Lizzy Ch. 03 - Vive Les Vacances

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"C'est bien. Tu aimes cette odeur, n'est-ce pas?"

Edwige resta muette et baissa les yeux. L'odeur qui se dégageait était forte, un peu rance.

"Tu ne sais pas? Renifle mieux que ça. Enfonce bien ton nez."

La main de Madame poussa sur sa nuque, enfouissant ses narines et le tissu entre les lèvres de son amie.

"Voilà. C'est bien. Prends ton temps. Je veux que tu me décrives toutes les fra-grances que tu as discernées."

Edwige sentit une goutte ruisseler le long de sa cuisse. Elle sut aussitôt qu'il ne s'agissait pas d'une goutte de sueur. L'empiècement de la culotte était humide. Vraiment humide. Chaque fois qu'elle expirait de l'air, elle sentait son souffle échauffer progressivement le tissu. Soudain, les doigts de sa Maîtresse s'enroulè-rent dans ses cheveux.

Simone tira résolument la tête vers l'arrière. Edwige, le visage congestionné, leva des yeux implorants.

"J'écoute."

Sa prise se raffermit sur le chignon.

"Ça sent la sueur... La mouille... Un peu le pipi, aussi.

- Giselle, veux-tu bien avoir l'amabilité de lui donner ta culotte, s'il te plaît."

Avec un petit gémissement de soulagement, Giselle se redressa et fit glisser sa culotte jusqu'à ses pieds.

"Parfait. Surtout, laisse la où elle se trouve. Tu peux te remettre à l'aise. Tu es mon invitée, en quelque sorte." Le rire discret mais complètement ingénu qui lui échappa la surprit. Cela faisait des années qu'elle ne l'avait plus entendu. "Décidément, cette gamine me fait complètement tourner la tête," songea-t-elle.

Simone claqua les paumes de ses mains.

"Edwige, nous allons faire un pari, lança-t-elle gaiement. Si ton odorat est juste, je t'emmène au restaurant dans les vêtements que tu portes actuellement. Dans le cas contraire, ce sera ta tenue de travail et nous mangerons chacune à une table différente."

Elle glissa son pouce et son index sous le menton d'Edwige, la contraignant à la regarder dans les yeux.

"Allez, je vais être magnanime. Je t'autorise à la lécher pour goûter. Ça peut t'apporter des indices supplémentaires," ajouta-t-elle avec un rire cristallin.

Edwige n'hésita pas un instant. Elle observa attentivement l'intérieur du tissu. Puis, elle passa sa langue bien à plat sur la longueur de l'empiècement et avala. L'autre nuit, dans la chambre de Madame, ça n'était que par obligation qu'elle avait léché sa culotte. Elle s'était astreinte à s'acquitter de sa tâche le plus vite possible. Ses coups de langue s'étaient succédés sans autre objectif que d'en finir rapidement.

À présent, les choses étaient différentes. Elle plaqua sa langue sur son palais et prit le temps de laisser les sécrétions fondre sur sa langue, avalant plusieurs fois pour bien analyser les différentes saveurs.

Sûre d'elle, Edwige tourna la tête vers sa Maîtresse.

"Je suis sûre, Madame."

Simone éclata de rire en applaudissant.

"Excellent! Et pour te prouver à quel point je suis ravie, je vais te faire entiè-rement confiance. Ta tenue de travail reste dans le coffre de la Jaguar. Mainte-nant, montre ta gratitude à Giselle et donne-lui autant de plaisir qu'elle le sou-haite. Pendant ce temps, je vais me rafraîchir. Tu me rejoindras dans les toilettes lorsque tu auras terminé."

Simone s'éloigna, troublée par des pensées contradictoires. D'un côté, une envie presque irrésistible d'assister de bout en bout à la dégradation d'Edwige la ron-geait, la poussant à revenir sur ses pas. De l'autre, une espèce de jalousie tota-lement inattendue, un sentiment tout nouveau pour elle, avait pris le dessus et l'avait poussée à quitter la pièce.

Elle pénétra dans les toilettes et appliqua un peu d'eau sur son visage, espérant s'éclaircir les idées. N'y parvenant pas, par dépit, elle sacrifia son mouchoir et s'en servit pour s'éponger le front et le menton.

Elle venait de s'asseoir sur la cuvette des toilettes lorsque les cris de jouissance de Giselle parvinrent à ses oreilles pour la première fois. Elle résista obstiné-ment à l'envie de les boucher avec ses mains. La deuxième fois se produisit alors qu'elle se lavait les mains et la troisième tandis qu'elle retouchait son ma-quillage. Chaque fois un étau sembla lui écraser la poitrine.

Elle consulta sa montre et un nouveau pan de sa carapace se fractura. Il était déjà midi, l'heure à laquelle elle avait retenu le restaurant. Elle les appela aussi-tôt, les avertissant qu'elle aurait une bonne demi-heure de retard. C'était la pre-mière fois que ça lui arrivait. Au début de leur union, Jean l'avait surnommée 'La maniaque de la ponctualité'.

Laissant Giselle se rajuster, Edwige se pressa de rejoindre sa Maîtresse autant que ses hauts talons le lui permettaient. Elle pénétra dans les toilettes au mo-ment où celle-ci raccrochait.

"J'ai retardé notre réservation. Ça te laisse amplement le temps de te laver les dents et de te refaire une beauté avant de nous conduire là-bas. J'imagine que Giselle doit avoir le nécessaire quelque part."

"Vingt minutes plus tard, elles étaient attablées au 'Délice du palais', le restau-rant le plus chic de la ville.

"J'ai une faim de loup, déclara Simone. Et toi?"

Sans laisser à Edwige le temps de répondre, elle poursuivit.

"En réalité, j'en doute. À entendre comme tu t'es régalée de Giselle, je t'avoue que je pencherais plutôt pour le contraire, continua-t-elle froidement, incapable de contenir sa jalousie. "Sans compter que je trouve que ton uniforme te serrait un peu. Un régime s'impose, ne crois-tu pas, ma fille?"

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Lizzy et Mélanie déposèrent leurs plateaux repas sur une table de la cantine et s'y installèrent l'une contre l'autre, toutes joyeuses à l'idée que c'était leur der-nier jour au lycée. Leurs trois meilleures copines les rejoignirent, s'asseyant une de chaque côté et la troisième en face d'elles.

En fait, c'était surtout Mélanie qui avait beaucoup de copines. Lorsque Lizzy avait fait sa connaissance, c'était une sorte de 'Reine des abeilles'. Sa popularité était telle que toutes les filles qui gravitaient autour d'elle n'avaient que son pré-nom à la bouche "Mélanie par ci... Mélanie par là..."

Au début, Lizzy avait jugé ça profondément débile.

Aujourd'hui, les choses étaient très différentes. Avec le temps, elles avaient ap-pris à se connaître et elle avait vite trouvé sa place dans le groupe.

Le fait d'être voisines avait rapidement amené Lizzy et Mélanie à sympathiser. Bientôt ce fut Mélanie qui n'eut que le prénom de Lizzy à la bouche. Elles de-vinrent rapidement inséparables et les derniers mois avaient achevé de rassurer Lizzy, lui démontrant qu'elle occupait bien le centre des pensées de la petite brune. Au moins autant que celle-ci occupait le centre des siennes.

Leurs trois copines formaient 'La garde rapprochée', comme Lizzy se plaisait à les appeler.

La grande rouquine assise en face d'elles s'appelait Isabelle. Elle était la pre-mière élève à avoir sympathisé avec la nouvelle, comme elles l'avaient toutes surnommée dès son arrivée. Mélanie était encore trop distraite par toutes les 'abeilles" qui bourdonnaient autour d'elle pour la remarquer et c'était Isabelle qui l'avait aidée à s'intégrer. Lizzy lui en était restée reconnaissante, lui permet-tant d'obtenir une place de choix au sein de leur petit noyau.

La petite blonde aux cheveux très courts qui était assise à côté de Mélanie, c'était Marie et la pureté qu'évoquait son prénom masquait une réalité toute autre.

Enfin, de l'autre côté des deux inséparables, se trouvait Solange, une grande brune toute mince, presque squelettique qui clamait haut et fort qu'elle l'avait déjà fait.

'L'avait déjà fait...' Ces trois mots avaient un goût d'interdit dans l'esprit de Lizzy. Sa relation avec les garçons était pour le moins virtuelle, puisque les seuls corps masculins qu'elle n'ait jamais vus dénudés étaient ceux qui s'affi-chent sur son écran d'ordi, depuis que sa voisine l'avait initiée aux films co-chons, selon ses paroles.

Il y a un peu plus d'un an, Mélanie l'avait entraînée dans sa chambre, sous cou-vert de lui révéler un secret. Avec un air canaille, elle lui avait montré son pre-mier film pornographique. Et c'est au beau milieu du film, qu'elles s'étaient mutuellement avouées n'avoir pas plus d'expérience avec les mecs l'une que l'autre.

Avec l'évolution des technologies, les smartphones avaient fait leur apparition au lycée et le 'club des cinq' s'était isolé d'innombrables fois pour regarder les contenus les plus osés et les plus choquants que Marie excellait à dénicher.

C'était Lizzy qui avait eu l'idée de surnommer leur groupe 'Le club des cinq', en référence à une série de livres que lui lisait sa gouvernante avant que son père n'achète la maison voisine des parents de Mélanie.

"J'déteste la gym. Si encore y avait des mecs..." lança Solange en passant sa main dans ses cheveux courts, une manie chez elle.

Sainte Catherine était une école traditionnelle exclusivement réservée aux filles et le lycée mixte se trouvait à l'autre bout de la ville.

"T'auras qu'à mater les filles. Moi, j'essaye d'repérer celles qu'ont des traces d'humidité entre les cuisses, comme ça, j'essaye de deviner si c'est d'la mouille ou d'la sueur," répondit Marie en éclatant d'un rire hystérique qui fit trembler sa lourde poitrine.

Lizzy se tourna vers Mélanie, anticipant sa réaction. Elle adorait la voir rougir. Son cou était le premier à se teinter, suivi de ses adorables pommettes et enfin le lobe de ses oreilles.

"T'inquiète, Mél t'es la 'number-one' sur ma liste, renchérit Marie en surprenant le regard de Lizzy. Bordel, c'que ça m'fait mouiller..." conclut-elle en déclen-chant un éclat de rire général.

Le repas fut rapidement expédié et les cinq jeunes filles allèrent s'étendre sur l'un des nombreux espaces verts de l'école.

"L'aut'jour, sur internet, j'ai déniché une vieille vidéo complètement dingue," leur dit Marie en baissant la voix sur un ton de conspiration.

- Ne m'dis pas qu'c'est encore un d'tes films Sado-Maso, se plaignit Isabelle dont la peau pâle et couverte de taches de rousseur rougissait déjà sous les rayons du soleil. Ça m'gave, ces histoires de mecs qui torturent des nanas." Elle était la plus rebelle des cinq et montait au créneau chaque fois qu'il était ques-tion de l'aspect patriarcal de la société.

"Nan, c'est encore plus dégueulasse qu'ça, répondit Marie avec un sourire vi-cieux. Est-ce que vous connaissez l'jeu 'Two girls one cup'?"

Devant les mines ignorantes de ses copines elle poursuivit avec fierté.

"Voilà. Il m'faut vos quatre portables. On les place d'façon à c'qu'ils filment vos tronches et surtout comment vous réagissez. Moi j'vous montre ma vidéo et après on vote pour savoir qui c'est qu'est la plus marrante.

- Et ça parle d'quoi, ta vidéo? demanda encore Isabelle en écartant la mèche rousse que le vent avait rabattu sur son visage.

- Ben c'est justement ça l'jeu. Si j'te l'dis ça foutra tout en l'air.

- Ça marche pour moi, répondit Lizzy dont la témérité n'avait d'égale que sa curiosité.

- Moi aussi," renchérit Mélanie, mettant tout le monde d'accord.

Ravie, Marie applaudit et les fit allonger côte à côte, toutes les quatre dans le même sens. Chacune d'entre elles dut positionner son smartphone de façon à pouvoir capturer son propre visage et Marie plaça son écran au centre, bien vi-sible par toutes ses copines.

"C'est des brésiliennes. Vous allez voir, c'est hallucinant!"

Le film débuta sur une porte de cuisine qui livrait le passage à deux jeunes femmes. L'une d'entre elles avait la peau cuivrée, trahissant un héritage latin, tandis que l'autre était plus pâle, et plus replète.

Elles commencèrent à s'embrasser et se tripoter sur tout le corps avant de se lé-cher les parties génitales à tour de rôle.

Après un gros plan très détaillé au cours duquel elle avait offert longuement et copieusement son anus à la langue de sa copine, la petite latino s'empara d'un grand verre et le lui tendit.

Aussitôt fait, elle lui tourna le dos et vida ses intestins et sa vessie dans le verre que la petite brune potelée tenait en équilibre sur une chaise.

S'accroupissant, les deux jeunes femmes entreprirent de lécher les matières fé-cales qui débordaient du verre comme s'il s'agissait d'une coupe de glace.

La scène semblait totalement irréelle, entrecoupée par les expressions de dégoût que poussaient les quatre spectatrices.

Les deux jeunes femmes semblèrent prendre un énorme plaisir à dévorer le con-tenu immonde, s'interrompant pour exhiber en gros plan les matières fécales qu'elles mâchaient avant de les avaler. Puis elles se vomirent à tour de rôle dans la bouche, s'embrassant à grands coups de langue, réingurgitant ce que leur es-tomac venait d'expulser.

Le film se termina sur un gros plan de la petite grassouillette qui nettoyait à grands coups de langue la raie des fesses et l'anus de la jolie latino qui était en-core couvert de résidus répugnants.

Marie avait les larmes aux yeux, tellement elle avait rigolé.

"Bordel! J'ai tellement hâte qu'vous voyez vos tronches! Mélanie, t'étais tor-dante, on aurait dit que t'avais avalé d'travers."

Les joues empourprées, cette dernière jeta un regard bouleversé sur sa chérie.

Lizzy ne pipait pas un mot, les yeux toujours fixés sur l'écran devenu noir. Elle ne savait pas trop comment interpréter ce qu'elle ressentait. Sa rencontre avec Mélanie lui avait fait rapidement comprendre que ce qu'elle considérait 'sale' pouvait aussi lui procurer des orgasmes très fort.

Mais, manger de la merde...

"Maintenant, matez vos tronches, vous allez pas en croire vos yeux!" s'exclama Marie en s'essuyant les siens avec le dos de sa main.

Bientôt, les quatre spectatrices essayaient tant bien que mal d'essuyer les larmes de rire qui embuaient leurs yeux, les empêchant de distinguer clairement les ex-pressions que leur avait inspiré cette vidéo.

"Aux States, c'est dev'nu viral. Tout l'monde postait les réactions d'leurs amis sur internet, conclut-elle en consultant sa montre. Bon, si on veut pas être en r'tard, on f'rait mieux d'y aller. Ça s'rait un comble de se faire coller par cette grosse vache de Shrek l'dernier jour de classe."

Les cinq amies remballèrent leurs affaires et se mirent en route.

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"Bonjour! Avez-vous fait votre choix, Mesdames?"

À la demande de Simone, la serveuse leur avait dressé une table en retrait de la salle principale. De grandes plantes en pot les isolaient quelque peu des autres consommateurs.

"Oui, Mademoiselle. Nous prendrons une vodka orange et un jus d'orange.

- Bien Madame. Et pour votre repas?

- Les courgettes farcies-riz basmati, un verre de votre meilleur vin et une grande assiette de salade mixte nature, pour mon amie, s'il vous plaît.

- Bien Madame Lestrait. Je passe votre commande en cuisine immédiatement," répondit la jeune fille en repartant.

Edwige la regarda silencieusement, les yeux implorants. L'injustice que Ma-dame lui faisait subir était humiliante, même si ce n'était que peu de choses, en comparaison de tout ce à quoi elle l'avait contrainte dans la boutique de son amie. Alléchée par le délicieux fumet qui provenait des cuisines, son ventre ne cessait de gargouiller.

"La prochaine fois, tu te goinfreras moins avant de passer à table," persiffla Si-mone, parfaitement consciente de sa mauvaise foi.

Edwige se garda bien de répondre que c'était ce que Madame lui avait ordonné. Donne-lui autant de plaisir qu'elle le souhaite. Le souvenir de ses mots raviva les sensations qui étaient tapies dans son ventre. Elle sentit l'humidité suinter à nouveau entre ses cuisses.

Comme si elle pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert, sa Maîtresse lui tendit sa serviette.

"Glisse ça sous tes fesses. Tu ne voudrais pas me faire honte en exhibant les traces de ton excitation à tout le monde."

Rouge pivoine, Edwige jeta un coup d'œil rapide derrière elle et, rassurée par les plantes qui la protégeaient des regards, souleva brièvement son bassin pour glisser la serviette en papier sous ses fesses.

Simone se réjouissait, elle étendit ses jambes et croisa ses chevilles entre les pieds de sa bonne, l'obligeant à garder les genoux écartés.

"Ça t'aidera à t'aérer, chuchota-t-elle en regardant la jeune femme, droit dans les yeux. Avec un peu de bonne volonté, tu seras peut-être plus présentable d'ici la fin du repas," plaisanta-t-elle.

"Je t'abandonne quelques secondes, déclara-t-elle en se levant. Parfois, la nature a ses exigences qu'on ne peut ignorer."

Elle revint quelques minutes plus tard, constatant avec plaisir qu'Edwige avait docilement conservé sa position, genoux écartés.

Elle venait de s'asseoir lorsque la jeune serveuse arriva avec son plateau chargé de leurs consommations.

"Une vodka orange et un jus d'orange! déclara-t-elle en s'attardant un instant sur la mine déconfite d'Edwige. Si vous avez besoin de quoi que ce soit d'autre, faites-moi signe et j'accourrai aussitôt, Madame Lestrait.

- Je n'y manquerai pas, Mademoiselle, mais tout est parfait, je vous remercie," répondit Simone en la congédiant d'un geste complaisant.

Ses yeux se durcirent et elle se pencha vers sa servante.

"Il suffit avec cette tête de chien battu, murmura-t-elle entre ses dents. Oserais-tu prétendre une insatisfaction quelconque? Que tous ces vêtements ne te plai-sent pas? Ou bien que ce restaurant n'est pas assez chic pour toi?

- N... Non! Non, p... Pas du tout, Madame, se défendit Edwige, les larmes au bord des yeux.

- Oh, pas de larmes de crocodile avec moi, ma fille. Alors je t'écoute.

- Pardonnez-moi, Madame. C'est juste que... j'ai été surprise p... par votre choix... De la salade, sans assaisonnement... se justifia-t-elle, l'air penaud.

- C'est donc ça. Tu mériterais que je t'envoie attendre à côté de la voiture pen-dant que je termine mon repas sans être contrainte d'écouter tes jérémiades. De plus, tes craintes sont infondées, j'ai prévu un assaisonnement pour ta salade."

Sur ces mots, elle posa une petite fiole d'environ dix centilitres sur la table.

"Je suis sûre que ça va te plaire. Je te l'ai préparée personnellement."

Les sourcils d'Edwige se haussèrent sous l'effet de surprise. Le flacon était opaque et dénué de la moindre étiquette.

"En fait, il s'agit plus d'un accompagnement que d'une sauce. D'ailleurs, tu vas goûter immédiatement," dit-elle en plongeant ses yeux dans ceux d'Edwige.

Sans détourner son regard, Simone dévissa lentement le bouchon, se régalant de la façon dont les yeux d'Edwige étaient rivés, comme hypnotisés par ses longs doigts manucurés.

"Je l'ai appelé 'Essence intime'. Goûte, ordonna Simone, en lui tendant la fiole. Une seule gorgée. Tu dois en garder pour parfumer ton jus et assaisonner ta sa-lade."

Elle fit un effort colossal pour que le choix de ses mots ne la fasse pas éclater de rire, mais son sourire ravi trahissait autre chose qui la troublait profondément.

Edwige porta la partie effilée à ses lèvres. L'objet ressemblait fortement à un flacon compte-goutte. Le plastique était malléable et elle le pressa, en avalant une bonne gorgée.

Aussitôt, le goût amer, légèrement âpre, confirma ce qu'elle pressentait depuis que Madame avait posé la fiole sur la table. Un frisson délicieux parcourut son dos. L'idée de la serviette en papier, aussi humiliante qu'elle soit, était diable-ment judicieuse. Et le sourire carnassier que sa Maîtresse lui adressa était dia-blement enivrant.

"Alors? Oseras-tu prétendre encore que tu es malheureuse? "

Edwige baissa les yeux. La chaleur qui régnait dans son ventre devenait pres-sante. Ne sachant quoi répondre, elle décida d'agir. Elle plaça son jus d'orange devant elle et, résolument, y versa une bonne quantité du flacon, le complétant à ras-bord. Puis, prenant appui sur ses cuisses avec ses avant-bras, elle se pencha et plaça ses lèvres sur le bord du verre, avant d'en aspirer une gorgée.

Elle n'avait même pas pris soin de vérifier que la serveuse ne revenait pas.