Mensonge & Cie - 02

Informations sur Récit
Pour obtenir un travail, une femme en piège une autre.
6.4k mots
4.13
13.8k
1

Partie 2 de la série de 3 pièces

Actualisé 06/10/2023
Créé 05/21/2020
Partagez cette Récit

Taille de Police

Taille de Police par Défaut

Espacement des Polices

Espacement des Polices par Défaut

Face de Police

Face de Police par Défaut

Thème de Lecture

Thème par Défaut (Blanc)
Tu dois Connectez-Vous ou Inscrivez-Vous pour enregistrer votre personnalisation dans votre profil Literotica.
BÊTA PUBLIQUE

Remarque : Vous pouvez modifier la taille de la police, la police et activer le mode sombre en cliquant sur l'onglet de l'icône "A" dans la boîte d'informations sur l'histoire.

Vous pouvez temporairement revenir à une expérience Classic Literotica® pendant nos tests bêta publics en cours. Veuillez envisager de laisser des commentaires sur les problèmes que vous rencontrez ou de suggérer des améliorations.

Cliquez ici

Lorsque je me présentais au siège social de Voréal, j'étais un peu troublée. Ce grand bâtiment de verre à la Défense était le symbole du luxe à la Française, et une promesse de gros gros salaire pour ses employés. Et un gros salaire était justement ce dont j'avais besoin, une nuit au casino où je m'étais un peu trop imbibée et j'avais perdu tous les gains que j'avais faits ces six derniers mois.

Cependant je n'étais pas sûr que ma venue serve à quoi que ce soit. Quand ils ont demandé à ce que j'envoie un extrait de mon casier judiciaire, je savais que c'était fichu. J'avais été condamnée à du sursis pour une arnaque. Je savais que ces grosses boites n'engageaient pas les gens avec mon pédigree. J'aurais pu envoyer un faux, mais ils étaient du genre à faire des vérifications poussées, et ça m'aurait valu encore plus d'ennuis... Pourtant, malgré mon casier, j'avais reçu une convocation pour un entretien d'embauche. Comme j'avais la journée de libre, ça ne me coûtait rien de m'y rendre.

J'entrais dans le bureau du DRH sans grands espoirs, et après quelques politesses d'usages, le recruteur finit par poser les pieds dans le plat :

« Alors vous vous êtes rendue coupable d'escroquerie?

— C'est ce que la justice a déclaré. Mais si on regarde objectivement les faits, je suis plus une victime qu'un coupable. Mais la justice est aveugle, vous savez...

— Et nous, nous avons des yeux.

— Exactement je suis sûr que vous êtes capable de voir au-delà de cette condamnation.

— Nous avons tout de même examiné cette condamnation.

— Ah...

— Et nous avons découvert que la justice s'est trompée du tout au tout.

— Vraiment? Je veux dire... euh, j'étais sûr que vous seriez d'accord avec moi.

— Pas tout à fait. En fait, le procès n'a pris en compte qu'une toute petite partie de votre escroquerie. Vous avez fait du beau boulot pour couvrir vos traces. Nous pensions au départ que vous n'étiez qu'une arnaqueuse à la petite semaine... mais en fait, vous avez fait preuve de beaucoup d'audace et de calcul...

— Je ne suis pas sûr de voir où vous voulez en venir. Je n'ai pas...

— Par exemple à Monsieur Aurechant, qu'on a retrouvé pendu, il avait perdu toute sa fortune.

— Vous êtes bien renseigné on dirait...

— Plus que le ministère public, c'est sûr. Mais vous étiez à deux doigts de vous tirer de cette escroquerie blanche comme neige. Sauf que votre complice s'est montré moins prudent... J'espère que cela vous a servi de bonne leçon.

— Bien sûr! Maintenant je suis honnête. Jamais je ne recommencerais ce genre de...

— Vous m'avez mal compris. Je veux dire qu'à l'avenir vous vous montrerez plus rusée et plus méfiante encore.

— Heu... Et si vous me disiez ce que vous voulez? Je n'ai pas l'impression que vous cherchiez à me recruter.

— Mais si. Voréal a besoin de tous types de talent. Et votre expertise à mentir, escroquer et faire fi de la loi nous serait précieuse.

— Je suis... embauchée?

— Pas tout à fait. Vous avez des concurrents pour ce poste. Et nous ne voulons embaucher que le ou la meilleure. Alors nous avons mis un petit concours au point.

— Je vous écoute.

— Vous irez dans le hall. Et vous devrez y rester jusqu'à ce que votre concurrente en soit partie.

— Ça peut durer longtemps.

— Non, car si aucune de vous deux n'est sortie avant la fin de la journée, alors vous serez toutes deux

éliminées. »

Je prenais deux secondes pour analyser la proposition. D'abord, est-ce que cette histoire d'embauche ne serait pas une simple farce? C'était possible, mais je ne voyais pas l'intérêt qu'ils avaient à me faire tourner en bourrique. Et puis farce ou pas farce, ils avaient enquêté sur moi... et il était hors de question que je prenne le risque de me retrouver devant la justice en voulant jouer à la plus maline. Autant jouer à leur jeu, je n'étais pas du genre à me retirer sans miser.

« Je vois... j'accepte le défi.

— Je m'en doutais, et je sais que je n'ai pas besoin de vous le dire, mais tous les coups sont permis. Alors bonne chance. »

Je quittais le bureau du DRH en ruminant cette dernière phrase « Tous les coups sont permis? » Qu'est ce qu'il croyait? Que j'allais assommer ma concurrente et la tirer par les pieds dehors?! il me prenait pour qui?... enfin... Si tout le reste échouait... peut-être que...

Je descendais par les escaliers et entrouvrais la porte pour observer l'autre candidate. Elle était en tailleur, un chemisier blanc, une chevelure rousse, des lunettes... et une costaude, comparée à moi, elle pouvait me manger pour son petit-déjeuner. Non, Emma, pour gagner il allait falloir te servir de ta tête.

Je passais aux toilettes pour me rafraîchir et adopter un plan d'action. Je me vidais la tête et me concentrais sur le problème. Comment faire sortir cette fille du hall, alors qu'elle avait reçu l'ordre inverse? Je réfléchis un quart d'heure. J'avais une idée, mais elle n'était pas parfaite ; en fait, plus j'y pensais, plus j'y trouvais de défauts. Mais à trop réfléchir, on n'arrive à rien. "On s'engage et on voit," disait Napoléon. Il fallait mieux que je mette mon stratagème en pratique le plus vite possible et fasse preuve d'audace, j'aviserais au fur à mesure... Je sortis des toilettes, montais d'un étage et redescendais par l'ascenseur comme si j'étais une habituée de l'endroit. Quand les portes s'ouvrirent, je vis que la jeune femme avait le regard braqué sur moi. Je sortis de l'ascenseur en faisant un signe de la main au vigil et au réceptionniste. Ils répondirent par un geste de la main eux aussi, c'est un genre de réflexe qu'ont les gens même quand on les connaît pas. Et l'avantage était que ma cible allait penser que je travaillais ici. Je m'approchais d'elle avec l'air le plus autoritaire dont j'étais capable. Il s'agissait de ne pas rater le premier contact.

« Excusez-moi... Vous pensez qu'en restant assise vous allez prouver votre motivation? Vous voulez peut-être que je vous apporte un café ou un magazine?

— Quoi? Non pas du tout... je suis désolée si vous avez pensé que je prenais ça à la légère... »

Elle se leva de son siège et me tendit la main pour me saluer. Mais je l'ignorais et m'assis à sa place pendant qu'elle restait debout. Je sortis un calepin de mon sac et demandais :

« Je vais avoir besoin de renseignement supplémentaire... Mais d'abord, rappelez-moi votre nom...

— Je suis Mathilde, Mathilde Grebert...

— Ok Mathilde, j'ai cru comprendre que tu prétendais être suffisamment motivée pour intégrer l'entreprise?

— Oh oui! À 200 %! C'est vraiment un rêve pour moi...

— On n'aime pas trop les rêveuses ici. On préfère celles qui sont prêtes à se bouger le cul pour réussir. Et toi tu sembles plutôt du genre à rester le cul assis sur une chaise, c'est pas terrible ça...

— Non, non! Mais... On m'a dit que pour intégrer l'entreprise, tout ce que j'avais à faire c'était de ne pas sortir du bâtiment. Et que je devais faire sortir quelqu'un... Mais je peux rester debout s'il le faut! Pas de problème!

— Glander debout, c'est pas beaucoup mieux.

— Je glande pas! je ne suis pas une glandeuse, je suis super sérieuse... J'ai fait HEC et...

— Et tu te prends pas pour de la merde, j'en suis sûr. C'est ce que nous allons voir tout de suite. Mets-toi sur un pied. »

C'était la première idée qui m'était venue à l'esprit. J'espérais que si je lui proposais de faire des choses complètement ridicules et humiliantes en me faisant passer pour une représentante de l'entreprise, elle finirait par être écœurée. Il y avait un risque qu'elle voit à travers mon jeu, mais l'ordre de rester dans le hall était déjà absurde en soi, alors elle devait s'attendre à n'importe quoi...

« Sur un pied?

— Vous avez du mal à comprendre? » je gribouillais dans mon calepin pour lui faire peur et poursuivais : « Mettez votre talon contre votre fesse, et faites l'allez-retour d'ici jusqu'à la porte. »

— Un allez-retour jusqu'à la porte?

— Non, faites-en plutôt deux... à moins que vous ne vouliez en faire trois?

— Non! Non! pas de problème. »

J'avais été tentée de lui demander d'ouvrir la porte et de sortir dehors, mais faire une requête aussi contraire à l'ordre qu'on lui avait donné risquait de lui mettre la puce à l'oreille. Je ne voulais lui laisser aucun doute sur le fait que j'étais membre de l'entreprise, et légitime pour superviser son embauche.

Je la regardais faire, et malgré la situation tendue où je me trouvais, je ne pus m'empêcher de sourire. Elle était tellement ridicule à sauter maladroitement comme une enfant alors qu'elle portait un tailleur noir et un chemisier blanc tout ce qu'il y a de plus sérieux. Je la vis faire une dizaine de sauts à cloche-pied avant qu'elle ne tombe par terre. Avec ses talons hauts, elle n'allait pas tomber qu'une seule fois. C'était dommage que je ne puisse pas la regarder de face, j'aurais aimé voir sa figure affligée de devoir accomplir un ordre aussi débile.

La deuxième fois qu'elle tomba, elle se retourna vers moi. Je la regardais avec mon air le plus sévère, histoire de lui faire comprendre que je ne rigolais pas. Elle dut réfléchir un peu, car plutôt que de continuer à sauter comme une abrutie dans le hall, elle retira ses chaussures pour faciliter ses sauts. Arrivée devant la porte, j'eus l'espoir fou qu'elle soit tellement honteuse de ce qu'elle venait de faire qu'elle sortirait sans demander son reste.

Hélas, elle ne devait pas tenir tant que ça à sa dignité, car elle revint vers moi. Comme la distance entre ma chaise et la porte d'entrée devait être dans les cinquante mètres, quand elle fut de retour auprès de moi, elle devait avoir fait dans les 100 sauts de puces. Elle était en nage. Elle attendait sans doute que je fasse preuve de pitié... La pauvre, si elle croyait que j'allais lui laisser la place aussi facilement elle était loin du compte.

« Eh bien, j'attends le deuxième aller-retour. Ou as-tu perdu ta motivation? Je tire un trait sur ton nom?

— Non! Je vais le faire! Pas de problème.

— Et remets tes chaussures, on n'engage pas de va-nu-pieds ici. »

C'est ce qu'elle fit sur le champ, et quand elle l'eut fait, je rajoutais une condition :

« Maintenant que tu connais le trajet, je chronomètre le temps, tu as intérêt à être plus rapide cette fois... »

Cela la fit partir sur la seconde et elle se mit à effectuer plein de petits sauts. En regardant autour de moi, je pouvais voir que pas mal des employés s'étaient arrêtés pour regarder le spectacle, certains avaient sorti leur téléphone pour enregistrer l'humiliation de la candidate à l'embauche. Humiliation d'autant plus forte qu'à vouloir se presser pour réaliser un bon temps elle tombait fréquemment.

Quand elle revint face à moi je regardais ma montre et concluais : « Pas très rapide. C'est pas avec ça que tu vas prouver ta motivation... »

Elle était décomposée, à la fois essoufflée par la performance sportive qu'elle venait d'accomplir, et toute rouge de honte d'avoir dû faire quelque chose ridicule au siège d'une entreprise cotée en bourse. Le fait que je ne reconnaisse même pas son mérite pour être venu à bout d'une tâche aussi ingrate l'humiliait encore plus.

« Plutôt faiblarde, hein? T'es pas capable de mieux?

— Si bien sûr...

— Montre-le alors.

— Je peux retourner à la porte à cloche-pied, j'irais plus vite et...

— Tu crois que j'ai que ça à faire, de te regarder sauter à cloche-pied? C'est d'un ennui...

— Alors je p-peux heu... faire des pompes?

— Faire des pompes? DES POMPES?! on te propose d'être embauchée chez Voréal, et tout ce que tu trouves d'intelligent à proposer pour intégrer notre entreprise, c'est de faire des pompes... je rêve... Tu crois quoi, que tu rejoins une salle de fitness?

— C'est que euh...

— Non, mais très bien, vas-y si t'aies si fière de tes pompes... »

Je la regardais se mettre à terre et commencer à poser les mains sur le sol, mais au bout de la première traction je l'arrêtais.

« Dis, tu crois pas que tu devrais être plus reconnaissante envers notre société? Tu utilises notre sol, alors que t'aies même pas encore embauché. J'attends de toi qu'à chaque pompe, tu embrasses le carrelage de notre magnifique bâtiment. »

Je la vis se mettre à rougir encore plus. Ce n'est pas ce à quoi HEC l'avait préparé... Mais elle obéit, elle ouvrit la bouche et posa ses lèvres là où quelques secondes plus tôt les gens circulaient avec leurs chaussures sales.

« C'est quoi ça? Un petit bisou? Ma grande, si tu veux intégrer Voréal, va falloir que tu roules des pelles autrement plus convaincantes au carrelage... »

Aussitôt je la vis presque nettoyer le sol de sa langue quand elle finissait une pompe. Elle toussait en avalant la poussière et des morceaux de terre. Elle était vraiment prête à tout, je me demandais si moi j'aurais accompli des trucs aussi ridicules si j'avais été à sa place... Sauf que je n'étais pas à sa place, parce que j'étais maligne et qu'elle, elle était une conne. Le DRH avait bien dit que tous les coups étaient permis, et elle avait accepté cette condition, je ne devais pas avoir de regrets.

Et c'est qu'elle ne s'arrêtait pas, elle devait en avoir fait trente. Le sol au niveau de sa tête était brillant à force d'avoir été léché. Ça ne servait à rien de la laisser continuer, je n'allais pas l'avoir comme ça. Elle aurait salivé sur tous les carreaux du hall, servit d'aspirateur humain plutôt que de renoncer. Je finis par lui dire d'arrêter, je risquais de développer de l'admiration pour elle et sa persistance.

« Bon, tu as montré que tu en avais peut-être quelque chose à foutre de notre entreprise. Mais est-ce que tu es prête à avoir le respect adéquat pour tes collaborateurs?

— Bien sûr! je suis prête à...

— Tûtût! Avant de dire que tu es prête, attends de recevoir les consignes. Es-tu prête à m'obéir en tout?

— Oui! je suis à vos ordres!

— Très bien, alors... Aujourd'hui, il y a du monde dans le hall, va tous les voir, et dis-leur que tu es la pute de l'entreprise.

— Pardon? Ça va pas?

— Quoi, c'est trop dur pour toi? T'as pas les nerfs assez solides?

— C-c'est pas ça, c'est juste que... ça n'a rien à voir avec ma motivation! C'est juste humiliant... et injuste!

— Tu sais ce qui est vraiment honteux? C'est d'avoir une gourdasse qui veux obtenir un poste prestigieux dans la société la plus renommée de France, et qui abandonne dès qu'on lui propose de prouver ses capacités avec une tâche un peu plus compliquée que de lécher le sol.

— Mais... je veux pas abandonner je...

— Enfin, tu me fais gagner du temps... Comme ça je peux te retirer la liste, il y a pas mal d'autres candidates qui veulent ta place. Je crois qu'on en a fini avec toi, tu peux prendre tes cliques et tes claques et...

— Attendez! Je vais le faire! si c'est vraiment ce que la société veut.

— J'attends de voir ça. Il faut que tu les convainques que t'es vraiment la putain de l'entreprise. Cela dit, tu as de la chance, certains sont juste des clients, pour eux ça n'aura peut-être rien de surprenant qu'on leur propose une pute pour les accueillir... Prends ce papier, » je lui tendis un papier blanc avec écrit en gros en haut "MATHILDE LA PUTE DE VOREAL" « Je veux qu'au moins cinq personnes signent ce papier, d'accord? Mais te limite pas à ça, plus t'en auras, plus ça prouvera ta motivation...

— Euh... d'accord. Mais qu'est-ce que je dois leur demander pour qu'ils signent?

— Ce que tu veux... Alors bonne chance... »

Mathilde resta debout dix secondes devant moi, espérant sans doute que je lui dise que c'était une blague, que je la faisais marcher. Mais devant mon air résolu elle dut comprendre que je la mettais au pied du mur. Soit elle le faisait, soit elle partait. Elle se retourna et regarda dans le hall pour voir qui elle pouvait espérer convaincre.

Elle s'approcha d'abord d'un vigile. J'étais trop loin pour entendre la conversation, mais je pouvais voir à son sourire hésitant qu'elle était atrocement gênée. Le type la fixait bizarrement, il regardait autour de lui pour savoir si on lui faisait une blague, une caméra cachée... il dut penser que oui, car il écarta de Mathilde de son chemin.

Elle revint vers moi, les larmes aux yeux.

« Il ne m'a pas cru.

— Je vois ça... Il faut croire que tu n'as pas les compétences pour te faire passer pour une pute ; c'est dire à quel point tu es nulle... En tout cas tu as échoué et...

— Non! Je vais réessayer! Cette fois ça va marcher...

— J'espère pour toi, tu n'as pas un nombre illimité d'essais. »

Elle se mit à détacher les quatre premiers boutons de son chemisier, celui-ci s'ouvrit pour offrir une belle contre-plongée sur son décolleté, je pus voir qu'elle portait un soutien-gorge blanc, pas super-sexy... elle dut se dire la même chose, car elle choisit de le retirer! Putain, quelle salope, elle était vraiment prête à aller loin pour avoir la place... MA place. Je devais n'avoir aucune pitié, me répétais-je, d'ailleurs je ne pus m'empêcher de lui lancer :

« Avec des nichons aussi gros, ils n'auront pas de mal à croire que t'es une pute siliconée... »

Elle me regarda rageusement. Ses yeux lançaient des éclairs. Elle ouvrit la bouche probablement pour m'insulter. Ce serait génial, une bonne excuse pour lui dire qu'elle était éliminée. Mais je la vis presque littéralement tourner sa langue dans sa bouche... Elle avait repris son self-control en cinq secondes ; impressionnant.

« M-merci... je vais réussir, ne vous inquiétez pas. »

Avec ses seins à peine couverts par son chemisier elle alla vers un homme d'affaire qui lisait un dossier sur un canapé design. Cette fois-ci, elle roula du cul comme seule une vraie pute pouvait le faire, puis elle se pencha pour que le type ait une vue de premier ordre sur ses nichons.

Ils parlementaient et je me rapprochais.

« Mais si, mon beau, ça se passe comme ça ici...

— Allez! c'est pas possible...

— Je te plais pas? Tu sais que je suis vraiment experte... Tu pourras me toucher partout, et plus encore...

— C'est des conneries... ça n'existe pas... »

Je la vis me jeter un regard. Elle semblait au bout du rouleau, prête à abandonner! J'étais à deux doigts de l'avoir à l'usure. Encore quelques minutes de parlotes infructueuses, et je lui dirais qu'elle était éliminée... en attendant, je lui adressais une moue dubitative, montrant le peu d'estime que j'avais pour sa performance... J'eus tort, au lieu d'abandonner, elle redoubla ses efforts :

« Avec un beau gosse comme toi, je suis prête à tout... Si tu veux vraiment connaître la salope de l'entreprise, pourquoi on n'irait pas aux w.c. et tu me signeras mon petit papier après que je me sois amusé avec ton gros stylo...

— Mmm... Après tout pourquoi pas, qu'est-ce que ça coûte... ok, je te suis. »

Je le vis se lever, et Mathilde se mettre à marcher devant lui jusqu'aux les toilettes, toujours en roulant du cul. L'homme d'affaires juste derrière elle avait les yeux fixés sur ses fesses. J'étais curieuse, je veux dire, elle ne pouvait quand même pas faire ce qu'elle avait promis de faire, c'était indécent. Il y a trente minutes, c'était encore une jeune femme tout ce qui y a de plus convenable, elle ne pouvait pas se transformer en pute juste parce que je lui avais demandé de prétendre en être une? se faire embaucher chez Voréal était important pour elle, comme pour moi, mais pas au point de se compromettre comme ça...

Trente secondes après que la porte des toilettes se soit refermée, j'entrais à leur suite, juste à temps pour voir Mathilde tirer le type dans une des cabines. J'entrais dans celle voisine et collais mon oreille contre la paroi. Le type chuchotait visiblement encore plus surpris que moi :

« T-tu vas vraiment me sucer?

— Mais oui, puisque je t'ai dis que j'étais la pute de la société. Et tu me signeras le papier, d'accord?

— Ouais! Ouais! Bordel! C'est trop bien cette boîte. »

J'entendis un bruit de ceinture tomber au sol. Putain, la salope! Elle était vraiment prête à tout pour cette place... Dire que si je ne l'éliminais pas, une salope de foutue traînée pourrait devenir membre de Voréal, c'était inadmissible. Rien que pour la moralité de l'entreprise, je devais gagner, et ne montrer aucun attendrissement.

12