La Demande En Mariage Chapitre 07

J'ai bien-sûr compris que tout c'était passé pendant la semaine où tu es resté chez mes parents quand tu t'étais blessé. Moi qui me sentais obligé de coucher avec qui tu voulais pour me faire pardonner, je me suis senti trahie et très conne à la fois.

Mais j'en veux tellement à ma mère et ma sœur d'avoir profité de mon absence pour te tourner autour, c'est la pire trahison qu'elles auraient pu me faire toutes les deux. J'étais au début très en colère contre toi et je voulais te gifler devant tout le monde lorsque tu es revenu me voir après dans la salle de bal avec un sourire satisfait.

Mais j'ai compris.... J'ai compris que depuis ce jour là, où tu m'as surpris avec mon frère, où j'ai donné une fellation à ces deux hommes, que notre couple ne pourrait plus jamais être comme avant. Que le Gautier que j'aimais tant, ne serait plus jamais le même et qu'il ne me verrait plus comme j'étais autrefois à ses yeux.

J'ai ma part de fautes dans cet échec, il n'y pas que ton comportement que je condamne.

Mais je ne peux pas être la femme que tu attends de moi aujourd'hui, se serait te mentir et je ne veux plus faire semblant...

Ça suffit.

Je pense qu'avec le recul tu réaliseras toi aussi que ce n'était pas possible de s'aimer en continuant à se trahir de cette manière.

Je suis désolé de disparaitre de ta vie comme ça, je te souhaite de rencontré cette femme qui comblera tes désirs et te rendra heureux mais cette femme n'est pas moi.

Je n'oublierai jamais les merveilleux moments que l'on a passés ensemble.

Prends soin de toi...

Annie »

Paralysé en lisant ses mots, la lettre tombe à ses pieds. Les yeux rouges et ne sachant plus où il est, Gautier se lève et marche devant lui tel un automate.

Il quitte la chambre tête basse, les larmes commençant à couler sur ses joues, l'ascenseur s'ouvre au loin au fond du couloir pour voir Suzanne et Justine en sortir.

Trop loin de lui, elles ne s'aperçoivent pas tout de suite de son état second mais sa démarche les interpellent toutes les deux.

— Gautier... Ça ne va pas? Demande Suzanne qui vient vers lui suivi de près par sa fille.

C'est lorsqu'elles arrivent tout près de lui, qu'elles comprennent que quelque chose ne va pas.

— Gautier.... Gautier qu'est ce qu'il se passe... Gautier!!! Questionne Suzanne qui commence à angoisser de le voir comme ça.

— J'ai fais n'importe quoi... N'importe quoi!!! Dit-il en n'articulant pas ses derniers mots.

— Quoi.... Mais qu'est ce que tu racontes... Et où est Annie!!!! S'écrie sa belle-mère qui le tient contre elle tandis que Justine file à toute allure dans la chambre prévue pour les mariés.

Peu de temps après, la jeune blonde revient, la lettre à la main. Ses yeux rouges sont pleins de larmes tandis que sa mère la voyant comme ça, tremble de peur et vient vers elle.

— Que se passe-t-il Justine.... Que se passe-t-il? Pleure la femme mature qui arrive près de sa fille tandis que Gautier se colle contre le mur du couloir pour se laisser ensuite tomber fesses au sol.

— Maman... Mon dieu, elle sait tout... Elle sait tout, c'est de notre faute!!!! Répète Justine en pleurs qui tend la lettre à sa mère qui la lit aussitôt.

Elle regarde ensuite son gendre, sa main sur la bouche, le mascara coulant le long de ses joues. Elle est en colère contre lui, mais contre elle aussi.

Pendant que lui reste là, sans rien dire, réalisant dorénavant qu'il est allé trop loin avec elle. Il n'a pas su réaliser la chance d'avoir cette magnifique femme qui l'aimait et qui aurait voulu une vie simple et heureuse avec lui.

Mais c'est trop tard maintenant.... Annie et lui, c'est fini.

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Trois mois plus tard, dans un aéroport proche de la capitale, Annie attend son envol pour les Etats-Unis pour s'y installer. Avant cela, elle a tout plaqué... Son boulot, sa famille et le divorce fut arrangé à l'amiable, refusant toutefois de rencontrer Gautier chez le notaire malgré l'insistance de se dernier.

Le jeune châtaine à même changé de look, optant pour les cheveux courts afin de dégager une nouvelle image d'elle pour pouvoir partir à zéro. Annie se moque de son passé à présent, une copine l'attend à New York où elle l'hébergera le temps qu'elle se trouve un appartement à louer. Elle est assise en train de lire un bouquin quand elle aperçoit sur ses talons noirs une traînée blanche qui l'agasse.

En se penchant pour l'essuyer, une personne passant près d'elle fait tomber son bouquin au sol.

— Oh pardon excusez-moi madame!!! S'excuse l'homme âgé aux cheveux grisâtres qui s'agenouille rapidement pour récupérer son livre.

Reconnaissant cette voix, elle regarde son visage.

— Jacques... Mais que fais-tu là? Demande-t-elle en reconnaissant l'ancien médecin de l'hôpital où elle travaillait.

Cet homme qui était tombé sous son charme et qui lui fit la cour pendant des semaines malgré qu'elle était en couple avec son ancien mari. Cet homme qu'elle aura finalement laissé la séduire pour coucher ensemble lors d'une nuit de garde à l'hôpital. Lui ayant fait l'amour en la traitant comme un vrai gentleman malgré cette liaison d'une seule nuit.

(voir chapitre 5)

— Annie!!! S'écrie le retraité qui se relève après avoir récupéré le livre au sol pour le lui donner.

La beauté de cette jeune femme ne le laisse toujours pas indifférent, ça se ressent tout de suite à son regard. Curieusement, Annie a toujours trouvé cet homme qui pourrait être son père, très séduisant.

— Quelle surprise de te voir ici, tu pars en vacances?

— Pas exactement non, je quitte la France pour les Etats-Unis. Étant maintenant divorcé, je souhaite changer de vie et ... Et toi que fais-tu là, tu attends quelqu'un?

— C'est assez drôle, je quitte la France aussi, je souhaite m'installer aux Etats-Unis, j'ai une copine qui m'attend là-bas!!! Lui répond-elle avec un sourire radieux, ravie de rencontrer cet homme par pur hasard.

—Ah... Mais aux dernières nouvelles on m'avait dit que tu allais te marier, non?

— Disons, que ça ne s'est pas tout à fait passé comme prévu.

D'un coup, le panneau d'affichage qui annonce les départs, affiche celui que doit prendre Annie.

— Bon, je vais devoir y aller, je suis contente de t'avoir revu!!! S'exclame Annie, très déçue de devoir partir maintenant, elle aurait bien voulu pouvoir encore lui parler un moment.

— Heu... Si c'est l'avion qui vient d'être affiché que tu dois prendre, c'est le mien aussi!!! Déclare Jacques qui sort son billet de son sac pour en être sûr.

— Tu plaisantes, attends... Je prends mon billet aussi.

Mettant coté à coté leurs billets, ils constatent tous les deux qu'ils prennent le même avion mais encore mieux... Que les chiffres de leurs places se suivent.

— C'est dingue, nous serons peut-être même côte à côte!!! S'écrie-t-elle tout heureuse de pouvoir voyager à ses côtés.

— Oui... Oui le hasard fait parfois bien les choses!!! Lance-t-il avant de vite se raviser: « Heu désolé, je m'emporte, je n'aurais pas dû dire ça!!! »

— Non tu as raison, le hasard fait très bien les choses en effet!!! Le coupe-t-elle en posant sa main sur son bras.

Ils se sourient mutuellement tandis que des passagers commencent à s'approcher vers la porte d'embarquement.

Mais d'un coup, son portable sonne, Annie le sort de sa poche afin de voir qui essaie de l'appeler.

L'appel vient de Gautier, qui n'arrête pas de l'appeler ces derniers jours, depuis qu'il est au courant qu'elle s'en va à l'autre bout du monde.

Le jeune femme fixe un moment son portable qui sonne encore puis coupe l'appel sans lui répondre.

— C'est fini Gautier, une page se tourne pour moi à présent!!!! Se dit-elle en remettant son téléphone dans son sac.

Dans un appartement assombri pour les volets fermés, le même où habitaient Gautier et Annie lorsqu'ils étaient en couple , Gautier est assis au sol contre un mur. Pieds nus, le visage mal rasé, des bouteilles de bière vides qui trainent autour de lui.

Il écoute en haut-parleur le répondeur de cette femme qu'il aime encore comme un fou et qu'il n'arrive pas à oublier.

Trois mois qu'elle est partie, trois mois qu'il repense encore et encore à ses erreurs passées tandis que la chanson " My butterfly " de Noam, chanson préférée d'Annie repasse en boucle retentissant dans tout l'appartement.

— Annie.... Annie non ne t'en vas pas, ne pars pas aussi loin de moi!!!! Dit'il en les yeux rouges, le visage décomposé par le chagrin et les regrets.

Annie, elle de son coté, s'approche de Jacques, avec un sourire retrouvé:

— On y va Jacques... Pour une nouvelle vie? Demande Annie qui lui tend la main en le souriant tendrement.

— Oui... Pour une nouvelle vie!!! Répond Jacques qui attrape sa main pour l'accompagner.

Main dans la main, ils se dirigent tous les deux vers la porte d'embarquement pour prendre l'avion vers une vie nouvelle.

" Il n'y a pas de destin tout tracé. Forge le tien par ta perception, par ta participation, par ta détermination et par ton abnégation."

Fin...