Soumission et Séduction 04

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Maude et Daniel pour le meilleur et pour le...
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Partie 4 de la série de 4 pièces

Actualisé 06/11/2023
Créé 07/13/2022
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Où Daniel et Maude vont se rencontrer enfin. Où Pierre s'apprête à voguer vers des rives surprenantes. Où Marthe garde un œil intéressé sur ces différentes aventures!

*

La journée se passa de la meilleure des manières pour Daniel Saint-Martin qui, accompagné d'une petite délégation de responsables d'équipes, avait prévu de rencontrer chacun des salariés du siège.

Cette visite menée à la hussarde et par surprise avait été annoncée à tous ce matin-là par une communication tous azimut de Claire, son assistante, dès la première heure, à 7h pétante. A son arrivée, vers les 8h30, Daniel Saint-Martin avait pu noter la fébrilité générale qui animait les lieux.

Une fois cette tâche accomplie, ce qui lui prit presque toute la mâtinée et deux bonnes heures après le déjeuner, il se fit déjà intérieurement un rapide bilan de ceux et celles à qui il pourrait accorder quelques faveurs et des autres qu'il devrait surveiller très attentivement.

Il avait bien noté les regards concupiscents de certains hommes (et de quelques femmes aussi) sur son assistante ou sur lui. Nul doute qu'ils allaient rapidement bien s'amuser ici. Il n'avait pas que des anges sous ses ordres et Claire devrait rapidement amener les uns et les autres dans ces filets, ce qui somme toute faisait partie de ses missions pour Daniel. Bien évidemment, toutes ces escapades seraient filmées et viendrait alimenter son cheptel de salariés redevables qu'il laissait sur son passage, tels des pions qu'ils bougeait ensuite suivant ses envies.

Daniel avait aussi légèrement testé la petite boulotte d'environ quarante ans du service livraison. Un arrière-train bien rond et ferme, un pantalon taille basse moulant laissant émerger le string porté en dessous, une poitrine très respectable et aucun signe de trouille à la vision du nouveau Directeur Commercial. Il avait effleuré subrepticement plusieurs fois ses fesses dodues, comme par hasard ou inadvertance.

Elle n'avait rien dit, sinon rigolée et gigotée sur l'air de « reviens t'y frotter rapidement mon gros loulou, je t'attends ». Elle avait aussi déboutonné en deux mouvements invisibles à sa petite délégation (sauf à Claire) son chemisier. Sa poitrine, très respectable voire volumineuse, s'était révélée à Daniel lorsque se penchant vers lui, histoire de mieux lui montrer un dossier, elle offrit ce cadeau au chef en le regardant dans les yeux sans ciller une seconde!

Même Claire avait apprécié ce culot et n'avait pas manqué d'inviter la délurée à venir manger avec elle un jour à midi, histoire de mieux connaître son boulot. Une coquine qui aimait les joies du sexe aux livraisons, c'était à noter!

Quant à l'équipe Logistique, c'était tout simplement des obsédés avérés! Ils devaient encore baver par terre après le passage de Claire dans leurs locaux. Sans parler de leur responsable, une certaine Madame Dubreuil, qui s'avérerait sans aucun doute d'un intérêt considérable pour sa femme Marthe. Rien qu'à son look, son aspect dominatrice assumée était évident. Elles allaient faire une sacrée paire ces deux-là! Daniel était prêt à le parier.

Bilan, une excellente journée et que de rencontres intéressantes, se disait Pierre en se préparant mentalement pour sa soirée avec Maude!

Pierre de son côté s'était beaucoup moins amusé et avait bossé comme un malade, bouclant ses affaires locales et se renseignant au mieux sur l'équipe qu'il allait rencontrer. Aucun doute, ce n'étaient pas des flèches!

Le point positif de leur nullité évidente était dans le fait que Pierre allait les aider à franchir un cap sans aucune difficulté et qu'il en profiterait donc financièrement très vite lui aussi. Il lui restait à savoir comment il serait accueilli par le Directeur local, un certain Bastide, et son épouse qui était également son assistante. Pas évident de travailler avec sa femme se dit Pierre...

Impossible pour moi, ce serait un chaos total. Il lui suffisait d'imaginer Maude en train de le chercher en permanence d'un bureau voisin et lui en train de se cacher à chaque fois qu'il assouvirait ses passions avec une collègue ou une visiteuse de passage... Ne parlons même pas de ces vrais et faux rendez-vous extérieurs prétexte à un petit coup "vite fait, bien fait" dont il était friand... Bref, no way!

Il chassa ses pensées en secouant sa tête. Tout à sa nouvelle mission, il rentra donc chez lui rapidement vers les 16h pour annoncer la nouvelle de son départ en urgence à Maude.

Sa société (Claire, l'assistante du patron, en l'occurrence) lui avait déjà pris un billet de train pour 19h qui l'amènerait à destination en province pour les 23h et des brouettes. Il avait à peine deux heures pour boucler ses affaires et partir à la gare. Il informa sa femme qu'il avait déjà eu par SMS le directeur du site en province qui le récupérerait à son arrivée et l'hébergerait durant son séjour.

Fièrement, il annonça à Maude que visiblement tout le monde serrait les fesses après les consignes qui étaient descendues du siège et l'annonce expresse de son arrivée. Pierre s'en vantait comme un paon qui fait la roue!

Il ne parlait plus que de son boulot, de ses futures nouvelles fonctions, de sa prime, du bonus qu'il espérait toucher, de la confiance de son boss, son excitation était à son comble.

Maude était bouche bée et n'en revenait pas. Pierre ne pensait même plus à ce qu'il lui avait dit la veille, à sa soirée imposée avec son directeur, aux conneries qu'il avait faites et dont elle ne savait toujours rien... Incroyable, se dit-elle! Je n'existe plus à ses yeux et il ne pense plus qu'à son foutu boulot! Moi je vais me taper une soirée avec son chef pour Dieu sait quelle raison et Monsieur est excité comme une puce qui découvre son premier chien!

Sous le feu ardent du regard de Maude et face à son absence totale d'enthousiasme, Pierre comprit qu'il s'était enflammé à tort et très bêtement. Il tenta un rétro pédalage d'urgence :

- Tu sais Maude, je n'oublie pas pour ce soir. Je n'oublie pas ce que je t'impose, ce que je vais te devoir. Un jour je t'expliquerai... Ne t'inquiète-pas. Mr Saint-Martin m'a promis que tu passerais une bonne soirée et que tu ne serais surtout pas obligée de faire quelque chose que tu ne souhaiterais pas faire. Il me l'a promis plusieurs fois! Je t'aime Maude, tu sais. Je ne t'aurai jamais demandé de m'aider s'il y avait eu le moindre danger pour toi. Jamais, jamais! Je t'expliquerai un jour. Là je ne peux pas, c'est compliqué, mais je t'aime. S'il te plaît, ne stresse pas surtout, non mais vraiment, tu sais, il ne faut t'en faire...

Pierre ne savait plus comment finir son discours de rattrapage. Il balbutiait, se noyait dans les grandes largeurs, complètement déstabilisé par la froideur soudaine de son épouse.

Elle eut presque pitié de lui et interrompit finalement son calvaire :

- Ça va Pierre, ça va, calme-toi, je t'aime moi aussi. N'en parlons plus. Je ne suis pas une gamine, si ton Directeur ne sait pas se tenir, il verra à qui il a à faire lui confirma-t-elle avec un léger sourire.

Puis elle ajouta :

- Tu as besoin d'aide pour ton sac de voyage?

Pierre accepta son aide avec ferveur et il ne dit plus rien, Maude non plus.

Une fois Pierre déposé à la gare, Maude revint chez elle se préparer. Elle était franchement énervée par le comportement de Pierre. Une heure pour « être en tenue classe, sans plus » comme son époux lui avait indiqué. Pas capable de lui donner un détail supplémentaire, ce grand imbécile, comme s'il s'en fichait royalement.

C'était juste, mais néanmoins jouable. Maude avait sa fierté, il verrait de quel bois elle se chauffait ce Saint-Martin. Elle serait classe à son arrivée et pas « sans plus », non mais!

Maude opta donc pour sa petite robe rouge préférée. Celle avec de fines bretelles qui laissait deviner sa belle poitrine et découvrait ses épaules. Une coupe particulièrement bien ajustée et moulante, mi-cuisses, assez sexy sans en avoir l'air. On ne peut plus classe, se dit-elle en se mentant déjà un peu tant l'aspect "sexy" de cette robe prenait le dessus sur le côté classe...

Des chaussures à talons de huit centimètres qu'elle adorait porter en soirée, rouges également, avec lesquels elle était parfaitement à l'aise (et très sexy aussi). Un collier de perles noires, cadeau de sa défunte maman, viendrait rappeler qu'elle était une brune un peu mystérieuse et pas si plan-plan que ça!

Un maquillage discret mettant en valeur ses yeux et ses lèvres compléterait le dispositif « classe, sans plus ». En résumé, elle serait « canon » et les mecs se retourneraient sur son passage! Par moments, son « Pierre » était vraiment bête...

Très irritée et vexée par le comportement de goujat de son époux, Maude opta volontairement et par vengeance aussi, pour des dessous d'une légèreté absolue qui ne se verraient absolument pas sous sa robe. Ils faisaient partie de ceux qu'elle lui réservait à l'habitude pour leurs trop rares soirées, mais là, c'était pour son seul plaisir qu'elle les choisissait.

Il faisait beau, les nuits étaient chaudes, un petit sac à main de marque et un foulard quasi transparent suffiraient à compléter sa tenue. Son parfum Guerlain préféré pour ce type d'occasion, Shalimar bien évidemment. Il voulait du classe et rêver, il allait en avoir pour son argent le Saint-Martin!

Quitte à être forcée de sortir avec un quasi inconnu, autant se faire plaisir et être à l'aise se disait-elle. D'ailleurs le contexte commençait à sérieusement la titiller. En se préparant, Maude avait noté l'extrême sensibilité de ses mamelons, la façon dont ses tétons s'étaient gonflés et durcis quand elle s'était habillée et avait ajusté sa lingerie puis sa robe.

Un sentiment tout à la fois un peu honteux et franchement nouveau et bizarre l'avait amené à sentir que son bas-ventre réagissait également d'une manière un peu « spéciale ». Elle n'était pas franchement « en chaleur » ou mouillée, mais lorsqu'elle avait posé la main sur son sexe en enfilant ses dessous, durant une petite seconde, elle avait eu envie de se caresser sans savoir exactement pourquoi sinon qu'elle en avait envie... Elle s'était finalement retenue.

Cette soirée provoquait en elle une foule de réactions qu'elle n'avait pas prévue d'éprouver si intensément...

À 19h50, Maude était fin prête, pomponnée, sure de sa féminité, de sa force et de son pouvoir de séduction. Quelles que soient les espérances de ce Saint-Martin, elle le forcerait à lui faire passer une bonne soirée.

À 19h55 précises, Maude vit une Tesla noire approcher lentement et se garer devant les fenêtres de leur maison. L'heure sur son mobile lui confirmait que Monsieur Saint-Martin était arrivé. Qui d'autre en même temps, hein?

Sortir calmement, fermer sa porte à clef, se retourner souriante et aller vers cette voiture avec assurance.

Daniel Saint-Martin regardait Maude venir à lui. La lumière du crépuscule lui révélait une vision éblouissante de féminité assumée. Comme ce Pierre avait-il bien pu séduire cette femme, s'interrogea-t-il? Tirer à droite ou à gauche était une chose, épouser Maude nécessitait quelques qualités que Pierre ne donnait pas l'impression d'avoir... Ce point restait une énigme à résoudre...

Daniel Saint-Martin imaginait déjà tout ce qu'il pourrait lui faire, lui apprendre, lui révéler... Son membre en érection s'était aussitôt mis au garde-à-vous et pointait déjà! Vu comment il était outillé, il se déplaça sur son siège et redirigea d'une main experte l'objet avouant ses désirs de façon à ce qu'il ne se voit pas trop quand il sortirait de sa voiture.

Il ouvrit sa portière et alla à la rencontre de Maude pour l'accueillir. Arrivé près d'elle, il lui saisit la main, se penchant vers elle et l'effleurant de son souffle sans la toucher de ses lèvres.

-Maude... Daniel Saint-Martin. Heureux de vous rencontrer. Si vous voulez bien vous donner la peine, ajouta-t-il en l'amenant côté passager de sa voiture de fonction neuve.

Maude venait de prendre place et Daniel Saint-Martin avait en un instant deviné la finesse évidente (ou l'absence qui sait?) de ses dessous. Son excitation fit une embardée supplémentaire qu'il dut maîtriser tout en faisant le tour de sa voiture pour se mettre au volant.

Daniel Saint-Martin avait le sourire joyeux d'un enfant qui sait qu'il a eu le cadeau de Noël qu'il attendait. Il ne lui restait plus qu'à ouvrir l'emballage sans rien casser! Du doigté, de la douceur, de la fermeté, de l'agilité allaient être les qualités à maîtriser ce soir.

Aucun problème!

Après avoir bu un ou deux verres dans un bar branché en centre-ville, histoire de casser la glace entre eux, Daniel Saint-Martin avait invité Maude dans l'une des tables étoilées les plus chics dont elle avait jamais entendu parlée. Même s'ils en avaient les moyens, Maude savait que jamais Pierre n'aurait osé se risquer dans un tel endroit. Question de curiosité, d'assurance et d'envie.

À la grande surprise de Maude, ce Monsieur Saint-Martin s'était révélé depuis le début de la soirée un hôte parfaitement charmant et respectueux. Il n'avait pas une seule fois parlé de son travail ou de Pierre. Il s'intéressait à elle avec délicatesse, la laisser parler sans la couper et il était, tout bien considéré, d'une exquise compagnie.

Maude aimait sa façon d'être et de se comporter avec elle et chaque seconde qui passait lui rendait les souvenirs des derniers jours en compagnie de Pierre franchement désagréables. Daniel se comportait en homme adulte, respectueux, séducteur assurément, mais d'une grande politesse, alors que son époux avait été pire qu'un adolescent qui croit vous cacher un grand secret!

Elle aimait toujours son époux, mais elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'il était devenu... Son affolement brutal lui cachait sans doute quelque chose de très grave et elle était résolument encore plus qu'énervée qu'il ne veuille rien lui en dire.

Le repas se termina dans un échange réciproque de sourires avec en prime les remerciements sincères de Maude. Lorsque Daniel -il lui avait demandé à plusieurs reprises d'oublier qu'il était Monsieur Saint-Martin, Directeur Commercial de la société où travaillait son époux- avait souhaité qu'ils se promènent ensuite dans les rues adjacentes pleines de vie, elle avait accepté avec joie.

Elle souhaitait continuer à partager sa compagnie. Pierre ne l'amenait jamais en soirée dans ces quartiers qu'elle adorait pourtant. Soit il était trop fatigué, soit il n'était pas rentré et lui disait de faire ce qu'elle voulait. Maude ne voulait pas sortir seule, mais bien avec son époux... Donc elle l'attendait sagement dans leur maison et s'endormait dans son lit, toujours seule... D'accord, le plus souvent Pierre était un amant matinal des plus agréables et la faisait toujours jouir, mais quand même, cela ne suffisait plus à son bonheur.

« C'est ma soirée après tout! » lui avait déclaré Daniel Saint-Martin comme s'il essayait de la forcer, mais Maude ne comptait pas vraiment refuser. Elle appréciait cette soirée. Daniel la considérait tout simplement et elle en était flattée.

Évidemment, Daniel souhaitait juste se rendre agréable à ses yeux. À chaque fois qu'il avait des velléités d'ennuis en écoutant Maude (la littérature et les arts le fatiguaient, c'était un homme d'action), il la regardait, savourait sa beauté, imaginait tout ce qu'il pouvait espérer de ce corps et comment il pourrait modeler cette femme à ses désirs et ceux de sa Marthe, il devait assurer!

Déambulant au hasard des rues, ils finirent par arriver devant l'entrée d'un club dont Maude n'avait jamais noté l'existence dans ce quartier. Une tout petite plaque indiquait « Club Privé de l'Éveil ». Dans un renfoncement du mur, quasi invisible, se tenait un portier à la tenue noire et austère. Maude était certaine d'être passée par là il y a quelques semaines en mode shopping et de n'avoir rien remarquée. Étonnant, vraiment, sans avoir le nez dessus, on ne voyait rien, ni la plaque, ni la porte presque en trompe-l'œil, ni le portier!

Daniel feignit d'abord la parfaite surprise en voyant le nom du club. Il lui apprit qu'il connaissait très bien cet endroit cependant. C'était un Club Privé d'envergure internationale et réservé aux entrepreneurs, chercheurs, cadres dirigeants, avocats, hommes d'affaires, etc, qui souhaitaient avoir un lieu de calme où se retrouver avec leurs amis.

Lui-même faisait bien évidemment partie de ce réseau qui possédait des locaux et des clubs dans de nombreuses villes à travers le monde. Il savait en prenant son poste qu'il y en avait un dans cette ville, mais il n'avait pas encore eu le temps d'en chercher l'adresse. Quelle chance de le trouver par hasard, vraiment!

Daniel avait toujours sur lui une carte de membre qui leur permettrait évidemment d'y accéder. Ils y seraient tranquilles pour boire un dernier verre et finir la soirée. Il pouvait lui garantir la quiétude des lieux. Le piège se refermait doucement sur Maude qui ne se doutait de rien et n'en avait cure de toute façon, c'était évident. Découvrir un tel endroit avec Daniel lui procurait des frissons et une joie enfantine.

Ce serait la dernière demande de cette soirée. Maude voulait-elle bien l'accompagner dans ce Club, puis, juré, promis, il la ramènerait chez elle en la remerciant d'avoir partagé ces instants avec lui. Et les problèmes de son époux seraient réglés :

- Je vous le promets à nouveau tout comme je le lui ai promis, lui dit-il. Et je n'ai qu'une parole, tint-il à confirmer.

Quand Maude voulut en savoir plus sur ces fameux problèmes, Daniel mit un doigt sur ses lèvres et lui répondit :

- Charmante et belle Maude, j'ai promis le silence. Le seul qui pourra vous en parler, s'il le souhaite, c'est Pierre. Je n'en dirai jamais plus, je suis désolé Maude, là aussi je n'ai qu'une parole et j'ai donné la mienne à votre époux.

Daniel rigolait intérieurement. Si la soirée se finissait comme prévu, ce qui serait le cas, les futures et hypothétiques révélations de Pierre auraient peu d'importance. Maude serait ferrée par son sexe comme un poisson par un hameçon. Quand Daniel pensait à tout ce qu'ils comptaient lui faire subir avec sa femme, la belle Maude allait entrer dans un autre monde et s'épanouir au-delà de ce qu'elle pouvait espérer avec l'obscur Pierre.

Sa feuille de route était jusqu'à maintenant suivie à lettre. L'inquiétude de Maude avait quasiment disparu, il discutait comme deux amis qui se connaissaient depuis longtemps. Le courant ne pouvait mieux passer. Ils entrèrent donc dans le Club après que Daniel eut montré sa carte au portier.

A l'intérieur du Club, la première salle, offrait un bar assez select et un ensemble d'alcôves discrètes autour d'une piste de danse. Une petite scène était occupée par un trio jazz bossa qui accompagnait une chanteuse à la voix douce. Quelques couples répondaient à l'appel de la danse. Tous les occupants étaient à l'image de Daniel, très bien habillés, plein de prestance et d'assurance et tous en compagnie de femmes semblant issus du même milieu social à l'évidence. Il suffisait à Maude de regarder les robes et les vêtements portés par les uns et les autres, des détails ne trompaient pas.

Maude nota aussi en un coup d'œil la présence de quelques couples, disons, plus modernes. Deux hommes se tenaient les mains et se regardaient dans les yeux sans bouger, deux couples de femmes dansaient très collées-serrées aussi. Elle n'aurait pas misé un Euro sur le genre de deux ou trois membres du Club dont le look était incertain. Aucune idée, se dit-elle en rigolant de la situation. Un club de décideurs, de la grande bourgeoisie dirigeante, mais un club ouvert d'esprit incontestablement.

Après une ou deux coupes d'un excellent champagne que Daniel avait tenu à commander, Maude alanguie par les doses d'alcool qu'elle ingurgitait avec plaisir depuis le début de la soirée, ne refusa pas d'accompagner Daniel sur la piste.

Dès la première danse, Maude sut que Daniel était un cavalier hors pair. Tout le contraire de son époux, une fois encore. Daniel, tout à son avantage, menait avec autorité et douceur, semblant à peine la toucher, mais la dirigeant parfaitement dans le rythme des musiques qui étaient proposées. À la troisième danse, Maude toute à son bonheur de danser, ne vit pas que la luminosité des lieux avait fortement déclinée et que de rythmes enjoués en bossas calmes, le trio jazzy s'orientait vers des mélodies encore plus lentes favorisant les rapprochements.