Le Club - Partie 26

BÊTA PUBLIQUE

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Thomas accéléra le pas, visiblement dans le but de la devancer et elle comprit que là encore, il en faisait une affaire personnelle.

- Alors c'était donc vrai, lança l'homme depuis sa position surélevée, « le frère » est de retour à la maison.

- Yvon Parini, lui rétorqua Thomas sur un ton volontairement ironique, comme tu parais petit quand on pense aux hommes qui ont occupé ce trône avant toi.

Yvon Parini se crispa devant l'insulte et plusieurs de ses hommes firent mine de s'approcher de l'insolent mais ce dernier ne se montra pas impressionné. Il se contenta d'écarter les pans de sa veste pour faire apparaître son arme qu'il avait enfoncée dans la ceinture de son pantalon. Aussi incroyable que cela pouvait paraître tous ces gros bras, ces voleurs, ces violeurs, ces assassins se tétanisèrent à la simple vue de cette arme à la crosse d'ivoire.

- Le Lupo, fit l'un d'entre eux, C'est le Lupo.

- L'arme qui a tiré la balle qui mit fin à la vie de Paul Romero, compléta un autre avec une voix chevrotante.

Emily qui s'était approchée put enfin voir le motif dessiné sur la crosse d'ivoire de cette arme qu'elle avait vu en action dans le bureau du juge de Saint Servier, il s'agissait d'un loup surmonté d'une petite lune. Elle remarqua aussi avec quelle finesse on avait peaufiné les détails de ce Glock visiblement assemblé sur mesure. Une arme unique sans aucun doute, capable de terroriser les pires racailles et qui était déjà maculée de sang.

Comme nimbée de l'aura du diable, Thomas s'avança en direction de l'estrade provoquant l'écartement immédiat de tous les gros bras d'Yvon qui se mit à transpirer à grosses gouttes. Il comptait visiblement sur l'importance de sa troupe pour intimider Thomas mais constatait inanité de sa tactique.

- Que veux-tu, « le frère »? s'emporta-t-il visiblement sous l'effet de l'affolement.

- Thierry Diomandé est venu te voir voici deux mois de ça, rappela Thomas.

- Oui, confirma Yvon. Je me souviens. Et alors?

- Il voulait retrouver une jeune femme et tu t'es permis de le balader.

Yvon resta silencieux. Il n'avait pas l'habitude qu'on lui fasse des reproches mais la dernière chose qu'il voulait était de défier cet homme.

- Je veux la même chose que lui et je compte bien l'obtenir. Je veux retrouver Sophie Olivier.

Yvon Parini se détendit alors pour la première fois de l'entrevue.

- Si c'est tout ce qu'il faut pour te contenter, fit-il, alors je pense que je peux te satisfaire. Cependant, cette jeune fille n'est plus vraiment maîtresse de son destin maintenant et si tu veux la voir, tu dois d'abord passer par un certain monsieur très possessif. Cependant tu tombes bien car il vient de me contacter et il se trouve qu'il désire te rencontrer lui aussi.

CHAPITRE 10

Savannah arriva au restaurant et constata que Guillaume Uron l'attendait déjà. Elle s'installa en face de lui et lui rendit le sourire enjôleur dont il la gratifia. Elle se dit que décidément cet homme était vraiment étonnant à bien des égards. Après avoir programmé sa nomination au poste de chef des urgences alors qu'elle était n'avait pas l'ancienneté voulue pour le mériter, il l'avait invité à diner afin de lui expliquer les raisons de toutes ces manipulations. Elle avait accepté, bien volontiers en fait, et elle se retrouvait à une table de « Côte d'or », un des restaurants les plus côtés de la ville autant pour avoir des éclaircissements que pour comprendre un peu mieux cet homme si fascinant. Ils entamèrent le repas et Uron lui conseilla un entrée à base d'escargots alors qu'ils attendaient en parlant de banalités, elle se rendit compte qu'ils restaient désespérément seuls dans la salle du restaurant et elle le fit remarquer à son compagnon.

- C'est normal, expliqua Uron, j'ai réservé tout le restaurant pour la soirée.

- Pardon? Souffla-t-elle sous le coup.

- Ce n'est pas un exploit, tempéra l'homme d'affaire. Le restaurant m'appartient.

Elle resta bouche bée alors qu'on lui apportait ses escargots. Elle mangea sans parler, dégustant ce plat qu'elle trouva fabuleux, elle n'eut cependant pas la patience d'attendre et ce fut en goûtant son plat qu'elle posa la question qui lui brûlait les lèvres.

- Je ne comprends rien à votre manœuvre. Pourquoi m'avoir parachutée à ce poste alors que vous ne me connaissez pas?

- Vous ne pensez pas être qualifiée?

« Question piège » se dit-elle.

- Ce n'est pas le problème, répondit-elle. Le problème est que je ne suis en réalité qu'une novice dans le métier et que beaucoup de mes confrères plus expérimentés pouvaient plus légitimement prétendre à ce poste.

- Lesquels? Des hommes comme le sinistre docteur Pa trick. Vous savez quel est le vrai problème de l'hôpital central?

- Ses finances.

- Pas du tout ou plus exactement, ses problèmes récurrents viennent des parasites qui sucent sa matière vitales et ces parasites ont un nom : les notables. Tous ces confrères soient disant plus compétents sont en fait des bourgeois installés qui depuis des années épuisent le système en profitant de l'élitisme de leur petite société. Vous êtes une femme compétente mais jamais vous n'auriez atteint le poste que je viens de vous confier alors qu'un imbécile fils de l'aurait obtenu parce que tous les notables l'auraient soutenu. Il est temps de mettre fin à la dictature de cette société pourrie.

- Mais vous êtes vous-même un notable.

- Oui...et mes jours sont comptés eux-aussi.

Elle fronça les sourcils devant cette remarque inquiétante mais Uron ne s'attarda pas et relança la conversation.

- Je ne veux plus de notables qui reprendront juste les pratiques de Patrick mais des hommes qui utiliseront mes méthodes.

- Mais pourquoi moi alors? Il y a d'autres jeunes médecins compétents.

- Parce que je voulais aussi quelqu'un que je pouvais contrôler totalement. Une marionnette idéale.

Savannah se figea à cette dernière remarque et dévisagea Uron pour essayer de comprendre s'il plaisantait ou non. En guise de réponse, l'homme d'affaire posa un gros dossier sur la table. Elle comprit qu'il lui était désigné et elle l'ouvrit. Elle fut horrifiée en découvrant les photos qu'il contenait. Le premier lot représentait la jeune Gwendoline Blouse qu'elle n'avait rencontrée qu'à deux reprises quand son amie Marine l'avait amenée à l'hôpital pour son IVG. On voyait la jeune fille nue prise dans des positions obscènes par un homme dont on ne voyait jamais le visage mais dont il était clair qu'il devait avoir facilement le triple de son âge. Le visage de Gwendoline était un masque grimaçant et il était impossible de discerner si elle pleurait ou jouissait de cette relation.

Le second jeu de photo était encore pire car il représentait Marine elle-même et cette fois, il n'y avait pas de place pour l'ambiguïté. L'assistante sociale, son amie depuis presque 10 ans, était nue attachée sur une table de torture et un homme, le visage invisible lui aussi, s'acharnait sur elle avec un fouet. Savannah eut un haut le cœur en voyant ces images obscènes et elle voulut les jeter au visage d'Uron qui soudain lui parut beaucoup moins séduisant.

- Il y a d'autres choses dans le dossier, expliqua Uron sans se laisser démonter par son regard incendiaire. Vous devriez regarder, il en va de votre avenir.

Elle réouvrit le dossier en repoussant de la main les photos pour lire l'en-tête des documents qui se trouvaient en dessous et là son cœur cessa de battre.

- Le dossier Dias.

- Oui le dossier Dias, répéta Uron. Votre amie Marine a mis du temps pour lâcher votre nom mais une fois lancée, la machine ne s'est plus arrêtée et elle nous a notamment révélée que vous deviez toucher chacun ¼ de l'argent que vous vouliez extorquer à Christine Veron. Alors je me suis demandé pourquoi un médecin comme vous qui avait quand même certains moyens pouvait avoir besoin d'un million et il m'a fallu racheter l'hôpital pour le découvrir. Ce ne fut pas facile mais je l'ai fait. Voici de cela 6 mois, un malade du nom de Diego Dias est arrivé aux urgences après une crise cardiaque. Vous l'avez stabilisé et envoyé en chirurgie sauf qu'ensuite pour! Il disparaît des dossiers. J'ai bien sûr découvert que le dit monsieur Dias n'ayant pas d'assurance et que sa malformation n'étant pas considérée comme dangereuse à court terme, il a été renvoyé chez lui faisant économiser quelques deniers à l'hôpital qui n'aurait rien touché en cas d'intervention. Sauf que vous vous avez pensé que c'était injuste et que cette malformation cardiaque finirait par emporter monsieur Dias alors vous avez tout simplement tenté une intervention sauvage dans une clinique privée. Une boucherie d'après les témoignages des deux infirmières suffisamment inconscientes pour vous suivre dans ce dossier et qui ont signé des aveux en échange de la sauvegarde de leur emploi à l'hôpital central. Ce que je ne sais pas encore est le nom de la personne qui menace de vous poursuivre en justice si vous ne lui versez pas une indemnité de un million. Un parent forcément ; son fils? Sa femme?

- Son frère, avoua Savannah qui se sentait comme un lapin en cage.

- Le frère aîné bien sûr, un parasite qui se faisait sa femme en plus. C'est parfait ça. Reste qu'avec ce que je détiens, je peux mettre fin à votre carrière et sans doute même vous faire envoyer en prison.

- Pourquoi faîtes-vous ça? Demanda-t-elle au bord des larmes.

- Pourquoi pas? Mais ce n'est pas la question que j'attendais et qui étais la seule qui s'imposait dans ces conditions.

- Que voulez-vous?

- Voilà! Mais tout! Je veux tout! En premier lieu, nous allons quitter ce restaurant bien trop pompeux à mon goût et vous allez m'amenez chez vous pour me faire une démonstration de vos talents cachés.

CHAPITRE 11

Anna entra dans le bureau de Marius en baissant les yeux comme son maître le lui imposait. Cependant, cette fois ce n'était sur convocation du commissaire qu'elle se rendait dans son bureau mais bien pour raison uniquement professionnelle même si elle ne doutait pas une seconde que le salaud qui profitait d'elle depuis plusieurs mois n'allait pas se gêner pour se jeter sur elle sitôt qu'elle aurait fini de lui présenter les nouvelles preuves qu'elle avait réussi à rassembler.

- Assied-toi, ordonna-t-il.

Elle s'exécuta sans un mot et leva enfin les yeux vers lui en lui tendant le dossier qu'elle avait apporté avec elle.

- Tu sais bien que tout ce charabia scientifique c'est du latin pour moi, lança Marius. Explique-moi!

- Comme vous le vouliez, j'ai continué à travailler sur les éléments relatifs à l'incident du palais de justice. Les preuves étaient rares à cause des dégâts causés par l'explosion et j'ai mis énormément de temps car vous avez exigé que je travaille seule.

- Je sais tout cela alors abrège!

- J'ai obtenu quelques résultats notamment au niveau des prélèvements sanguins. Sur le lieu, nous avons retrouvé beaucoup de sang et j'ai pu réaliser des analyses ADN. La plupart fut malheureusement celui des officiers Galliano et Harel décédés dans cette triste affaire mais j'ai aussi isolé un troisième type totalement différent.

- Mario avait signalé que la femme avait été blessé au début de l'altercation, se souvint Marius soudain piqué d'intérêt.

- Oui et l'analyse ADN confirme la présence de 2 chromosome X et donc le sexe féminin du donneur. J'ai alors lancé une recherche sous un faux prétexte et j'ai obtenu une réponse.

- Tu as son identité? Elle avait déjà été arrêtée?

- Oui j'ai son identité et non elle n'a jamais été arrêtée. En fait ce n'est pas dans la base de donnée des criminels que j'ai eu ma réponse mais dans celle de la police plus exactement celle de la police interrégionale.

Anna ouvrit son dossier et sortit une fiche signalétique.

- Agent Emily Proctor, Unité de Traque des Criminel Dangereux.

- Les réducteurs de tête, ironisa Marius. Qu'est-ce qu'ils viennent faire dans cette histoire?

- Vous auriez dû poser plus de question à Amanda-Jean Carpenter avant de la violer sans vergogne, lui rétorqua Anna. La TCD est tout simplement son ancienne unité mais je pense que quelque chose de plus intéressant pour vous est le nom du chef de cette unité.

- William Fossett!!! S'étrangla Marius qui eut l'impression que revivre son pire cauchemar.

CHAPITRE 12

Savannah était monté dans la limousine d'Uron et avait guidé le chauffeur jusqu'à son appartement. Elle remarqua la présence de la jeune femme slave déjà présente lors de la réunion de l'après-midi mais celle-ci ne prononça pas la moindre parole durant tout le trajet et resta dans la voiture après leur arrivée.

Uron la suivit dans les couloirs de son immeuble, elle sentait le poids de son regard sur son corps et en tremblait de terreur. Elle savait désormais qu'elle avait affaire à un authentique prédateur entre les griffes duquel elle s'était elle-même jetée en tentant d'aider un de ses patients puis en acceptant le plan insensé de Marine.

Elle arriva devant la porte de son appartement et glissa nerveusement la clé dans la serrure. Sitôt qu'elle eut tourné la poignée, Uron la poussa pour la faire basculer à l'intérieur. Il referma la porte derrière eux et admira l'intérieur de ce grand appartement qu'elle louait une petite fortune dans les quartiers rénovés. Il l'attrapa alors par ses chevelure blonde et la traîna dans le corridor jusqu'à son petit salon en lui arrachant des cris à chaque pas.

- Tu as à boire? Demanda-t-il en s'asseyant sur un des canapés en cuir noir.

- Du scotch et du whisky canadien, répondit-il les yeux encore embués de larmes.

- Pas de vodka? fit-il visiblement déçu.

Elle secoua la tête.

- Il faudra remédier à ça. Sers-moi un verre de scotch!

Elle se releva difficilement et se dirigea vers son minibar pour sortir la bouteille de scotch et la porta vers le buffet de sa cuisine où elle prit deux verres qu'elle remplit.

- Apporte la bouteille! cria Uron depuis le salon. Et tu n'as pas besoin de verre!

Elle posa un des verres dans l'évier et revint vers le salon. Elle lui donna son verre, posa la bouteille la petite table en verre qui se trouvait devant lui et fit mine de s'assoir.

- Je t'ai autorisée à t'assoir? Questionna-t-il sur un ton de réprobation.

Elle se figea comme une enfant prise en faute et resta debout, les bras ballants pendant qu'il dégustait son scotch.

- Cela ne vaut pas une bonne Zubowska, commenta-t-il en se resservant quand même un verre.

Il se tourna alors vers Savannah qui regretta soudainement d'avoir choisi de porter une robe de soirée courte en satin noire.

- Tourne-toi, ordonna-t-il sur un ton qui ne tolérait aucune réplique.

Tremblante, elle obéit à son ordre impérieux et pivota sur elle-même pour lui présenter son dos ce qui fit qu'elle ne le vit pas se lever et saisit la bouteille de scotch. Par contre, elle le sentit lui saisir le cou et la contraindre à se cambrer. Elle fut obligée de plier les jambes pour ne pas s'étaler de tout son long sur le sol de son propre appartement et il en profita pour trousser sa robe jusqu'au niveau de ses hanches. Il dévoila alors son string en pleine lumière et il la força à se cambrer encore plus avant d'arracher ce dernier bout de tissu qui protégeait son intimité. Elle pleura alors et le supplia de ne pas la violer mais elle n'avait même pas idée de ce qui l'attendait.

Uron saisit la bouteille de scotch par le goulot et dans un geste brusque, il l'enfonça dans le rectum encore vierge de Savannah. Le médecin redressa la tête de douleur et de surprise mais l'homme d'affaire n'eut pas pitié pour autant et enfonça encore plus le goulot de la bouteille évasant l'œillet anal mais le pire fut quand le liquide alcoolisé s'écoula. La jeune femme eut alors l'impression qu'on faisait couler de l'acide dans ses entrailles et elle se mit à hurler en tentant de s'échapper. Pour conserver son emprise sur elle, Uron lui fit un croche-pied et la fit s'écrouler par terre. Il s'assit sur elle, pesant de tout son poids sur ses hanches pendant qu'il secouait la bouteille pour s'assurer que le whisky s'écoulait bien au travers des viscères de sa victime dont les cris ne baissaient pas d'intensité. Finalement, les dernières gouttes d'alcool finirent de s'écouler et il se releva en la laissant allongée, la bouteille vide toujours plantée dans son anus. Elle respirait fortement ; son anus et le bas de son intestin la brulaient horriblement et elle craignait les effets de l'alcool sur son intestin ainsi que les conséquences d'un lavement possible. Elle refusait de bouger et craignait qu'il ne l'oblige à se lever pour assister au vidage de ses entrailles mais il n'en fit rien.

- Demain, tu prendras tes nouvelles fonctions, précisa-t-il. Ensuite, à la fin de ta garde tu passeras me voir à l'Excelsior et je t'expliquerais les conditions de ta nouvelle existence.

CHAPITRE 13

Uron descendit de l'appartement de Savannah Elliott et monta dans la limousine qui attendait toujours en bas de l'immeuble.

- A l'Excelsior, ordonna-t-il au chauffeur.

L'homme ne pipa mot et fit démarrer la voiture.

- Une de plus, lui lança Jana sur un ton de reproche. Quand te décideras-tu à t'émanciper enfin de l'autorité de ce maudit porto ricain?

- Certainement jamais, répondit-il. Je ne fais que j'aime après tout.

Elle se retourna alors et ses yeux bleus rappelant ses origines polonaises le transpercèrent comme des couteaux.

- Alors explique-moi pourquoi tu ne m'as jamais touchée alors?

- Tu sais bien que toi c'est différent, répondit-il en tournant son regard vers les immeubles qui défilaient au dehors.

- Cette folie va finir mal, tu le sais.

- Oui et après tout, c'est ce que nous méritons tous après tout.

CHAPITRE 14

Une personne bouscula Thomas et s'excusa immédiatement, étonnée d'être dévisagé de cette façon par un inconnu. Thomas comprit qu'il ne s'agissait pas de la personne qu'il attendait et recommença à faire semblant de s'intéresser aux croutes exposées dans cette galerie. Celui qui lui avait fixé rendez-vous avait intelligemment choisi cet endroit puisque l'artiste qui exposait en ce moment semblait visiblement très à la mode. Une petite foule s'était donc massée pour admirer les horreurs sans nom qu'il osait appeler des tableaux ce qui empêchait normalement toute velléité d'action violente. Cependant, aucune sécurité particulière n'ayant été installée dans ce lieu commercial, il avait pu emporter le lupo et assurait donc ses arrières. Il jeta un regard furtif en direction d'Emily qui se tenait à quelques mètres de lui. Elle se fondait parfaitement dans le décor tout en restant à une distance raisonnable. Il se félicita de sa présence et se demanda ce qui se serait passé dans la forteresse si elle n'avait pas été là pour calmer le monstre qui s'était réveillé quand il avait reconnu Esperanza ; il remerciait le ciel de n'avoir jamais à le savoir. Il oublia rapidement cet incident et repensa à l'homme qu'il devait rencontrer en se demandant quelle pouvait être son identité.

- Comment s'appelle-t-il? Avait-il demandé à Yvon après qu'il lui ait donné le lieu et l'heure du rendez-vous.

- Personne ne le connait, avait répondu le parrain, c'est un homme affreusement secret. Il est facile à reconnaître et en plus il m'a affirmé que toi, tu n'aurais aucun mal à te souvenir de lui quand tu le verrais.

Thomas n'avais pas insisté tant cet idiot d'Yvon l'exaspérait. Il était à mille lieux des géants du genre qu'il avait eu à affronter durant sa vie et il s'étonnait toujours que le système semi-monarchique de la ville de Fortlud puisse favoriser le maintien au pouvoir d'homme comme lui.

Il repensa à ce qu'il avait appris de cette rencontre : contrairement à ce qu'il avait craint, Sophie ne menait pas le bal de cette manipulation diabolique mais il ne pouvait pas trouver ce fait rassurant car il signifiait qu'elle était tombée entre les pattes du vrai manipulateur et Yvon avait été clair, elle ne semblait plus maîtresse de sa vie.