Un Soir de Février

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Un histoire vraie, où deux vies sont boulversées à jamais.
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Bonjour à vous, chers lecteurs et lectrices.

Il y a longtemps que je voulais confier, de manière anonyme, une partie importante de ma vie. C'est maintenant chose faite.

Le récit qui suit est donc une histoire vraie, tirée directement de mon vécu.

J'ai essayé d'aiguiser ma plume pour rendre l'histoire attrayante à suivre, j'y ai ajouté des détails intimes et c'est d'ailleurs pour ça que je la publie ici.

Il fallait que je l'écrive, c'était devenu une nécessité.

Mais je pense que vous comprendrez en lisant.

  1. Prélude

Cela faisait maintenant huit ans que j'étais marié.

Mariée avec la femme que j'avais rencontrée pendant mes années à l'université, quand j'avais la vingtaine. J'en avais désormais trente-trois.

L'amour avait porté ses fruits durant ses belles années passées au côté de mon épouse, et deux enfants, deux petits diablotins, ainsi qu'un troisième encore bien au chaud, étaient venus agrandir progressivement notre petite famille, plus si petite que ça au final.

Bref, j'étais heureux.

J'avais une vie de famille rayonnante, bien remplie surtout avec des jeunes enfants, une vie sentimentale épanouie, même si elle avait certes connu des hauts et des bas comme tout couple qui dure, et une vie sexuelle simple et active.

A cette époque, nous nous apprêtions à déménager, car la famille était sur le point de s'agrandir.

Et bien que la perspective d'avoir un nouveau chez-nous plus grand réjouissait ma femme, elle était également un peu triste de quitter la ville où nous habitions, car elle s'y était fait une très bonne amie : Eléna.

Pourtant, nous ne partions pas loin, à seulement quelques dizaines de kilomètres.

Ma femme avait rencontré Eléna au parc, où elle allait avec mes deux ainés, après l'école dès que le temps le permettait. Elles avaient entamé la discussion un peu par hasard, et s'étaient rapidement trouvées beaucoup d'affinités.

Eléna avait elle-même déjà trois enfants, et était un peu plus âgée que moi et ma femme. Elle était également mariée depuis presque dix ans, toujours en couple avec son mari et père de ses enfants.

Quelques jours avant de déménager, nous étions justement chez Eléna, un dimanche après-midi pour prendre le goûter.

Et pendant que les enfants jouaient dans le jardin aux dernières lueurs du soleil de septembre, que ma femme alors allongée sur le canapé, très enceinte, Eléna nous partageait alors à quel point nous allions lui manquer.

« On ne part pas loin. On pourra continuer à venir prendre le goûter chez vous le dimanche ! », lui avais-je alors répondu, sur un ton un peu moqueur.

Quelques semaines plus tard, alors que ma fille venait de venir au monde, Eléna était venue nous rendre visite à la maternité, avec ses trois filles. Son mari, Damien, n'avait pas pu venir, sans que je ne me rappelle la raison.

En voyant ma femme tenir notre fille dans ses bras, petit être frêle tout juste né mais déjà rayonnant de bonheur, elle s'était alors penchée vers elle pour la prendre dans ses bras. Puis elle avait dit à ma femme « Un petit bébé comme ça, si mignon, ça me donne presque envie d'en avoir un autre », avant de se tourner vers moi et de me sourire.

Cette phrase m'avait alors marqué, elle avait eu son petit effet, sans que je ne m'imagine quoi que ce soit sur le moment, ou que j'essaie d'interpréter un quelconque sous-entendu.

Il est vrai qu'Eléna était plutôt une jolie femme. La trentaine bien entamée, un beau visage malgré quelques rides qui commençaient à apparaître. Des hanches plutôt prononcées et quelque peu élargies par ses grossesses passées, ainsi que de petits seins.

Mais de mon côté, j'étais heureux dans mon couple. Je venais d'être père une nouvelle fois, et je ne prêtais alors guère attention aux autres femmes. De toute façon, cela n'avait jamais été mon genre.

La vie continua ainsi, ma femme et Eléna continuèrent alors de se voir régulièrement, elles allaient au resto, elles échangeaient tous les soirs sur Whatsapp, ... Bref, de vraies copines.

De temps en temps, nous étions invités chez Eléna et Damien, et nous étions toujours très bien accueillis. Ma fille ainée s'entendait notamment très bien avec la sienne, ce qui bien entendu était venu renforcer les liens d'amitié entre les deux femmes.

Un peu plus tard dans l'année, alors que nous avions trouvé nos marques avec ma femme suite à la naissance de notre troisième enfant, nous nous trouvions, elle, moi, Eléna et Damien, chez des amis communs.

Ce jour-là, Eléna semblait très remontée contre son mari.

Elle passa ainsi l'après-midi à lui envoyer des pics, sans que ce dernier ne semble esquisser le moindre répondant. Damien n'était pourtant pas un mauvais bougre de ce que je connaissais de lui. Je l'appréciais même beaucoup, mais quand on ne voit un couple que de l'extérieur, on n'en effleure souvent que la surface.

Le soir, une fois rentrés chez nous, j'en discutais alors avec ma femme, et bien entendu, elle était dans la confidence.

« Elle reproche à Damien de ne pas assez s'occuper d'elle, de la maison, des enfants. Tu vois, par exemple, il fait la grasse matinée tous les week-ends et c'est toujours elle qui doit se lever aux aurores avec les enfants ! Bref, elle assure seule la charge mentale depuis un moment déjà, et cela l'épuise. Elle m'a même dit qu'elle lui avait déjà posé un ultimatum, en le menaçant de le quitter ! ».

Avant pour ma femme de conclure par « Heureusement, toi tu n'es pas comme ça », tout en m'embrassant.

Et soudain, je ne saurais pas expliquer pourquoi, à partir de cet instant précis, je me suis mis à fantasmer sur Eléna dans les jours qui suivirent. Je l'imaginais triste, délaissée, recherchant le bonheur ailleurs.

Parfois même, je ne pouvais m'empêcher de penser à elle le soir en me masturbant, alors que ma femme était déjà couchée. Je l'imaginais se déshabiller devant moi, nous nous embrassions, ...

Pourtant, je me sentais toujours épanoui dans ma vie de couple, tout allait bien avec ma femme. Nous nous étions rapidement faits à notre nouvelle ville.

Bref.

Cela ne m'inquiétait pas trop, car j'avais déjà eu ce genre de fantasme par le passé, comme tout homme je suppose. Des fantasmes sur des connaissances, des amies, des collègues de bureau, ... sans que cela ne se soit soldé par un quelconque passage à l'acte. Tous ces fantasmes étaient restés au stade de pensée à chaque fois, et avaient fini par me passer rapidement. De toute façon, je n'avais de mon côté jamais cherché à essayer d'en assouvir n'en serait-ce qu'un.

Et je me disais donc que cette fois-ci, ce serait pareil.

  1. Acte

L'histoire se poursuit quelques mois plus tard, un soir de février.

Je ne fantasme plus du tout sur Eléna, ni ne pense à elle, comme je l'avais prévu.

Je me trouve alors dans le train, qui me ramène du travail. Je suis parti un peu plus tôt que prévu, car il s'est mis à fortement neiger dans l'après-midi.

A la gare de mon ancienne ville, celle où vit toujours Eléna et sa famille, le train s'arrête, mais ne repart pas. Annonce du conducteur, plus possible d'avancer, tout le monde doit descendre.

Je dois donc m'arrêter là.

Je me dépêche de sortir de la gare, je cours jusqu'à la station de bus la plus proche, en espérant que peut-être par chance certains circulent encore, et pourraient me rapprocher de mon domicile.

Mais c'est sans appel. Les routes sont déjà trop enneigées, plus aucun bus ne circule.

Je commence à réaliser que je vais certainement devoir finir le trajet à pied, quelques quinze kilomètres à affronter la neige, dans le froid, cela ne m'enchante guère.

Mais bon, pas le choix.

J'appelle alors ma femme pour lui dire que je rentrerais sûrement tard ce soir, en lui expliquant où je me trouve actuellement, et quelle est la situation. Elle s'inquiète, et me dit de bien faire attention.

Je commence alors mon périple, armé de mes Richelieu aux pieds.

Et alors que cela fait dix minutes que j'avance péniblement, ma femme me rappelle.

Entre-temps, elle a appelé Eléna, et cette dernière m'accueille chez elle pour passer la nuit.

Eléna, je n'y avais même pas pensé. De toute façon, je n'ai pas son numéro.

Au début, j'ai presque envie de décliner la proposition, mais l'idée de continuer à marcher pendant au moins certainement trois heures sous la neige me fait finalement changer d'avis rapidement.

Je fais alors demi-tour, et effectue le trajet que je faisais avant quotidiennement, pour arriver une vingtaine de minutes plus tard chez Eléna.

Je sonne, en m'attendant à trouver la petite famille au complet.

Capucine, la fille aînée d'Eléna, m'ouvre la porte, suivie par ses deux sœurs. Elles sont contentes de me voir. C'est vrai que la situation est plutôt inhabituelle, et que j'ai toujours eu un bon contact avec elles.

Je rentre après avoir secouer mes chaussures recouvertes de neige, enlève mon manteau, et Eléna m'accueille à son tour, en me faisant la bise.

Je jette un œil au salon devant moi, et m'exclame alors « Damien n'est pas là? ».

« Non, il devait également rentrer ce soir d'un déplacement pour le boulot, mais son TGV a été annulé à cause de la neige. Vraiment des rigolos dans ce pays, dès qu'il neige un peu c'est la pagaille. Tiens en attendant, tu peux te changer, je t'ai sorti des affaires de Damien ».

Je prends les affaires qu'elle me tend, et vais alors dans la salle de bain se situant dans l'entrée, pour me changer complètement. Je suis frigorifié.

Damien étant un peu plus petit que moi, les vêtements sont un peu justes, mais ça ira.

Une fois changé, j'appelle ma femme pour lui dire que je suis bien arrivé chez Eléna, et lui dit d'embrasser les enfants pour moi.

Finalement, la soirée débute, et se passe somme toute de manière tout à fait banale.

Je mets la table, j'aide Eléna à faire manger ses enfants, puis à les préparer pour aller se coucher. Comme je le fais chez moi avec les miens.

Je propose même de raconter l'histoire du soir, les filles sont aux anges.

« Ça me change de Damien », me glisse alors discrètement Eléna qui débarrasse la table, tandis que ses filles choisissent une histoire dans la bibliothèque.

20h30, tout ce petit monde est maintenant couché. Je me retrouve donc seul, en tête à tête avec Eléna.

Une grande première.

Je me fais même la réflexion, cela fait de très nombreuses années que je ne me suis pas retrouver pas seul avec une femme qui ne soit ni mon épouse, ni ma mère.

Nous passons à table, nous dînons tout en parlant de la pluie et du beau temps, et bien entendu surtout des enfants. Les minutes passent alors, et nous rigolons bien ensemble.

Puis, tandis que je débarrasse la table, Eléna me dit de lancer le lave-vaisselle, et part alors dans la salle de bain, celle où je me suis changé un peu plus tôt.

Je songe alors, tandis que je rassemble les couverts sales sur la table : « Où vais-je dormir? ». C'est vrai, il n'y a que quatre chambres, et trois sont déjà prises par les enfants. Reste celle d'Eléna et Damien.

Je regarde alors le canapé qui me tend les bras, en me disant qu'il est un peu petit mais qu'il doit être suffisamment confortable pour une nuit.

A ce moment précis, mon fantasme ressurgit alors.

Soudainement, une pensée me traverse l'esprit, et je m'imagine en train d'aller me coucher dans le lit d'Eléna.

Mais je me ressaisis vite. Ça n'arrivera pas, même si cette pensée impromptue m'a quelque peu chamboulé.

Je range alors la dernière assiette dans le lave-vaisselle, puis lance ce dernier comme me l'a demandé Eléna.

« Il en fait du bruit, ce lave-vaisselle », je me dis alors à voix basse, tout en songeant alors qu'il vaudrait mieux que je ne tarde pas trop.

Après tout, nous sommes en plein milieu de la semaine, et j'ai beaucoup de travail qui m'attend au bureau ; d'autant plus que je n'ai pas pu le finir comme je le voulais cet après-midi.

Je pars alors pour me préparer à me coucher. J'ai toujours une brosse à dent et du dentifrice sur moi, dans ma sacoche de travail.

Tiens d'ailleurs, où est-elle, ma sacoche? J'espère que les filles n'ont pas joué avec.

Je me creuse les méninges quelques instants. Ah non, suis-je bête, j'ai dû la laisser dans la salle de bain en me changeant tout à l'heure.

Je m'approche alors de la porte de la salle de bain, et sans réfléchir ouvre cette dernière.

Eléna est là, nue sous la douche, en train de se laver les cheveux.

Je ne peux m'empêcher de la regarder quelques secondes, mais tout de suite gêné, je referme vite la porte.

Avec le bruit du lave-vaisselle, je n'avais même pas fait attention au léger bruit de douche qu'on peut entendre dans le salon.

Je suis gêné, j'ai presque honte, mais en même temps je sens bien qu'en l'espace de quelques secondes, c'est devenu tout dur dans mon caleçon.

Voir une femme nue autre que ma propre femme, pour de vrai, pas une illustre inconnue derrière un écran, ça ne m'était plus arrivé depuis mes années lycée.

Je suis tout excité.

Je commence même à me faire des films. Peut-être n'a-t-elle pas fermé la porte de la salle de bain à clé sciemment? Mais au fond de moi, je n'y crois pas vraiment.

Tout est dans ma tête.

J'espère même fortement qu'elle ne m'a pas vu. Comme elle était en train de se laver les cheveux et qu'elle avait la tête légèrement penchée vers l'arrière, il y a une chance.

Je reprends mes esprits, respire un bon coup et cette fois je toque, puis m'exclame : « Eléna, j'ai une brosse à dent dans ma sacoche que j'ai laissée dans la salle de bain, est-ce que je peux entrer? ».

J'entends alors l'eau se couper, puis la porte de la cabine de douche s'ouvrir.

Et quelques secondes plus tard, Eléna m'ouvre la porte, une serviette autour de la taille et une autre sur la tête.

« Vas-y, bien sûr » me lance-t-elle alors en me souriant. « Je vais finir de me préparer à l'étage ». Puis elle sort de la salle de bain et s'en va vers l'escalier.

Je ne peux alors m'empêcher de me retourner furtivement. Sa serviette s'arrête juste en dessous de ses hanches. Elle laisserait presque apparaître le bas de ses fesses.

Je tressaille à nouveau, alors qu'une nouvelle pensée me traverse l'esprit : je me mets alors de nouveau à l'imaginer se baissant, laissant apparaître entièrement sa belle paire de fesses.

De nouveau, je recommence à bander. M'envoie-t-elle des signes subtilement? Une porte de salle de bain non fermée, un corps nu simplement caché par une serviette qui pourrait tomber à tout moment... Serais-je encore en train de me faire des films?

Apparemment, oui.

À peine ai-je fini de me laver les dents, qu'Eléna redescend en pyjama, ample et beaucoup moins sexy que la serviette, apportant avec elle un grand plaid qu'elle me tend.

« Il fait un peu froid dans le salon la nuit, ce plaid devrait être assez chaud », me dit-elle alors.

C'est donc acté unilatéralement, je dormirais sur le canapé cette nuit.

Puis elle renchérit par « Surtout, fais comme chez toi », tandis qu'elle sort une bouteille de vin blanc entamée du frigo.

Je suis toujours devant la porte de la salle de bain, le plaid dans les bras, alors qu'elle attrape la télécommande et allume la télé. Puis elle va chercher deux verres qu'elle pose sur la table basse devant le canapé, et s'assied.

Je m'assieds à mon tour tout en posant le plaid, et la regarde servir les deux verres.

Je lui lance alors « Tu sais que je me suis déjà lavé les dents », sur un ton un peu moqueur.

Elle se relève alors soudainement du canapé, et s'exclame « Oh pardon, tu veux peut-être te coucher tout de suite », alors qu'elle saisit la télécommande et éteint aussitôt la télé.

Que répondre? Je suis seul en tête à tête avec elle. Mes pulsions ont déjà commencé à me jouer des tours, et en même temps, je suis convaincu intérieurement que je suis en train de me faire des films.

« Je vais lire un peu », je poursuis alors en sortant un livre de ma sacoche.

« Mais tu peux regarder la télé, ça ne me dérange pas. Hé, tu es chez toi après tout ! », je lui glisse alors en lui faisant un clin d'œil amical.

Elle se rassied alors, rallume la télé, tout en commençant à boire son verre de vin.

De mon côté, j'ai le cœur qui bat un peu plus vite que d'habitude, alors je commence à lire, ça m'apaisera certainement.

Au bout de quelques minutes, elle m'interrompt en me demandant si je compte boire mon verre.

« Tu sais, je ne suis pas un grand amateur de vin, alors en plus juste avant de dormir ! », je lui réponds en souriant.

Elle me sourit à son tour, avant de s'emparer de l'autre verre et de le boire, sans dire un mot.

Puis elle s'en ressert un troisième, avant d'aller ranger la bouteille au frigo puis de se rasseoir sur le canapé.

Cette fois d'ailleurs, j'ai la sensation qu'elle s'est installée un peu plus proche de moi.

Elle regarde alors la couverture de mon livre. « Comment bien manager ses équipes terrains... Dis donc, j'espère que tes équipes sur le terrain ont pu rentrer à temps chez elles, contrairement à toi ! », me lance-t-elle alors en plaisantant.

Je pose alors mon livre, et nous commençons à discuter, avec la télévision en guise de fond sonore.

Au début, nous parlons de tout et de rien, comme pendant le dîner. Du travail, des enfants, de nos époux et épouse respectifs, ...

Et puis au fur et à mesure que nous divaguons, Eléna se met à parler de plus en plus de Damien. Jusqu'au point culminant de notre discussion.

« Tu sais, Damien ne va jamais lire une histoire aux filles le soir » me dit-elle alors.

Je réalise que depuis cinq minutes, elle ne fait que le critiquer. « Il ne se lève pas le matin, il ne vient jamais au parc avec moi, ... ».

Eléna a l'air déprimée. Et un peu éméchée aussi. J'ai comme l'impression qu'elle cherche une épaule sur qui se reposer, et elle m'a trouvée.

« Virginie a beaucoup de chance de t'avoir », me dit-elle alors.

Puis c'est le silence.

Je sens qu'elle se rapproche de moi.

Je sens la chaleur envahir mon corps, et l'excitation arriver à grands pas.

Est-ce que ça va réellement se produire? Est-ce encore un film que je me fais? Cette fois-ci ça semble devenir de plus en plus concret, et je ne suis pas encore très à l'aise avec l'idée de ce qui pourrait alors advenir.

Après ce long silence, et alors que je ne m'étais remis à fixer la télé l'esprit ailleurs quelques instants, je tourne la tête vers Eléna.

Elle me regarde également.

Elle semble triste.

Je la trouve belle.

Sa tête se rapproche alors de la mienne, et elle m'embrasse tendrement sur les lèvres.

Juste quelques secondes. J'accepte sans sourciller ce baiser.

Puis elle recule brusquement, se lève en se disant à elle-même « Non... non, ce n'est vraiment pas bien ce qu'on est en train de faire. Je crois que je devrais juste aller me coucher ».

Elle se tourne sans même me regarder, et monte quatre à quatre l'escalier qui mène aux chambres.

De mon côté, je reste sur le canapé, bouche bée.

Je suis tout excité, et en même temps un peu perdu.

Par contre, ce dont je suis sûr, c'est qu'après ce simple baiser, j'ai le sexe tout raide, bien dur.

Finalement, ce n'était pas un film.

Mais ça finit en queue de poisson.

En tout cas, cette fin-là me laisse un goût amer.

J'éteins la télé, ainsi que la lumière, j'enlève mon pantalon puis je m'allonge sur le canapé, et rabats le plaid sur moi.

Les minutes s'écoulent, et bien entendu, impossible de dormir.

« Je devrais me masturber », je pense alors intérieurement. Ça m'aidera à passer à autre chose, et à m'endormir.

Je commence à me résigner, mais j'ai quand même la sensation que je suis à deux doigts de réaliser mon fantasme.

Je sais que ce n'est pas bien, pas raisonnable, mais me retrouver seul, en tête à tête, avec Eléna, cela ne se reproduira pas.

Il faut au moins qu'à mon tour, je tente quelque chose.

Après tout, c'est ELLE qui m'a embrassé.