SAP&cie 05

BÊTA PUBLIQUE

Remarque : Vous pouvez modifier la taille de la police, la police et activer le mode sombre en cliquant sur l'onglet de l'icône "A" dans la boîte d'informations sur l'histoire.

Vous pouvez temporairement revenir à une expérience Classic Literotica® pendant nos tests bêta publics en cours. Veuillez envisager de laisser des commentaires sur les problèmes que vous rencontrez ou de suggérer des améliorations.

Cliquez ici

Commença alors la destruction lente de la volonté de Jamila.

- Les nombreuses plaintes que j'ai en ma possession ne concerne pas seulement Lucie, malheureusement pour vous.

Quoi? Nombreuses plaintes? Mais contre qui?

- Eh oui! Sont également concernées, Jena, Jessica et VOUS Jamila. Mais commençons l'énumération des erreurs impardonnable de la famille Kihdja par celles de votre aînée. Jena la racaille. Voyez-vous, en plus du fait qu'elle soit impliquée autant que Lucie pour non respect du secret professionnel, j'ai noté de très nombreuses, trop nombreuses plaintes des usagers concernant le langage cru, familier et totalement irrespectueux de Jena. Certains sont très choqués et la qualifie donc de racaille.

Bon sang, il a raison, se dit Jamila, je lui avais dit que son tutoiement, ces "putains" "merde" et ses familiarités n'étaient pas du goût de tout le monde. Je l'avais mis en garde que la directrice trouvait ça inconvenant et pas professionnel. Que ça donnait une mauvaise image de la boîte.

Jamila savait qu'une fille au langage aussi fleuri que celui de sa fille avait déjà était remerciée, il y a peu, par la directrice en personne. Soudain, elle se demanda si le sous-directeur n'avait pas envoyé son aînée justement chez les personnes les plus pointilleuses là dessus.

- Mais Jena n'est pas ...

- Laissez moi parler! Ne m'interrompez pas! Jena n'est pas la seule à blamer!

L'estomac de la mère de famille commença à se contracter encore, et encore une fois par anticipation, comme si son instinct primaire savait que ce n'était que le début.

- Il y a VOUS! Passons à VOTRE cas. En ce qui vous concerne, ma chère Jamila, dit-il ses yeux fixés dans les siens, tous les jours vous êtes en retard au moins une fois. Vous savez, la directrice, les usagers, tout le monde vous en veux pour ça. Mais je vole à votre secours et je plaide à chaque fois avec ferveur en votre faveur auprès de mes chers usagers et de la directrice puisque je connais votre argument reposant sur le fait que vous n'avez pas le permis. Du coup, tout le monde pense que je fais du favoritisme en faveur de votre famille parce que vous êtes d'origine arabe, comme moi. Et que comme vos filles sont bandantes, je pense avec ma bite. Cela dit, entre nous Jamila, ce n'est pas tout à fait vrai mais pas totalement faux, dit-il doucement en se penchant en avant. Alors, continua-t-il en se repositionnant au fond de son fauteuil, si vous dites aujourd'hui que je suis un méchant monsieur, un vilain pas beau, ça fera rire tout le monde ...

Il a malheureusement raison, j'suis souvent en retard et il me dit toujours de ne pas m'inquiéter, qu'il va tout arranger. Pourquoi il fait ça aujourd'hui?!

- Vos arguments ne seront pas écoutés puisque je parais toujours de votre côté. Mais cela pourrait changer si vous vous retournez contre moi. Non seulement personne ne vous croira mais tout le monde vous jugera aussi ingrate. Tout le monde me jugera victime et ma plaidoirie pourrait devenir, légitimement, moins convaincante quand il faudra défendre votre prochain retard ... et si votre planning devenait tout à coup, comme par hasard, plus serré. Plus de plaintes, suivies d'un nouvel avertissement ...

Jamila accusa le coup, avec déjà quatre avertissements à ce sujet, elle se savait sur la sellette. Un cinquième serait indéfendable. L'éventualité de perdre son travail, la seul chose qu'elle savait faire, était devenue plus que tangible. Et difficile d'en trouver un autre dans le même domaine puisqu'elle savait que toutes les associations n'embauchaient désormais que des personnes véhiculées sans exceptions.

Exception dont avait bénéficiée ses trois filles. Elle y avait vu dans ces gestes, la reconnaissance du SAP pour ses bons et loyaux services. Mais elle voyait maintenant ce favoritisme sous un nouvel angle. Comme un moyen de pression. La menace qui pesait sur le travail de Jamila pesait également sur le job de Jena.

En effet, elle savait la Directrice extrêmement pointilleuse sur l'aspect "respect" et "secret professionnel". Si rien qu'une seule des deux plainte venait à ses oreilles, Jena n'aurait pas le droit à un seul avertissement. Elle serait tout de suite virée. Lucie aussi. Elle ne savait pas comment réagir, pas seulement pour Lucie mais cette fois pour le bien de toute sa famille, ses velléités envers le sous-directeur perdirent grandement de leur ardeur. Elle allait devoir, malheureusement, sacrifier le désir de Lucie à exercer ce job afin de préserver le sien et celui de Jena en se taisant et laisser le sous-directeur blâmer sa pauvre Lucie. Et cela même si tout avait été fait pour ça. D'autant plus qu'elle vit avec horreur le sourire de Kahlouf s'élargir encore un peu plus.

- Bien. Apparemment vous êtes calmée!

- Oui, répondit doucement Jamila.

- Bien bien. Mais ce n'est que début. Déjà, si vous voulez que je passe l'éponge sur votre petit numéro et vos menaces va falloir être bien moins hargneuse et reprendre votre place de docile femelle obéissante.

Bon sang, le salop! Jamila baissa la tête en signe de rédemption. Cette première acceptation la faisait inconsciemment rentrer dans le moule d'un être inférieur soumis.

- Il n'est pas besoin de revenir sur le mois d'essai de votre ravissante Lucie. Vous pensez à tort que mon but était de lui mettre des bâtons dans les roues.

Jamila leva la tête et fronça les sourcils car en effet elle pensait le sous-directeur motivé à détruire l'avenir de Lucie.

- J'ai au contraire voulu révéler son incroyable potentiel car elle a été parfaite. Enfin ... Presque. Quel dommage!

Je n'y comprend plus rien ...

- Sans cette faute je lui aurais mis 20/20. Rien n'a encore été décidé à son sujet. Car tout est resté entre mes mains. J'ai même un contrat permettant à Lucie de continuer dans l'association sous certaines conditions. Il est évident que les autres assoc auront vent de ses fautes si jamais ça se passait mal entre nous. Ils se renseignent vous savez et non-respect du secret professionnel Mmm ça fait mal sur un CV! Mais, j'avoue que ça me chagrinerait beaucoup que plus personne ne puisse profiter de ses "qualités" d'auxiliaire, dit-il en soulignant ce mot avec un grand sourire, car je connais une paires d'usagers qui ont été ravie d'avoir un si jolie petit lot à reluquer. Ses tenues, sa docilité et son investissement ont été très apprécié. Et quand les usagers sont satisfaits je suis satisfait.

De quoi il parle? Je n'aime pas les mots qu'il utilise mais ce n'est qu'un détail pour l'instant. J'aimerais bien savoir, il est satisfait de Lucie ou pas bordel!?

- Cela dit, un manquement au secret professionnel est très grave et très dur à défendre auprès de la directrice surtout que ça concerne aussi Jena "la Shakiracaille". Mais j'ai ma petite idée pour faire plier la directrice. Leur destin est lié. Et de leur destin le vôtre. Et je dois avouer, le mien aussi car j'ai des projets pour votre famille. Je serais contrarié de devoir vous anéantir ... Bon, nous n'en sommes pas là car avant que je prenne une décision, il faudra que vous fassiez quelques petites choses pour moi.

Jamila fut abasourdi et eut besoin de s'asseoir. Il me fait du chantage!? Mais que veut-il?

- Votre mission de ce matin est très simple. Je dois voir Jena en début d'après-midi, je vais lui expliquer la situation dramatique dans laquelle elle se trouve avec Lucie et vous, à cause d'elle. Surtout vis-à-vis de la directrice. Mais que je peux arranger les choses auprès de Mme Haniquin en me portant garant de Jena en garantissant sa TOTAL servilité. Je lui ferais comprendre qu'il faut qu'elle obtienne son permis et qu'elle acquière absolument un véhicule au plus vite pour que la directrice soit convaincue de sa motivation. J'ai obtenu un date d'examen et un véhicule. Vous allez l'appeler tout à l'heure, lui rappeler son rendez-vous avec moi, il vous faudra vanter ma gentillesse, ma totale bienveillance, admirer mon pouvoir et lui dire que j'assure comme son père mais surtout il faudra lui mettre la pression en mettant l'accent sur l'absolue nécessité pour sa famille entière qu'elle obtienne son permis et cette voiture. Il faudra la convaincre que l'avenir de Lucie dépend d'elle. Que pour ainsi dire, c'est elle l'homme de la maison et que c'est son rôle de faire les sacrifices nécessaires comme le ferait la digne fille de son père George. Cette petite phrase devrait faire mouche! Moi je lui dirais de vive voix que son examen est ce soir et ceux qui possèdent la voiture sont ceux qui lui donnent les leçons en ce moment même.

Jamila demeura perplexe, alors que le sourire du sous-directeur s'agrandissait encore, j'pige pas trop, ce n'est pas si terrible se dit-elle, ne comprenant pas vraiment le but de la manoeuvre et l'importance de son rôle, mais la suite allait presque l'achever.

- En ce qui concerne votre cadette, votre rôle de maman sera d'encourager la bandante Lucie de mettre sa pudeur de côté et à l'inciter à mettre ses charmes en valeur pour divertir les usagers les plus grincheux! La convaincre que c'est une chance qu'elle soit bonne, comme son père, et que ça fait partie de son job. Votre réussite est non seulement dans l'intérêt des usagers mais aussi dans l'intérêt de votre famille entière car c'est à cette seule condition que je lui ferais signer une prolongation d'un mois avec une option débouchant sur un autre CDD. À chaque prolongation j'oublierais les autres erreurs de la famille Kihdja. Il va de soi que vos DEUX objectifs doivent être remplis.

Il sourit de nouveau en se penchant en avant.

- Vous serez peut-être surprise par la facilité de la faire devenir une vilaine petite aguicheuse. Pour le bien des usagers les plus aigris, évidemment, ajouta-t-il en riant!

Cette fois c'en était trop, malgré son souffle coupé par les mots prononcés nonchalamment par son interlocuteur, elle se leva d'un bond en criant :

- Comment osez-vous! Il est hors de question ...

- LA FERME! ASSIS! Cria plus fort l'homme en bondissant hargneusement.

Jamila sentit ses jambes se fléchir, obéissant malgré elle à cet odieux personnage.

- J'ai une dernière carte à jouer, dit-il en se rasseyant et retrouvant son ton habituel. Et après, vous aurez la main. Tâchez de prendre la bonne décision.

Il enchaîna :

- Bon. Avant de faire un bilan. Abordons ensemble le cas de la belle et plantureuse Jessica. Ahh la bonne Jessica, tout c'qu'il faut, là où il faut sauf dans le ciboulot!

Il pouffa de rire devant cette rime involontaire.

- Les usagers mâles de l'association l'adorent et encore plus depuis que son fameux coach des stars a sculpté son corps et depuis qu'il lui a mis dans la tête que c'était dans le regard des autres qu'elle verrait à quel point elle était spéciale, qu'elle devait faire preuve de générosité en l'exposant comme exemple. Ahh c'est bon ça. D'ailleurs vous savez quoi Jamila, dorénavant vous aurez le même discours que son coach.

Le corps et l'esprit de Jamila voulurent se rebeller mais la précédente démonstration d'autorité de Kahlouf la clouait sur sa chaise la faisant réintégrer ce moule de docile femelle obéissante qui pourtant ne lui correspondait pas dans la vie de tous les jours.

- J'vais vous dire un secret. En fait, c'est à mon vieux pote Dylan qu'elle obéit. Encouragée par mon associé Bruno. Ouaiiiiis! C'est moi qui les ai mis sur la route de Jessica pour "l'épanouir"! Dylan n'est pas du tout coach. Et le plus drôle, c'est que cette conne les idolâtres. Une petite mise en scène à fait croire à votre fille qu'il était très célèbre! La bonne blague! Et que c'était un privilège exceptionnel pour elle qu'il accepte de la coacher. Elle est tellement en manque de reconnaissance de la part d'un papa qu'elle est super heureuse de se soumettre à leur autorité. Et le meilleur, c'est qu'à chaque fin de séance elle bénéficie d'un long massage intégrale de Dylan durant lequel elle est à poil et porte uniquement un masque de nuit pour se détendre et détendre ses tensions musculaires. Dylan adore la peloter.

De nouveau il se pencha en avant et employa le ton de la confidence en disant :

- Et chuuuut faut pas lui dire mais grâce au masque et à un casque ... il n'est pas le seul. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que depuis deux mois, les mains qui la touche sont rarement celles de Dylan ... sans parler du reste ...

QUOI!?! Il n'est pas sérieux! Ça n'peut pas être vrai, c'est de la provoc. Mais Jess a l'air tellement épanouie et heureuse. Peut-être que ... Non! Ça ne peut pas être vrai, Jess est si pudique et complexé ... ... était?? ...

.

Le sous-directeur Kahlouf ria un bon coup mais redevint très sérieux et fixa Jamila avec un regard noir ce qui eut le mérite de immediatement la faire redescendre sur terre en frissonnant.

- Bref. Passons aux choses sérieuses Jamila. Vous n'ignorez pas que nous avons observé, cette dernière année, une augmentation des voles. J'ai longuement étudié les plannings et les plaintes. J'ai constaté quelques concordances entre les interventions de trois auxiliaires et le signalement de voles quelques jours après, Jessica en fait partie. Je pense connaître l'identité de la véritablement voleuse, mais je n'ai pas de certitude. Par contre ... je connais également des petits antécédents plutôt gênant chez votre fille ... qui pourrait laisser penser qu'elle est l'auteure de ces larcins.

Jamila était bouche bée.

- Alors, si vous me voyez déçu par VOTRE comportement, je pourrais orienter les soupçons, ou au contraire, je pourrais garder cette information pour moi.

Cette fois, le sol se déroba sous les pieds de Jamila. Comment peut-il être au courant? Comment? Comment peut-il savoir que Jess a été prise en flagrant délit de vol à l'étalage. Mais elle n'avait que 12 ans à ce moment, ce n'était qu'une bêtise et c'était il y a 8 ans ... elle voulait juste se faire remarquer ça veut rien dire ... si tout le monde pense que c'est une voleuse! Oh mon dieu!

Elle sentit son visage se décomposer et elle voyait, sur celui de Kahlouf, qu'il en jubilait. Ses dernières velléités c'étaient totalement dissipées. Vaincue, elle n'arrivait plus à penser.

Quelques secondes s'écoula avant que le sous-directeur ne reprenne la parole. Il se leva, fit le tour de son bureau et vint se placer juste devant elle. De façon surprenante, il affichait cette fois un visage doux et compatissant. Comme si une nouvelle personne venait de faire son apparition.

- Je constate que j'ai enfin votre totale attention. Je suis vraiment vraiment désolé d'avoir dû en arriver là, dit-il en mettant sa main sur son épaule en signe de réconfort, mais vous étiez vraiment remontée contre moi. À tort car sachez que j'aime énormément votre famille et que je suis de votre côté. Mais dans l'état de colère que vous étiez en rentrant, il m'était impossible de vous exposer mon projet pour améliorer le bien être de certains usagers extrêmement rude avec l'aide de votre si dévouée, belle et intelligente Lucie.

Jamila était confuse. C'est de ma faute si il a dit tout ça? Parce que j'étais en colère? Ces intentions sont vers les usagers, elles sont bonnes ou pas? Je suis perdue!

Jamila était maintenant des plus attentives, cherchant des repères et cherchant à connaître les vrais intention du sous-directeur.

- Ma chère Jamila, vous avez fait beaucoup pour l'association. Et la directrice et moi vous en sommes très reconnaissant.

Ce changement d'attitude laissa la mère de famille perplexe mais également soulagée qu'il n'ait pas d'autres revendications.

- Nous serions même d'accord pour vous offrir une promotion.

Cette surprenante remarque eut pour effet de la ranimer quelque peu. Passer de la destruction de sa famille à une promotion était incompréhensible!

- J'ai vraiment envie de vous aider. Mais en attendant, les grosses fautes de vos filles ne peuvent être ignorées comme ça. Vous comprenez, les faits sont là et ils sont vraiment graves. Nous n'avons pas beaucoup d'options et la directrice n'est vraiment pas commode. Elle n'a surtout aucune pitié pour les belles bimbo qui respectent rien parce qu'elles sont charmantes.

Il marqua une pause et continua avec un sourire sincère, engageant un semblant d'espoir.

- Dans votre malheur, vous avez une chance merveilleuse Jamila.

Maintenant elle buvait ces paroles, totalement à sa merci, réceptive à cent pour cent.

- Oui, car en fait, tout dépend de vous. Pas de moi. De vous.

Il fit une nouvelle pause. Ces paroles firent leurs chemins dans la tête de Jamila. Ça dépend de moi. Je peux arranger les choses, je dois arranger les choses! Il a le pouvoir de ruiner notre famille, mais aussi de convaincre la directrice. Il le fera que si je ne fait pas ce qu'il faut ...

- Vous avez la chance d'avoir l'avenir de votre famille entre vos mains. Parce que soit vous êtes mon alliée soit mon ennemie. C'est à vous de décider! Soit vous m'épaulez et m'aidez dans mes projets, tel un fidèle lieutenant obéissant à son général, soit vous jouez les petites beurettes rebelles. Ce serait bête que vous fassiez le mauvais choix car j'ai le pouvoir de tout arranger.

En effet, et en plus je ne serais pas crédible.

- Je ne vous veux aucun mal, soyez-en sûr, bien au contraire. Il fallait que je déclenche en vous un électrochoc afin que vous m'écoutiez religieusement. Comme je vous l'ai dit, j'ai même en projet de vous donner plus de responsabilités au sein de l'association. Mais dans ce cas, si vous décidez d'être de mon côté, cela veut dire que vous me faites totalement confiance. Cela veut dire qu'il vous faudra alors exécuter mes ordres aveuglément et avec conviction. Vous devez être convaincue que, ce que je vous demande de faire, est ce qu'il y a de mieux pour vous et votre famille. Sans oublier pour mes chers usagers de l'association. Ce qui est d'ailleurs la stricte vérité. Le physique de Lucie, le sex-appeal de Jena, la nouvelle silhouette de Jessica, elles peuvent faire des miracles auprès d'eux, vous comprenez Jamila?

Elle l'écoutait effectivement religieusement essayant de se convaincre que la voix qu'elle entendait était amical et l'option qu'elle serait obligée de choisir pas si dramatique.

- Mais si je sens que vous doutez de moi et que vous ne faites qu'à moitié ce que je vous demande, vous risquez de perdre mon soutien et là ... ça risque d'anéantir votre famille. Un dernier petit avertissement pour vous, une plainte pour irrespect pour Jena, manquement au secret professionnel pour Lucie et enfin soupçon de vol pour Jessica!

Jamila était bouche bée.

- Eh bien après ça, je crois que la réputation de vos filles et la vôtre sera ruinée. Non seulement vous perdrez tous vos moyens de subsistances mais plus personne ne voudra ré-engager un seul membre de la famille Kihdja.

Il laissa tout juste le temps à Jamila d'apercevoir le gouffre qui se présentait devant elle avant de la tirer vers la réalité.

- Mais ce n'est pas c'qui va se passer n'est ce pas Jamila? Vous n'êtes pas seulement une bonne auxiliaire veillant sur ses usagers mais aussi une bonne maman veillant plus que tout au bien être de ses enfants. N'est-ce pas Jamila?

Il lui fallut quelques secondes pour se rendre compte que le sous-directeur attendait sa réponse.

- Oui, répondit-elle timidement.

- Comment? Je n'ai pas bien entendu.

- Oui, répéta-t-elle plus fort.

- Ah c'est mieux. Et pour veiller sur votre famille qu'est-ce que vous devrez être? Qu'est-ce que vous devrez faire?

- Je serais votre allié, votre lieutenant et je ... je... ferais ce que vous me demanderez de faire.

- Très bien, mais non seulement vous ferez ce que je vous demanderez de faire mais vous le ferez de quelle manière?

- Sans discuter et avec conviction, répondit-elle, dans l'espoir que c'était bien ce qu'il voulait entendre.