La Communauté Ch. 02

Informations sur Récit
L'heure du Calice.
2.6k mots
4.31
2.8k
1
Récit n'a pas de balises

Partie 2 de la série de 2 pièces

Actualisé 06/16/2023
Créé 05/08/2023
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Dystopie
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Je n'arrive pas à dormir correctement depuis quelques jours. Chaque fois que le sommeil m'emporte, l'image de Denise m'observant discrètement vient embraser mes joues. Je me demande ce qu'elle a bien pu penser de moi, seins à l'air en pleine forêt!

Cette fois est un peu différente, stressée que je suis pour la Cérémonie demain, et mon demi-sommeil m'entraîne dans un rêve lucide... Et si lorsque Denise me fixait, je n'avais pas refermé si vite mon uniforme? Son regard aurait alors dévoré mes mains baladeuses et ma poitrine tendue. Un brin de sueur coule sur mon front, tandis que je remplace, engourdie, mes doigts où ils étaient, par dessus ma robe de chambre.

Quelque chose cloche, malgré la sensation agréable qui émane de mes membres. Cette fièvre qui m'emporte... J'ouvre les yeux pour prendre conscience de mon environnement. Ma fenêtre entrouverte apporte un vent qui ne me procure aucun réconfort. Je me redresse avec difficulté pour attraper mon verre d'eau sur ma petite table de chevet.

C'est là que je l'ai vu pour la première fois. Une ombre dans le coin de la pièce, informe, mais qui clairement me regarde, je le sens. Elle m dévisage et c'est agreable autant qu'oppressant. J'ai la certitude qu'elle me fixe car son regard est si pressant qu'il se fait tangible, pressant sur ma peau qui se déforme sous la caresse. Je remarque un léger creux sur ma cuisse qui remonte, froissant le tissu au passage, comme la pression d'un doigt l'aurait fait.

Une terreur sans précédent m'envahit quand je vois le tissus se replier sur ma cuisse et alors que mon désir s'envole, l'ombre en fait de même. Ma fièvre retombe instantanément, me laissant presque frigorifiée par contraste. Je referme ma fenêtre, et inspecte le coin où j'ai vu la chose. Rien, vide.

Je ne fermerai plus l'oeil de la nuit.

Le lendemain, ma mine est horrible dans mon petit miroir argenté. Le manque de sommeil m'a donné une peau blème et des cernes bien marquées. La tenancière du pensionnat n'est pas sans me faire remarquer ma mauvaise figure. Je coiffe mes cheveux du mieux possible en un chignon que je décore d'un petit peigne en nacre. J'enfile ma robe de cérémonie et prend dans mes mains le petit calice de cristal qui trône sur mon étagère. Je l'observe avec un peu de nostalgie : chacune reçoit un calice pour son baptême, et au fil de chaque sacrement nous nous en sentons de plus en plus proches, comme avec un doudou d'enfance. Savoir qu'il sera souillé dans quelques heures par la Cérémonie du Calice me tord le ventre, pourtant je le range docilement dans la boîte pour l'amener au grand Temple.

J'y retrouve mes amies, et toutes les filles de notre classe, plus ou moins heureuses de cet événement, regroupées à l'entrée de service du Temple. La bonne humeur de Denise, qui semble toujours aussi peu atteinte par les rites, agace les plus ferventes. Moi, elle me fait décompresser. Elle n'a même pas pris la peine de se coiffer spécialement pour l'occasion, posant simplement un petit ruban dans ses nattes.

- "Bah alors, tu as une mine horrible, pire que la mienne!

- Je t'expliquerai..."

La porte du Temple s'ouvre en grinçant, faisant cesser d'un coup net nos bavardages.

Trois figures impressionnantes nous dominent d'une tête au moins. Ce sont trois prêtres, reconnaissables à leur toge rouge vif, dont au centre le Père Poussière, le prêtre Majoris. Le révérend Hitch est absent, probablement en train de préparer la salle. Nous nous agenouillons respectueusement pour notre clergé.

- "Relevez-vous, mes enfants. Voici venu le temps de vous confesser pour affronter cette ultime épreuve de votre parcours initiatique aussi pure que le Seigneur vous a voulu. Une à la fois, qui a l'esprit le plus lourd?"

Ma gorge se serre, repensant au rêve étrange de cette nuit. En parler me ferait sûrement du bien, mais quelles en seront les conséquences?

Le prêtre Majoris semble fixer une autre fille, mais le plus jeune, lui, a repéré mon embarras. Son regard bleu perçant devrait me faire culpabiliser... Pourtant pas du tout. Je souris timidement, le remerciant silencieusement de m'avoir remarqué. Poussière appelle une autre fille, je suis soulagée. Une heure passe, puis enfin...

- Tuillard, avec moi, tonne le jeune prêtre.

Je le suis, mes pas résonnant sur le marbre tandis que les siens glissent sans bruit. J'y vois comme un signe supplémentaire de la lourdeur de mon âme, et je baisse la tête.

Nous arrivons dans une salle de confession, assez grande mais froide. Un vitrail de notre Seigneur, encadré de deux colonnes, surplombe la pièce qui n'est éclairée que de bougies. La lumière rouge nous entoure, effaçant les tons, les couleurs, et les formes. Ses longs cheveux noirs retombent sur son visage juvénile, il doit avoir mon âge, pourtant il semble plus mature. Il ne prend même pas le soin de se présenter.

- "Que l'enfer t'emporte si tu mens en ce lieu saint. Libère toi de ton trouble.

- Je... Je suis... Perturbée. Par la cérémonie et par une punition d'une fille de notre classe."

Je ne comptais pas prononcer la seconde partie de ma phrase, mais elle m'a échappé, comme aspirée par la stature face à moi.

- "La cérémonie est importante, mais il semblerait que ta vérité soit ailleurs. Quelle était cette punition?

- "Notre professeur a exposé les seins d'une de nos camarades pour prouver qu'elle deviendrait une pécheresse.

- Et?

- Outre le malaise, j'ai été... Intriguée. Par ce qu'elle a dit ressentir."

Le prêtre marque une pause.

- "N'as-tu pensé qu'à cela?"

Je baisse la tête encore plus, comme pour me soustraire à son regard. L'instant me semble éternel. Stressant. Je tords mes doigts, me demandant ce que sera la nature de ma punition.

- "Non. Je me suis demandée ce que je ressentirait ainsi, face à un homme."

En silence, il s'approche. Je n'ose pas bouger, m'attendant que le fouet ne vienne lacérer prochainement mon dos. À la place, une caresse tendre vient relever mon visage.

- "Le seigneur t'interdit de bouger."

Il vient poser un doigt sur ma bouche, et le glisse sur mon menton, mon cou, puis mon décolleté. Mon souffle est court, je voudrais bouger et me débattre mais je suis bien trop surprise pour.

- "Je ne ferai rien sans ton accord. La Curiosité est un démon puissant. Tu dois t'en séparer au plus vite. Le seul moyen pour moi de te faire renoncer à ton doute est de t'apporter la Connaissance, qui est l'ange qui se bat contre ses griffes de doute."

J'ose à peine comprendre son sous-entendu. Une larme coule sur ma joue, mélange de honte, d'excitation et de tristesse alors que je vole ce moment à mon futur mari. Pourtant il a raison, surtout si l'ombre que j'ai observé était celle de la Curiosité.

Il tourne autour de moi, passe dans mon dos, me donnant un sentiment profond de solitude.

- "Apprenez-moi, mon prêtre."

Sitôt ces mots prononcés, je le sens se coller à mon dos et entreprendre de défaire les boutons de mon haut. Un, deux, trois boutons, les pans s'écartent. Il tire mon chemisier entièrement, me laissant à demi-nue, en jupe. Il pose sa main sur mon ventre, la remonte jusque sous mes seins, ses gestes sont précis, lents, divins. Il appuie sur mes hanches pour me tourner face à lui. Un regard d'homme se pose sur moi. Le premier. Je me sens sale, si sale, et pourtant si bien. Il approche son visage de mon cou, l'embrasse. Sa tendresse va bien au-delà de tout ce que mon esprit aurait pu imaginer. Je remonte mes mais pour les passer dans ses cheveux et le guider, mais il les attrape brusquement, les repositionne le long de mon corps, réaffirmant mon interdiction de bouger. Sa langue vient titiller le creux de mon cou, me faisant frissonner, puis sa pluie de baiser continue jusque mes clavicules. Il les embrasse tout leur long, s'attardant au centre, entre la naissance de mes seins.

Mes tétons sont dressés, durs, gorgés d'extase pour cette leçon de vie conjugale. Je tressaille quand sa bouche vient enfin se poser sur ma poitrine. D'abord un baiser qui pourrait presque paraître chaste, puis un second dans lequel sa langue vient entourer pleinement mon mamelon. Il l'aspire, me faisant gémir puissamment. La honte revient alors comme une gifle en repensant aux paroles de Denise. "Masturber". Le prêtre est en train de me masturber. Je me sens défaillir, sa langue toujours plus agile dansant d'un tétons à l'autre.

- "Pitié, mon pretre, arrêtez! J'ai compris ma leçon.

- Elle ne fait que commencer."

Joignant le geste à la parole, il vient tordre doucement le bout de mes seins entre ses doigts. Connaît-il le sort de Florence en détail où est-ce censé être agréable? Je l'ignore. Mon corps se fiche bien de la réponse, ceci dit. Je sens cette tranche fièvre qui revient, mais cette fois bien naturelle. Il plaque une main contre mon intimité, par dessus le tissu de ma jupe. Je ressens un bien-être général, mais surtout à un point précis, tout petit, mais puissant. Je ne peux m'empêcher de basculer mon bassin plus fort contre lui, tandis qu'il semble appuyer son pouce contre ce point sensible. J'ignorais il y a quelques secondes que ce point existe, comment peut-il le deviner déjà?

Mon corps lâche. Mes jambes deviennent lourdes, il doit me retenir, une main entre mes cuisses l'autre dans mon dos. Ma tête part en arrière, je m'arque, et fixe le plafond alors que des spasmes inouïs me possèdent. Un cri subtil s'échappe de mes lèvres asséchées. Le sourire du prêtre se grave dans mon esprit, associé à la magie de l'instant. Mon extase se prolonge, remerciant le ciel qu'une telle sensation existe.

Alors qu'il me laisse, redescendant doucement de mon petit nuage, je ne peux m'empêcher de remarquer une bosse déformant sa soutane.

- "Avez-vous autre chose à confesser?"

Je secoue la tête, referme mon haut, et il m'indique la sortie. Je traverse seule de magnifiques décors, pour me retrouver avec les autres filles ayant achevé leur confession dans une petite salle de service. Nous avons toutes l'air songeuses mais aucune ne parlera de ce qui s'est déroulé pour elle. Les diacres assistant les prêtres nous fournissent à chacune un petit chiffon pour faire briller nos calices. En sortant le mien de son écrin, je remarque qu'il s'est ébréché en surface.

Je me mords la langue pour ne rien laisser paraître du coup de poing que je ressens.

Une heure plus tard, nous sommes toutes passées. Florence, la dernière, est en larmes, le dos zébré de traces profondes de fouet.

Sa robe est perlée de rouge, déchirée même par endroit. Elle évoque entre deux sanglots ;

- "J'ai demandé à faire une autre cérémonie plus tard, ou à faire voeu de célibat comme les prêtres... le Majoris a rit en disant que ma professeur lui avait dit que cela se passerait ainsi..."

Chloé se propose de lui bander les plaies et réparer sa robe, mais la malheureuse refuse.

- "Merci, mais laissez.

Que l'au moins on puisse voir que j'ai tout essayé."

Les diacres nous font mettre deux par deux, et alors que je me rapproche de Maude celle-ci me chuchote "Désolée" et se positionne au côté de Florence. Cath et moi nous regardons, incrédules, mais n'osant pas moufter devant les diacres pour une chose si triviale. Pourtant mon coeur se serre un peu. Denise me flanque coup de de coude.

- "He bah alors, je te sers de lot de consolation ou quoi?"

Elle me redonne un peu le sourire, et avec rigueur, nous entrons dans la grande Chapelle. L'air est emplit d'encens, qui brille en rougissant tant il y a de bougies. Nos familles sont installées en silence. Mon père me fait un signe de la tête ; je souris car il est assis à côté du Révérend. Il travaille réellement à faire de moi une femme heureuse, et je lui en suis reconnaissante.

Le prêtre Majoris dirige la prière. Nous chantons en chœur les Morales, et l'Histoire d'Eve, première pécheresse et chasseuse de Démon.

- Mes enfants, mes filles, ouvrez vos boîtes.

Je pose fébrilement le mien devant moi, les yeux fixés sur la brèche qui ressort encore plus sous la lumière sainte. Le prêtre déambule, en tenant sous le bras un tonneau rempli d'un liquide visqueux et blanchâtre.

Il s'approche de ma table en premier, alors j'opère tel que l'on me l'a appris.

- "Je remercie le Seigneur de me donner la force d'assumer la destinée qu'Il a choisit pour moi. En symbole d'obéissance à Sa Volonté, voici mon corps astral, que je suis prête à souiller."

Je tends mon calice avec tant de mal que je crains de le faire tomber. Le Majoris n'a aucun égard pour nos troubles, et verse à l'aide d'une cuillère d'or le liquide au fond de notre trésor. Je lève mon calice, et avale le mystérieux liquide. Il est chaud, salé, visqueux et amer. Il ne ressemble à aucune nourriture que je ne connaisse.

Bien que vidé, une trace blanche tapissé le fond du verre et le chemin qu'il a pris jusque mes lèvres. Le cristal a perdu toute sa transparence, défiguré.

Je me sens de même. Souillée spirituellement, avouant en laissant cet objet se salir que mon rôle est de l'être bientôt moi aussi. Je le contemple en silence, une larme coulant sur les deux avaries que mon fétiche a subi en une journée. Les pleurs de Florence, bien plus bruyants, me sortent bientôt de mon apitoiement.

- "Je remercie le Seigneur de me donner la force de... Refuser cette cérémonie. Si elle est inévitable, alors au moins le Seigneur pourra-t-il être témoin que j'ai été jusqu'à défier ses enseignements pour préserver le cadeau qu'il nous fait à toutes."

Notre professeur se lève au fond de la salle, mais les diacres l'empêchent de venir corriger son vilain petit canard devant tout le monde. Les prêtres viennent enserrer Florence, lui faire tendre le bras à corps défendant. Le Majoris plonge la cuillère, et alors que le liquide allait toucher le Calice, Maude interpose le sien. Elle récupère le liquide destinée à une autre, et le boit prestement avant toute remarque. Le Majoris l'observe une longue seconde, en silence.

- "Nous avons souvent à accepter les discours insoumis de pécheresses qui s'ignorent. Peu souvent pourtant, l'une vient aider l'autre. Embarquez-la." conclut le père Poussière.

Un diacre vient et attrape Maude, l'embarquant par la main, qui semble pour la première fois effrayée de l'Eglise. Mais seuls ses yeux trahissent sa peur, son corps lui, obéit docilement.

La cérémonie continue, sans que personne n'ose faire de remarque. Même Florence obéit quand le prêtre revient une seconde fois à sa table, non sans chaudes larmes.

Elle passera la soirée à essayer d'amenuiser la trace visqueuse, sans succès.

Quand je sors retrouver mon père, il est avec la mère de Maude et notre professeur Griffon, en train de négocier avec l'un des prêtres.

- "Mon prêtre, elle ne savait pas à quoi elle s'engageait en faisant celà! Ma petite est si pure, elle ne mérite pas ce sort.

- C'est justement car elle en ignore tout qu'elle mérite cela. La place qu'elle a désormais dans la société est dégoûtante, mais aussi un honneur.

- Laissez moi au moins lui parler! intervient Griffon

- Vous la verrez en confession, si tel est votre souhait.

- Vous êtes un monstre, croyez-vous que je souhaite me confesser avec elle?

- Si le Malin vous en tente."

Les adultes me regardent, s'arrêtent.

- "Que va-t-elle devenir?

- Ma puce, répond mon père, en faisant ce qu'elle a fait, elle a signé un pacte sans le savoir. Nous craignons que...

- Vous ne craignez pas, c'est fait, interrompt le prêtre. Le révérend l'a confirmé. Elle est en train de passer son rituel en ce moment même avec le Majoris. Maude est désormais une prostituée sacrée."

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4 Commentaires
trouchardtrouchardil y a 11 mois

Que dire de plus à part t'encourager à continuer. Vite, vite, je pense que je ne suis pas le seul à vouloir a suite.

Merci.

AurailiensAurailiensil y a 11 mois

Impatient de voir évoluer la situation ! C'est ce qu'il faut, la découvrir progressivement

DystopieDystopieil y a 12 moisAuteur

Merci pour vos encouragements !

APVapvAPVapvil y a 12 mois

Quel univers ! Bravo pour nous plonger dans cette ambiance. De plus, le style est agréable à lire. Tu prends ton temps.... J'ai mis 5 pour ce numéro 2.

Je réitère mon premier commentaire : La dystopie des uns est l'utopie des autres...

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