La Communauté Ch. 01

Informations sur Récit
Introduction à une spiritualité étrange.
2.1k mots
3.86
2.7k
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Récit n'a pas de balises

Partie 1 de la série de 2 pièces

Actualisé 06/16/2023
Créé 05/08/2023
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Dystopie
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Ceci est ma première histoire. Nouvelle dans l'écriture, je compte sur vos retours pour m'améliorer.

Ce premier chapitre est assez soft mais le crescendo n'en sera que meilleur.

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Mon père, assis à ma gauche, coupe solennellement la tarte aux pommes qui embaume la pièce. Je suis aux anges, car il a accepté que je passe mon dix-neuvième anniversaire non seulement mais lui mais également aux côtés de mes deux meilleures amies, Denise et Maude. Ces dernières entament en chœur :

- " Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire Sandra!

- Fais donc ton voeu, poursuit Denise.

- Allons les filles, pas de superstitions dans cette maison. Récite simplement les prières."

J'attrape la main de Denise sous la table avec un air entendu, tandis que mes lèvres s'entr'ouvrent à peine pour souffler les Grâces. Mon esprit n'est pas dans mes paroles mais dans ce petit voeu intérieur, que j'ose à peine formuler : un beau mariage.

L'an dernier, ma mère Yvette est décédée. Mon père, seul, n'a pas su encore me trouver un mari, pris dans la détresse de perdre celle qu'il a tant aimé. J'espère donc pouvoir enfin connaître ce bonheur... Et m'échapper du pensionnat pour filles, qui commence à me peser. Sa rigueur est bénéfique aux tourbillons de la jeunesse, mais pas à l'épanouissement d'une adulte.

C'est ainsi dans notre communauté. Les filles et les garçons sont éduqués à part : à partir de 6 ans, les femmes sont regroupées et éduquées jusqu'à leur mariage uniquement par d'autres femmes. On apprend tout ce que l'éducation du monde extérieur impose, mais aussi la morale, l'art du foyer et de la culture des champs. Les garçons, eux, s'endurcissent pour pour le bricolage et les travaux manuels dans un monastère séparé. Même au sein de la famille, les rapports mixtes sont rares. Aussi mon père, voulant que je sois un exemple de moralité, m'a fait mettre au pensionnat plutôt que de me garder à la maison seule avec lui, depuis la mort de mère. Ce jour d'anniversaire est donc précieux, car c'est le premier que nous passons ensemble depuis plusieurs mois.

Il me tend mon assiette, une fois les bénédictions récitées, et nous achevons ce repas dans un silence saint. Il ouvre la conversation une fois la vaisselle faite par notre groupe.

- "Les enfants, ma petite Sandra, j'ai une bonne nouvelle. Le reverend Hitch m'a promis un entretien avec une bonne famille dans deux semaines. Je compte particulièrement sur cous pour être irréprochables dans les jours à venir. Aucun déshonneur ne saurait entacher les pourparlers."

A deux heures de l'après-midi, les cloches sonnent. Le cours de morale va débuter. C'est le seul cours que, anniversaire ou non, mon père ne tolère pas que je loupe. Et vu que mon père cherche enfin un parti pour moi, hors de question de le louper. Son regard se fait dur alors que je traîne trop à son goût pour mettre mes chaussures.

Nous marchons rapidement pour rejoindre la Chapelle, faisant voleter le bas de nos uniformes dans la poussière du chemin. Ils sont simples, mais nous y tenons car nous les avons chacune réalisé nous-même en cours de couture : un chemisier, un serre taille et une longue jupe qui vient cacher nos chevilles, blanchâtres pour symboliser notre pureté.

Je l'ai embelli d'un tour de cou en dentelle pour mettre en valeur mes cheveux bruns coupés aux épaules, ainsi que mon port de tête. Denise a couvert la sienne d'un tablier qui dissimule avec pudeur ses formes généreuses. D'autres filles cousent des rubans, ce que je trouve assez beau mais peu original. Sans conteste, la plus belle robe de notre classe est celle de Maude. Elle a moucheté sa robe de petites roses, surpiquant le tour de sa taille déjà marquée par la nature. Elle a doublé son jupon, ne laissant deviner rien de ses formes, et pourtant tout suggérer. C'est que Maude est consciente d'être la plus jolie de notre groupe, et elle en joue d'une façon subtile qui n'entache rien à sa pureté, si ce n'est parfois par l'étincelle de tentation que ses yeux révèlent.

Malgré notre trottinement pressé, lorsque madame Griffon nous regarde passer, elle décoche à chacune une gifle pour le retard que nous avons failli avoir. Les règles ici sont dures, et aucun manquement, fût-il potentiel, n'est toléré. Avant même que nous ayons eu le temps de nous excuser, elle m'en décoche une seconde qui me met les jours en feu. Notre professeur ne m'a jamais aimé, je me demande bien pourquoi. Et depuis que chacune est en âge de se marier, elle est devenue plus sèche encore. Peut-être car elle ne connut jamais l'Amour sacralisé... Elle est pourtant une assez belle femme, aux cheveux noirs comme les plumes d'un corbeau, souvent vêtue d'une robe fluide noire également, qui exagère sa minceur.

- Votre anniversaire ne justifie déjà pas votre retard, mademoiselle Tuillard, mais encore moins que vous mettiez vos amies dans l'embarras. Au premier rang, toutes les trois, et pas un mot de l'heure que nous passons ensemble.

Nous sommes une dizaine de filles, âgées de dix-huit à vingt ans, et je crois qu'aucune ne vit le cours de morale de la même façon. C'est de loin notre cours le plus intime. Surtout depuis nos 18 ans, où ces derniers sont devenus plus durs émotionnellement à supporter, car le sujet mrincipal est devenu notre rôle dans la société, et notre place en temps que femme.

- "Nous allons procéder à une petite interrogation orale, lance sèchement notre professeur. Cela fait un moment que nous n'avons pas révisé certaines notions fondamentales et il semble, aux comportements que l'on me rapporte, que certaines les ont oubliées.

Rose, quel est le plus grand trésor d'une femme?

- Sa pureté, Madame. Car elle nait pure par la Grâce du Seigneur.

- Et pourquoi ce trésor est-il fragile?... Sonia?

- Car le trésor est trop beau pour la faiblesse de notre être.

- Faux, assène-t-elle, une gifle volant vers celle qui la déçoit. Eva, meilleure réponse?

- Parce que la femme a aussi une punition sur ses épaules, les deux sont en concurrence."

Madame Griffon fait la moue, la réponse partielle la satisfaisant peu. Maude lève la main pour répondre, mais la baisse rapidement quand le regard pénétrant de la veille femme la ramène à sa punition.

- "Vous croyez mériter de parler, allez-y Maude. Vous êtes après tout une bonne élève d'habitude... Hors de mauvaises fréquentations, ajoute-t-elle en me regardant. 20 coups de fouet si vous vous trompez.

- La femme est un être de tentation. Elle y est soumise et l'engendre, permettant au Démon d'habiter et de tenter les hommes. Pour nous sauver, notre Seigneur a permis que notre cadeau puisse être sacrifié pour chasser le Démon.

- Exactement. Vous êtes condamnées à perdre votre pureté. Soyez en fières, aimez la... Chérissez la plus que tout, car bientôt vos corps matures désormais attireront les Malins. Vous l'avez déjà vu, n'est ce pas? Vous avez déjà senti les regards qui tentent de se détourner de vous mais qui ne le peuvent, cela commence à vous arriver, ai-je raison? Vous devenez corruptrices. Vous devenez, malgré votre foi que vous prétendez grande, vous devenez une tentation ambulante. Vos maris, bientôt, seront tentés par votre présence et votre précieuse pureté disparaîtra pour apaiser leur soif. Vous serez alors souillées. Tel est la volonté de notre Seigneur."

Je regarde mes souliers, prête mais honteuse. Denise est, comme à chaque cours, a deux doigts de rire, ne prenant pas au sérieux les paroles prophétiques de notre professeur. Maude, elle, la regarde avec détermination, prête à assumer son rôle. Si je ne la connaissais pas si bien, on pourrait croire qu'elle a hâte de rencontrer la Chair.

Dès le début de notre éducation, nos professeurs nous ont appris à être honteuses de nos corps, de nos actes. Fière de chaque pulsion réprimée et pourtant humiliées de les avoir eu. Face à cet endoctrinement dichotomique, certains esprits sont abattus, comme le mien, d'autres ont abandonné comme celui de Denise. D'autres refusent leur destin à venir, comme celui de Florence, qui prie chaque soir de trouver un moyen de rester pure. Madame Griffon l'a bien compris, et la torture souvent pour nous montrer l'implacable destin qui est le nôtre. Aujourd'hui encore, son attitude trop rebelle lui déplaît.

- "Venez, Mademoiselle. Montez sur l'estrade."

Comme un pantin, elle grimpe les deux marches. Madame Griffon tire d'un coup sec son chemisier, et dégrafe trois boutons. Elle élargit le décolleté de la malheureuse, exposant ses deux petits seins en poire à nos yeux. Nous détournons le regard aussi vite que possible pour réduire son embarras, mais Madame Griffon nous ordonne de regarder.

- "Observez. Vous avez détournés les yeux car vous savez que ce que je viens de montrer est un objet de luxure. Vous en avez toutes, j'en ai. Le seigneur nous a faites ainsi pour abreuver nos enfants, mais le Démon a implanté en nous la tentation. Au fond de vous, vous le savez déjà, malgré vos prières."

Elle tire sur les mamelons, faisant geindre l'adorable blonde, en larmes face à nous.

- "Bientôt, petite, ton mari posera ses lèvres ici, et tu aimeras. Avoue le!

- Je ne veux pas, je veux rester fidèle au Seigneur!

- Arrogante, tu crois que tu peux t'opposer aux divins?"

Du coin de l'oeil j'aperçois les regards apeurés et confus de mes camarades. Cath, sa meilleure amie, lui susurre d'avouer mais Florence secoue la tête, gémissant plus fort sous la douleur accrue alors que Madame Griffon plante ses ongles dans les tétons durcis de son élève.

- "Tu es née pour devenir une pécheresse, plus vite tu admets, moins rude sera ta chute!"

Elle tira sur la poitrine de la malheureuse si fort qu'un nouveau bouton lâcha, ouvrant sans pudeur le chemisier jusqu'au serre taille. Cette vision serre mon ventre, mais le rend aussi plus chaud. Une pensée me traverse, celle d'être à sa place, le mélange de sensations procurées à mon corps... Mal à l'aise, je brisais ma punition pour lancer à Florence :

- "Pense à nos yeux que tu souilles par ton ententement, fais ce que Madame te demande!"

Ces mots semblent avoir eu un certain effet sur celle-ci, qui, la lèvre tremblante, murmura

- "Je deviendrai une pécheresse, pleure-t-elle

- Plus fort, intima la professeur.

- Je deviendrai une pécheresse, répéta-t-elle, à peine plus assurée."

Satisfaite, Madame Griffon lâcha son élève, la renvoyant à son siège avec une de ces gifles sont elle seule à le secret. Dans son apaisement soudain, elle semble passer outre mon impertinence et reprend son cours.

- "J'ai d'ailleurs une grande nouvelle pour vous toutes. Malgré certaines... Plus coriaces que d'autres ... J'estime votre classe plutôt bien formée. Nous procéderons à la cérémonie du Calice aux prochaines festivités religieuses, soit dans une dizaine de jours."

Chacune rentre chez elle, portant la nouvelle à leurs familles respectives de préparer leurs beaux habits pour la cérémonie. Entre cela et les pourparlers de mariage, ma vie vz fevenir bien active.

Je dois retourner déjà au pensionnat, je ne traine des pieds... Je n'ai pas envie de me renfermer avec que le soleil est encore beau. Je pars donc en direction de la forêt, faire un tour pour réperer les champignons et les baies à récolter. L'air frais m'y apaise, mais ne chasse pas les pulsions étranges qui animent mon corps. Je vérifie qu'il n'y a nul autre regard aux alentours, et timidement dégrafe les boutons de mon chemisier. Le vent froid dresse mes tétons roses, et fait frissonner ma peau. Pourquoi ce qui est mal nous attire? Cette question sans réponse me fait rougir, alors que ma main glisse et vient pincer l'une de mes auréoles. Un souffle chaud s'échappe de mes lèvres tandis que mon esprit imagine les doigts d'un futur mari encore inconnu remplacer les miens. La chaleur dans mon corps augmente encore d'un cran, et le feu de l'enfer vient embraser mes cuisses. Mon autre main, par dessus mon jupon, vient épouser la forme de mon genoux, de ma cuisse, de ma culotte. La sensation est incroyable, magique, et pourtant horrible. Plus mon corps frisonne, plus mon esprit hurle.

- Sandra?

Une voix familière vient de ma gauche. Je déchante aussitôt et dégrise, me cache et ferme prestement mon chemisier. Je reconnais le pas guilleret qui s'approche de moi comme celui de Denise.

- "Ne t'en fais pas, je n'ai rien vu. Enfin presque rien. Je suis... J'aurais dû partir et faire semblant peut-être? Tu veux que je te laisse te ... J'aurais pas ceu ça de toi, en fait, du coup je n'ai pas pu m'empêcher de venir. Je suis désolée!"

Elle s'embrouille dans ses excuses, mais mon esprit a bloqué sur le mot qu'elle n'a pas prononcé. Masturber. C'est donc ce que j'avais commencé à faire. Je connaissais le terme mais pas sa signification. Je savais que caresser ses parties honteuses était interdit. Je fais, naïvement, le lien. Je me sens si stupide, si impuissante face aux sensations que j'ai ressenti. C'est comme si je venais d'ouvrir la boîte de Pandore.

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5 Commentaires
AurailiensAurailiensil y a 11 mois

Situation de départ prometteuse et agréablement décrite.

Les seins ont des aréoles !

APVapvAPVapvil y a 11 mois

Tout à fait ravi de ce texte qui augure un développement des plus intéressant. Le style est vraiment agréable. La description des protagonistes est efficace sans être lourde. Le contexte de cette communauté ou secte m'excite beaucoup. J'ai déjà lu ce type de groupe quelque part.

Merci beaucoup et régale nous encore. La dystopie des uns est l'utopie des autres...

DystopieDystopieil y a 11 moisAuteur

Merci, surtout de la part de deux auteurs prolifiques du site, cela est très motivant !

trouchardtrouchardil y a 11 mois

Très bon début d'histoire, je suis impatient de savoir pourquoi tu le classes dans la catégorie 'Horreur érotique'.

J'ai vu un petit mélange de temps de conjugaison (présent - passé simple) et quelques fautes, mais cela ne nuit pas au texte.

Merci.

liviolheureliviolheureil y a 11 mois

Cela me rappelle un texte dans le même genre, que j'ai lu sur Ravishu, et que j'ai beaucoup aimé. J'espère que le tien sera aussi bon, en tout cas les débuts sont vraiment très bien, bravo.

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