Teikoku, Épisode 02

Informations sur Récit
La suite des aventures de Ceder Rif.
6.8k mots
4.67
2.1k
00
Récit n'a pas de balises

Partie 2 de la série de 3 pièces

Actualisé 06/11/2023
Créé 01/27/2022
Partagez cette Récit

Taille de Police

Taille de Police par Défaut

Espacement des Polices

Espacement des Polices par Défaut

Face de Police

Face de Police par Défaut

Thème de Lecture

Thème par Défaut (Blanc)
Tu dois Connectez-Vous ou Inscrivez-Vous pour enregistrer votre personnalisation dans votre profil Literotica.
BÊTA PUBLIQUE

Remarque : Vous pouvez modifier la taille de la police, la police et activer le mode sombre en cliquant sur l'onglet de l'icône "A" dans la boîte d'informations sur l'histoire.

Vous pouvez temporairement revenir à une expérience Classic Literotica® pendant nos tests bêta publics en cours. Veuillez envisager de laisser des commentaires sur les problèmes que vous rencontrez ou de suggérer des améliorations.

Cliquez ici

CHAPITRE 1

Le responsable de l'établissement était un humain typique visiblement âgé d'une cinquantaine d'années avec des cheveux éparses et blancs, il n'avait pas l'air d'être un de ces aventuriers qu'on retrouvait souvent dans les villes portuaires mais plutôt un marchand qui avait mouillé dans des affaires aussi glauques que peu florissantes.

Il reçut Ceder Rif et Hirsin Tas dans un grand bureau au même étage que celui où se trouvaient les chambres.

Il était accompagné de deux hommes à la carrure impressionnante et Souraya se tenait assise dans un coin derrière lui. La discussion prenait une allure étrange.

- Vous voulez m'acheter Souraya? Demanda-t-il à l'aristocrate.

- Exactement, confirma ce dernier. Quel est son prix?

- C'est une esclave jeune que j'ai acquise il y a très peu de temps. Il y a très peu d'hommes qui l'ont prise. Je l'ai payée très cher et surtout elle va me rapporter beaucoup. Quel intérêt aurais-je à vous la vendre? »

Ceder Rif sourit et jeta un bref regard à son ami qui interpréta cela comme un message d'avertissement.

Il connaissait l'aristocrate et savait que quand il voulait vraiment quelque chose, il ne s'arrêtait que quand il l'avait obtenu. Si le gaillard se montrait trop gourmand ou vraiment réticent cela pourrait tourner au règlement de compte.

Hirsin Tas ne craignait pas trop les deux armoires à glace, ils étaient certes impressionnants physiquement mais il s'agissait visiblement de paysans montés en graine qui n'avaient pas appris de techniques de combat particulières. Il pouvait les éliminer en quelques secondes.

Cependant, rien ne disait qu'il n'y avait pas gros bras plus dangereux qui s'opposeraient à eux alors qu'ils tenteraient de sortir et puis surtout ils attireraient l'attention des autorités et cela il voulait l'éviter.

Ils étaient à Malo. Ce royaume n'était pas comme celui de Garolia. Il y avait un état, une vraie police et s'ils se faisaient arrêter ils allaient devoir expliquer comment ils avaient pu se retrouver en cet endroit à se battre pour une pute.

- Tout ça c'est qu'une question davantage, expliqua Ceder Rif sur un ton calme. Elle peut vous rapporter beaucoup mais je peux vous rapporter encore plus. Imaginons que je vous donne 1000 pièces d'or pour elle. Je pense que c'est bien plus que ce que vous l'avez payé mais je m'engage aussi à vous offrir un comptoir dans la ville de Sarina.

- Sarina? Fit l'homme. Cette ville se trouve se trouve à la frontière avec Garador. Certes l'intérêt commercial est immense mais il y a aucune autorité là-bas comme dans tout le reste de Garolia et si j'installais un autre bordel ou même juste un commerce rien ne me garantirait qu'il survive plus d'un jour. Vous êtes complètement dingue.

- Je suis sans doute dingue, mais je suis aussi très déterminé et efficace, assura l'aristocrate en plongeant son regard brun bien au fond de celui de son interlocuteur. Je vous garantis que vous aurez un comptoir à Sarina, dans une ville sécurisée avec tous les avantages d'un commerçant de premier rang. »

Hirsin Tas ne comprenait pas où voulait en venir son ami. Il faisait des promesses mirobolantes à cet homme sans avoir le millième des moyens de les tenir.

Il fallait conquérir Sarina qui était tenue par l'un des seigneurs de guerre les plus brutaux de Garolia puis il fallait la sécuriser et s'assurer de l'existence de routes de commerce. Pour tout cela, ils n'avaient même pas le centième des troupes nécessaires et, de nouveau, tout cela pour une pute.

En tout cas, le discours semblait porter ses fruits car la mine du gérant trahissait l'intense réflexion dont son esprit était le siège.

Le capitaine commençait à comprendre pourquoi. Il l'avait déjà dit son ami était du genre à prévoir plusieurs coups à l'avance et il avait déjà certainement prévu cette discussion.

Il connaissait l'homme et ses motivations. Certains de ces commerçants de la ville portuaire étaient d'anciens dignitaires qui avaient perdu leur statut ou alors ils rêvaient de devenir un homme respecté et riche dans une ville qui ne serait pas un repère de putes et de truands. Cet homme en faisait partie et la simple possibilité d'y parvenir pouvait suffire à le motiver.

- 1000 pièces d'or, c'est sûr, c'est une affaire... pour vous. Moi, j'en verrai plutôt 2000.

- Adjugé, répondit immédiatement Ceder Rif. »

L'homme fut pris de court, il ne s'attendait visiblement pas parce que l'aristocrate ne négociât pas le prix.

2000 pièces d'or c'était une somme surtout pour eux qui comptaient leurs sous pour se payer une armée. D'ailleurs, même s'il ne tenait pas les comptes, Hirsin Tas se demanda même s'ils avaient cette somme.

- Et qu'est ce qui me garantit que vous tiendrez parole? reprit l'homme qui cherchait à pousser son avantage. Je ne vous connais pas et...

- Je vais vous signer un serment de sang, le coupa Ceder Rif. Je pense que vous connaissez la signification de cela.

- Un serment de sang? Vous prenez beaucoup de risques. »

Hirsin Tas ne pouvait que confirmer. Un serment de sang engageait au plus profond et, pour des hommes comme lui, il valait plus que leur propre vie.

Le capitaine comprenait tout le sens de ces négociations : il fallait convaincre cet homme que l'offre était sérieuse. 2000 pièces d'or, c'était à peu près le prix que devait valoir cet établissement si jamais il le vendait. Le prix était déjà énorme et si, en plus, il avait la possibilité d'obtenir l'honorabilité dont il avait toujours rêvé alors il ne pouvait qu'accepter l'offre. Avec le serment de sang, Ceder Rif lui faisait comprendre qu'il était parfaitement sérieux.

- Alors très bien! Accepta-t-il. Actons le pacte et vous aurez la fille. Je ne sais pas ce que vous voulez en faire mais vous y mettez les moyens. C'est une pute et de la meilleure qualité. Ca c'est sûr. Vous comptez ouvrir un bordel quelque part?

- Pas du tout, ce que je veux c'est l'épouser. »

Et là, si Hirsin Tas n'avait pas été un guerrier aussi costaud, il serait tombé dans les pommes sous l'effet de la surprise.

CHAPITRE 2

Sitôt l'accord signé avec le proxénète prénommé Canderis, les deux hommes quittèrent le bordel. La journée était encore longue et ils avaient bien à faire. Ils allèrent de bar en bar à la recherche d'une personne bien précise.

Il finit par la trouver dans une taverne près du port. Il s'agissait d'un homme au teint hâlé typique des gens du Sud de Malo.

Contrairement à Souraya, il n'avait par contre aucun trait étranger à cette région avec des cheveux bruns taillés très courts, des yeux noirs et son visage rond.

Par contre son expression et les cicatrices visibles sur son visage et ses mains notaient bien qu'il ne s'agissait aucunement d'un voyageur mais bien d'un soldat. Les hommes du Sud étaient réputés pour leur capacité au combat et pour leur fidélité aussi.

- Bonjour à vous, Desk Riel. J'ai eu du mal à vous trouver.

- Je suis si dur à retrouver, répondit l'homme, c'est peut-être parce que j'ai pas envie qu'on me retrouve.

- Et moi je pense que vous aviez envie que je vous retrouve. En tout cas vous en aurez envie après que nous aurons discuté. Je cherche des hommes.

- Art la belle histoire. Des mercenaires y a pas que ça qui manque et j'ai dû croiser au moins une bonne douzaine de futurs employeurs. En quoi ma réponse devrait être différente de celle que je leur ai donnée. Je reviens tout juste d'une grande bataille et j'ai les poches bien pleines. J'ai pas envie de repartir risquer ma vie une nouvelle fois tant que ça sera pas inutile.

- Cette fois, ce sera différent, j'ai décidé de conquérir Garolia.

- Ah la bonne histoire! Des conquérants de Garolia personnellement j'en ai rencontré une bonne cinquantaine et vous savez quoi? Même ceux qui ont gagné sont morts avant la fin de l'année. Ce pays c'est un nid d'emmerdes, le paradis pour des mercenaires comme moi mais une vraie place en enfer pour ceux qui voudraient y faire quelque chose de sérieux et je vois pas pourquoi je me sentirai plus intéressé pour autant?

- Parce que je suis fils de Jaine Mar et que j'ai le sang de mon père. »

Hirsin Tas sourcilla. C'était la première fois que Ceder Rif évoquait le nom de son père. Le capitaine lui-même n'en connaissait que très peu de chose si ce n'était c'était un grand guerrier et qu'il aurait dû succéder à son père sur le trône de Manaras.

En tout cas, ce nom eut son effet sur Desk Riel car il se pencha et dévisagea l'aristocrate comme s'il le voyait pour la première fois. Sans doute cherchait-il dans ce visage aquilin et ce regard brun si fier des traces du souvenir qu'il avait de son père.

Il finit sans doute par les trouver car il reprit la parole.

- J'ai rencontré votre père il y a bien longtemps, expliqua-t-il. J'étais alors un jeune guerrier et si je suis encore là maintenant c'est grâce à lui. En sa mémoire je veux bien vous écouter. Si vous êtes la moitié de l'homme qu'il était alors peut-être seriez-vous capable de réussir quelque chose à Garolia.

- Je ne suis sans doute pas aussi bon guerrier que mon père mais je ferai certainement un meilleur roi. »

Desk Riel hocha simplement la tête sans donner d'indication sur ce qu'il pensait vraiment.

- Alors vous voulez une armée de mercenaires? Combien vous avez?

- Environ 10000 pièces d'or »

Desk Riel éclata alors de rire et il lui fallut une longue minute pour retrouver un semblant de calme.

- 10000 pièces d'or? Avec ça si je vous trouve 100 gars assez fous pour vous suivre ce sera bien le maximum. Les mecs, faut pas juste les payer, il faut les nourrir, les habiller et les armer.

- Je sais tout cela et la somme ne tient pas compte de cela. Je suis persuadé que vous pouvez me trouver bien plus ce nombre.

- Admettons. Pour conquérir un monde comme Garolia, il vous faut une armée d'au moins 10000 hommes juste pour commencer et espérer ensuite recruter plus d'hommes attirés par le goût de la victoire.

- Je ne veux pas de 10000 mercenaires. C'est pour ça que la plupart des seigneurs de guerre de Garolia finissent avec la tête tranchée. Les mercenaires, ça finit par partir et parfois ça trahit. Dans le meilleur des cas, une fois la bataille finie, ils s'en vont en laissant derrière eux un champ de ruine et un chaos à gérer sans les forces nécessaires pour le faire. J'aurai une armée de 10000 hommes mais pas que des mercenaires. Ce que je veux c'est que vous me trouviez 1000 hommes. Des hommes capables d'encadrer et de former les troupes déjà prêtes au combat mais qui auront besoin d'entraînement et d'expérience. Une troupe qui restera avec moi, une fois les batailles gagnées. Une troupe d'hommes qui mourront pour moi. »

Desk Riel se pencha de nouveau pour détailler son interlocuteur. Il le connaissait juste sur le nom de son père et ne pensait pas qu'il avait derrière lui une troupe de la taille de ce qu'il affirmait.

10 000 pièces d'or c'était une somme, quand même. Pour 1000 hommes c'était possible mais cela voulait dire que si le type se berçait d'illusions, les 10000 hommes en question ne vivraient pas assez longtemps pour profiter de leur argent et surtout il aurait du mal à convaincre des mercenaires habitués à la situation à le suivre dans ces circonstances.

- 1000 c'est juste impossible. Pas avec votre argent et votre absence de réputation.

- Et moi je pense que vous les trouverez. Vous n'aurez qu'à leur dire qu'ils auront droit à tous les butins du pillage.

- Tout le butin? La tradition, c'est trois jours de pillage et à partager entre toute l'armée. Même les conscrits se servent sur la bête. Jamais un mercenaire ne croira ça.

- C'est pour ça que je fais appel à vous. Pour que vous leur fassiez bien comprendre que ce sera comme ça. L'armée qui m'accompagnera ne le fera pas par obligation ou pour l'appât du gain. Ils vont le faire car ils auront la foi. Quant à moi, le pillage, ça ne m'intéresse pas. Je vous l'ai dit, ce que je veux c'est régner et je m'enrichirai sur l'argent des impôts et des taxes qui recommenceront à alimenter les caisses quand j'aurai remis de l'ordre dans ce pays. Garolia ce n'est qu'une première étape.

- Une première étape? Je vous crois assez fou pour le tenter mais pour l'instant concentrons-nous sur ces 1000 hommes. Je vais essayer de vous les trouver et de les convaincre que vous n'êtes pas un illuminé qui tente de les leurrer. Pour la suite nous verrons bien. »

Ceder Rif sourit doucement. Il avait obtenu exactement ce qu'il voulait.

- Je vais vous aider, ajouta l'aristocrate. Dans peu de temps, je vous promets de réaliser un authentique coup d'éclat dont on parlera dans l'ensemble des douze royaumes et qui prouvera que je suis un homme plus que sérieux. »

Desk Riel jeta un regard interloqué au jeune homme assis en face de lui mais ce dernier demeura muet. Le mercenaire comprit qu'il ne donnerait pas plus de précision sur ses projets et qu'il devrait se contenter de cela tout en se demandant s'il avait affaire à un dingue mégalomane ou à un visionnaire au destin légendaire.

CHAPITRE 3

Les deux amis retournèrent sur leur bateau. Plutôt que de garder une chambre d'hôtel, ils avaient conservé leur cabine sur ce transporteur qui devait refaire le chemin inverse trois jours plus tard. Comme ils ne comptaient pas rester très longtemps en ville ; c'était parfait pour eux.

Hirsin Tas cependant continuait à sérieusement douter de la santé mentale de son ami. Il se mettait en tête de conquérir un royaume avec 1000 mercenaires et les 200 hommes de leur troupe en leur promettant le soutien d'une armée imaginaire.

Il avait conclu une affaire avec un marchand des plus vénal, tout cela pour épouser une pute.

Et il y avait l'argent. D'où pouvait venir cette petite fortune qu'il dépensait aussi ostensiblement?

Après la discussion sur le bateau, le capitaine s'était dit qu'il ne poserait plus de questions à son ami mais là c'était trop point il fallait qu'il ait le cœur qu'il en ait le cœur net. Une partie de la troupe qui attendait à mitryl était des hommes qui le suivaient depuis des années et ne voulait pas les envoyer à la mort pour répondre aux lubies d'un dément mégalomane.

- Je sais que tout te parait fou, le devança alors Ceder Rif. Je sais que tu ne crois pas totalement mon histoire de conquête du pouvoir des gardiennes et en mes rêves d'empire mais tu dois me donner le bénéfice du doute.

- Facile à dire, rétorqua le capitaine. Je ne vais pas jouer la vie de mes fantassins sur un coup de dés des plus aléatoires.

- Tu ne risqueras rien. Je te propose un marché : suis-moi jusqu'à ce que j'ai affronté Luna, la gardienne de la porte de Garolia. Si je l'emporte, tu verras que mes rêves ne sont pas illusoires et que mes promesses sont des réalités. Si je perds, tu pourras repartir libéré de tes serments.

- Si tu perds, tu seras mort de toute façon.

- Alors tu ne risques rien. Je dois vaincre la gardienne avant de commencer ma conquête de Garolia et donc je n'ai pas besoin d'hommes jusque-là. Tout ce dont j'ai besoin c'est de la confiance d'un ami. »

Hirsin Tas hocha la tête. Il suivrait son ami jusqu'au temple de la porte de Garolia puis verrait bien si toute cette folie avait un sens quelconque.

- Parfait, se réjouit Ceder Rif. Nous sommes d'accord et maintenant, est-ce que cela te dirait que nous profitions un peu de notre soirée. J'ai réservé une table dans l'un des meilleurs cabarets de la ville. Ils y proposent un spectacle de magie qui laisse pantois avec des effets pyrotechniques uniques. Certains disent qu'en y regardant bien, on peut penser qu'ils proposent un spectacle digne des portes du paradis.

CHAPITRE4

- GARDIENNE!!!! »

L'homme venait d'entrer dans la grande salle et il s'avança l'air sûr de lui. Il portait une grande armure et brandissait une épée longue d'un mètre.

Au fond de la salle assise sur un petit siège qui rappelait vaguement à un trône, Luna le regardait arriver, un sourire en coin.

À 23 ans, c'était une femme qui avait acquis le titre de gardienne de la porte de Garolia depuis seulement deux ans et elle était habituée à ce genre d'intrusion.

Dans un monde où tous les seigneurs de guerre passaient leur temps à se battre dans l'espoir d'acquérir un vague pouvoir et où la gardienne se tenait bien sagement en dehors de ces luttes intestine, il n'était pas rare que certains de ces hommes vinrent sur son territoire pour tenter de la forcer à les soutenir.

- Je m'appelle Galor, fils de Ordnor, annonça l'homme en voyant la jeune femme. Je suis ici pour te circonvenir, faible femme. »

Luna se releva et s'approcha de l'homme. Elle paraissait minuscule à côté de lui.

Il fallait dire qu'avec sa taille qui dépassait à peine à peine les 1m60, sa taille fine et son petit visage poupin, la gardienne de la porte ressemblait plus à une jeune écolière qu'à l'une des plus terribles guerrières que le monde n'avait jamais portée.

C'était peut-être pour ça que des abrutis comme ce gars pensaient qu'il suffisait de débarquer en armure pour l'impressionner et l'obliger à se soumettre.

- Me circonvenir? et comment?

- Je vais te vaincre et tu seras obligée de reconnaître mon autorité. Je serai roi de Garolia!

- Tout cela? Fit Luna sur un air sur un ton ironique. »

À ce moment deux femmes sortirent de l'ombre. Vêtues d'armure plus légère que Galore, elles étaient grandes et de forte stature et s'interposèrent entre le guerrier et la gardienne.

Galore recula de deux pas devant l'intervention des protectrices la gardienne. Il s'agissait d'un corps de soldats fondé par la prédécesseure de Luna et qui était composé de jeunes femmes, souvent arrachées à leur famille à leur plus jeune âge. Elles avaient dédié leur vie à la protection de la gardienne.

L'ancienne gardienne les concevait plus comme une sorte de police censée assurer une partie des lois qu'elle édictait qu'une véritable garde de protection puisque les gardiennes étaient considérées comme invincibles.

Il n'en restait pas moins que Luna trouva Galore assez amusant et décidant de jouer le jeu.

- Tu veux me vaincre? Reprit-elle en écartant doucement les deux protectrices. Très bien mais je trouve qu'on a une certaine inégalité. Je ne suis qu'une faible femme sans protection alors que toi tu es un grand homme portant par une immense armure. »

Galore qui n'était pas réputé pour son intelligence interpréta ses discours comme elle l'espérait.

- Et bien, si c'est mon armure qui te dérange, fit le paladin, je peux la retirer. Nous nous battrons à mains nues.

- Cela me conviendrait, en effet. J'aurai alors une petite chance. »

Galore s'exécuta. Il retira les différentes composantes de sa puissante armure ce qui lui prit plus de 20 min. Il n'en était pas moins imposant physiquement car il était grand et musculeux.

Luna s'approcha alors de lui, elle ne portait que sa simple tunique de combattante.

Si certaines gardiennes portaient des armures, Luna trouvait cela très inélégant, surtout compte tenu de ses pouvoirs. Elle n'avait pas vraiment besoin de tous ces poids inutiles.

L'une des guerrières apporta alors deux grandes coupes. Luna en prit l'une et tendit l'autre à Galore.

Il s'agissait là d'une antique tradition de Garolia. Avant de se livrer un duel, chaque combattant devait d'abord offrir une boisson à son adversaire. Galore n'ayant pas apporté sa boisson, Luna fournit les deux.

Le grand guerrier avala la boisson d'une seule traite et se mit en garde.

Luna prit un peu plus de temps pour boire puis rejoignit sa place afin de commencer le combat.

L'homme bondit sur elle et elle sembla disparaître. Elle réapparut juste derrière lui et lui envoya une petite claque dans le dos.

- Je suis là, déclara-t-elle sarcastique. »

Galore jura et tenta à nouveau d'attraper la jeune femme, en vain.

Galore était grand et puissant mais aussi très lent et multiplia les tentatives pour attraper Luna sans jamais y parvenir.