Liber Maleficarum

BÊTA PUBLIQUE

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— Aïe!

Abandonnant temporairement ma manœuvre, je me tournai sur le côté pour prendre quelques mouchoirs. Je les pressai contre ma blessure en contemplant le livre. Sur quoi m'étais-je donc coupé? Je remarquai alors une petite aiguille qui sortait du fermoir, la pointe rougie par le sang. Je voulus l'essuyer avec un mouchoir mais alors que je tendais la main, le sang disparut, comme s'il avait été absorbé par l'aiguille.

一 C'est quoi ce bordel?» murmurai-je.

Avec un petit «pop» bien audible, un peu comme l'explosion d'un petit pétard, le verrou se défit.

Le cœur battant, j'ouvris le livre, avant de faire un bond en arrière, comme si une créature venimeuse se cachait entre les pages et s'apprêtait à me sauter dessus. Comme il ne se passait rien, je m'approchais prudemment du grimoire et jetais un œil à la page en face de moi

Les images sur le livre représentaient des scènes étranges, où l'on sentait comme une espèce de grande perversion. Sur la page en face de moi se trouvait dessinée une femme, la tête rejetée en arrière, les yeux exorbités, hurlant de douleur ou d'extase, sa chatte obscènement étirée donnant naissance à une espèce de créature noire et difforme, les yeux chargés de haine. Du liquide d'apparence sombre et huileuse dégoulinait de ses plis gonflés et même son anus semblait avoir un petit renflement, comme si une seconde créature essayait de sortir par là aussi. L'illustration était d'autant plus dérangeante que le dessin avait toute la précision et le réalisme d'une planche anatomique. Le texte sur la page par contre était absolument incompréhensible. Il était rédigé dans une encre rouge, avec des symboles que je n'avais jamais rencontrés jusqu'alors. Il semblait avoir été écrit à la hâte, par un dément.

Alors que je m'apprêtais à tourner la page, des ondes de lumière se mirent à parcourir le livre depuis la tranche et je vis les lettres commencer à se tordre et à se contorsionner, comme des milliers de petits serpents furieux. Je clignais des yeux rapidement, croyant avoir à faire à une sorte d'illusion d'optique, où peut-être à la fatigue, mais lorsque je reposais les yeux sur la page, la calligraphie avait bel et bien changé. J'avais désormais sous les yeux un paragraphe en français moderne!

一 Le Dévoreur de Rêves...» murmurai-je alors que je déchiffrais péniblement le texte en patte de mouches en me concentrant sur ce que je lisais. L'écriture était toujours très peu lisible. «Ce para...... ce parasite. Ce parasite extrêmement dangereux... est capable de contrôler ses proies par la... par la pensée, en s'infiltrant dans leurs rêves. Il attire jusqu'à lui des jeunes femmes pour leurs confier ses œufs. L'hôte devra alors porter l'œuf jusqu'à trouver un endroit désert... pour y accoucher de la créa...

Mes yeux s'écarquillèrent et ma bouche devint sèche. Mon regard replongea sur l'illustration, et je vis que celle-ci commençait à bouger!

一 C'est quoi ce bordel?» criai-je en refermant violemment le grimoire et en me levant précipitamment.

Le cœur battant, les mains moites, je commençais à tourner en rond dans ma chambre, jetant de temps à autres des coups d'œil nerveux au livre posé sur mon bureau.

Ce n'est pas possible. Ce n'est pas réel. Un livre ne peut pas détecter la langue parlée par son lecteur et se réarranger tout seul pour devenir compréhensible! Même les livres électroniques ne le font pas, alors un vieux grimoire pourri!

Je continuais à tourner en rond, regardant distraitement les posters de mes groupes et films favoris sur les murs de ma chambre, et les photos avec mes amis, avant de tomber sur une photo de famille, avec ma soeur et mes parents. Comme d'habitude, ma sœur était sur son portable et mon père tirait la gueule. Seule ma mère souriait, magnifique avec sa crinière de cheveux blonds et ses grands yeux bleus. Si seulement elle m'avait transmis un peu de sa beauté, mais non, je tenais beaucoup plus de mon père...

Je pris une profonde inspiration, calmé une fois de plus par son sourire chaleureux et son regard aimant.

一 Tu as raison maman » dis-je. « C'est sans doute mon esprit qui me joue des tours. C'est ça, ça doit être à cause du stress des examens qui approchent ou de la fatigue. Ouais, voilà. C'est juste un livre, et c'est moi qui débloque.

Maintenant sûr d'avoir imaginé l'illustration qui bougeait, je retournais vers le grim... Le livre. Juste un livre. Un livre débile avec un symbole chelou sur le cuir de la première de couverture. Et la phrase Liber Maleficarum.

Une minute. Le livre avait un titre? Hmmm. Peut-être que je ne l'avais pas remarqué tout à l'heure? J'ouvris le livre à nouveau, et il était écrit complètement en français. Eh, bien sûr! Je n'avais fait qu'imaginer les lettres en train de se réarranger! Il y avait des petites tâches de moisissures et des pâtés d'encre rouge par ci par là donc c'était un peu glauque, mais bon, ça restait un livre.

一 Un simple livre! » lançai-je à voix haute, juste pour me rassurer.

Je feuilletais le livre, essayant de ne pas paniquer face aux images de créatures étranges et de paysages fantastiques probablement imaginés par un genre de fou ou de psychopathe. A un moment, j'arrivais à une section du livre qui semblait contenir des recettes de cuisine, avec des listes d'ingrédients et des poèmes bizarroïdes expliquant comment les assembler. Un peu plus loin, je trouvais une autre section remplie de poèmes, tous accompagnés de diagrammes comportant des différences subtiles, mais avec toujours en commun un cercle et une étoile à cinq branches. Je parviens à discerner des mots comme «invocation» ou «démons» . Ce n'étaient pas des poèmes. C'étaient des rituels d'invocation! Il y en avait sur des pages et des pages, certains plus longs que d'autres. Ce livre devait être un genre d'encyclopédie de la magie.

Bon, ce genre de choses existent. La magie n'est pas réelle, mais certains y croient.

Je le feuilletais davantage. Les rituels avaient des noms bien plus poétiques que descriptifs. « Fureur du Grand Ancien», « Lamentations de la Banshee.» De nombreux noms étaient accompagnés de longues listes d'ingrédients bizarres, de poésie dérangeante et de dessins assez lugubres. «Appel de la Chasse» me montrait une image d'une espèce de loup humanoïde se tenant sur deux pieds. Il avait des griffes noires démesurément longues et des yeux complètement rouges chargés de malveillance. Il sembla claquer des mâchoires dans ma direction.

一 Non merci » dis-je en tournant vivement la page.

L'illustration suivante représentait une femme blonde, nue, assise jambes croisées ur un trône. Sa chevelure semblait faire comme un halo autour d'elle. Des hommes et des femmes étaient à genoux, à ses pieds, la regardant avec adoration. Elle avait un sourire un peu narquois et je jurerais qu'elle me fit un clin d'oeil. Je rougis subitement et dirigeai vivement mon regard vers le titre de la page. « La Grande Séduction » .

Qu'est-ce que c'est que ce truc? Un sort pour rendre amoureux? Pour devenir plus beau? Hé, ça pourrait peut-être m'aider avec Clara!

Bon je n'étais pas complètement cinglé non plus. Je ne décidais pas d'essayer de lancer un sort issu du premier livre de magie que je trouve. Mais plus je continuais mon exploration du livre, plus mes pensées dérivaient vers l'image de cette femme magnifique assise triomphalement dans son trône, avec tous ses gens à genoux devant elle. Je voulais ce pouvoir. Je voulais que les femmes me supplient pour avoir mon corps, que les hommes m'envient, et que tous et toutes m'obéissent.

Est-ce que c'est complètement mégalo? Ouaip, totalement. Est-ce que j'ai honte? Absolument pas.

Alors que je m'apprêtais à revenir sur la page une violente bourrasque se produisit dans ma chambre.

一 Aaaaaah » criai-je en tombant en arrière sur mon lit.

Une lueur rougeâtre naquit dans l'air en face de moi, tourbillonnant sur elle-même et devenant de plus en plus grande et intense. C'est... un genre de portail? Une forme clairement féminine et voluptueuse se dessinait au milieu. Une odeur de cannelle et d'épices emplit la pièce. La lumière devint plus intense, me montrant les contours d'un corps de femme de plus en plus précis, comme si elle avançait vers moi. Puis il y eut un grand flash lumineux et l'électricité dans ma chambre sauta. Dans la lueur rougeâtre du tourbillon je pouvais deviner une silhouette... de femme?

Elle était de grande taille avec une figure absolument parfaite. Sa peau pâle et soyeuse scintillait dans l'étrange lueur du portail tandis que ses longs cheveux noirs comme la nuit se balançaient à chaque mouvement de sa tête, formant un joli contraste avec sa peau nue. Sa longue robe noire fendue montrait l'intégralité de ses jambes, longues et toniques, descendant jusqu'à une paire de talons aiguilles noirs vertigineux, et réussissait également à mettre en valeur les magnifiques courbes de ses hanches. Le devant de la robe était profondément décolleté en V, révélant ses seins généreux dans toute leur splendeur. Mais alors que la lueur disparaissait et que l'électricité revenait, mes yeux s'écarquillèrent.

一 Tu es...

Je ne pouvais pas finir ma phrase. Je voulais dire que cette femme n'en était pas vraiment une. Enfin, si c'était peut-être une femme,mais elle n'était clairement pas humaine.

Deux petites cornes noires, comme celles d'un bouc, se courbaient sur son front et revenaient vers l'arrière sur sa chevelure parfaite. Une longue queue noire très fine, sans poils, d'allure lisse s'entortillait autour de sa cuisse et descendait le long de sa jambe comme un serpent. La pointe de sa queue bougeait contre le sol, à côté de son pied et je pouvais voir qu'elle ressemblait à une espèce de cœur stylisé. Mais tous ces détails semblèrent insignifiants alors qu'elle entendit ses ailes d'un coup, étirant leur cuir noir avec force, envoyant une nouvelle bourrasque qui fit tomber quelques uns de mes livres de mon bureau. La femme s'étira.

— Ahhhhh! C'est si bon d'être enfin libre après tout ce temps!» claironna-t-elle. Qui est mon sauveur?» demanda la créature en regardant autour d'elle. « Montre toi sorcier.

La femme, toujours debout au centre de la pièce, regardait ses alentours en reniflant bruyamment alors que ses ailes se repliaient doucement dans son dos.

— Et quel est donc cet endroit à l'odeur fétide? Les catacombes d'un donjon? La tanière d'un shaman?

Alors certes, je n'avais pas fait le ménage depuis un moment, mais j'étais quand même un peu vexé qu'elle désigne ainsi ma chambre. Son regard se fixa sur moi et elle me sourit. Elle me regardait avec des yeux larges et expressifs, aux iris rouge sang.

— Ha te voilà! Hahaha, je peux sentir ton innocence et ta confusion d'ici.

Elle s'avança d'une démarche chaloupée dans ma direction et se tint debout devant moi. Cela me mettait extraordinairement mal à l'aise, et pas juste parce qu'elle était terriblement sexy. Non, c'était un peu comme si le monstre d'un film sortait soudainement de la télévision. Je m'attendais à ce qu'elle me tranche la tête ou m'arrache le cœur mais au lieu de ça, elle se pencha et me tendit la main.

— Eh bien, tu vas rester étendu comme un vaincu encore longtemps ou tu vas me dire qui tu es?

Je pris sa main, émerveillé par sa douceur et sa chaleur tandis qu'elle m'aidait à me relever.

— Qu... qu'est-ce que tu es?

一 Tu ignores qui je suis pauvre mortel?» ricana-t-elle. « Je suis Riala Vanderbaren, héritière de la puissante famille des Vanderbaren, sorcière suprême du Cercle Sombre, et succube à mes heures perdues. C'est donc toi qui a découvert mon grimoire? Félicitations, c'est qu'il te considère comme digne d'être mon apprenti!

一 Qu-quoi? J'ai rien compris putain!

一 Hum, je me demande bien pourquoi il t'a choisi, tu m'as l'air un peu lent d'esprit...» dit-elle en fronçant les sourcils. « Et toi, comment t'appelles-tu jeune homme?

Oh putain. J'étais absolument incapable de me souvenir de mon propre nom. C'était à cause de cette situation complètement dingue. Mais aussi de ses yeux. Et de sa main sur la mienne. Et de son parfum, comme un parfum d'épice absolument envoûtant que je n'avais jamais senti auparavant.

一 Jemapelléo.

一 Pardon?» dit-elle avec un petit rire.

Ses lèvres se courbèrent en un petit sourire amusé. Oh, ses lèvres. Je voulais... je voulais l'embrasser. Qu'est-ce que ça ferait de les sentir pressées contre les miennes? Et de sentir sa main chaude explorer mon corps nu? Et... Je secouais ma tête pour retrouver un semblant de clarté. J'avais une espèce de succube dont je ne connaissais absolument rien en face de moi. Il fallait que je reste sur mes gardes.

一 Je m'appelle Léo » corrigeai-je.

— Voilà un nom bien étrange» dit-elle. « En quelle époque sommes-nous?

— Euh bah, on est au début du 21ième siècle.

— Le 21ième? Fichtre, je ne pensais pas disparaître aussi longtemps. Mais j'imagine que ça a peu d'importance maintenant. Quoi qu'il en soit vous avez de drôles d'accoutrements à cette époque. » dit-elle. « Je n'ai jamais vu ce genre de matière avant... » elle désigna mon jean « et ce t-shirt... » son doigt remonta vers mon vieux t-shirt de Yoda en rave-party « a des motifs curieux. Tout le monde s'habille comme ça en France aujourd'hui?

— A peu près mais honnêtement, je ne brille pas par mon sens du style » admis-je, le visage un peu rouge.

一 Approche.

Elle prit mes deux mains et me regarda droit dans les yeux. Il y avait quelque chose de profondément intime dans sa façon de me fixer ainsi qui était presque gênante, comme si elle pouvait lire directement dans mes pensées.

— Eh bien! »rit-elle. « Tu as effectivement un sacré potentiel magique. Et j'ajouterais aussi que pour un puceau tu as des idées particulièrement dépravées! Non non ne rougit pas, c'est un compliment!

— Tu arrives à savoir ce que je pense?

— En partie. C'est dans ma nature de pouvoir discerner toutes tes envies les plus inavouables et tes désirs les plus ardents. Et donc il y a cette fille... Tu aimerais pouvoir la séduire? C'est pour ça que tu as voulu ouvrir mon grimoire?

— Non en fait je... Honnêtement je ne savais même pas ce que j'allais trouver en ouvrant ce livre. Tout ce que j'espérais dans le meilleur des cas c'était tomber sur un truc pour la séduire ou même juste qu'elle me remarque un peu et... » Ma voix se brisa.

— Mmmh, je suis navrée de ne pas être ce à quoi tu t'attendais, mais je suis sûre que nous arriverons à trouver une solution à ton problème » Elle me fit un clin d'œil et sa main se posa doucement sur la mienne. Même la caresse de sa paume contre ma peau était profondément érotique. « Après tout, nous avons tout notre temps, nous sommes liés à vie désormais.

—Euh... wouah liés à vie, c'est un peu intense là quand même. Et puis d'abord... La tienne ou la mienne?

— La tienne bien sûr. Je suis déjà morte, en quelque sorte. Ce que tu vois n'est qu'une portion de mon âme que j'aie liée à ce livre, pour parer à cette éventualité. Pour me renforcer et compléter ma résurrection, il faut que je répande la luxure à travers ce monde. Ou que je me nourrisse d'âmes de mortels, ça marche aussi.

一 Tu dois te nourrir d'âmes? » Puis je fis une pause, mal à l'aise. « Et... et qu'est-ce qui t'empêche de commencer par la mienne exactement?

— Je ne le ferais pas, sauf si tu me le demandes » ronronna-t-elle.

Elle me surprit en me serrant brusquement contre elle. Sa queue s'enroula autour de ma cuisse et se glissa dans mon caleçon, la pointe lisse et étonnamment douce prenant tendrement le dessous de mes couilles en coupe tandis que ses seins fermes se pressaient contre mon torse.

— Tu veux que je mette fin à tes jours et que je m'empare de ton âme, Léo?» susurra-t-elle. « Je te garantis qu'il n'y a pas de façon plus exquise de quitter ce monde.

Oui vas-y achève-moi! Bouffe-moi Riala!

— N...non » murmurai-je faiblement.

Elle me relâcha et sourit.

— Bien! Je suis contente que tu dises ça! Tu as passé mon premier test! La plupart des hommes sont incapables de résister à ce genre d'offres. Tu ne seras peut-être pas si mal comme apprenti après tout.

一 Donc tu ne vas pas me tuer?

一 Non, sauf si tu insistes» ronronna-t-elle en passant un doigt sous mon menton. « Et même, je n'ai aucun intérêt à prendre ton âme. Dévorer une seule âme de mortel ne sera pas suffisant pour reconstituer une créature aussi puissante que moi, et les apprentis sorciers ne courent pas les rues. Ce serait vraiment du gâchis de te tuer pour ça. Et puis, j'ai aussi hâte que tu me fasses découvrir ce que ce monde est devenu! Mais pourquoi rester dans cet étrange endroit plus longtemps? Tu ne veux pas me faire visiter ta demeure, jeune sorcier?

一 Euh bah, euh, d'accord. Je vais juste ranger un peu.

Je ramassai alors les livres qui étaient tombés pendant qu'elle regardait par la fenêtre de ma chambre.

— Ohhh, tu vis dans une tour en pleine ville! » dit-elle, en regardant par une fenêtre, admirative. « Tu dois être bien plus puissant que ce que je croyais!

Je haussai les épaules. Je songeais à rester silencieux et ne pas révéler que j'étais un étudiant banal qui vivait en colocation dans une cité U. Après tout, démone ou pas, c'était quand même hyper flatteur de songer que cette sublime créature était impressionnée par moi! Mais non, si je devais héberger une démone sous mon toit jusqu'à la fin de mes jours, mieux valait sans doute essayer de partir sur des bases honnêtes.

— Ma demeure ne vaut pas pas grand-chose » dis-je « mais au moins j'ai ma propre chambre. Suis-moi, je vais te faire visiter.

J'ouvris la porte doucement et sortis sur la pointe des pieds.

— Ma coloc est probablement rentrée de soirée et elle doit dormir » chuchotai-je. « Restons discrets, je ne veux pas la réveiller.

— Ta coloc? » Je vis une lueur de désir passer dans ses yeux, et ça ne présageait rien de bon.

— Non! » murmurai-je rapidement. « Je ne sais pas trop à quoi tu penses, mais laisses la tranquille!

— Très bien Léo, comme tu veux » dit-elle, d'une voix légèrement déçue.

Nous atteignîmes le salon et elle s'arrêta brusquement.

— Oh! Je sens une puissante magie à l'œuvre dans cette pièce!

Elle se déplaça silencieusement et gracieusement autour du canapé, se dirigeant vers la télé. Elle désigna la diode rouge, sous l'écran plat.

一 Qu'est-ce que c'est? On dirait un genre de portail en verre noir. Je me demande vers quelles terres étranges il conduit...

Elle passa son doigt dessus, et je ne pus m'empêcher de regarder ses fesses parfaitement rondes, à peine masquées par le tissu presque translucide de sa robe. Même ses ailes repliées avaient l'air sexy, comme si c'était une autre sorte de lingerie qui rendait son corps encore plus beau.

— C'est, euh, une télévision.

— Télé vision? » Elle se retourna vers moi. « Est-ce que ça sert à observer des contrées lointaines?

— En quelque sorte. J'en ai aussi une dans ma chambre, je te montrerai comment ça fonctionne quand on y retournera si tu veux.

Elle s'émerveilla de l'horloge numérique sur le micro-onde et poussa un petit cri de surprise lorsque j'allumais la lumière dans la salle de bain.

— Tu utilises la magie avec tant de facilité! »murmura-t-elle, admirative, en passant doucement un doigt sur l'interrupteur.

— En fait, ce n'est pas vraiment de la magie »répondis-je. « C'est de la science.

De retour dans ma chambre, je lui tendis un vieux magazine de science que j'avais chipé à ma coloc et elle commença à le feuilleter. Je pris alors un moment pour me perdre dans sa beauté.

— Tu penses à moi... » dit-elle, tout en continuant à feuilleter le magazine. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. « Tu es totalement inexpérimenté et tout perturbé par le désir que je t'inspire. Tu sais, Léo, le seul moyen de t'habituer à ma présence et de ne plus en être affecté est d'accepter ce que je t'offre.