A La Recherche De La Disparue 3

Le lendemain elle expliqua son plan à ses deux amis, leur faisant comprendre qu'elle ne changerait pas d'avis. Grégorio tiqua un peu mais ne voulait pas contrarier celle qu'il aimait et préféra se taire.

L'après-midi fut consacré à numériser tous les documents en les stockant dans une clé USB. Lorsque tout fut fait, les originaux furent envoyés à un notaire avec des consignes au cas où elles ne donneraient plus de nouvelles au bout d'un mois.

- Et maintenant, comment on procède, demanda Angélique.

- Ce soir j'irais au club dès l'ouverture. Vous, vous restez ici.

- Mais ça peut être dangereux, fit Grégorio inquiet

- Pas avec les cartes que nous avons en main.

Angélique, en voyant comment Grégorio réagissait, sourit intérieurement. Elle se demandait comment sa soeur n'avait encore rien remarqué concernant les sentiments de l'homme. Pourtant, elle aussi était inquiète car elle savait que ce n'était pas sans risque pour Elsa que d'aller là-bas.

Le soir venu Elsa prit le chemin du club. Elle était vêtue sexy juste pour le plaisir de voir la tête de son ancien patron. Grégorio, lorsqu'il avait vu comment s'était habillée la jeune femme, était à deux doigts de lui demander de se changer. Elle était magnifique et il fut jaloux de la voir partir ainsi.

Arrivée au club, elle adora voir le visage stupéfait de Francis lorsqu'elle lui montra le badge. Il ne réagit pas, ne sachant pas quoi faire tout en étant inconsciemment heureux de voir que sa préférée était en forme.

- Le fils du patron est dans son bureau? lui demanda-t-elle

- Il est avec son père, bégaya Francis un peu perdu par la situation

- Tant mieux

Et sans rien rajouter elle se dirigea vers le bureau. Elle hésitait entre rentrer directement ou frapper à la porte mais préféra opter pour la deuxième solution qu'elle trouvait plus classe.

- Entrez, entendit-elle hurler.

A priori ils devaient être de mauvaise humeur et cela l'enchanta encore plus. Lorsqu'elle ouvrit la porte et qu'elle apparut dans l'embrasure, elle fut la plus heureuse des femmes en voyant le visage décomposé des deux hommes lorsqu'ils la reconnurent.

- Bonjour messieurs, j'espère que je ne vous ai pas trop manqué

Le vieux était installé derrière le bureau alors que son fils se tenait debout juste à cote de lui, un dossier posé devant eux.

- Toi? réussi juste à dire le père

- Et pas que, je suis revenu également avec ma sœur et plein de dossiers très compromettants pour vous.

Le père avait l'habitude des situations épineuses et il se ressaisit rapidement.

- Tu mens, tu n'as rien contre nous

- Non seulement j'ai des tas de choses contre vous mais j'ai de quoi vous envoyer pour longtemps en prison avec votre ami le collectionneur.

Et pour prouver ses dires, elle fouilla dans son sac à main et sortit la clé USB qu'elle leur envoya.

- A votre place, je prendrais contact avec l'homme qui nous a achetées pour qu'il sache ce qui l'attend si je transmets les originaux à qui vous savez.

- Les originaux?

- Ils sont en lieu sûr et s'il devait arriver quelque chose à ma sœur ou à moi, ils seraient envoyés à la police et aux journaux.

Le vieux réfléchissait vite et dit d'une voix très calme.

- nous allons prendre connaissance de ces documents. Je suppose que si tu viens nous voir c'est que tu as l'intention de parlementer.

- Exact. J'aurais quelques petites revendications pour que vous puissiez continuer à vivre en paix. Étudiez bien cette clé USB, avertissez le collectionneur de ce qu'il risque et surtout pas un mot de ça à John. Si j'apprenais que vous lui en aviez parlé, il n'y aurait plus d'accord possible.

- Et si vos documents s'avéraient dangereux pour nous, que voudriez-vous en contrepartie?

La jeune femme ne répondit pas et sortit une feuille de son sac.

- Vous avez mon numéro de téléphone en haut pour me donner votre réponse ainsi que la liste de nos exigences.

C'est le fils du patron qui se saisit de la feuille. En lisant les demandes, il pâlit mais ne dit rien. Il passa le papier à son père qui préféra ne pas le lire devant la fille.

- Très bien on vous appelle lorsque l'on aura étudié la clé et pris connaissance de vos exigences.

- N'oubliez pas de faire participer le collectionneur, rajouta la jeune femme

- On le fera

Elsa se retourna et sortit de la pièce, contente de ne pas avoir craqué car pendant la conversation elle n'en menait pas large.

Une fois de retour à l'appartement, elle raconta en détail sa conversation qu'elle avait eue avec les deux patrons du club, ne sachant pas trop si leur plan allait marcher.

C'est vers minuit que son téléphone sonna. Le vieux lui expliqua qu'ils avaient pu joindre le collectionneur et qu'ils étaient d'accord pour accéder à leurs demandes. Mais les preuves devraient être détruites.

- Nous préférons garder les originaux un certain temps pour notre sécurité. Je vous assure juste que nous ne voudrons rien de plus que ce qu'il y a sur la liste.

- Dans ce cas on n'a pas trop le choix, on vous fait confiance.

Une fois qu'il eut raccroché, Elsa cria

- On a gagné, on va pouvoir enfin vivre et essayer d'oublier tout ce qui nous a fait souffrir.

Épilogue

Le collectionneur n'avait pas vraiment digéré le chantage des deux femmes mais n'avait pas eu le choix. Certes, il avait dû verser une somme d'argent assez conséquente mais pour lui ce n'était qu'une goutte d'eau vu sa fortune.

Non, ce qui l'avait fait rager c'était la perte de ses deux plus belles statues même s'il avait eu une compensation en retour.

Il se dirigea vers sa salle de réception, là où trônait autrefois Elsa.

Sa nouvelle statue n'était certes pas aussi belle que la jeune femme mais elle avait tout de même de la classe.

L'homme noir, positionné tel le penseur de Rodin, était du plus bel effet.

Assis sur un socle de pierre, ses muscles puissants et sa peau d'ébène le magnifiaient encore plus. Finalement, le premier homme de sa collection ne laisserait pas ses visiteuses indifférentes.

Toujours est-il que cette nouvelle acquisition lui aura coûté bien cher.

En statufiant John, le collectionneur avait accompli la première exigence des deux sœurs et avec le recul, il ne le regrettait pas.

****

Quelque part dans le sud de l'Italie, dans une magnifique villa offerte par des personnes généreuses ou contraintes, trois personnes étaient allongées sur des transats près d'une piscine chauffée.

Grégorio avait enfin déclaré son amour à Elsa et à sa grande surprise au lieu de le repousser, elle s'était jetée à son cou pour l'embrasser. Elle aussi était tombée amoureuse du bel italien comme quoi une petite différence d'âge n'est pas forcément un frein.

C'est alors que le téléphone d'Elsa sonna.

- Allo

- .....................

- vous l'avez retrouvée?

- ..........................

- C'est une super nouvelle

- ....................

- Merci beaucoup

La jeune femme était aux anges, aussi, voyant ça, Angélique et Gregorio lui demandèrent de quoi il s'agissait.

- il s'agit de notre dernière requête. Ils ont retrouvé Fabienne

- Comment va-t-elle?

- Elle était épuisée mais là ils prennent soin d'elle et elle sera bientôt sur pied.

- Et?

- Et elle sera avec nous dans une petite semaine

Grégorio se leva et alla dans la villa pour revenir avec une bouteille de champagne et trois verres

- Ça s'arrose dit-il, et en plus j'aurais bientôt trois femmes juste pour moi.

- ça, mon coco, il ne faudra pas trop y compter, je vais te surveiller de très près

L'homme sourit, il n'attendait que ça

Avec la petite somme d'argent obtenue par le club et le collectionneur, la vie s'annonçait plutôt pas mal

C'est vrai que la morale n'est pas très respectée car le chantage est une chose réprimandable, mais bon...

FIN (pour la deuxième fois)