cuisine.

Flânant dans son vaste appartement en shorty et débardeur, elle s'arrête devant la grande baie vitrée en angle de son salon. Elle contemple la ville sous ses pieds. Elle repense à tout le chemin parcouru pour en arriver là. Un luxueux appartement dans un immeuble de haut standing au cœur de la ville, une carrière grandissante qui lui permet de se sentir chaque jour une meilleure personne et une garde-robe faite sur mesure avec tous les accessoires dont une jeune femme de vingt-huit ans rêverait. Elle se retourne vers le miroir du salon.

Et un corps de rêve ! se complimente-t-elle en se faisant un clin d'œil et une moue polissonne.

« I'm too sexy » de « Right Said Fred » se met à jouer dans sa tête. Mélanie se met à chanter devant le miroir avec la commande de la télévision en guise de micro.

- I'm too sexy for my shirt ! too sexy for my shirt ! So sexy it hurts !

Elle danse d'une pièce à l'autre et se roule sur le canapé. Elle chante plutôt faux et sa voix nasillarde quand elle fredonne détonne avec son joli corps qu'elle trémousse. Pourvu que l'homme de sa vie ne l'entende jamais chanter avant de lui demander sa main, se moque-t-elle d'elle-même.

Elle poursuit sa danse endiablée, tout en enfilant les premiers habits qui lui tombent sous la main pour se préparer à aller chercher des croquettes à la supérette du coin de la rue. Un jean taille haute et le débardeur qu'elle porte déjà feront l'affaire. Pas besoin de se coiffer ni de se maquiller pour aller acheter deux boites de thon, une casquette fera l'affaire, convient-elle.

De toute manière, elle n'est pas d'humeur pour les promenades aujourd'hui. Son ordinateur en panne la stresse et elle attend avec impatience le coup de téléphone de Paul. Il lui a dit qu'il ne pourra peut-être pas s'en occuper aujourd'hui, mais il lui a promis qu'il s'en occuperait dimanche.

Elle continue de se déplacer énergiquement dans son appartement et essaie de chasser les mauvaises pensées. Elle saisit son sac à main, ouvre la porte, s'élance tout en adressant un dernier clin d'œil à Mystique qui réplique par un miaou et... BAM !

- Aaah ! Putain ! Quel est l'abruti qui a posé un carton juste devant ma porte ? Mélanie se retrouve à quatre pattes après avoir trébuché dessus, sa casquette par terre à une longueur d'avance de sa tête.

- Désolé, m'dame, lance un déménageur marchant au bout du couloir avec deux cartons dans les bras.

Mélanie se relève, elle n'a rien, mis à part une vive colère qui se lit sur son visage. Il ne lui est pas arrivé assez de merdes cette semaine, s'apitoie-t-elle.

La tête baissée, elle s'approche pour ramasser sa casquette quand une main masculine et délicate la lui tend.

- Votre casquette ! Veuillez me pardonner. Vous n'avez rien, j'espère.

La tête ébouriffée, Mélanie relève les yeux vers son interlocuteur. Elle n'avait rien, mais maintenant oui, elle a quelque chose de très grave. Elle se retrouve devant un magnifique jeune homme avec la tête d'une randonneuse après trois jours de camping sauvage.

- Je... oui... non... tout va bien, bégaye Mélanie avec douceur.

- Je suis Marco Cassano. Votre nouveau voisin. Je vous enlève ce carton de suite du milieu.

- N...on, c'est tout bon, bredouille Mélanie, sans réfléchir et avec un ton enfantin.

Comme envoutée, elle parcourt le visage de son nouveau voisin. De ce dernier émane une aura séduisante mêlant candeur et virilité. Des yeux bleus perçants, mais avec lesquels on se sent en confiance. Un sourire léger et naturel, très doux, à mille lieues des sourires carnassiers des hommes qu'elle côtoie au quotidien.

- Pardon ? demande Marco, qui ne semble pas sûr de ce qu'elle vient de dire. Mélanie retrouve ses esprits.

- Oui, merci, répond-elle finalement, raclant sa gorge entre les mots, pour retrouver sa voix de femme.

Pendant qu'il passe à côté d'elle pour ramasser le carton, elle le regarde de bas en haut. Il n'est pas particulièrement musclé, se fait-elle la remarque, mais elle est admirative devant sa carrure. Des épaules larges dans les creux desquels il a l'air de faire bon se blottir.

De manière un peu maladroite, Marco soulève le carton qui s'ouvre par le bas. Une dizaine de plans tombent et se déroulent sur le sol. Ce sont de magnifiques plans d'architecte et apparemment des plans de projets pour des quartiers d'habitation entiers, tous plus innovants les uns que les autres. On peut y voir des immeubles abritant des jardins suspendus, des cascades traversant des immeubles et formant une rivière longeant chaque habitation. D'autres font penser à la mise en œuvre de concept futuriste dans la tendance des nouveaux quartiers autosuffisants en énergie qui s'alimentent par le soleil, le vent, le sous-sol et l'eau.

- C'est vous qui ?... demande Mélanie, essayant naïvement de poursuivre la rencontre avec ce bel homme, mais aussi sincèrement impressionnée par les créations.

- Oui, ce sont des projets et concours d'architecture auxquels nous participons. Je travaille chez Archimat, c'est un bureau d'architectes et d'ingénieurs. Vous connaissez peut-être.

Mélanie connait très bien ce bureau qui est même mentionné dans son rapport stratégique. Archimat est le pionnier dans le concept des quartiers totaux. Le concept de quartier total a émergé à la suite de la dernière pandémie mondiale qui a forcé des populations entières à rester cloitrées chez elles. Il a pour but de fournir tout le confort nécessaire à l'échelle du quartier et de sécuriser d'un point de vue sanitaire les échanges d'un quartier à l'autre en cas de quarantaine. Les études scientifiques menées par Archimat ont su démontrer l'efficacité économique et sanitaire de tels quartiers. De nombreuses communautés d'agglomération ont été séduites par le concept et depuis trois ans engagent de gros budgets pour se protéger des effets d'une future épidémie qui pourrait s'avérer plus mortelle que la précédente.

- Oui bien sûr que je connais, répond Mélanie avec fierté et autorité comme si elle s'adressait à un autre homme d'affaires. Je travaille chez Kaizer & Kramer, au département investissement.

- Ah oui, je vois... acquiesce Marco avec un soupçon d'intimidation.

Sentant une gêne soudaine dans la voix de son nouveau voisin, Mélanie se sent bête. Foutue déformation professionnelle, pense-t-elle. ça fait tellement de temps qu'elle s'efforce de toujours tenir en respect n'importe quel type de son milieu, qu'elle a l'impression d'avoir perdu le sens des relations homme-femme.

Allez, vite, vite, sauve la conversation avec quelque chose de léger, se répète-t-elle pendant le silence qui vient de s'installer.

- Je vais chercher à manger pour ma chatte, vous voulez quelque chose ? dit-elle avec un grand sourire.

- Euh... Je ne mange pas chez moi aujourd'hui, donc c'est tout bon, je n'ai besoin de rien.

Il va voir sa copine, merde, fait chier ! interprète aussitôt Mélanie, l'air dépité.

- Je rends visite à ma tante cette après-midi. D'ailleurs, je crois que sa fille travaille aussi chez Kaizer & Kramer, mais je ne suis pas sûr. Je serais ravi d'aller boire un café avec vous demain. Je viens d'arriver dans cette ville et avec tous les projets que nous avons en cours, je vais y rester un bon bout de temps. Vous pourriez me faire découvrir la ville, propose Marco avec un tendre sourire qui fait frémir Mélanie.

- D'accord, répond laconiquement Mélanie, se demandant qui peut bien être sa cousine...

- On peut se rappeler plus tard pour fixer l'heure de notre café. Vous êtes ? s'empresse de demander Marco, sortant son téléphone portable tout en faisant signe aux déménageurs qui viennent le solliciter.

- Mélanie Meister. On peut se tutoyer, répond l'éternelle célibataire, sentant son cœur battre aussi fort qu'après quinze minutes de cardio.

***

Chapitre 5 : « Ta petite culotte. »

Jessica ! Bordel, j'en étais sûre, mais j'aurais préféré me tromper, s'énerve Mélanie dans le taxi qui l'emmène chez Brian InfoTec Service.

Mélanie repense à l'agréable matinée qu'elle vient de passer à la terrasse d'un café avec son nouveau voisin Marco Cassano, discutant de leur passion réciproque pour le travail de l'autre. Mais ce faisant, elle n'arrive pas à se sortir de la tête la révélation sur la fameuse cousine.

C'est vrai qu'ils ont un petit air de famille quand j'y pense. Et en plus de ça, Marco lui a déjà parlé de moi durant leur repas en famille d'hier. Je vois déjà son foutu sourire jusqu'aux oreilles la prochaine fois que je passerai devant la réception.

Mélanie sort son portable et relit un message reçu il y a une heure : « Salut Mélanie. J'ai réparé ton ordi. Je t'attends pour le récupérer. Ça fera 300 balles. À tout à l'heure, Paul. ».

Merci Paul...

Deux bonnes nouvelles, la rencontre avec Marco et la réparation de mon ordi, contre une mauvaise, sa foutue cousine est Jessica. Je ne m'en sors pas trop mal, pense-t-elle avec un sourire mitigé.

- On est arrivé. Attendez-moi ici, je reviens.

Mélanie sort du taxi et court tête baissée sous une averse de milieu de journée.

Comme on peut s'y attendre un dimanche, Paul l'attend à la réception de ses locaux vides de monde.

- Tiens, ton ordi est réparé ! C'était un virus informatique qui a bloqué le système de démarrage, explique Paul.

- OK. Et les données du disque dur, demande avec impatience Mélanie.

- Il y a une mauvaise nouvelle. Le virus a formaté ton ordi avant de le bloquer. Toutes les données avaient déjà complètement disparu quand tu me l'as apporté avant-hier.

Mélanie blêmit.

- Ce n'est pas possible. Tu as...

- J'ai scanné tout le disque, il n'y avait plus rien. Je suis désolé.

Mélanie reste bouche bée. Paul a sans aucun doute fait de son mieux. Il n'y a plus rien à faire... La copie la plus récente de ses données et de son travail qu'elle a retrouvé sur une de ses clés USB date d'un mois et demi. Ça ne représente même pas vingt pour cent du rapport final qu'elle avait rédigé et maintenant il ne lui reste que deux jours et demi.

Mélanie tend l'argent à Paul qui, comprenant l'ampleur de son désarroi, le prend sans dire un mot de plus.

Elle n'a plus le choix si elle veut sauver sa carrière, elle va devoir rattraper son erreur...

En ce dimanche après-midi grisâtre, son trajet jusqu'à son bureau semble interminable. Elle sait qu'elle doit se remettre au plus vite sur son rapport, le rédiger à nouveau quitte à ne pas dormir pendant les deux jours qu'il lui reste.

***

Arrivée à son bureau, elle s'attèle aussitôt à assembler les bribes de rapport récupérées sur sa clé USB et à refaire l'interprétation de la quantité innombrable de données qu'elle a collectées sur les six derniers mois.

***

Mélanie regarde l'horloge de son bureau : deux heures du matin. La jeune femme est à bout de force tant physiquement que psychiquement et s'autorise à poser la tête dans ses mains pour se détendre quelques instants...

***

- Salut, Kramer, comment vas-tu ? s'écrie une voix à l'extérieur du bureau de Mélanie.

La jeune femme d'affaires ouvre brusquement les yeux. Six heures et demie du matin. Elle s'est endormie et c'est la voix tonitruante de Kaizer parlant au téléphone qui la sort de sa léthargie. Il ne sait pas qu'elle est dans son bureau. Le directeur traverse le long couloir pour rejoindre le sien. Mélanie comprend rapidement qu'il parle avec Frédéric Kramer, le directeur d'une autre succursale de Kaizer & Kramer situé à l'autre bout du pays.