Trouble Obsessionnel

BÊTA PUBLIQUE

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- Dans une semaine, je ne sais pas. Mais en fait j'ai pensé à cette semaine à cause de ses marques. Elle ne pourra plus déposer plainte, j'ai eu vraiment les jetons.

- Mais tu l'a rebattue ensuite? Cela risque de laisser des marques?

- Oui mais je lui ai fait mal sans frapper très fort, en plus, ce n'était que sur les fesses et les seins, donc évidemment sexuel, cela fait pas trop le mec brutal.

- J'espère qu'elle n'est pas allée au commissariat de police en sortant.

- Arrête, non ce n'est pas possible, je crois qu'elle était vraiment ravie et sure que j'allais l'accueillir même si elle devait attendre une semaine.

- Il y a quelque chose quand même qui me paraît inquiétant, c'est qu'elle a l'air au courant de tout ce que tu fais et ce qui se passe dans ta vie?

- Pourquoi dis tu cela?

- Elle se pointe deux jours après que je fasse mes valises, tu m'as dit toi-même qu'elle t'avait demandé si tu étais content de ta promotion, elle avait le code de la porte en bas pour rentrer. Et je suis sure qu'il y a plein d'autres choses.

- Tu crois qu'elle m'espionne?

- Oui cela j'en suis sure, peut être même qu'elle te guette au café d'en face? Ou alors elle a mis des micros ici, mais cela me paraît un peu compliqué. Et sur ton ordinateur?

- Je n'en sais rien, on peut mettre des micros sur un ordinateur?

- Pas des micros mais des mouchards. Allons vite regarder »

Isabelle travaillait chez un grand constructeur informatique, et n'eut aucun mal, avec l'aide d'un technicien ami, à mettre à jour les différentes applications de surveillance qui étaient sur l'ordinateur de François. Celui-ci s'effondra accablé. Une telle folie le laissait sans voix. Paradoxalement, cela les rapprocha, et Isabelle resta avec lui la soirée et la nuit.

Pendant le reste de la semaine, il mit toute son énergie à trouver une solution. Par précaution il n'utilisait que des moyens d'échanges surs, ne laissant plus aucun message nulle part. Il alla demander conseil à une amie psy, qui ne le rassura pas :

« Difficile de contrer une obsessionnelle comme celle que tu me décris. L'histoire raconte des cas vraiment flippants. Cela se guérit très bien, mais encore faut il que l'obsessionnel accepte de consulter, ce qui est très rare. Il ne se sent pas en faute, est dans son système de pensée, et finalement ne souffre que très peu. Le problème, ce sont les cibles de ces obsessionnels, le plus souvent des femmes, et le plus souvent vers des personnes connues. Une véritable plaie pour eux, obligés de se cacher en permanence. Par exemple plusieurs femmes se sont suicidées à l'annonce du mariage de Mike Brant, je crois que c'était fin 70!

L'obsessionnelle n'a plus conscience de la réalité de la même façon que toi. Tout est interprété et vient nourrir l'obsession, il n'y a aucun dialogue possible. Si la personne ne désire pas se faire aider, il n'y a pas beaucoup de solutions. La première c'est l'histoire du chimpanzé, c'est-à-dire attendre que l'obsession se porte sur une autre personne. Pour cela il faut faire le mort, ne rien émettre qui risque, même en étant détourné, de nourrir l'obsession. Les coups dont tu m'as parlé ont été interprétés par ton amie comme une preuve que tu étais fou d'elle avec une violence que tu ne maîtrisais pas! C'est difficile, long et pénible.

La seconde solution, qui est parfois radicale et fonctionne bien, c'est de déposer une plainte, et obtenir un jugement rapide, pour la forcer à se tenir à distance sous peine de prison. Cela fonctionne avec certaines, mais pas toutes. Parfois cela crée aussi un électrochoc, et la personne obsessionnelle sort d'un coup de son obsession, comme d'un mauvais rêve. Mais elle n'est pas guérie pour autant, elle va reporter son besoin d'affection, sur un pauvre hère qui passe malencontreusement par là.

Les causes sont multiples, souvent liées à un abandon et une absence de structure interne, l'obsessionnel vit au travers de l'autre car il est incapable de vivre au travers de lui-même.

- C'est paniquant tout ce que tu me racontes.

- Je suis désolée, je viens te dire ce qui est.

- Il y a une troisième solution, c'est l'élimination physique. Puisque c'est une personne qui n'apporte rien à quiconque.

- Tu es sérieux François? Je comprends que cela puisse pousser à bout, c'est une épreuve, mais te retrouver en prison n'a aucun sens.

- Tu as raison, je plaisantais. Mais François n'en était pas si sur »

*****

Pendant toute la semaine François donna des informations encourageantes à Ségolène. Elle se sentait terriblement bien et calme, et déjà imaginait la famille qu'ils allaient fonder. Car François aimait les enfants, cela se voyait. Elle lui envoya plus de 20 messages par jour, et continuait de le guetter de la même façon. Enfin le samedi tant attendu arriva. Elle n'avait pas défait sa valise, et avait à peine dormi la nuit précédente. Elle avait passé tout son temps à se caresser et à se faire jouir, elle se sentait une tornade vivante.

Il était sûrement sorti faire une course. La porte ne s'ouvrit pas malgré ses coups de sonnettes incessants. Elle resta là trois heures, assise sur sa valise, attendant son retour, guettant chaque bruit dans la cage d'escalier, le cœur battant. Il lui était sans doute arrivé un accident. Elle lui laissa 13 messages sur son portable, mais il ne la rappela pas. Elle se résigna, la mort dans l'âme à rentrer chez elle, à la fois inquiète, mais également furieuse.

Sous la porte un mot était glissé :

« Ségolène,

J'ai bien réfléchi comme nous en étions convenu cette semaine, et j'ai décidé que nous ne devions plus nous voir. Je suis amoureux d'Isabelle, c'est elle la femme de ma vie.

Nous avons eu beaucoup de bonheur tous les trois, mais ceci est du passé, il faut savoir tirer un trait. Tu es belle et intelligente, je suis certain que tu sauras trouver l'homme qu'il te faut, et je ne suis pas celui là. Pas seulement à cause d'Isabelle, mais je crois que tu ne me connais pas vraiment.

Je t'embrasse.

François. »

Ségolène s'écroula sur son lit, le visage déformé par la douleur et la haine. Elle se haïssait elle-même d'avoir cru que François viendrait, mais elle haïssait encore plus Isabelle qui avait manipulé François. Elle n'avait pas guetté son domicile, mais sans doute l'avait il appelé dès que Ségolène était rentrée chez elle. Elle repartit chez François et resta toute la journée à guetter sa porte mais ne le vit pas. Elle était certaine qu'il devait être avec Isabelle, cette grosse truie infâme. Elle se fit mettre une semaine en congés maladie et passa ses journées à suivre au loin François. Elle avait loué une voiture pour cela, et le mitraillait toute la journée. Elle lui envoyait des sms et des messages toutes les dix minutes, se disant à chaque fois qu'elle devrait patienter, mais incapable de réfréner son besoin de le solliciter. La nuit elle se caressait encore plus fébrilement, en pensant à lui et à la violence qu'il avait exercée sur elle, rêvant de sévices bien plus fous qui lui montrerait à quel point elle était prête à tout pour lui et que elle seule le rendrait heureux!

C'était le cinquième jour qu'elle se mettait en chasse. Le temps était exécrable, il pleuvait des trombes d'eau. Garée en double file, elle observait avec beaucoup d'attention la sortie de son parking pour ne pas le perdre. Elle savait où il allait, mais ne voulait prendre aucun risque. Elle s'était d'ailleurs équipée, avec de quoi boire et manger pour toute la journée, et même un pot pour se soulager au cas où. Le plein était fait, la voiture tournait comme une horloge. Elle se sentait incroyablement forte.

Elle ne détourna pas la tête lorsqu'elle entendit une main frapper à lal vitre passager. Les coups se firent plus insistants, elle dut détourner la tête et considéra un homme mince et triste qui s'abritait tant bien que mal sous un parapluie noir.

« Ségolène Lacombes?

- Oui c'est bien moi, qu'est ce ...

- Tenez ceci est pour vous. Pouvez vous me signer cette décharge »

Il lui remit un papier bleu, et sans bien comprendre, Ségolène signa son registre. Le document était une assignation en référé heure à heure, elle était convoquée pour l'après midi même au tribunal d'instance de Paris. Le sang se retira de son visage. Mécaniquement elle suivit du regard l'huissier de justice qui rentra dans le café à côté de chez François et elle le vit au travers de la vitre, discuter avec celui-ci, qui la regardait dans sa voiture.

Pour la seconde fois en moins d'une semaine son monde s'effondrait. L'assignation faisait deux pages, il lui était reproché un espionnage de l'ordinateur de François, un huissier avait constaté la présence des logiciels espions, et ils avaient les preuves qu'il s'agissait bien d'elle en tant que destinataire. Ils avaient également la preuve qu'elle interrogeait en moyenne 25 fois par jour sa boîte vocale, et plus de 100 fois par jour sa boîte email personnelle ; un détective l'avait vue suivre toute la semaine François et le guetter, et s'était même procuré des doubles des photos qu'elle avait faite ; ils avaient une copie de tous les sms, emails et messages qu'elle lui avait envoyés. La demande était simple, le juge devait lui interdire d'approcher François, en lui demandant de quitter la capitale, sous astreinte financière et prison avec sursis.

Il n'avait donc rien compris. Le pauvre, il avait été complètement manipulé par l'autre. Finalement c'était un porc et il irait bien avec sa truie! Ségolène pleura chaudement son amour déçu, et décida de ne plus l'aimer, il ne méritait certes pas toute sa considération. Elle se retrouvait à nouveau seule, quelques jours après avoir fait de si beaux rêves. Mais la vie continuait! Et elle venait de lire l'annonce d'un couple qui semblait intéressant et intéressé...

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