Le Voyage de PALADA

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Une jeune indienne fuit son village pour ne pas se marier.
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Palada n'arrivait pas à se calmer depuis que son père lui avait annoncé qu'elle allait devoir se marier. Elle allait avoir bientôt dix-neuf printemps et il était temps pour elle de quitter le wigwam qui l'avait vu grandir. Même si la cabane pouvait accueillir une dizaine de personnes, elle ne pourrait pas y rester après la cérémonie.

Tous les garçons de la tribu étaient stupides ou moches et elle n'avait pas du tout envie de s'unir à l'un d'eux pour le restant de sa vie. Elle, ce qu'elle aimait, c'était d'être libre et de n'avoir pas de compte à rendre.

Pourtant elle n'avait pas le choix et, en tant que fille du chef du village, elle se devait d'obéir aux lois des anciens même si cela lui déplaisait. La seule façon pour ne pas se marier aurait été de quitter la tribu mais cela était dangereux et elle ne se sentait pas le courage de tenter l'aventure.

Beaucoup d'hommes célibataires lui tournaient autour mais elle les ignorait tous, ne voulant pas perdre son indépendance. Pourtant, si elle n'avait pas trouvé de garçons à épouser le jour de son anniversaire, ce sera à son père de désigner son prétendant. Elle savait déjà qu'il choisira Manouk, un jeune guerrier prétentieux qu'elle avait en horreur.

Pourquoi ses parents aimaient bien ce garçon, elle n'en avait pas la moindre idée mais elle, elle ne voulait pas en entendre parler. Il avait beau être costaud et ramener souvent du gibier à chaque fois qu'il partait chasser, il avait l'intelligence d'une poule des champs et s'aimait plus qu'il n'aimait les autres.

Palada était pourtant une jeune femme magnifique et tout le monde disait qu'elle ferait une très bonne épouse même si elle ne savait pas spécialement tanner les peaux de bêtes ou préparer les viandes ou les poissons. Sa beauté compensait largement les manquements qu'une fille de son âge aurait dû maîtriser et, auprès des hommes de la tribu, elle en faisait rêver plus d'un.

Elle avait perdu sa virginité deux ans plus tôt, prise par un vieux guerrier lors d'une fête ou l'alcool avait coulé à flots. Même si elle avait eu depuis pas mal d'expériences avec d'autres hommes, elle n'avait jamais trouvé aucun plaisir au sexe.

Dans sa tribu, seuls les mâles en éprouvaient du contentement, se moquant complètement de ce que leurs compagnes pouvaient ressentir. Généralement, l'acte ne durait que quelques minutes et la seule obligation était de ne pas se déverser en elles, lorsqu'elles étaient célibataires.

À croire que le grand manitou n'avait créé le sexe que pour faire plaisir aux guerriers.

Lorsqu'ils avaient envie de se soulager, ils mettaient leur main entre les cuisses de la fille et il l'excitait rapidement pour la faire mouiller avant de la posséder. C'était barbare mais c'est ainsi que cela se passait depuis la nuit des temps et personne n'y voyait à redire.

Même si elle ne les trouvait pas beaux et qu'elle n'aimait pas se faire prendre, Palada, comme toutes les filles de son village, laissait parfois un homme jouer avec son corps mais ce n'était jamais avec joie.

Ce fut une semaine avant son anniversaire qu'elle prit vraiment conscience que sa vie allait changer inexorablement. Manouk, qui pensait qu'elle ne pouvait plus lui échapper, fanfaronnait dans tout le village. Bientôt il allait épouser la fille de leur grand chef et il deviendrait un personnage important.

Pour la jeune femme, cela devenait de plus en plus insupportable surtout lorsque les vieilles de la tribu vinrent prendre ses mensurations pour sa robe de cérémonie.

Non, elle ne voulait pas se marier avec ce grand bêta et devoir le supporter tout le reste de sa vie. Elle ne pouvait pas non plus compter sur le fait qu'il puisse se faire tuer lors d'une attaque d'une autre tribu car il se débrouillait plutôt bien avec une hache à la main.

Finalement, la seule façon qu'elle avait d'éviter ce mariage était d'effectuer ce qu'elle se refusait à faire jusqu'à présent. Même si quitter ses proches pouvait lui faire de la peine, elle n'avait pas d'autre choix que de partir très loin si elle ne voulait pas finir comme toutes les autres femmes. Ces dernières n'étaient là que pour mettre des bébés au monde et servir le mieux possible leur mari.

C'était décidé, elle partirait le lendemain, juste avant l'aube, lorsque les guerriers seraient à moitié endormis. En attendant, elle allait devoir rassembler dans le plus grand secret des vivres ainsi que tout objet pouvant lui être utile.

En fait elle se rendit compte qu'elle ne savait même pas ce qui pouvait être nécessaire à part peut-être un couteau en os et une gourde en peau pour l'eau.

Profitant de ce qu'il n'y avait personne dans la cabane, elle glissa dans un sac en cuir de bison, de la viande fumée et une petite outre d'eau. Elle préféra ne pas y mettre de couteau car les armes étaient rares et l'absence de l'une d'elles risquait de ne pas passer inaperçu. Ce soir, lors du repas commun, elle essayerait de prendre quelques fruits séchés pour compléter ses vivres.

Tout le reste de la journée, Palada fit son plus beau sourire pour ne pas attirer l'attention. Elle discuta même avec Manouk qui bondait de plus en plus le torse en s'imaginant bientôt à la droite du grand chef.

Le soir venu, lorsque tous se rassemblèrent autour du grand feu pour le repas commun, la jeune femme ne put empêcher son prétendant de venir se placer à côté d'elle. De voir les deux jeunes ensembles eut l'air d'enchanter son père. Seule sa mère avait l'air pensive, la regardant d'un air triste comme si elle se doutait de quelque chose.

Sur des peaux étalées avec soin sur tout le côté gauche, des assiettes en terre cuite remplies de différents aliments étaient à la disposition de tous. Le soir, tout le monde partageait leurs cueillettes ou la viande mais cette fois il n'y avait pas de gibier frais. Depuis plusieurs jours les chasses n'avaient pas été bonnes et il n'y avait que de la viande fumée.

Palada dut attendre la fin du repas pour s'emparer de quelques fruits secs qu'elle glissa dans la poche de sa tunique en daim. Pour effectuer son vol, elle choisit le moment où les femmes débarrassaient les vivres alors que les hommes allumaient les calumets pour fumer le tabac millénaire.

Lorsque, à la nuit tombée, elle regagna sa couche, elle regroupa tous ses vivres dans le sac et attendit en essayant de ne pas s'endormir. Il fallait à tout prix qu'elle parte juste avant l'aube, lorsque les guerriers somnoleraient pour ne pas se faire voir. Elle avait la chance de connaître les endroits où ils étaient postés et n'aurait pas de mal à rester invisible.

Elle s'endormit un peu mais heureusement pour elle, elle émergea de son rêve avant le lever du jour. Pour partir, elle enfila sa robe en daim lui allant aux genoux et une paire de mocassins. Vu qu'on était en été, elle ne voulait pas emmener trop de vêtements car elle avait déjà les vivres à transporter.

Elle avait décidé d'aller jusqu'à la tribu des Mogonaches dont le chef était le frère de son père. Leur village était à cinq jours de marche et elle se sentait capable de s'y rendre sans problème même si la dernière fois qu'elle y était allée elle n'était pas très grande.

Là-bas, la loi obligeant une jeune femme de dix-neuf printemps à se marier n'existait plus. Elle savait que son oncle qui était très famille l'accepterait sûrement.

Elle sortit du wigwam sans un bruit, ne préférant pas aller chercher de couteau pour ne pas se faire remarquer. Elle avait peur et était triste de devoir quitter le village qui l'avait vue devenir une femme. Pourtant, elle n'avait pas le choix si elle voulait ne pas se marier.

Dehors la nuit était presque totale, les premiers rayons du soleil n'ayant pas encore percé l'obscurité. Pour la jeune femme, c'était l'heure idéale mais elle devait rester prudente. Il ne fallait surtout pas faire du bruit même si ses mocassins étaient très silencieux.

Elle mit ce qui lui parut être une éternité pour sortir du village, repérant au loin le guerrier de faction. Ce dernier était éclairé par une pipe qu'il fumait alors que c'était interdit lorsqu'on était de garde. Heureusement pour lui que son père dormait car il aurait sûrement passé un très mauvais moment s'il l'avait surpris.

Palada commença à respirer lorsqu'elle franchit sans encombre l'orée de son village. Elle décida de ne pas perdre de temps et se mit à trottiner pour s'éloigner le plus vite possible des siens.

Même si elle était un peu triste, un sentiment de liberté s'empara d'elle. Jamais jusqu'à présent elle ne s'était sentie aussi bien, comme si on lui avait enlevé un poids sur ses épaules.

Dans sa tribu, ils apprenaient presque à courir avant de savoir parler, et, s'il le fallait, elle pouvait courir des kilomètres sans s'arrêter. Mais elle savait que lorsque le soleil allait se lever, elle allait devoir marcher pour ne pas se déshydrater trop vite.

L'été, il faisait très chaud sur le territoire de ses aïeux et même les guerriers recherchaient l'ombre des grandes forêts pour chasser. Elle savait que c'était dans ces bois qu'ils allaient la chercher en premier, ne pensant pas qu'elle était assez folle pour traverser les plaines.

Du coup, elle décida d'éviter les forêts et de couper à travers les prairies. Il n'avait pas plu depuis presque une lune et le sol dur comme de la pierre ne permettrait pas aux guerriers de suivre ses traces.

Elle courut pendant presque deux heures, admirant l'astre se lever sur l'étendue sauvage et désertique des plaines. Lorsque la saison le permettait, les bisons venaient fouler cette herbe qui permettait leur subsistance mais avec la sécheresse, seuls les rats et les serpents y trouvaient leur bonheur.

Dès qu'il se mit à faire plus chaud, elle cessa de courir pour marcher d'un bon pas, ne buvant que quelques gouttes d'eau pour économiser sa réserve. Elle avait des gros doutes concernant la direction à prendre, n'étant jamais passé par là. Pourtant, elle suivit son instinct et marcha face au soleil levant, espérant prendre le bon chemin. Les rares fois qu'elle avait été au village de son oncle, ils étaient passés à travers la forêt, chose qu'elle ne voulait pas faire pour ne pas se faire prendre.

Plus elle avançait à travers la prairie et plus elle avait chaud, ne trouvant pas la moindre ombre pour se protéger des rayons brûlants. Lorsque le soleil fut à son zénith, elle mangea quelques fruits et but un peu. Elle commençait à se demander si elle n'avait pas fait une bêtise en prenant ce chemin. Même si sa peau cuivrée était habituée au soleil, une trop longue exposition pouvait tout de même être dangereuse.

Elle marcha tout l'après-midi, se retournant souvent pour voir si elle était suivie. Heureusement pour elle, elle put refaire le plein de sa gourde en tombant sur un bosquet qui abritait un minuscule plan d'eau. Elle apprécia l'ombre de cette oasis mais elle était trop près des siens pour y rester longtemps.

Malgré le peu de temps dont elle bénéficiait, elle décida tout de même de se baigner un peu afin de se rafraîchir. Retirant sa robe, elle pénétra dans l'eau car elle savait qu'elle avait pied. Elle n'avait jamais appris à nager et elle devait faire très attention à ne pas se noyer dans les plans d'eau profonds.

Après une petite heure de repos, elle reprit sa marche espérant qu'avec le soir venu, elle aurait bien moins chaud.

Elle était complètement trempée lorsque le soleil commença à disparaître au loin. Elle aurait bien voulu marcher durant la nuit, pour profiter de la fraîcheur, mais son corps était fatigué et il fallait qu'elle se repose.

Elle aperçut au loin un fourré assez dense et sans vraiment réfléchir, elle se dirigea vers lui. Ces buissons possédaient souvent des épines assez longues qui maintenaient les animaux à une certaine distance. C'était l'endroit idéal pour dormir à l'abri des bêtes affamées.

Elle ne s'était pas trompée pour les épineux et avec précaution elle créa un passage au centre du buisson pour se faire son petit nid. Se désaltérant et mangeant, elle se dit qu'elle ne serait pas si mal que ça ici.

Elle était tellement fatiguée qu'elle s'endormit avant qu'il ne fasse nuit, pas gêné par les derniers rayons. Elle avait bien marché et avait mis une bonne distance entre elle et le village. Demain, elle se déplacerait moins vite et moins longtemps, surtout que sa réserve d'eau était bien entamée.

Il faisait nuit lorsqu'elle se réveilla, comme alertée par un sixième sens. Se redressant, elle mit quelques minutes à émerger avant de comprendre que la lumière qu'elle voyait à une cinquantaine de mètres n'était pas naturelle. On aurait dit un feu de camp et elle eut peur que ce soit les guerriers du village partis à sa recherche..

Une bonne odeur de viande grillée arriva jusqu'à ses narines, lui donnant trop envie, elle qui n'avait que grignoté pour économiser ses vivres. Ça ne pouvait pas être les hommes de sa tribu qui n'auraient pas été aussi imprudents en dévoilant leur présence. Celui ou ceux qui étaient là ne connaissaient rien à la chasse et en grillant un animal, ils se faisaient repérer de loin.

Guidée par la faim et la curiosité, elle décida d'aller voir ce dont il s'agissait. Sans bruit et en faisant très attention de ne pas se piquer, elle sortit du fourré. Elle se dirigea en rampant vers le feu, se demandant ce qu'elle allait trouver. À un moment donné elle se trouva déraisonnable et faillit renoncer. Elle ignorait quel danger pouvait se trouver là-bas et pourtant elle décida de continuer.

La pleine lune diffusait une clarté qui ne jouait pas en sa faveur. Pourtant, la jeune femme avait tellement envie de découvrir ce dont il s'agissait, qu'elle prenait tous les risques.

C'est en s'approchant un peu plus qu'elle discerna la masse noire qui ressemblait à une énorme luge. À l'époque où son village était encore nomade, des petits traîneaux, tirés par les guerriers, étaient utilisés pour emmener les affaires. Mais celui-là était bien trop énorme pour qu'un guerrier puisse le tracter.

C'est alors qu'elle vit la bête attachée un peu plus loin. Elle essaya de ne pas paniquer même si l'animal broutait tranquillement l'herbe. Quatre pattes fines supportaient un corps qui paraissait musclé et il devait mesurer dans les deux mètres de haut. Il était surprenant et était magnifique tout en faisant très peur.

Elle n'était pas encore arrivée au feu de camp et déjà elle était submergée par des tas d'émotions. Qui pouvait posséder de telles choses en ce monde?

Lentement, tout en tremblant un peu, elle rampa vers les flammes qui dansaient dans la nuit. L'odeur de viande était de plus en plus présente et elle se demandait qui pouvait bien être là.

Lorsqu'elle était petite, les vieilles de son village racontaient des histoires où il était question de monstres qui mangeaient les enfants. Elle ne les avait pas vraiment crues même si là, tout paraissait étrange.

En voyant la silhouette éclairée par le feu, elle fut abasourdie. Il était étrangement vêtu et sa peau était blanche. Jamais elle n'avait vu un guerrier comme lui, se demandant de quelle tribu il pouvait bien venir.

Elle aurait dû faire demi-tour et retourner dans son buisson mais l'homme la fascinait et elle ne pouvait pas s'empêcher de le fixer.

Même ses cheveux étaient étranges. Ils étaient courts et clairs comme les herbes à l'été, lorsqu'il ne pleuvait plus depuis pas mal de lunes.

L'homme avait embroché un lapin des prairies qu'il faisait cuire sur le feu, l'air pensif. Palada trouvait qu'il se dégageait de lui un charme que n'avaient pas les guerriers de son village. Elle le trouvait très beau et les traits de son visage très fins.

Mais d'où pouvait-il bien venir car à sa connaissance aucune tribu n'avait une peau si claire.

La grande bête derrière elle poussa un hennissement qui fit tourner la tête de l'homme. Elle se rendit compte qu'elle s'était un peu trop avancée aussi se plaqua-t-elle le plus possible au sol.

- Qui est là?

La jeune femme ne comprit pas les mots que l'homme prononça mais trouva sa voix bien plus douce que celles des guerriers de son village. Elle ne bougea plus un muscle, espérant que l'homme pensa s'être trompé.

Son sang se glaça lorsqu'elle le vit se lever. S'il se dirigeait vers elle il allait forcément la voir. Elle avait tellement peur qu'elle était incapable de bouger, comme statufiée par la panique.

Elle espéra qu'il se rassoit, qu'il reprenne son repas comme si de rien n'était. Mais l'homme était inquiet et se baissa tout en fixant l'endroit ou se trouvait l'indienne pour prendre un étrange bâton. Ce dernier était surprenant, composé d'une moitié qui semblait être du bois et d'une autre plus brillante, qui reflétait la lumière des flammes.

- Je sais que vous êtes là, ne bougez pas ou je tire.

Le ton de la voix avait changé et elle détecta même de la crainte. Lui non plus n'était pas rassuré et la peur pouvait le rendre dangereux. Instinctivement, elle se dit qu'il valait mieux se montrer pour qu'il puisse constater qu'elle était sans danger.

Lentement, elle se remit debout et avança vers lui. Il tenait son bâton de défense dirigé droit sur elle mais en l'apercevant son visage se modifia. En découvrant la fille, sa peur se dissipa pour laisser place à la surprise.

Lorsqu'il parla, elle ne comprit pas un mot mais lui sourit pour lui montrer qu'elle n'avait pas de mauvaises intentions.

- On m'avait dit que ce continent était peuplé mais je ne savais pas que les femmes y étaient aussi belles, malgré la couleur de ta peau qui est déconcertante.

L'homme, qui voyait bien que la jeune femme ne comprenait rien, pouvait dire le fond de ses pensées sans risquer de la vexer. En voyant qu'elle regardait la viande sur le feu, il lui fit signe pour savoir si elle voulait s'asseoir avec lui près des flammes.

Palada, même si elle restait sur la défensive, sentait que l'homme n'était pas mauvais. Aux gestes qu'il fit, elle comprit qu'il l'invitait à partager son repas et elle avait trop faim pour refuser.

Lentement, elle s'avança près du foyer, prête à s'enfuir si l'étranger devenait agressif. Mais ce dernier restait immobile, lui souriant pour lui montrer qu'elle n'avait rien à craindre. Il avait posé son étrange bâton brillant sur le sol avant de se rasseoir pour lui donner l'exemple.

La jeune femme se plaça juste à côté de lui malgré la crainte qui ne la quittait pas. Elle voulait apprendre plus de choses sur cet homme qu'elle trouvait captivant.

Il était vraiment différent et en étant toute proche, elle pouvait discerner les détails de sa tenue et des objets posés juste à côté de lui. Tout était très étrange mais elle ne voulait pas trop montrer son désarroi pour pas qu'il ne la prenne pour une sauvage inculte.

Même son couteau était curieux car la lame brillait comme son bâton de défense et elle se demanda de quel animal cela pouvait provenir.

Le lapin était cuit et l'homme blanc l'enleva du feu pour le poser dans un plat de la même matière que le couteau. En attendant que la viande refroidisse pour la couper sans se brûler, il saisit la bouteille qu'il avait placée derrière lui.

La jeune femme ouvrit de grands yeux en découvrant la gourde transparente. C'était la première fois qu'elle découvrait du verre et cela était presque magique.

L'homme mit l'étrange outre à sa bouche pour boire le liquide qui s'y trouvait avant de la tendre à Palada.

La jeune indienne ignorait les coutumes de cet étranger aussi, pour ne pas le vexer, elle s'empara de la bouteille. Elle hésita quelques secondes avant de la porter également à sa bouche, espérant ainsi ne pas lui déplaire.

Ce fut horrible lorsque le liquide s'écoula dans sa gorge, la faisant tousser tant cela était fort. Dans son village les guerriers buvaient de l'alcool fait avec des fruits fermentés mais cela n'avait rien à voir.

L'homme rit en la voyant réagir ainsi. Il s'en était douté car la boisson était très forte et pas vraiment faite pour les femmes. Palada, en voyant qu'il se moquait d'elle fut vexée et sans un mot, elle rebut une gorgée. Elle fit son possible pour ne pas montrer à quel point c'était imbuvable puis, toute fière, elle lui tendit l'alcool.

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