Jung-Hyun & John 04 - L'uniforme

BÊTA PUBLIQUE

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La Kia contourna le mur de pierres surmonté de lanternes sans vie. Puis elle roula la voiture le long d'un étroite allée qui jouxtait la bâtisse et dont un arbuste au feuillage encore dense malgré la saison en refermait le cul de sac. Terminant sa course au pas, la Coréenne serra le frein à main et coupa le contact.

--On y est, dit-elle comme si ce n'était pas suffisamment évident.

Les phares s'éteignirent tout à coup, abandonnant le couple dans l'épaisse noirceur de la nuit. Ils restèrent un instant silencieux dans l'habitacle. John tourna la tête vers la coréenne, recherchant la lueur de ses yeux en amande dans la sourde pénombre et n'y trouva que la douce respiration de Jung-Hyun qui ne bougeait pas. A quoi pouvait-elle penser en cet instant? se demanda-t-il.

Quelques secondes de flottement s'écoulèrent, comme emportées par les longues bourrasques de novembre. La coréenne se mit tout à coup en mouvement, et sitôt qu'elle attrapa la poignée de la portière la lumière jaune du plafonnier les ramena à la vie.

Elle sortit, fit le tour du véhicule, ouvrit le coffre et attrapa son sac de voyage. John descendit également, s'étira puis récupéra sa valise.

Observant les alentours, il remarqua que la maison qui leur faisait face était posée sur une butte qui surplombait les environs.

A l'Est se laissaient distinguer les lumières d'une ville de modeste superficie. À l'ouest et dans la mince clarté de la demi-lune, John devinait une plaine cultivée sur laquelle glissait un vent humide qui transportait jusqu'à eux le lointain roulement des vagues.

C'était donc de là que provenait Jung-Huyn, pensa John. La maison qui lui avait paru presque sinistre de premier abord commençait à prendre un sens nouveau. Il suivi son amante vers un portillon de bois qui gardait l'entrée du jardin et qui ne portait pas de verrou. Ils entrèrent, marchèrent le long d'un chemin marqué dans l'herbe par un pavage approximatif.

Le vent de la mer caressait la longue pente qui reliait l'horizon à la maison à étage, faisant doucement toner les notes d'un carillon suspendu quelque part qu'on ne distinguait pas.

Il prit une profonde inspiration, s'imprégnant de la fraicheur iodée que la brise arrachait aux embruns et qui se mêlait au parfum de la terre fraiche.

L'enfance de Jung-Hyun était donc faite de cet air, de la mélodie du carillon bercé dans le vent, des lumières distantes de la petite ville. Combien de fois cette petite fille, cette adolescente puis cette jeune femme avait-elle poussée ce portillon de bois et senti craquer sous ses pas les herbes folles qui perçaient entre les pavés?

John eut un moment d'hésitation presque solennelle, jamais il ne s'était imaginé un jour qu'il pénétrerait si loin dans le passé de Jung-Hyun. Elle n'avait été pour lui plus qu'un souvenir pendant des années, une jeune femme presque théorique que son esprit avait construite alors qu'il oubliait peu à peu son visage et sa voix. Soudain se dévoilait à lui cette dimension secrète de son amante. Elle devenait à présent plus tangible et plus réelle qu'elle ne l'avait jamais été.

Chaque pierre et chaque recoin étaient bâtis de mille souvenirs invisibles que lui offrait ce jardin. Ces parfums inconnus, ces jeux étrangers, ces peurs et ses rires d'enfant peuplaient ces lieux qu'il lui semblait qu'il profanait de sa seule présence.

Mais l'errance de son esprit n'arrêtait pas la femme qui avançait devant lui. Elle poursuivi jusqu'à la porte d'entrée et ouvrit un petit boîtier qui se trouvait sur le côté de la serrure. John l'entendit composer une combinaison sur le digicode, qui déverrouilla la maison dans une mélodie de synthèse.

La porte s'ouvrit et la lumière s'y alluma avec le claquement d'un contacteur. Jung-Hyun se retourna sur elle-même.

John resté pensif au milieu du chemin scrutait l'environnement, collectant autant de fragments de la vie de Jung-Hyun que l'obscurité lui laissait à voir.

Mais il croisa du regard la silhouette qui l'attendait en contre-jour sur le pas de la porte. Sans bouger le moindre muscle de son corps et de son visage, l'allure droite et parfaitement immobile de Jung-Hyun exprimaient d'eux même son impatience. Sans dire un mot et sans faire un seul geste, sa posture lui intimait l'ordre de la rejoindre. Elle devait être douée avec les enfants, se dit John en s'amusant de cette déformation maternelle.

Il la suivit et les deux pénétrèrent dans le hall étroit et lumineux où ils se déchaussèrent. Ses luxueuses derbies de cuir brossé prirent place au milieux des paires de bottes en caoutchouc. Les beaux-parents devaient aimer le jardinage, se dit-il, s'imaginant les rencontrer un jour.

Puis il se rappela qu'il était ici l'amant de leur fille. Que diraient-il s'ils savaient que lui, un homme marié, couchait avec elle, donnée au « bon parti » qu'ils lui avaient trouvé? Sans doute qu'ils ne l'accueilleraient pas à bras ouverts, pensa John avant de chasser cette idée de son esprit.

L'intérieur était légèrement encombré, le plafond bas, la décoration un peu désuète mais chaleureuse. On pénétra dans un salon jouxtant une cuisine aux boiseries quelque peu vieillottes et qui sentait la friture et le chou.

Jung-Hyun l'invita à s'assoir dans le salon, puis ils se servirent de l'eau. Ils discutèrent de ses parents, de sa famille, de l'histoire de cette maison. Quelques anecdotes d'enfance s'échappèrent : telle fenêtre était propice aux échappés nocturnes entre adolescentes, telle bêtise inavouée avait failli mettre le feu à la maisonnée. On se servi du soju. On visita le rez-de-chaussée.

Jung-Hyun lui présenta ses parents en photo et John y reconnu son amante : tantôt petite fille courant en bord de plage, tantôt écolière revêche à son bureau. Son amante à tout âge, de l'enfant intriguée jusqu'à la trentenaire pressée.

Arrivé au pied de l'escalier qui menait à l'étage en haut duquel l'attendait déjà la Coréenne, John s'arrêta devant un cliché qui retint son attention. Il s'agissait de Jung-Hyun saisie en habits de remise de diplôme. Elle ne regardait pas l'objectif et le portrait pris sur le vif avait admirablement capturé cette fraction de jeunesse à fois naturel et sublime. Par l'œuvre d'un maître ou par parfait accident, la la jeune femme ressortait de la foule mouvante comme une apparition fantastique. Son sourire véritablement sincère, une paire de joues rondes, un petit nez délicat et enfin ses deux yeux longs et fins se découpaient, parfaitement nets de la profondeur du champ.

Il l'observa longuement sans plus pouvoir détacher son regard du visage doux et rayonnant.

Et que faisait-on de cette merveille de femme? On osait la donner au premier crétin venu sous prétexte que sa famille avait quelques liasses de billets en poche? Cela le consternait, le fâchait contre lui-même. N'aurait-il pas pu, à l'époque, prendre la main de Jung-Hyun?

Il resta pensif devant cette photo. Est-ce que cela avait un sens d'imaginer maintenant un monde où ils auraient été ensemble? A l'époque, Jung-Hyun n'avait pas montré de signe d'attraction particulière pour lui, après tout. Il ne lui appartenait pas de réécrire l'histoire, conclut-il.

***

Jung-Hyun posa son sac de voyage dans un coin du couloir du premier étage. Puis elle se retourna ; John ne l'avait pas suivie. Il était resté au pieds des escaliers à rêvasser devant ses vielles photos. Elle patienta, se demandant ce qu'il pouvait y trouver de si passionnant.

Au bout d'un moment tout de même, la Coréenne se râcla la gorge avec insistance. John fut presque surpris, détachant tout à coup les yeux du mur qu'il fixait intensément. Puis il monta prestement la rejoindre.

Elle le guida dans sa chambre, s'excusant de ce que l'endroit n'était pas bien rangé. Elle consacra un instant à pousser sous son lit quelques cartons à moitié remplis de vieux vêtements qu'elle comptait donner. John, pendant ce temps, semblait se faire une joie d'explorer la pièce.

--Voilà, c'est là que j'ai grandi.

John parcourait les murs des yeux. Avec ce papier peint et ces rideaux roses, tout était resté dans le même état depuis son départ à l'université. Le Canadien lui envoya un sourire taquin en reconnaissant les affiches de boys bands célèbres des années deux mille qui décoraient sa chambre. Un grand poster de son acteur préféré d'alors veillait sur son lit d'adolescente, cela lui fit presque honte et John s'en amusa.

--J'ai pas tellement eu le temps de faire le ménage, s'excusa-t-elle.

Mais une nouvelle photo attira le regard du Canadien.

Posée dans le coin de son bureau de lycéenne, un groupe d'étudiant posait autour de la devanture de l'université de Madison, où ils s'étaient rencontrés. Entre ses anciens camarades perdus de vu, toutes marquées de leurs prénoms au stylo, la tête de John ressortait. Quelques pas plus loin, c'était elle-même qui se tenait parmi d'autres filles de leur promo. Une flèche qui pointait vers elle se terminait par la mention « Jessica », son surnom occidental.

John avait saisi le cadre dans ces mains, de l'expression de son visage ressortait un étonnement presque émerveillé.

--Tu as gardé ça tout ce temps sur ton bureau? fit-il.

Etait-ce si difficile à imaginer? se demanda Jung-Hyun. Sans doute que pour lui cette année n'avait été qu'un épisode à peine mémorable de sa vie, suivi des séries de succès et d'éclats qui avaient fait de lui l'homme élégant et riche qui se tenait devant elle.

De son côté, parvenir à étudier à l'étranger avait d'abord nécessité un travail titanesque pour obtenir ses bourses. Puis ça avait été une année de liberté comme elle n'en aurait jamais plus au cours de sa vie.

On se pencha sur la photo, commentant les anciens amis qui y étaient représentés. Elle et John se tenaient chacun à un bout de l'image qui était à peu près séparée entre les garçons réunis d'un côté et les filles de l'autre.

--On ne se connaissait pas encore vraiment à ce moment-là, remarqua Jung-Hyun.

--C'était au début. Tu sais que j'avais un crush pour toi à l'époque?

--Ah ouais? Tu me fais marcher, t'étais sans cesse avec Paula. Vous avez quasiment passé toute l'année dans les bras de l'autre.

--Tu rigoles? On est sorti ensemble à peine trois semaines. D'ailleurs elle n'est même pas sur la photo.

Un crush pour elle? se répéta Jung-Hyun. Mais il n'avait jamais fait le premier pas. S'il l'avait abordé avec un peu d'insistance, peut-être qu'ils auraient fini ensemble, se dit-elle.

--Brayden par contre, il est sur la photo, reprit John.

Ce garçon y était en effet, alors qu'il ne faisait même pas parti des étudiants étrangers. Et lui, de surcroît, était du côté des filles.

--Vous étiez toutes folles de lui.

--Toutes? T'exagères!

Elle se mit soudainement à rougir.

--J'exagère rien du tout, regarde-le avec sa troupe de groupies. Ce gars n'était là que pour serrer de l'étudiante étrangère.

Jung-Hyun poussa un rire dubitatif.

--C'est ça, et il a « serré » qui exactement?

John se gratta le menton avec une moue concentrée.

--Hmm... qui n'a-t-il pas mis dans son lit? Il y a eu Miranda, la colombienne... Nadia, je ne sais plus si elle était Tchèque ou Polonaise.. Elsie! L'irlandaise. La fille des Philippines, aussi, j'ai oublié son prénom... Il y a également eu Emiko, je crois, j'ai plus toute sa liste en tête.

Jung-Hyun senti les traits de son visage se tendre d'eux même au fur et à mesure de cette énumération.

--Oui, enfin, je sais bien comment sont les mecs, fit-elle en tentant de cacher son énervement. Ça sait bien se venter! Si c'est lui qui vous a raconté ça tu peux être sûr que c'est du bullshit.

Le canadien ne nota pas le ton sec de ces paroles.

--Je me demande ce qu'il est devenu cet enfoiré, marmonna John. C'était le plus gros vantard au monde, c'est certain. Mais au moins une partie était vraie, parce que comme on a voulu en avoir le cœur net on est allé poser la question à son colocataire.

Jung-Hyun blêmit.

--Je... je savais pas qu'il avait un colloc'.

--Si, un genre de geek qui sortait presque jamais de sa chambre. Alors il a fallu se rendre à l'évidence, ce gars est arrivé à se faire une bonne partie du groupe. Par contre côté américaine, bizarrement, il était incapable d'en avoir une seule. C'est le soir au bar, généralement, que Brayden nous racontait ses exploits. Tiens, elle...

John pointa du doigt une des étudiantes en foulard sur la photo et dont le nom était illisible.

--Naila? compléta Jung-Hyun qui fulminait en serrant les dents.

--Oui voilà, je sais plus si elle venait du Maroc ou du Tunisie... Eh bien il nous a raconté que comme elle était croyante elle insistait pour rester vierge avant son mariage.

--T'en mieux pour elle...

--Alors à la place elle faisait ça en anal.

--Anal? Tu veux dire qu'il lui a glissé sa queue dans le...?!

Elle n'osa pas finir sa phrase. John acquiesça, fixant toujours la photo. Jung-Hyun senti son sang faire un bond dans sa poitrine.

--Et ça c'était quand? A quelle date?

--Bah je sais plus, pourquoi?

--Il vous racontait tout, à toi et à sa bande de potes?!

Sur ces mots, John tourna le visage vers la Coréenne qui bouillonnait intérieurement. Les images de Brayden ouvrant les fesses de son ancienne amie Naila jaillissaient spontanément dans son esprit.

Elle qui n'était jamais avare de leçons de morale se faisait donc allégrement écarteler la rondelle par des hommes? Et puis, ça devait faire super mal, se dit-elle. Et alors Brayden faisait ça? A combien de filles exactement? Est-ce qu'il portait au moins un préservatif? Mais pourquoi en porter un puisqu'il n'y avait aucune chance d'y mettre un bébé de cette manière? Si, pour les MST bien sûr! Et puis aussi parce que c'était sale. Qui voudrait finir avec le contenu du rectum de Naila sur la verge? Et enfin, à quel point se lavait-il le sexe après l'avoir glissé dans l'anus, ou toute autre partie des filles de sa liste?

Elsie, Miranda, Emiko, Nadia... Une série d'image de ses ex-camarades sautant seins à l'air, l'une après l'autre sur les cuisses de Brayden passa dans son esprit. Avait-il sondé les intestins de chacune d'entre elles? Une soudaine apothéose d'images dégoutantes lui arrivèrent devant les yeux en lui donnant presque le tournis.

Ses poings se serrèrent, et ses cuisses, et enfin son rectum. En même temps qu'elle était assaillie par ces visions, la coréenne sentit une chaleur inonder son bas ventre. Comment son corps pouvait-il s'exciter sur ces pensées?

John eut un instant d'hésitation en remarquant enfin la couleur rouge vif qui couvrait les pommettes de Jung-Hyun et qu'elle tenta brusquement de cacher sous ses mèches de cheveux noirs. Il balaya le sujet.

--Ouais, y'a des mecs comme ça... Mieux vaut pas s'en approcher.

On changea la conversation. On se resservit du soju.

Après quelques temps et quelques verres de plus, la tension de Jung-Hyun était enfin redescendue.

John fit quelques pas dans la pièce, et remarqua quelque chose qui l'intrigua à travers la porte coulissante du placard qui fermait mal.

--ça c'est mon vieil uniforme de lycéenne.

--Tu l'as gardé?

--Oui, mais il finira dans une boîte pour être donné, comme le reste.

John passa le bras dans l'ouverture du placard et sortit l'uniforme sur son ceintre. Il était constitué d'une très simple chemise blanche marquée du sigle de l'école. Un foulard bleu et court était noué autour du col, accompagnée d'une ceinture de cuir assez large et enfin, une jupe du même bleu sombre que le foulard.

--Tu devais être drôlement mignonne là-dedans.

--C'était le seul lycée privé pour fille des alentours, t'imagines pas ce qu'il a coûté à mes parents.

John considéra l'ensemble et alterna les coups d'œil vers son amante, comme s'il tentait de se figurer Jung-Hyun dans ces vêtements.

Elle eut un petit rire.

--Tu veux que je montre à quoi je ressemblais?

--Carrément! Lança John avec enthousiasme. Tu rentres encore dedans?

Elle se leva avec un sourire offusqué, attrapant le ceintre des mains du Canadien.

--T'est en train de me dire que j'ai tant grossi que ça?

John s'excusa, et Jung-Hyun marcha vers la sortie.

--Tu vas où?

--Quoi, tu crois qu'une lycéenne va se mettre en sous-vêtements sous tes yeux? Pervers, termina-t-elle en refermant la porte de la chambre.

Elle le laissa seul le temps de se changer dans la pièce voisine. Elle allait lui montrer si elle était grosse, pensa-t-elle avec une pointe de vexation.

Jung-Hyun rouvrit la porte et trouva John assis sur sa chaise de bureau, observant son arrivée avec un intérêt clairement visible. Elle s'avança dans la pièce maintenant vêtue de sa jupe, ceinture, foulard et chemise de lycéenne qu'elle était, en effet, parvenu à enfiler pour la première fois depuis près de dix-sept ans.

La chemise était juste un peu serrée autour de sa taille. Son buste, qui avait dû se développer entre temps, avait également nécessité quelques ajustements si bien que l'habit dont l'amplitude était faite pour ne rien laisser deviner des formes féminines devenait ajusté et saillant. Par ailleurs, les boutons de son col n'étaient pas faits et celui-ci dévoilait la naissance de ses seins légèrement pressés l'un contre l'autre par le tissu de coton et entre lesquels descendait le foulard bleu nuit. Pour rentrer dans sa chemise, Jung-Hyun avait dû abandonner son soutien-gorge.

Ses hanches, aussi, étaient plus généreuses que ce que l'on prêterait à une lycéenne. Pourtant la jupe accommodait là encore ses nouvelles formes.

--J'ai perdu les collants qui allaient avec, mais j'ai trouvé ceux-là.

La longue paire de chaussettes bleu marine lui remontait jusqu'au haut des genoux, et contrairement au dessin initial de l'uniforme une bande de chair blanche se laissait voir entre la fin de la jupe et le commencement des bas.

John fixait son corps avec intensité.

--C'est incroyable, tu pourrais avoir facilement quinze ans de moins.

Jung-Hyun, sourire au coin des lèvres, esquiva le compliment d'un roulement des yeux. Puis elle considéra l'homme en costume assis face à elle, sentant le tissu familier caresser sa poitrine nue.

--J'ai l'impression d'être une lycéenne venu dans le bureau de son prof après les cours pour quémander une meilleure note, comme une vraie petite pétasse.

--Il y a des filles qui faisaient ça dans ton lycée? dit-il en riant.

-- Pff! Vous les occidentaux vous vous moquez des notes, ici la moyenne générale c'est une histoire de fierté familiale. Alors oui, ça arrivait bien plus que tu le crois!

John la dévisageait avec un air concupiscant.

-- Dis-moi, tu serais pas un gros pervers qui fantasme sur les lycéennes, par hasard?

Il fit une moue partagée.

-- Eh bien tu sais quoi, je préfère me dire que c'est ton uniforme d'université.

-- Ah voilà, fit Jung-Hyun dans un rire. Mais dommage, mon université n'en avait pas.

John prit soudain un air sérieux.

-- Dans celle-ci, mademoiselle, il y en a un! Et puisque nous parlions des notes, vous savez que cette matière pourrait vous coûter votre diplôme?

En disant cela, John avait saisi une liasse de papier qui trainait sur le bureau et la brandissait d'un geste accusateur. Elle se mordit les lèvres. Quel soudain talent d'acteur, ce dit-elle, le rôle était fait pour lui. Elle composa son attitude, prenant une pose respectueuse et timide.

--C'est juste que je n'ai pas eu le temps de réviser...

--Quand on veut vraiment, du temps, on en fait! C'est votre avenir qui est en jeu.

Il fit mine d'examiner la copie et reprit :

--C'est plus que médiocre, dites plutôt que vous n'avez rien suivi depuis le début de l'année.

--Je suis navrée monsieur, fit-elle en baissant la tête. J'ai du mal à me concentrer quand vous faites cours...

Un léger sourire trahissait ses arrière-pensées.

--Et maintenant vous osez me dire que c'est de ma faute?

--Non monsieur! Je me donnerai à fond, c'est promis!

--C'est promis, répéta-t-il, mais c'est trop tard! Dès que j'aurai rentré cette note dans le système, j'ai bien peur que votre sort ne soit scellé.