Histoire de Laurence: Suite

Informations sur Récit
La destruction totale d'un couple.
10k mots
4.12
4.3k
3
Partagez cette Récit

Taille de Police

Taille de Police par Défaut

Espacement des Polices

Espacement des Polices par Défaut

Face de Police

Face de Police par Défaut

Thème de Lecture

Thème par Défaut (Blanc)
Tu dois Connectez-Vous ou Inscrivez-Vous pour enregistrer votre personnalisation dans votre profil Literotica.
BÊTA PUBLIQUE

Remarque : Vous pouvez modifier la taille de la police, la police et activer le mode sombre en cliquant sur l'onglet de l'icône "A" dans la boîte d'informations sur l'histoire.

Vous pouvez temporairement revenir à une expérience Classic Literotica® pendant nos tests bêta publics en cours. Veuillez envisager de laisser des commentaires sur les problèmes que vous rencontrez ou de suggérer des améliorations.

Cliquez ici
ANDRERP95
ANDRERP95
24 Admirateurs

Voici la suite d'un un très vieux texte retrouvé dans mes archives. Je n'en suis pas l'auteur et je le regrette.

Je trouve cette confession - réelle ou non - fascinante. Je ne voudrais pas que cette histoire se perde.

Le site a disparu depuis longtemps et je n'ai pas le nom de l'auteur. A l'époque dans les année 2000 il n'y avait pas la possibilité de connaître le mail de l'auteur.

Bonne lecture

J'ai décidé de partir une semaine au Club Med, seule, pour me changer les idées, et parce que j'avais envie de faire l'amour, de tendresse, d'un homme.

Quinze jours avant de partir, j'ai craqué un soir. Je suis allée sonner à l'interphone de mon mari. Il était 10 heures du soir. Je savais que les enfants dormaient. Il m'a faite monter.

J'étais en jupes, comme d'habitude, mais pas très bien habillée, pas maquillée. Je n'étais pas dans le charme. Je lui ai dit que c'était fini entre Frédéric et moi, que j'avais quitté mon job, et que j'allais déménager moi aussi pour couper tout ce qui me ramenait à cette époque où je m'étais si mal conduite. Je voulais qu'il le sache, c'était tout.

Il n'a pratiquement rien dit. Quand j'ai eu fini, il m'a juste dit qu'il me rappellerait peut-être un de ces jours. J'ai eu un espoir. Je lui ai dit pas la deuxième semaine après, car je partais au Club Med. Il m'a dit avec un sourire moqueur que c'était une très bonne idée. Là, j'ai compris que le Club Med, si je voulais lui plaire à nouveau, c'était une erreur.

Sur le pas de la porte, alors que j'étais dos à lui, il m'a arrêtée, m'a dit de ne pas bouger et m'a enlevé mon slip sous ma jupe en me disant que j'en avais l'habitude, et il a claqué la porte derrière moi.

J'ai pleuré en marchant tout le trajet jusqu'à chez moi. Il m'avait traitée comme ce que j'étais, une salope. Il faisait froid. Et ce froid contre mon sexe me rappelait à chaque pas l'échec total de ma vie.

Le lendemain, je lui ai envoyé un mail, pour lui dire que j'avais annulé mon séjour au Club Med. Je voulais qu'il sache que je l'attendais, au cas où il aurait eu envie de me revoir. Et je suis allée voir une psy. J'en avais besoin, sinon j'allais exploser intérieurement

Cette femme, que je vois encore une fois par semaine, je lui dois beaucoup. Elle ne m'a pas jugé. Elle m'a écouté, elle m'a aidé à comprendre comment j'avais pu en arriver là. Elle ne me dit pas ce que je dois faire. Elle me guide dans mon passé. Elle m'a fait parler de mon père, qui était très autoritaire, et avec qui je ne me suis jamais réconciliée après qu'il m'ait chassée de chez moi quand j'avais mon histoire avec mon premier vrai amant.

Elle m'a dit que mon père avait modèle en moi, une espèce d'idéal masculin, et qu'en étant soumise, je cherchais à lui plaire. Elle a souligné aussi le rôle de ce premier amant, qui m'a révélé le plaisir en le liant à la soumission physique.

Elle m'a dit que l'échec total de cette première liaison (à la rue, études abandonnées) m'avait conduite à me forger une écorce pour la suite : je ne voulais pas que les hommes que j'aimais ait du pouvoir sexuel sur moi de peur qu'ils en profitent comme le premier et me quittent.

Alors, c'était moi qui prenait ce pouvoir, en me ménageant des aventures sexuelles où je me laissais aller à l'autre versant de ma sexualité. Et que j'avais reconduit avec Frédéric exactement ce qui s'était passé avec ce premier amant, en plus fort, et avec beaucoup plus de conséquences puisque j'étais mariée.

Là, j'ai un peu sauté les étapes, car ce " travail " avec la psy (je parle comme elle, maintenant...) a évidemment pris du temps. Je préfère en revenir à la chronologie, c'est plus facile pour moi.

La semaine où je devais être au Club Med, et où mon mari avait les enfants, il m'a téléphoné, toujours vers dix heures du soir. Il m'a dit que je pouvais venir, mais que je ne pourrais pas rester parce qu'il ne voulait pas que les enfants me voient.

J'étais nerveuse comme une jeune fille avant son premier rendez-vous. Ca voulait donc dire qu'il s'intéressait encore à moi. Et s'il avait ajouté que je ne pourrais pas rester, ça signifiait sans doute qu'on ferait l'amour!

J'ai fait bien attention à être jolie, mais pas trop. Je voulais être séduisante, pas sexy. Encore une fois, il ne m'a pas dit grand chose. Il m'a attirée dans la chambre tout de suite.

Je ne savais pas comment me comporter. Je ne voulais pas lui faire les caresses qu'il aimait, de peur que ça le renvoie au souvenir de ce qui s'était passé dans notre couple. Il m'a dit qu'il allait me prendre comme une salope, puisque j'aimais çà. Je me fichais de ses insultes, de sa colère.

Du moment qu'il me désirait, il y avait encore quelque chose de possible entre nous. Il m'a fait l'amour brutalement, comme s'il voulait se venger. Il m'a sodomisée en me faisant mal. Là encore, je m'en fichais, j'étais prête à tout pour le reconquérir. J'aurais aimé un peu de tendresse de sa part. Il n'y en a pas eu. Tant pis, je me disais que ça reviendrait progressivement.

Avant de partir, je n'ai pas pu m'empêcher de lui demander s'il avait présenté Christine à nos enfants. Quand il m'a dit que non, j'étais folle de plaisir, même si je ne l'ai pas montré. Ca voulait dire qu'elle n'était pas importante pour lui. Quand je me suis rhabillée, il m'a dit de ne pas remettre ma culotte.

Dans la rue, en rentrant chez moi, je me suis retournée pour voir s'il était au balcon. Faux espoir, mais j'étais heureuse quand même, même si mon anus était douloureux.

Désormais, je savais qu'il allait me rappeler. Il me suffisait d'attendre.

Il l'a fait la semaine suivante, toujours assez tard, une fois les enfants couchés. Il m'a dit qu'il acceptait de faire une tentative pour sauver notre couple, pour les enfants. Mais qu'il voulait de moi une obéissance absolue. Et qu'il exigeait de ma part une confession de ce qui s'était passé - sans référence à l'épisode de l'amour à trois qui avait si mal tourné -, en ne me cachant pas que si je commettais le moindre faux pas, il demanderait le divorce et donnerait ce document à la justice comme preuve de mon incapacité à élever convenablement les enfants, afin d'en obtenir la garde.

Il m'a donné rendez-vous la semaine suivante chez lui, la semaine où il avait les enfants donc, car il ne voulait pas remettre les pieds dans ce qui avait été notre appartement.

Sa demande m'a semblé fondée. Il me donnait une deuxième chance, mais voulait se prémunir légalement au cas où je retomberai dans ma folie passée.

C'est la psy qui m'a mise en garde : elle m'a dit de me méfier des réactions d'un homme blessé, que mon mari, poussé par l'esprit de vengeance à mon égard, voulait peut-être me tendre un piège et, une fois ce document en mains, demander le divorce.

J'ai bien réfléchi. C'était un risque en effet. Mais il fallait que je le prenne si je voulais avoir une chance de récupérer mon mari.

J'ai voulu lui montrer que j'avais changé, que j'étais loyale : j'ai tout écrit, en lui donnant le beau rôle, et en me chargeant de tous les pêchés. Ce qui était d'ailleurs la stricte vérité. Je lui ai même donné les photos du Cap d'Agde, comme preuve de ma bonne foi, pour lui montrer que je mettais mon sort entre ses mains.

Quand il a vu les photos, il m'a giflée. Jamais il ne l'avait fait en plus de dix ans de vie commune. Ca ne m'a pas choqué. Je l'avais mérité. Peut-être aurait-il dû le faire avant, sans doute même.

Il a accroché la photo où j'ouvrais mes fesses au dessus de son lit, et m'a sodomisée en levrette en me disant de regarder mon cul. Il ne cherchait absolument pas à me donner du plaisir. Ce qui me gênait un peu, c'est qu'il recherchait à reproduire les mêmes attitudes que Frédéric, comme pour me prouver qu'il pouvait me dominer lui aussi, notamment en me claquant les fesses.

Après l'amour, il m'a fait mettre à genoux sur le lit, mains dans le dos, jambes un peu écartées, et m'a dit de ne pas bouger. Il s'est assis face à moi dans un fauteuil et il m'a édicté ses règles : c'est lui qui appelle, quand il veut, je dois toujours venir quand il m'appelle, ne prendre aucune initiative au lit.

Il m'a aussi dit que j'avais de beaux seins, maintenant avec un sourire un peu forcé. Moi, je ne voulais plus qu'il souffre, qu'il soit inquiet. J'ai dit oui à tout, et même que je l'aimais. J'ai pleuré en lui demandant pardon, toujours dans cette position.

Mais j'ai quand même réalisé que j'aimais être comme çà face à lui. C'est là où j'ai compris, après ce que m'avait dit la psy, que ma nature était d'être soumise, que j'avais besoin d'un maître. Mais autant que ce maître soit l'homme que j'aime et qui est le père de mes enfants : mon mari.

En partant, je n'ai pas remis ma culotte et l'ai laissée bien en évidence sur le fauteuil, pour qu'il comprenne que j'étais à lui, que je lui obéissais sans même qu'il ait besoin de le demander. Et quand je me suis retournée dans la rue, il était là sur le balcon, à me regarder, même s'il n'a pas répondu à mon signe de la main.

La fois d'après, toujours quinze jours plus tard, il m'a demandé de m'habiller très sexy. Ce que j'ai fait avec d'autant plus de plaisir que la demande venait de lui. Quand j'ai sonné à l'interphone, il m'a dit qu'il descendait. Ce qui m'a surpris puisque nos enfants dormaient chez lui. Il m'a expliqué qu'il avait pris une baby-sitter et que "pour satisfaire mes besoins de salope", il allait m'emmener dans une boîte d'échangiste. Je n'ai rien dit.

Encore une fois, je ne pouvais pas lui refuser ce que j'avais accordé à Frédéric.

Heureusement, ce n'était pas la même boîte. J'aurais eu trop peur d'y retrouver Frédéric. Il n'est pas allé avec d'autres femmes. Il a " participé ", avec trois autres hommes, dans une alcôve.

J'ai aimé çà. Etre objet sexuel, avec des sexes autour de moi, les prendre dans ma bouche, les recevoir en moi. Mais je n'ai pas joui. Quand je sentais le plaisir monter, je m'arrêtais. C'était plus fort que moi. Sans doute parce que je me méfiais de ce plaisir qui m'avait emmené à commettre tant d'erreur dans ma vie quand je ne le maîtrisais plus, avec mon premier amant comme avec Frédéric.

Mon mari m'en a fait le reproche. Il était amer. Il me disait que je jouissais avec Frédéric mais pas avec lui. Dans le taxi, il me repoussait quand je venais vers lui. Le chauffeur savait d'où nous sortions. Il devait avoir l'habitude de ce genre de couple, surtout vu la manière dont j'étais habillée.

Il a commencé à poser des questions insidieuses, du genre " Vous vous êtes bien amusés, vous avez trouvé ce que vous cherchiez ". Mon mari, pour m'humilier, est rentré dans son jeu, a dit que je m'étais faite sauter par trois hommes. J'avais honte face à ce chauffeur de taxi qui était moche, gros, et avait l'air vicieux. Arrivé devant chez lui, mon mari a demandé au chauffeur de taxi s'il avait un peu de temps et a ouvert avec sa carte la porte du parking souterrain.

En bas, il m'a donnée au chauffeur de taxi qui m'a prise sur le capot d'une voiture. Mon mari était à quelques pas. Il ne regardait même pas. Quand le chauffeur a eu fini, mon mari et lui se sont brièvement parlé.

Moi, je me rhabillais. Je n'ai pas entendu ce qu'ils se disaient. J'ai juste vu un échange de billets de banque entre eux. Mon mari m'a dit que j'allais rentrer chez moi avec le taxi.

J'ai voulu m'asseoir derrière, mais c'est lui qui m'a fait asseoir à l'avant, à côté du chauffeur, en me disant : " Rentre bien avec ton nouvel amant ". Il a ouvert la porte du garage avec sa carte magnétique, et il a pris l'ascenseur.

Je croyais que le chauffeur allait me laisser à la porte de chez moi. Quand il s'est garé, je lui ai demandé ce qui se passait. Il m'a dit que c'était convenu avec mon mari, qu'il allait passer la nuit avec moi.

J'ai repensé à l'échange de billets de banque entre eux. Je lui ai demandé s'il avait payé mon mari pour çà. Il m'a dit que oui. Je me souviens lui avoir aussi demandé combien il avait payé, pour pouvoir lui en donner pour son argent. Il a rigolé. Moi, j'étais glacée intérieurement. Tout s'effondrait.

Mon mari m'avait vendu à un autre, comme si j'étais une prostituée. Il avait fait comme Frédéric avec mon patron. J'ai décidé d'aller jusqu'au bout, pour me noyer dans cette débauche, pour faire comme il l'avait voulu.

J'ai fait tout ce qu'il me demandait. Ce type a été répugnant au lit. Son sexe sentait mauvais, sa bouche sentait mauvais. Il suait. Mais je l'ai sucé sans même qu'il me le demande, lentement, en y mettant tout ce que je savais au sujet des hommes et de ce qu'ils aiment. Je l'ai embrassé à pleine bouche. J'ai même mis ma langue dans son anus. Je voulais m'avilir, toucher le fond. Je lui ai dit les mots qu'aiment entendre les hommes de la part d'une femme pendant l'amour. Il m'a prise de partout. Il n'en avait jamais assez. Vers quatre heures du matin, il a enfin semblé rassasié. Il m'a dit qu'il avait un coup de fil à passer.

Il est revenu dans la chambre en me demandant benoîtement le code d'entrée de la porte de l'immeuble, en me disant qu'il avait appelé un de ses copains chauffeur de taxi et qu'il était intéressé aussi. Je suis entrée dans une rage terrible.

Presque de la folie. Je n'en pouvais plus d'être manipulée, trahie, baisée, méprisée par tous ces hommes, y compris mon mari. Et ce type laid qui croyait sincèrement que j'étais d'accord pour sucer son pote et me faire enfiler par lui! Voilà où j'en étais tombée.

J'étais dans une telle fureur qu'il s'est rhabillé et est parti en me traitant de folle. Oui, il avait raison, j'étais complètement folle d'en être arrivée là. J'ai pris une bouteille d'alcool et j'ai commencé à boire.

J'étais nue sur le divan, dans le noir. Mes mains, ma bouche, ma peau sentaient l'odeur de cet homme, et l'odeur de son sexe. Je voyais clair dans le jeu de mon mari. La psy avait raison : il voulait juste se venger, me débaucher encore plus, me faire passer pour une pute, et divorcer en obtenant la garde des enfants grâce à la confession écrite et les photos de moi au Cap d'Agde que je lui avais données. Eh bien, il avait gagné, sur toute la ligne.

Il n'aurait pas besoin d'aller plus loin. Il n'aurait même pas besoin de divorcer pour avoir les enfants. De toutes manières, ils ne méritaient pas une mère comme moi, après ce que j'avais fait à leur père.

La psy m'avait laissé son n° de portable. Je l'ai appelée vers 7 heures. Je sais que mes propos étaient incohérents. J'étais saoule, j'étais fatiguée physiquement et moralement à bout, je m'étais faite sauter par cinq hommes dans la soirée, y compris mon mari, et je me retrouvais seule nue sur mon divan en pleine nuit. J'avais froid

Entre deux hoquets de larmes, je lui ai dit qu'elle avait raison sur toute la ligne au sujet de mon mari, et que mes enfants ils les auraient facilement car j'allais me jeter par la fenêtre. Elle a été très dure. Elle m'a dit que j'étais une mère, que je devais d'abord penser à mes enfants, que je faisais juste une dépression nerveuse, que c'était normal après ce que j'avais subi, que c'était le contrecoup. Que c'était même nécessaire pour évacuer ce qui m'était arrivé et repartir ensuite sur des bases saines.

Je lui ai répondu " Repartir, mais avec qui? Même mon mari m'a trahi ".

Elle a continué à me parler. Au bout d'un moment, quelqu'un a sonné à la porte. Elle l'a entendu parce qu'elle était à l'autre bout du fil. Elle m'a dit que c'était les pompiers, d'aller passer un vêtement et de leur ouvrir. J'ai appris d'elle ensuite qu'elle m'avait gardé exprès au téléphone en me parlant pour que je ne fasse pas de bêtises, pendant que son mari appelait les pompiers.

Ils m'ont fait une piqûre. Après, je me souviens d'une clinique où elle est venue me voir. Puis d'un transfert en ambulance dans une maison de repos où j'ai d'abord suivi une cure de sommeil. Je dormais, je dormais, j'étais bien. Je ne voulais pas me réveiller.

Ensuite, quand je rouvre les yeux, je me souviens de mon mari qui me regarde. Je ne sais plus quel jour il est, ni combien de temps j'ai dormi. Je sais juste que je ne veux pas le voir. C'est lui que j'ai voulu fuir. C'est lui qui m'a trahi, qui m'a vendue à ce chauffeur de taxi, qui m'a entraînée au fond de ma déchéance, en faisant de moi une pute.

C'est à cause de lui si je me suis comportée avec ce chauffeur de taxi comme la pire des salopes, jusqu'au bout de mes forces mentales. C'est lui qui l'a voulu.

Etre trahie par Frédéric, passe encore. Mais pas par lui, pas par mon mari, alors qu'il devait bien se douter que j'étais sur un fil. Il me dit qu'il m'aime, que ce n'est pas vrai, qu'il n'a pas demandé à cet homme de monter dans mon appartement. J'essaie de garder les yeux ouverts, de le regarder.

Il a l'air bouleversé. Il me dit que c'est la psy qui l'a prévenu mais qu'elle lui a conseillé de ne pas aller me voir à l'hôpital parisien où j'ai passé un jour et une nuit.

Il me dit que le chauffeur de taxi a profité de l'occasion, que jamais il n'a reçu d'argent de lui, qu'il ne m'a pas vendue. Qu'il lui avait simplement demandé de me raccompagner chez moi parce qu'il ne voulait pas que je marche dans les rues en pleine nuit habillée comme je l'étais.

Que l'argent, c'est lui qui le lui a donné, mais simplement pour lui payer sa course. Que cet homme a flairé la bonne affaire, et en a profité pour me faire croire qu'il avait son accord pour coucher avec moi.

Il me dit qu'il est passé chez moi prendre des affaires de rechange, qu'il a vu les traces dans le lit, senti l'odeur du sexe. Il s'en veut, il m'a dit qu'il va retrouver ce chauffeur de taxi en demandant au portier de la boîte de nuit, qu'il va lui casser la tête.

Il me dit qu'il n'a jamais voulu divorcer, et encore moins profiter de la confession et des photos que je lui ai données pour récupérer la garde des enfants. Il me dit que la prochaine fois qu'il reviendra me voir, il me les donnera, pour que je les détruise. Il me dit que je n'ai rien à craindre de lui, au contraire, qu'il veut sauver notre couple malgré ce qui s'est passé, pour nos enfants, et parce qu'il m'aime.

Et qu'il n'est pas trop tard. Il pleure.

Je fonds en larmes. Je crois que je crie. Une infirmière arrive. Lui dit que j'ai besoin de repos, qu'il doit me laisser maintenant. Et je replonge dans le sommeil.

Je suis restée un mois dans ce centre de repos, à dormir, à reprendre des forces. Au début, j'arrivais à peine à aller marcher dans le jardin. Je n'en avais pas envie. Ca me semblait au delà de mes forces.

Centre de repos, c'est un joli mot. En fait, j'étais entourée de fous et de folles. Les médecins me disaient que non, que nous étions juste des gens qui avaient besoin d'être protégés contre eux mêmes.

Mon mari venait me voir tous les week-end, et un après-midi par semaine. Il me disait que les enfants allaient bien, et attendaient mon retour. Quand il venait, j'essayais de me faire belle, de me maquiller, de mettre une robe.

Le deuxième week-end, je lui ai demandé de me faire l'amour, parce que je voulais lui prouver, et me prouver aussi, que j'étais encore une femme. J'étais encore alitée. J'ai retroussé ma chemise de nuit. Il m'a prise sur le lit, en missionnaire.

Je n'ai pas joui, mais j'ai aimé le serrer contre moi, senti son sexe en moi. Les infirmières l'ont su, je ne sais pas comment. Peut-être l'une d'elles a ouvert la porte, qui ne fermait pas, pendant qu'il me faisait l'amour. Elles m'ont dit de ne pas recommencer, que le règlement l'interdisait

La fois d'après, au moment où il partait, je l'ai attiré dans le cabinet de toilette, et je lui ai fait une pipe. J'ai recraché son sperme dans ma main, et je m'en suis barbouillée le corps, et la lèvre supérieure, juste sous le nez. Je voulais garder sa trace, et son odeur, après qu'il soit parti.

J'ai commencé à aller mieux, à dormir moins, sans doute parce que les doses de médicaments avaient diminué.

ANDRERP95
ANDRERP95
24 Admirateurs