Ombres & Complot - Chapitre 05

BÊTA PUBLIQUE

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Elle contempla un instant le torse nu de l'homme, si il n'y avait eu toutes ces blessures il aurait été plutôt bel homme, large d'épaule, des bras pratiquement aussi gros que les cuisses de la jeune femme et des abdominaux bien dessinés.

Elle entreprit ensuite de s'occuper du pantalon de jogging qu'il portait ; elle glissa ses ciseaux de part et d'autres de l'élastique du jogging et coupa en descendant le long de la cuisse droite, avant de recommencer à gauche, elle n'eut plus qu'à rabattre les pans découpés vers l'intérieur pour que le pantalon ne soit plus une gêne.

Visiblement il n'était pas fan de sous vêtements. Elle se mordit la lèvre, les joues roses, en découvrant le sexe épais. Elle n'avait jamais eu de partenaire aussi bien pourvu, et ce en érection. Elle caressa la longueur du membre placide de l'index et souleva délicatement le gland exposé du bout des doigts.

Le liquide écarlate qui continuait à couler le long de son aine la sortie de ses rêveries libidineuses. Elle épongea le sang avec un des tissus les plus épais qu'elle avait sous la main, tâchant de jauger la blessure.

{ J'espère qu'aucune artère n'a été touchée, si c'est le cas il est foutu... } Elle se saisit de l'aiguille dont elle brûla la pointe à l'aide d'un briquet avant de la tremper dans la bassine d'eau pour la refroidir. Si ses blessures s'infectaient, il n'en réchapperait pas. Rapprochant les lèvres de la blessure l'une de l'autre, elle commença à coudre. Il geignit à plusieurs reprises mais il était trop faible pour bouger. Le cas échéant ça lui sauverait peut être la vie. La plaie recousue gauchement, elle fut satisfaite de voir que ça saignait déjà beaucoup moins. Ce n'était pas certain qu'il ne périrait pas d'une hémorragie interne, mais au moins elle aurait essayé. Elle remit un peu de désinfectant sur la plaie, puis la banda, ne lésinant pas sur le tissu et serrant fortement les bandages pour éviter que la plaie ne se rouvre.

Elle entreprit ensuite de désinfecter son visage, œuvrant avec douceur et prudence, avant de lui enrubanné la tête dans des bandages. Il n'y verrait pas grand chose, même de son œil épargné par les flammes, mais au moins ses plaies seraient à l'abri.

Quand elle eut achevée de nettoyer et de bander l'ensemble des plaies, plusieurs heures s'étaient écoulées. Elle était couverte de sang et épuisée. L'homme respirait calmement, il gémissait encore de temps à autre, tentant de bouger. Si il continuait de remuer comme ça il risquait de tomber du plan de travail, et il rouvrirait ses plaies. Elle grimaça en songeant que le mieux serait de l'installer dans un des lits à l'étage. Si elle le mettait dans une chambre d'ami, pour peu qu'un intrus réussisse à percer ses barricades de fortunes, il ferait une proie facile.

Le monter ne fut pas chose aisée, elle dut le sangler sur son brancard de fortune à l'aide vieilles ceintures qui traînaient dans la commode, et le hisser en haut des escaliers.

Elle l'installa sur son lit et borda au mieux les couvertures pour le caler. Il semblait déjà moins gémir, il était plus proche du sommeil que de l'inconscience, c'était un bon point pour elle.

Elle installa un lit de fortune près de son blessé, récupérant un matelas dans une des chambres d'ami, puis elle barricada la porte de la chambre à l'aide d'un meuble.

Elle s'essuya le front, morte de fatigue, et grimaça en sentant le liquide poisseux étalé sur sa peau.

Se glissant dans la salle de bain elle se dénuda, mettant les fringues ensanglantées de côté et pris une longue douche chaude.

Elle eut une nouvelle grimace en cherchant son pyjama et se rabattit sur sa chemise ample de la première nuit. Il lui faudrait mieux quand son mystérieux inconnu commencerait à reprendre conscience, mais pour le moment ça ferait l'affaire.

Elle rejoignit sa couchette et sombra rapidement dans un sommeil sans rêve.

Le soleil était déjà levé depuis quelques heures lorsqu'elle se réveilla. Elle réajusta la chemise baillant sur son corps nu puis examina l'homme qui dormait toujours. Il y avait quelques tâches de sang dans les draps mais rien qui put être préoccupant.

Elle passa une main sur la partie non bandée de son front et grimaça.

Il était un peu chaud, ça pouvait être un début de fièvre, ce qui serait synonyme d'infection.

Alis s'éloigna du lit et alla enfiler des vêtements confortables et des baskets. Elle changerait les bandages plus tard. Quant à la fièvre, elle n'avait rien pour la faire tomber pour le moment mais elle avait bon espoir de trouver quelque chose en ville. Il lui fallait des provisions de toute façon.

Elle mis plus d'une heure à rejoindre le centre ville, privilégiant les ombres dés qu'elle le pouvait. Par mesure de prudence elle avait emporté sa lampe torche, soigneusement dissimulée sous sa veste, maintenue par une des ceintures trouvée dans la commode de la chambre. Elle tenait son sac de l'autre main, y ayant préalablement mis quelques pierres. Ça surprendrait un agresseur éventuel à coup sur.

Son cœur battit la chamade quand elle arriva à destination, apercevant le commissariat. Pas de trace de la voiture du Shérif... Pourtant il devrait y avoir quelqu'un... Elle hésita quelques instants. Peut être qu'il leur était arrivé quelque chose... Elle devait en avoir le cœur net.

Quand elle franchit la porte du bureau, le Shérif manqua de tomber de sa chaise et se redressa vivement, effaré.

" Bon sang McGown, qu'est ce que vous foutiez? "

Elle fronça les sourcils.

" Je pourrais vous retourner la question, Joe m'avait assuré que vous me tiendriez au courant. "

Il secoua la tête, visiblement énervé.

" Vous foutez pas de moi McGown, j'ai pas revu Joe depuis que vous êtes partis ensemble. Bordel, ça fait plus d'une journée que j'ai pas eu la moindre nouvelle... " Il s'adoucit en la voyant blêmir et s'asseoir.

" McGown...? Qu'est ce qui s'est passé...? "

Elle lui raconta tout de la scène qu'ils avaient vu, de leur échappée sur les chapeaux de roue et des derniers mots qu'elle avait échangé avec Joe.

Elle fronça les sourcils en l'observant, elle aurait attendu une réaction plus vive en parlant des créatures, mais il se contenta d'hocher la tête et ne montra son inquiétude que lorsqu'elle lui raconta que Joe et lui étaient peut être en danger.

" ... Il faut que je contacte quelqu'un, il n'est peut être pas trop tard, je ne pense pas qu'ils lui fassent quoique ce soit sans m'en informer. "

Alis écarquilla les yeux, bondissant de sa chaise.

" Vous voulez dire que pendant tout ce temps vous saviez?!! Vous saviez et vous nous avait laissé y aller... Comment vous avez pu?? "

Il soupira.

" C'est pour vous que je l'ai fais McGown, je savais que vous fouineriez et seule vous vous seriez surement faites tuer. Je ne pensais pas qu'ils s'en prendraient à Joe, j'étais certain qu'ils n'oseraient pas... Tout ça c'est de ma faute (Il blêmit.) Ecoutez moi bien McGown, si ils savent que vous êtes au courant, ils vous auront, d'une façon ou d'une autre, et croyez moi, vous ne voulez pas qu'ils vous mettent la main dessus... "

Elle était toujours aussi furieuse, mais il y avait peut être du sens dans ce qu'il disait. Elle allait insister quand il la regarda fixement.

" On a pas le temps pour ça McGown, il faut que je m'occupe de ça maintenant. Si y a une chance pour Joe elle s'amenuise d'heure en heure. Si il vous a écarté de là c'est pour vous sauver la peau, si il lui est arrivé quelque chose faites que ce ne soit pas en vain. "

Elle hocha la tête, le fusillant du regard.

" Retrouvez le, vous nous devrez des explications une fois que ce sera fait... "

" Vous les aurez McGown, maintenant si vous n'avez rien d'autre d'important... "

Elle hésita, ça pouvait sans doute attendre.

" Crachez le morceau McGown, je suis pressé. "

" J'ai trouvé un homme hier, dans un accident, il est dans un sale état. Il est chez moi pour le moment, il a besoin de soin et j'ai besoin de matériel si... "

Il la coupa.

" Dites au magasin d'à côté que je vous envoie. On est une petite ville, ils ont un stock de secours pour ce genre de cas. Ils vous donneront ce dont vous avez besoin. Par contre faites gaffe à vous McGown, à ma connaissance vous êtes la seule qui se promène en ville sans être du coin. Et dans le coin vous avez du vous en rendre compte, y a pas beaucoup de voitures... Il est peut être pas là pour de bonnes raisons. "

Alis se remémora les propos du Shérif tandis qu'elle passait dans les rayonnages du supermarché. Pourquoi avaient ils couvert ces créatures et pourquoi les couvraient ils encore? Elle appréhendait les explications qui suivraient. Mais ça n'était pas sa priorité pour le moment.

Elle se reconcentra sur ses achats. Elle prit essentiellement de la soupe liquide, la plus nourrissante qu'elle put trouver, son inconnu ne pourrait sans doute pas manger autre chose pour le moment, puis elle privilégia les aliments peu coûteux. Elle choisit également des lots conséquents de sardines en boite et deux gros sacs de riz.

Elle passa devant les vêtements et fit la grimace. Son budget pour trois jours devenait ridicule maintenant que ça s'étalait en semaine. Elle ferait avec les moyens du bord pour le moment.

Le jeune caissier l'observa avec bien plus d'insistance que la dernière fois, ce qui la mis profondément mal à l'aise.

" Le Shérif m'envoie... J'aurais besoin de bandages, de désinfectant, de crème contre les brûlures et d'antibiotiques... "

Le jeune la regarda dans les yeux, l'air inquisiteur.

" Le Shérif en a besoin? "

" Oui, un accident apparemment, je n'en sais pas plus. "

" Pourquoi ne vient il pas lui même ...? "

Elle le regarda quelques instants, ne sachant que répondre, puis se ressaisit.

" Il y a une exécution aujourd'hui je crois. Il ne peut pas être partout. Alors j'ai proposé d'aider... "

Le caissier continuait de la fixer étrangement.

" Ha oui ce salopard de Royer, il l'a bien mérité après ce qu'il a fait à sa famille, vous ne trouvez pas? "

Elle força un sourire, soutenant son regard.

" Si bien sur. Un vrai monstre cet homme là. "

Le caissier sembla satisfait et s'éloigna après un dernier regard. Il revint avec les fournitures demandées.

" Bien sur il faudra payer pour tout ça, mais je vous ferais une facture pour le Shérif... "

" Bien évidemment... " lui répondit-elle en forçant d'avantage son sourire. Quand elle eut entendu le montant total, elle eut beaucoup de mal à le conserver. Les semaines à venir allaient être rudes.

Son retour fut sans encombre. Elle monta le sac dans la chambre aussi discrètement que possible après s'être livrée à la mise en place routinière de ses barricades. Il était toujours allongé là, comme endormi. Il respirait toujours mais sa fièvre était montée. Elle lui fit prendre quelques cachets d'antibiotiques réduits en poudre dans de l'eau, le faisant boire lentement. Certains de ses bandages avaient vilaine allure, s'étant gorgés de sang.

La jeune femme soupira et se rendit dans la salle de bain, quittant l'intégralité de ses vêtements au profit d'une autre vieille chemise. Elle était un peu short en fringues, pas la peine de prendre le risque de les badigeonner de sang.

Elle revint au chevet du malade avec une bassine d'eau, des restes de tissu propres de la veille et les emplettes médicales qui lui avaient coûté une grosse partie de son pécule.

Alis tira lentement les couvertures vers le pied du lit, dévoilant le corps nu couvert de bandages. Elle monta ensuite sur le lit, venant se positionner près de lui, à genoux, les cuisses ouvertes pour maintenir son équilibre.

Son regard glissa quelques instants vers le sexe au repos et elle se mordit la lèvre, sa tenue légère ne l'aidant en rien à se concentrer. Elle reporta son attention sur les bandages, songeant aux brûlures et aux marques qui l'attendaient en dessous ce qui rafraîchit quelque peu son enthousiasme.

Elle commença par défaire celui à son aine, la blessure la plus grave. Elle eut une certaine fierté à voir que les nœuds avaient tenus et que la blessure ne saignait plus. Il n'en garderait qu'une cicatrice. Elle garda les bandages du visage pour la fin, et s'appliqua à plus de précautions et eut un mouvement de recul en retirant la dernière bande de tissu.

La blessure apparaissait plus clairement avec les saignements qui s'étaient interrompus. Il était vraiment horriblement défiguré. Du pu s'était formé par endroit. Un voile blanc était apparu sur son œil.

Il s'agitait de plus en plus, surement la douleur qui le faisait émerger. Elle posa sa main sur son front et lui murmura qu'il était en sécurité, le sentant s'apaiser un peu.

Elle prit ensuite le linge trempé dans un mélange d'eau et de désinfectant et commença à le laver, frottant là où la peau était nette, tamponnant doucement sur les blessures. Elle commença par le dos, le faisant pivoter légèrement sur le côté gauche puis elle acheva par le torse.

Elle dut serrer les cuisses, sentant poindre une humidité familière entre ses jambes quand elle passa son linge humide sur le membre endormi. Elle ne s'y attarda pas, sachant que quand elle était dans cet état d'excitation elle faisait souvent des choses qu'elle était amenée à regretter.

Alors qu'elle repassait de la lotion désinfectante à l'aide d'un coton sur les brûlures de son bras, il se mit à geindre fortement et à s'agitait. Elle lui maintint le bras, continuant à nettoyer de l'autre et s'efforça de lui adresser des paroles réconfortantes. Il gémissait de douleur et marmonna quelques mots qu'elle ne comprenait pas, s'agitant de plus en plus violemment.

De son bras libre il lui agrippa le poignet dont la main tenait le coton et tira dessus.

Il était particulièrement faible, aussi résista t'elle sans mal, le faisant lâcher de son autre main. Il ouvrit son œil valide et la dévisagea, serrant les dents. Il peinant à garder l'œil ouvert et rejetait régulièrement sa tête en arrière pour pousser un nouveau râle. { Il doit souffrir le martyr... C'est déjà incroyable qu'il soit toujours en vie... }

Du peu qu'il parvenait à voir d'elle, elle nota son intérêt pour ses jambes nues et son décolleté plongeant.

Avec un peu de chance elle parviendrait à finir de nettoyer ses plaies et à lui remettre le bandage. Elle plaça la main de l'homme sur la peau nue de sa cuisse et lui adressa un sourire enjôleur, le relâchant peu à peu. Il la regarda l'air hésitant puis détacha son attention de son visage pour fixer la peau nue offerte et commença à faire glisser sa main sur la chair tiède et douce.

Alis eut un petit sourire. Les hommes étaient tous les mêmes, même dans le pire des états. Elle repris ses soins du bras brûlé tandis que la main de son patient explorait chaque centimètre de l'extérieur de sa cuisse.

Elle resserra un peu les cuisses, son excitation croissant à toute allure tandis que la main se glissait sous la chemise pour tâter sa fesse nue. Elle jeta un bref coup d'œil vers son visage, il serrait toujours les dents et ses gestes semblaient plus faibles par instant, il était toujours en souffrance mais au moins il la laissait faire. Suivant vaguement son regard elle rougit de plus belle, sa main poussait la chemise vers le haut en caressant sa fesse, et il en voyait bien plus qu'elle ne l'aurait voulu. Elle mit un bandage propre sur le bras et toussota, reportant son attention vers lui. Elle ponctua sa parole de gestes pour essayer de se faire comprendre, bafouillant.

" Je vais devoir m'occuper de votre visage maintenant, ça risque d'être douloureux. "

Il la regarda, luttant pour garder son œil ouvert tandis que sa main continuait machinalement d'aller et venir du genou à la fesse de la jeune femme fébrile et inclina la tête de façon à peine perceptible.

Elle lui sourit et se rapprocha, repoussant doucement la main. Il se crispa et retint un hurlement lorsque le coton se posa sur sa peau brûlée. Elle poursuivit sa tâche aussi délicatement que possible tandis qu'il serrait son poing valide, gémissant. Alors qu'elle achevait de nettoyer la plaie, il retomba inconscient. Alis finit de bander les plaies restantes, puis alla prendre une douche froide, elle en avait besoin.

Alis passa le reste de la journée partagée entre les réveils de son inconnus, souvent peuplés de gémissements et de cris de douleur qu'elle tentait d'apaiser en le faisant boire et en lui donnant des antalgiques, et le dossier de Royer qu'elle étudia en même temps que le carnet, cherchant des éléments qu'elle n'avait pas vu la première fois. Alors qu'elle relisait une troisième fois un passage, elle se remémora les avertissements du Shérif vis à vis de l'homme qu'elle avait recueillie. Elle alla fouiller dans les poches du jogging tâché de sang qu'elle avait découpé et y trouva un petit portefeuille.

{ 40 dollars en liquide, première bonne nouvelle de la journée... } Elle empocha l'argent, il ne lui en voudrait surement pas.

Elle trouva un manifeste de cargaison, elle fut incapable d'en comprendre le sens, mais elle avait déjà vu ce genre de documents lors d'affaires. Elle trouva également plusieurs cartes d'identités, toutes avec sa photo, mais le reste des informations différaient, à l'exception de ce qui devait être son prénom : Ranos.

Elle remit les cartes dans le portefeuille et le posa sur la table du salon, pensive.

La date de chargement et de déchargement prévu sur le manifeste laissait à penser qu'il était arrivé il y a quelques jours au port de Shorecester. Elle ne parvenait pas à reconnaître la langue et pourtant elle maîtrisait l'anglais, l'espagnol, le français et le mandarin. D'où qu'il vienne, en général les gens qui avaient des pièces d'identités différentes trempaient dans de la contrebande ou pire. Elle devrait rester prudente.

La nuit tombant elle avala un repas léger puis inspecta chacune des fenêtres comme à son habitude. Elle percevait régulièrement des ombres mouvantes lorsque son regard s'attardait dehors. Tant que ça se limitait à ses déambulations, elle ne s'en inquiétait pas trop. D'après le carnet, si ils commençaient à se montrer plus agressifs, il ne lui resterait plus beaucoup de temps.

Elle monta dans la chambre avec un bouteille de soupe tiédie dans l'eau chaude et elle la posa près du lit du fameux Ranos, avant de barricader la chambre. Elle vérifia qu'il dormait toujours et se rendit dans la salle de bain pour y enfiler la chemise dans laquelle elle dormait. Elle baillait encore plus que celle qu'elle avait utilisé pour penser ses plaies mais elle n'avait pas l'intention de renouveler l'exploit avant le lendemain, et elle se montrerait plus prudente. Il était encore faible mais si elle continuait à le soigner ça ne durerait pas.

Il émergea à demi quand elle revint dans la chambre, geignant. Elle vint s'asseoir au bord du lit, du côté de son bras blessé, et en profita pour lui faire boire un peu de soupe qu'il avala sans faire trop d'histoires. Lorsqu'elle eut reposé le bol, il essaya de retirer le bandage qui couvrait son œil valide en tirant nerveusement sur le tissu. Elle lui saisit doucement le poignet et repoussa son bras. Elle observa un instant la façon dont elle avait arrangé le bandage puis se rapprochant de lui, elle déplaça un peu le tissu qui faisait le tour de son crâne et roula les bandes qui couvraient son œil valide, lui rendant un semblant de vision.

Il l'observa attentivement, de haut en bas et d'un très léger hochement de tête la remercia, avant de refermer vivement son œil et de se renfoncer dans son oreiller, les dents serrées.

Alis tournait inlassablement dans sa couchette, au rythme des gémissements et des plaintes de Ranos qui ne semblait pas réussir à retrouver le sommeil. Elle finit par se lever, consciente qu'elle ne trouverait pas le sommeil non plus, et vint s'asseoir près de lui, cette fois du côté le moins abîmé, de peur d'appuyer sur ses blessures, la pièce n'ayant pour éclairage que la lueur de la lune.