Sur Papier

BÊTA PUBLIQUE

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Une seconde, deux, trois, passèrent alors qu'ils se regardaient. Elle s'avança à nouveau, s'assit au bord du lit, tout près de ce corps chaud figé dans l'attente. Elle approcha une main hésitante de ce visage tendu vers le sien. Du bout des doigts elle dessina son arcade sourcilière, son nez, ses pommettes, son front, ses lèvres, peut-être pour apprivoiser ces traits qui ne lui appartenaient pas, peut-être pour effacer de ses mains tous les gestes qui, entre eux, avaient précédés celui-ci. Elle laissa ses doigts descendre plus bas. Du dos de la main elle repoussa les couvertures, dénudant graduellement la chair attentive qu'elles protégeaient. De temps à autre elle jetait un regard à ces yeux qui ne la quittaient pas, qui semblaient attendre calmement, sans rien promettre.

L'exploration de ses doigts se fit plus précise, insistante un instant, effleurement l'instant suivant. Ses doigts rencontrèrent un mamelon, elle en fit le tour comme pour le dessiner, comme pour le rendre conscient de son existence à travers la caresse tactile. Délicatement, elle le fit rouler entre le pouce et l'index. Ses doigts suivirent ensuite le tracé d'une fine ligne de poils. Sur leur route ils rencontrèrent le nombril, s'y arrêtèrent un instant, à peine le temps d'en tracer légèrement le contour, puis ils se remirent en mouvement, poussant toujours du dos de la main les couvertures. Elle leva encore une fois ses yeux vers ce regard qui la broyait. N'y lu aucune objection. De l'autre main, celle qui était sagement restée sur sa cuisse, celle qui n'avait pas osé, celle qui représentait l'autre moitié d'elle même, elle tira les couvertures révélant la totalité de ce corps immobile. Cette fois, elle le trouva beau. Elle pris conscience de sa beauté, de son unicité, de sa vulnérabilité. Elle contempla ce sexe dressé en offrande, délateur du désir. Ses doigts reprirent leur glissement. Ils s'aventurèrent le long d'une cuisse, hésitèrent au genoux puis, entreprirent une lente ascension, se laissant désirer, cultivant l'attente, à l'intérieur de cette même cuisse. Elle caressa ses couilles, délicatement les soupesa, les fit jouer au creux de sa main. Elle laissa remonter ses doigts le long de cette queue bandé de désir puis elle laissa redescendre sa main, enserrant ce membre, dégageant le gland. Audrey eu envie de poser un geste plus osé, un geste qui ne lui ressemblait pas, hésita par pudeur, un moment seulement. Écartant légèrement les pans de son peignoir, elle enfouie son autre main, celle qui avait été la plus sage des deux, entre ses propres cuisses. De ses doigts nimbés de son propre désir, elle dessina le contour du gland. Elle retourna puiser à la source autant de fois qu'il fallu pour oindre cette offrande érectile, pour la baigner dans son entier, sur tout sa longueur frissonnante. Elle caressa cette surface dure et onctueuse. Elle leva les yeux mais, cette fois, ne rencontra pas son regard. Celui-ci était posé sur les replis du peignoir, à l'endroit même où la main d'Audrey avait prélevé le précieux nectar.

Audrey défit la ceinture de son peignoir, le laissa retomber, dévoilant son corps entier à ce regard qui la brûlait. Toujours assise au bord du lit, elle laissa un pied par terre et passa l'autre jambe par-dessus les jambes de Christian, son genoux légèrement replié. Ainsi, elle lui faisait face. Écartelée. Impudique. Lui offrant, elle aussi, son désir à contempler. Exhibant sans honte ce qu'elle avait de plus intime. Par son geste, confrontant Christian, le défiant de lui résister, de demeurer immobile. Déterminée, elle saisit sa queue à pleine main et entreprit de le branler alors que de l'autre main elle entreprit de se caresser, laissant glisser ses doigts de haut en bas, écartant ces autres lèvres afin que rien n'échappe au regard posé sur elle. Mue par sa propre indécence, son audace qui, comme une drogue lui donnait l'impression d'être invincible, repoussait ses inhibitions loin de la surface, elle s'écartela davantage. Elle voulait qu'il la voit toute, que chaque détail lui soit révélé. Elle voulait lui offrir le moindre recoin d'elle-même. Être nue ne suffisait plus. Elle voulait davantage, à mesure que le désir montait, que le plaisir escaladait, que le rythme de ses doigts s'endiablait, son envie se métamorphosa en quelque chose de gigantesque, d'indicible. Elle eut envie de crier sa frustration.

Elle vit ses poings crispés, son visage tordue. Enfin elle comprit ce qu'il voulait, ce qu'il attendait d'elle; les mots. Pas n'importe lesquels. Les mots capables d'effacer la fois d'avant, celle qui ne compterait plus, celle dont il fallait enrayer l'ombre. D'une voix rauque, essoufflée, elle lui murmura :

" Touches-moi. Caresses, Cajoles, effleures-moi, mords-moi. "

Christian se redressa. Il posa sa tête dans le creux du cou d'Audrey, nimbant sa peau de son souffle chaud. Elle l'entendit prendre une grande inspiration, comme pour se gorger de son odeur puis ses lèvres effleurèrent son cou, à peine, comme quelqu'un qui goûte à un nouveau plat pour la première fois. De ce faible contact naquit en elle une vague de frissons qui se répandirent sur son corps en un mouvement pareil à celui qu'un cailloux lancé forme à la surface de l'eau. Comme un assoiffé à qui l'on pose enfin une goutte d'eau sur les lèvres, à la fois frustrée et reconnaissante, elle ajouta, criant presque:

" Désires-moi, goûtes-moi, prends-moi. Baises-moi. "

Il se jeta sur elle, sa bouche dévorant la sienne comme un affamé, ses mains malaxant sa chair comme un désespéré, comme si l'avenir en dépendait. Elle eue l'impression qu'il la touchait partout à la fois, qu'il avait mille mains, mille lèvres, que chaque millimètre de la surface de son corps en était la totalité, que de chaque attouchement naissait une vibration qui s'emparait de chacune des fibres de sa chair, se répandant en elle, s'amplifiant jusqu'au tremblement, jusqu'à l'éclatement. Il fut exigeant, se lançant à l'assaut de sa chair comme sur un ennemi qu'on veut conquérir, revendiquant chaque parcelle de ce corps qui s'offrait, il en pris possession, le soumettant, y laissant sa marque. Mordant, griffant, empoignant. Il fut tendre et doux, léchant le sel de sa sueur sur sa peau, douchant de baisers le moindre recoin de sa chair, s'abreuvant d'elle comme d'un nectar. Suçant, frôlant, enlaçant. Il était partout à la fois. Il était tout. Délice et chaos.

Il s'enfonça en elle comme un conquérant. Armé de son sexe comme d'une épée, il pénétra sa chair comme celui qui veut vaincre, assujettir, dominer, ne lui ménageant aucun répit, aucune chance de reprendre son souffle, ne lui accordant aucun contrôle, aucune relâche. La menant fermement, sa queue pistonnant son antre, ses doigts caressant sa fleur, vers l'épanchement. Lorsque, de la bouche d'Audrey, les mots ne furent plus qu'un longue plainte voluptueuse, comme un prêtre se prosternant au pied d'une idole, il fit d'elle l'objet de son culte. Se dédiant tout entier à la glorifier, la vénérer, l'adorer. Son membre s'enfonçant en elle comme une prière, sa bouche et ses mains effleurant l'épiderme comme un hommage, ultimes offrandes dans cette ascension sans fin.

Audrey crut avoir atteint la saturation de tous ses sens, crut que bientôt le plaisir suinterait de tous les pores de sa peau, s'échappant de son corps comme une liqueur produite en son sein. Elle eue envie de déclarer forfait, de s'avouer vaincue, incapable d'accumuler en elle les sensations qui s'empilaient à l'étroit, menaçant de fendre sa chair pour prendre de l'expansion. Son corps affamé, lui, n'avait pas son compte. Ses hanches ondulaient au rythme d'une envoûtante litanie. Entre les caresses qu'elle prodiguait et la délectation qu'il lui infligeait, elle ne savait plus si le chant plaintif émanait d'elle ou de lui. Agrippée à la croupe qui guidait le forage impitoyable, elle inséra le bout de l'index dans l'ouverture qui en décorait la fente, le sentit se raidir alors qu'un chant guttural emplissait l'espace. Hors de son contrôle, l'extase se gonfla en elle, menaçant d'éclater, de rompre les barrières de son corps. Elle se laissa emporter par ses perceptions échevelées, les spasmes berçant son corps, délicieux supplice. Elle le sentit se déverser en elle, source et réceptacle de son désir, atteindre l'épanchement, l'assouvissement.

Rassasiée, Audrey ferma les yeux.

Lorsqu'on lui avait expliqué qu'on lui donnerait une nouvelle identité, une nouvelle vie, qu'elle devait absolument couper tout contact avec ce qu'elle avait connu jusqu'à maintenant, elle avait paniqué. C'était trop gros, c'était trop demander. La vie avec tout ce qu'elle connaissait était déjà si difficile, l'inconnu inconcevable. Ils avaient tous chercher les mots pour la calmer. Ces gens pour qui elle n'était qu'un numéro, un pion dans un processus judiciaire. Elle ne pouvait pas faire face à ce recommencement, ne pouvait le concevoir. Elle s'était senti sombrer dans un gouffre sans fond. Christian lui avait alors tendu la main, lui avait demandé si elle trouverait plus facile de le faire ensemble. Elle avait regardé, sondé cet homme solide, déterminé. Elle lui avait fait promettre qu'il ne la quitterait jamais, reconnaissante, désespérée. Naufragée, elle s'était accrochée à lui comme à une bouée.

Celle qui avait été, n'était plus. Blottie contre Christian, Audrey s'endormit.

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