À La Recherche Du Tombeau...

Mon taux d'adrénaline est redescendu, le colosse était à terre ; je me dirige vers Émilie qui semble complètement absente. Je la détache de ses liens et la soutiens pour ne pas qu'elle s'effondre et nous nous asseyons doucement au sol pour récupérer. Après quelques minutes de repos, Émilie est toujours collée à moi et nous n'avons pas échangé un seul mot. Je me lève, je contemple la pièce et je commence à prendre peur : Dascha a chuté du sarcophage et gît sur le ventre dans une mare de sang, l'artefact est ressorti de son sexe et traine au sol entre ses cuisses écartées et maculées d'une mousse rosâtre. Gautier est au sol également, une lance toujours plantée dans sa cage thoracique. Les deux acolytes sont inanimés et ne respirent plus. Ils sont certainement morts.

Émilie se lève à son tour, elle tente de réajuster ce qui reste de ses habits pour couvrir son intimité puis commence à rassembler son matériel. Je la vois ensuite récupérer la boîte métallique et y glisser l'artefact en prenant soin de ne pas y toucher. Elle se tourne alors vers moi et d'une voix étonnamment calme et ferme, elle me dit : « Ce soir on referme tout avec ces ceux-là dedans, demain on revient, on clôt le chantier et on rentre en France avec l'équipe fin de semaine ; Pour tous monde, on n'a jamais trouvé le tombeau... » J'acquiesce, incapable de pensées cohérentes après ce qui s'était passé.

Après une marche silencieuse vers la sortie, nous avons pu enfin prendre une grande bouffée d'air chaud et sec. Dehors la nuit était tombée et tout semblait calme aux alentours. Nous avons remis en place avec difficulté la dalle d'entrée. Émilie a ensuite pris le volant de notre jeep quant à moi, j'ai conduit la Datsun 100 de Dascha que nous avons jeté dans la rivière Jannãbïyat à quelques kilomètres de là. Nous sommes ensuite rentrés à notre hôtel. Les jours suivants, nous avons consacré notre temps aux préparatifs de retour mais aussi à camoufler, à contre cœur, notre découverte. Au début, l'équipe sembla un peu déconcertée par ce départ précipité, mais après plusieurs mois passés en Égypte, c'était aussi un soulagement pour eux de rentrer en France pour retrouver leurs familles et leurs amis. Quelques jours plus tard, dans nos bureaux de la Sorbonne, nous avons remis un rapport complètement bidon au doyen en concluant que l'équipe de Dascha, encore sur place, aurait peut-être eu plus de chance que nous...

12/2000, Champigny-sur-Marne.

Au loin, les feux d'artifice et la musique résonnent : à quelques pas du petit quartier résidentiel cossu où nous habitons, un show pyrotechnique avait été organisé pour les festivités de l'an 2000. J'étais confortablement installé sur mon lit et dans ma tête cette date résonnait... L'an 2000... mais mes pensées furent interrompues par un petit bruit habituel : celui du couvercle d'une boîte métallique que l'on ouvre. « Chérie, tu veux bien qu'on fête ça à notre façon? » je me tournais vers Émilie, je savais très bien ce qu'elle avait en tête et je souris... Quelques mèches grises parsemaient désormais sa longue chevelure brune et bien qu'elle portait une robe longue, je pouvais imaginer ses formes généreuses. Elle me regarda intensément, tout en enlevant sa culotte et porta un objet métallique sur son sexe, aussitôt ses pupilles s'agrandirent et occupèrent tous son œil. Malgré les années, c'était toujours un peu terrifiant mais je savais aussi que nous ne dormirions pas de nuit...