Affaires Vicieuses Vol. 02

BÊTA PUBLIQUE

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Marco explique le regain actuel dans le monde artistique pour ce genre de peinture et ne tarit pas d'explications sur chaque œuvre, rendant la visite des plus vivante et passionnante.

Au détour d'un couloir, alors que la fausse cousine est hors de vue pendant un instant, les mains des deux amoureux se caressent et Marco effleure le dos de la jeune femme, qui sent à chaque contact des frissons lui parcourir le corps.

Après une bonne heure et demie de visite, le trio prend un dernier verre dans la salle principale de l'exposition. Mélanie et Marco échangent quelques regards complices qui en disent long sur le désir de la jeune femme de se retrouver seule avec son bien-aimé, mais ses douces rêveries sont sans cesse brisées par des propos moqueurs et salaces de l'irritante Aline.

Bordel, c'est ça l'objectif de ces deux putains de pervers dégénérés. Ils veulent me gâcher ma romance. Quel enfoiré cet Hoffmann ! D'où elle sort, cette débile lubrique ? Pourquoi ne vont-ils pas se prendre l'un l'autre dans je ne sais quel endroit, et laisser les gens normaux vivre leur vie ?

***

De retour dans leur immeuble, la soirée s'achève. Mélanie et Marco, constamment observés par la trouble-fête, se disent simplement au revoir verbalement. La brune aux cheveux mi-longs toujours en queue-de-cheval ouvre la porte de son appartement. La voluptueuse jeune fille à la belle chevelure blonde lui emboite le pas et la referme derrière.

- Il est coquin ton petit copain ! Je l'ai vu te toucher la main, tu sais. C'était limite ! Fais attention Méli ! Je dois faire mon compte rendu à Alexis.

- Oui, je m'en doute... réagit Mélanie fatiguée par toute cette mascarade.

Dans le salon, Aline retire son mini short en jeans et dévoile un minuscule string en dentelle rose. Mélanie assise sur le canapé en train de consulter ses emails professionnels la regarde du coin de l'œil.

- Hé Méli ! T'as vu mon cul ? lui lance la jeune fille aux jambes sublimes en se cambrant légèrement.

- Oui, très joli, répond la femme d'affaires sans lever le nez de son écran.

- Tu devrais faire un peu plus d'exercice si tu en veux un comme le mien.

- Je me sens très bien comme je suis, merci.

- Peut-être, mais Alexis m'a dit que tu avais les fesses un peu molles.

Mélanie referme brutalement l'écran de son ordinateur et se lève.

- Tu vas où, Méli ?

- Je vais me coucher.

Elle prend la direction de la salle de bain pour se démaquiller. Aline la suit du regard.

- Méli ! Est-ce qu'on peut dormir ensemble dans ton grand lit ?

Mélanie s'arrête un instant et se retourne pour lui demander :

- Est-ce que l'autre connard t'a donné des instructions pour ça ?

- Heu... non, répond Aline penaude.

- Alors tu dors sur le canapé !

- Tu es vraiment méchante avec ta petite cousine.

- M'en fous.

***

Le lendemain matin, Aline quitte le logement en même temps que Mélanie et lui annonce qu'elle la retrouvera le soir même près de l'immeuble Kaizer & Kramer.

Trente minutes plus tard, la femme d'affaires entre dans son bureau, pose ses affaires et rejoint la salle de pause pour se préparer un cappuccino. En entrant, elle aperçoit Jessica de dos devant la machine à café.

- Salut Jessica !

Jessica se retourne, un expresso à la main.

- Salut Mélanie ! Comment tu vas ?

- Ça va, répond machinalement la brune.

- Alors comme ça, tu vas te détendre à la piscine avec mon cousin samedi ?

- Tu es vraiment au courant de tout, réplique Mélanie en pressant le bouton de la machine à café.

- C'est ma mère qui me l'a dit, après qu'elle ait appelé Marco ce matin pour l'inviter à un repas de famille.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? La machine à café du rez-de-chaussée ne marche plus?

- Ouai, encore. Ils doivent la réparer dans la matinée. Hé, au fait, Mélanie ! Tu as entendu la dernière? chuchote la réceptionniste.

Mélanie fronce les sourcils, craignant le pire.

- Alexis, ce grand coquin, il parait qu'il s'est pointé devant Kaizer, avec des suçons dans le cou, il avait mis des sparadraps pour les cacher, mais Mei l'a grillé direct.

Mais qu'est-ce qu'elle raconte encore ? Typique de ces deux idiotes.

- OK Jessica, très intéressant, mais j'ai du travail maintenant, abrège Mélanie, en prenant son cappuccino.

- Bye, bye, Mélanie Cassano ! la salue Jessica avec un grand sourire.

- Tu es vraiment incorrigible, rétorque Mélanie sans se retourner.

Avec des papillons dans le ventre, elle quitte la salle de pause pour rejoindre son bureau.

- Hé salut, Mélanie ! Je peux te parler un instant, lance Hamza à la responsable de domaine sur le point de refermer la porte de son bureau derrière elle.

Elle n'a pas croisé son ancien camarade d'université depuis sa nomination et à cet instant elle se rappelle leur dernière conversation pendant laquelle il l'avait prié de faire ce qu'elle pouvait pour que Kaizer le nomme enfin chef d'équipe. Mais, malheureusement pour lui, c'est Paolo Di Mascio qui a été choisi et Mélanie n'a pas eu son mot à dire.

- Salut, Hamza ! Entre et referme la porte derrière toi.

Mélanie pose les mains derrière elle pour s'appuyer sur la table de son bureau et regarde son camarade avec compassion. Debout, à quelques pas d'elle, Hamza tient des feuilles de papier dans les mains.

- Je comprends ta déception, mais ne perds pas courage et persévère, l'encourage la jeune femme avec bienveillance.

- Pas de soucis Mélanie. Je me suis fait une raison, mais je te remercie pour tes encouragements. En fait, je venais te voir pour une autre raison. Tu sais, j'ai mon petit frère qui fait ses études et il aimerait faire un stage ici. Alexis est d'accord et on pense qu'un stagiaire serait une grande aide pour nous aider avec le montage du projet de quartier avec Archimat. Et comme tu le sais, la responsable de domaine doit aussi donner sa validation pour le recrutement d'un stagiaire.

- OK Hamza. Donne-moi son CV, ses bulletins de résultats et sa lettre de motivation, je regarderai ça quand j'ai un moment.

Hamza lui tend aussitôt les feuilles qu'il tenait à la main. En première page du CV : Nabile Ouazanni, 2e année en Économie et Finance, École Forvalencia.

- Merci, Mélanie, je te laisse maintenant, à plus... Et... toutes mes félicitations pour ton nouveau poste.

Hamza sort du bureau. Mélanie s'installe dans son fauteuil et continue la revue des projets de l'ancienne responsable de domaine. Elle a remarqué que de nombreux mails de clients et de partenaires n'ont pas reçu de réponse à cause de son absence. Elle doit se dépêcher régler tout ça, maintenant.

***

La pause déjeuner approche quand la porte de son bureau s'ouvre brusquement.

- Comment va ma responsable de domaine préférée ?

Chapitre 6 : « Tu t'épiles le minou? »

Mélanie relève la tête et voit Alexis s'avancer vers son bureau.

- C'est quoi ton jeu débile avec cette blondasse que tu me colles dans les pattes ? lance aussitôt la responsable de domaine.

- Tu pourrais avoir un peu de respect pour ta petite cousine.

- Pourquoi tu me fais ça ? Tu n'en as pas eu assez?

- Je ne suis pas là pour répondre à tes questions, ma jolie. J'imagine qu'Aline t'a dit que vous allez boire un verre ce soir. Je passerai aussi vous dire bonjour.

Sans vouloir montrer davantage son désarroi face à la situation dans laquelle ce pervers l'a entrainé, elle le regarde se retourner vers la sortie.

- Combien de temps va durer ton petit jeu ? l'interpelle-t-elle, juste avant qu'il quitte la pièce.

La poignée de porte dans les mains, Alexis s'arrête un instant et tourne légèrement la tête.

- Contente-toi de suivre les instructions et tout se passera bien.

- Va te faire foutre !

Il claque la porte. Mélanie pose ses coudes sur la table et enfonce sa tête dans ses mains.

***

18 heures, Mélanie sort de l'immeuble Kaizer & Kramer et regarde aux alentours pour trouver la bimbo.

Elle est où, cette conne ?

Bip-bip. Un message d'Aline s'affiche sur son téléphone : « Salut, Méli, je t'attends devant le Valexior. Dépêche-toi ! ».

Elle se met en route vers le bar. Chaque pas lui rappelle la dernière soirée qu'elle y a passé et les crampes d'estomac se succèdent.

- Coucou, ma Méli ! la hèle Aline qui la voit arriver de loin.

Péniblement, Mélanie s'approche de l'escalier d'entrée du Valexior sur lequel la jolie blonde est assise. Cette dernière lui bondit dans les bras.

- Allez, viens ! J'ai trop soif.

Elles entrent toutes les deux dans le bar et s'installent sur les chaises hautes du comptoir. Aline commande deux cafés et se retourne vers Mélanie.

- Pourquoi tu aimes tant les bananes ? demande-t-elle avec innocence.

Pfff... c'est reparti avec les questions débiles.

- Est-ce que c'est parce que ça te fait penser à de bonnes grosses bites ? poursuit Aline.

Sans répondre, Mélanie pousse un soupir agacé. Elle sait que l'insolente cherche à l'énerver, à prendre l'ascendant sur elle. Elle ne va pas rentrer dans son jeu et la traiter avec tout le mépris qu'elle lui inspire.

- Oui, c'est ça ! T'as raison. On peut changer de sujet, finit par lui rétorquer Mélanie.

- Oui, bien sûr, Méli. Je veux juste te connaitre davantage avant qu'Alexis arrive et qu'il commence ton dressage...

- Mon quoi?! intervient Mélanie avec les yeux froncés.

- Tu t'épiles le minou? demande Aline, sans prêter attention à la stupeur de Mélanie.

- Bon, ça suffit !

- Comme tu veux, ma Méli. Si tu ne veux pas répondre maintenant, alors ce sera plus tard, quand Alexis sera là.

- Mais bien sûr, s'offusque Mélanie qui regarde autour d'elle en essayant de trouver une échappatoire avant de voir débarquer son tourmenteur.

- J'ai une autre question : pourquoi tu fais ta chaudasse avec Alexis ? Interroge Aline avec un air innocent.

Abasourdie, Mélanie arque ses sourcils et plisse sa bouche.

- Tu te fous de moi, là !

- Non, je me demandais seulement pourquoi une allumeuse comme toi attire les meilleurs garçons.

- Mais de qui tu parles là ? Moi, une allumeuse !? L'autre connard, un bon garçon !?

- Moi, je l'aime Alexis, c'est mon grand loup. Et ça m'a fait très mal de le voir avec toi. Mais c'est un garçon honnête et il ne m'a pas caché son aventure.

Non, mais je rêve. Elle est stupide ou elle me fait marcher?

- Eh bien, pourquoi tu ne vas pas le voir maintenant et lui dire que tu l'aimes ? lui balance la brune.

- Parce qu'il veut que je te surveille.

Les aveux de la jeune fille ravissent la femme d'affaires qui voit une carte à jouer.

- Écoute Aline. Tu es une jeune fille ravissante. Ne perds pas ton temps avec moi. Rends Alexis heureux et dis-lui qu'il me fiche la paix. Arrêtons ce petit jeu idiot.

- J'aimerais tellement, ma Méli. Mais ton caractère de brute insoumise l'obsède et il a fait le pari qu'il ferait de toi sa chienne soum...

- Attends, Aline ! la coupe Mélanie. Pourquoi tu fais ce que cet abruti te dit?

- Parce que... parce que j'aime faire plaisir à mon grand loup.

Mélanie regarde la jeune écervelée et se demande comment cette magnifique jeune fille a pu s'amouracher de cette crapule d'Hoffmann? La pauvre fille, se dit-elle finalement, ce n'est qu'une autre victime de ce manipulateur.

- Si j'avais su, je n'aurais jamais mis cette caméra dans les toilettes des filles, marmonne la jeune fille avec un air dépitée.

Quoi !!! Ho, la garce ! Je n'y crois pas ! Je vais la tuer ! C'est cette débile qui a mis cette foutue caméra.

Mélanie regarde furieusement la blonde, quand le visage de cette dernière blêmit et se crispe comme jamais auparavant.

- Oh, putain ! Cache-moi ! Vite ! s'écrie-t-elle en se penchant brusquement sur le comptoir devant Mélanie. L'ex dingue dont je t'ai parlé au café du Dixies, il est là-bas.

Mélanie se retourne et voit un jeune homme baraqué, d'une vingtaine d'années, vêtu d'un jeans et d'une chemise noire. Il mesure bien une tête de plus qu'Aline qui est déjà très grande pour une fille et son allure de mauvais garçon ne dit rien qui vaille.

Pour la première il semble lui semble qu'Aline ne joue pas la comédie. Elle parait vraiment terrifiée à l'idée que son ex la retrouve. Poussée par un sentiment de revanche envers elle et attisée par la révélation qu'elle vient de lui faire, Mélanie ne peut s'empêcher de s'écarter pour laisser une meilleure vue sur sa voisine.

- Non, mais arrête ! Qu'est-ce tu fous? chuchote Aline, en tirant sa voisine devant elle pour la masquer de nouveau.

Ça ne va peut-être pas ne sortir d'affaire, mais ça va m'amuser de la voir dans la merde, pense Mélanie qui voit l'ex diriger son regard inquisiteur vers elles.

Aline tourne la tête à l'opposé. Mélanie en profite pour attirer l'attention du garçon en lui faisant de grands signes avec les mains. Il s'approche.

- Aline ! Aline !

- Putain, Il m'a vu ! s'alarme Aline en entendant la voix grave du jeune homme éméché.

- Sa... salut Carlo ! Comment vas-tu ? bégaie la jolie blonde.

Carlo la prend par la main et la tire de sa chaise.

- Tu me dois au moins une petite danse, exige le mauvais garçon en lui mettant une main sur les fesses.

Mélanie rit sous cape. Elle se réjouit de voir cette voyeuse, qui l'a filmée, en mauvaise posture.

Aline, coincée dans les bras du colosse, regarde avec détresse Mélanie. Cette dernière la fixe et encourage la brute.

- Allez, Aline ! Vas-y ! Tu me disais justement que ton Carlo chéri te manquait.

On récolte ce que l'on sème, petite imbécile.

- Allez ! Viens avec moi ! On a des comptes à régler, éructe le grand brun ténébreux en entrainant la blonde paralysée par la peur.

Une main s'interpose entre les deux jeunes gens.

- Laisse-la tranquille, jeune homme !

- Alexis ! s'écrie Aline avec des étoiles dans les yeux.

- C'est ce costume-cravate, ton nouveau mec ? lui demande Carlo avec mépris.

Aline reste muette et son regard passe d'un type à l'autre.

- Je t'ai dit d... tente de menacer Alexis quand l'ex‑copain lui met sans sommation un coup de tête dans le nez.

Carlo pousse Aline et attrape Alexis par sa cravate. Alexis, le nez en sang, a à peine le temps de relever la tête que le loubard aviné lui assène un crochet au menton.

- Carlo, non ! hurle Aline en panique. Lâche-le !

Tout va très vite, Alexis est désorienté. Il tente de se protéger, mais deux autres coups de poing au visage finissent par le faire s'écrouler au sol comme une pierre. Il crache du sang et tente de se relever, mais sans vergogne, Carlo lui donne un coup de genou à la tête. Il tombe, ne bouge plus. Les quelques clients du Valexior se retournent vers les deux hommes et hurlent à Carlo d'arrêter. Aline se jette sur le corps de son bien-aimé pour le protéger des coups en lâche du délinquant. Une volée de coups de pied s'abat dans les côtes et le bras d'Alexis. Des hurlements de jeunes femmes se font entendre dans tout le Valexior. La jeune Aline enveloppe le corps d'Alexis et manque de se recevoir un coup de pied en plein visage quand les trois videurs du Valexior arrivent enfin sur le voyou et le saisissent par le cou et les poignées pour le tirer sans ménagement vers la sortie.

- Alexis, Alexis ! Mon amour ! les larmes aux yeux, Aline secoue l'homme qui ne donne aucun signe de vie.

Choquée par la brutalité de la scène, Mélanie observe sans bouger. Il lui faut quelques secondes, pour réaliser que son maître chanteur git sans vie au pied de son tabouret.

Malgré la détresse d'Aline, Mélanie ne peut s'empêcher de se réjouir à la vue du visage tuméfié de l'ordure qui la tient sous le joug du chantage.

- Aidez-moi, s'il vous plait, quelqu'un, on doit le mettre sur le côté, s'écrie Aline.

Il est peut-être mort. Ça résoudrait mon problème.

- Mélanie ! Je t'en prie, viens m'aider !

Mélanie la regarde avec mépris. Ces deux pervers foutent toute sa vie en l'air et elle devrait les aider maintenant. Bien fait pour eux, finit-elle par penser en se levant de son tabouret pour s'éloigner.

- Reculez ! Reculez ! hurle l'un des videurs. Les secours arrivent.

Quelques minutes plus tard, des brancardiers entrent dans le Valexior et chargent Alexis qui ne bouge plus, les yeux mi-clos. Aline suit tant bien que mal le transport du chariot.

- Alexis ! Regarde-moi ! ça va aller, murmure la jeune fille en lui tenant la main.

Le brancard, suivi par Aline, quitte le Valexior. Au milieu de l'agitation et des spectateurs amassés à l'extérieur du bar, Mélanie s'éclipse discrètement, en observant du coin de l'œil la jeune blonde en train de parler aux brancardiers qui chargent la civière dans l'ambulance.

***

Chapitre 7 : « Beaucoup d'hommes aiment les petits seins »

De retour dans son appartement, Mélanie est accueillie par les miaulements affamés de Mystique. Après lui avoir rempli à la hâte son bol de lait et servi sa pâtée, elle retire son tailleur pour enfiler une tenue plus confortable.

Huit heures et demie, la soirée a été plus courte que prévu. Grâce à Carlo, pense-t-elle, avec cynisme. Cette brute sortie de nulle part a peut-être résolu sans le savoir tous ses problèmes. Avec la volée de coups que l'autre pervers s'est pris dans la tête, il y a de fortes chances qu'il n'en sorte pas indemne, s'il s'en sort...

Bzzz, bzzz...

- Allô !

- Coucou Méli ! Comment tu vas ?

- Salut papa ! ça va, répond Mélanie dans un soupir.

- Je te sens patraque ma chérie. Tu es sûre que tu vas bien? demande son papa Louis avec sollicitude.

- Tout va bien, papa. Le travail, tu sais...

- Oui justement, maman m'a dit que tu avais obtenu la promotion et je voulais te féliciter et te dire à quel point je suis fier de ma grande fille.

- Merci, papa, c'est gentil. Et toi, comment se passe l'écriture de ton nouveau roman ?

- Ben, ça va, j'ai fini la trame de l'histoire et j'ai commencé à écrire les premiers chapitres.

- Allez, papa, vas-y ! Raconte-moi un peu ton histoire, je sais que tu en meurs d'envie. Et puis ça me fera penser à autre chose, l'invite Mélanie.

- Oh, c'est gentil ! Tu sais que Cathy n'a jamais le temps.

- Ben oui, j'imagine bien que maman a d'autres chats à fouetter. Mais vas-y, papa ! J'ai vraiment besoin de me vider la tête.

- Bon, je ne sais pas comment je dois le prendre, mais j'y vais alors, annonce Louis avec entrain.

Il se met à décrire l'univers médiéval fantastique de son nouveau roman. L'aventure se déroule dans une époque lointaine où l'héroïne du récit, appelée Esmela, va se trouver confrontée à des éléments surnaturels et des créatures légendaires.

- Très intéressant, papa. Tu sais que je ne lis pas trop du fantastique, mais bon, si j'ai du temps à perdre... Mais, vas-y, dis-moi ce qui lui arrive à cette Esmela.

- Donc, Esmela va devoir quitter le village des Amazones pour trouver la fleur sacrée qui permettra de guérir sa petite sœur. Après une journée de voyage, elle rencontre Theobal, un guerrier solitaire qui parcourt le monde. Ils font connaissance et Theobal propose d'aider Esmela dans sa quête. Le soir, au coin du feu, ils tombent amoureux. Puis le lend...

- Attends, un instant, papa ! le coupe Mélanie. On est bien au premier chapitre du livre là !

- Ben, oui. Pourquoi ?

- Quand tu dis « Ils tombent amoureux », c'est présenté comment dans ton récit, exactement ?

- Ben, ils discutent, puis il se regardent tendrement, puis ils se rapprochent de plus en plus l'un de l'autre, puis... bon Méli, tu es grande ! Je ne vais pas te faire un dessin.

- Non, non, papa. Pas la peine. C'est bien ce dont je me doutais. On n'a même pas fini le premier chapitre, on n'a pas vu l'ombre d'un monstre ou d'un lutin, que ton héroïne aux gros seins est déjà en train de s'envoyer en l'air avec le premier vagabond qu'elle rencontre sur son chemin.