Lucie, But Not Lucky (?) Ch. 12

BÊTA PUBLIQUE

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Mon coup de cœur de la veille ne m'a pas menti, il ne devait pas être très loin sur le parking, car je le vois arriver à peine installée à mon poste de guet. Je suis presque contente de sa présence, cela va être moins compliqué de démarrer ce marathon de la bite en présence d'une agréable connaissance.

- Alors prête pour le grand saut? Quels sont tes nouveaux tarifs? m'aborde-t-il avec un large sourire aux lèvres.

- Bonsoir, ce soir je suce pour 20e et je baise pour 40, lui annoncé-je plutôt timidement, incommodée d'afficher ce costume de prostitué que je venais d'enfiler. J'omets volontairement de lui indiquer que mon postérieur est aussi en location, je n'envisage pas de laisser une queue s'approcher de l'endroit pour l'instant. Je me garde cette option en réserve, mais vraiment en dernier recours, si je n'ai pas d'autre choix pour atteindre la somme demandée ... je la ferais payer très cher cette incartade dans mes fesses!

- Je vais me laisser tenter par la découverte d'une chatte que j'espère rasée et aussi accueillante et radieuse que de sa propriétaire, prends place!

- Les deux le sont, lui confirmé-je en le rejoignant.

À peine garer, je lui réclame le montant de la passe pour ne pas répéter les menues erreurs de la veille. Je déboutonne ensuite son jean et déroule son chibre. Il s'éveille doucement sous mes habiles caresses, son déploiement est presque majestueux. Après l'enfilage d'un préservatif tout juste bon pour sa taille, il recule le siège passager au maximum, l'abaisse en partie et m'enfourne dessus dans une levrette un peu bancale. Il est plein de douceur et de précautions, prenant son temps en me limant. Il finit par rentrer son immense braquemart en entier me provoquant une petite douleur.

C'est une première, je n'avais jamais encore eu de queue assez longue pour venir percuter le fond de mon vagin. Et là mon col de l'utérus, que je découvre concrètement avec cette nouvelle sensation, me renvoie d'étranges messages. C'est un mélange de douleur et de plaisir, chaque petit coup me fait mal, mais me sentir prise aussi profondément embrase mes sens. J'en frissonne même par moment! Parfois une petite décharge électrique résonne dans mon bas ventre lors du contact, elle me parcourt pour venir court-circuiter mon esprit qui part en vrille.

Je n'ose pas trop le faire remarquer à mon amant du soir de peur de paraître un peu conne. Il doit bien le sentir de toute façon qu'il, vulgairement exprimé, tape au fond. Je me cambre au maximum pour accepter au mieux ce chibre démesuré et limiter son écho dans mes tréfonds. Je ne trouve pas de position vraiment adaptée et sous ses coups expérimentés je sens progresser à toute vitesse mon excitation. Je cale ma tête dans son siège pour limiter mes expressions, je vais lui laisser une belle marque de bave, car l'orgasme est en train de pointer son nez et m'emporte sans que j'y puisse quelque chose, alors qu'il pince doucement mes tétons en me besognant.

Encore haletante de cette brutale envolée, je suis maintenant impatiente qu'il en finisse, les douleurs ne trouvent plus l'écho du plaisir pour me les faire supporter et mon sexe est subitement devenu trop petit pour accueillir cette longue bite. Son propriétaire n'est pas vraiment concerné par mes soucis intimes, mais il a probablement remarqué mon orgasme, car je l'ai senti accélérer alors que j'étais en approche! Il termine sa petite affaire, toujours dans un style très épuré, presque en amoureux et me caresse encore un bon moment avant de se retirer.

Une demi-heure après le départ de ce charmant premier client, je n'ai aucune autre touche à accrocher à mon tableau. Les appâts de mes voisines font eux par contre leur effet. Je suis figée sur ce bout de trottoir un peu comme une potiche, je l'avoue, mal à l'aise sous les regards parfois très appuyés des promeneurs. Je me cherche une attitude, une position qui pourrait me permettre de m'assumer. J'observe mes "collègues" qui se pavanent, décomplexée, la poitrine fièrement affichée, le déhanché exagéré à outrance, le popotin qui parfois fait signe au badaud, évoquant clairement qu'un simple bonjour pourrait suffire à son bonheur!

Je ferai presque office de sainte nitouche malgré ma tenue parfaitement adaptée à ce défilé de mini-jupe et de talon haut, dans ce concours de push-up, de rouge à lèvres criard et de bas résille. Je dois vraiment changer de tactique, d'attitude, si je veux faire mon trou sur ce marché du vice à ciel ouvert et faire pencher la queue de mon côté. Mon esprit combatif prend le pas sur la honte procurée par le comportement que je m'apprête à adopter. Je me mets à déambuler de manière sexy, le buste en avant, le regard aguicheur en direction des conducteurs à chaque passage de voiture. Je ne peux cependant empêcher monter quelques suées lorsque je croise celui de certain!

L'effet ne se fait pas attendre et je harponne rapidement de nouvelles proies. Un large sourire et une paire de seins savamment affichée lorsque je leur annonce mes tarifs penchée à la fenêtre de leur portière suffisent en général pour conclure l'affaire. Certains tentent de négocier, mais je ne lâche rien même si parfois le client s'esbigne à mon refus, je ne suis pas en solde, il faut me mériter! Quelquefois, à peine revenu qu'un autre arrive et il me faut peu de temps pour que je ne reparte en expédition. Chaque nouveau client est une épreuve et la pression reprend place dès la montée en sa compagnie.

Le ballet des voitures ne fait pas de pause, ça s'arrête, discute, embarque, fait des sauts de puce, cela a du mal à poser son choix, ça insultes parfois, s'encanaille ... Les clients s'enchaînent, c'est l'heure de pointe, celle où il fait bon amener sa queue entre les mains expertes d'une fille de joie. Celle où après quelques verres le courage d'aborder son fantasme est au rendez-vous, celle où la négociation n'est pas de mise, celle où l'on ne sent plus humaine, mais juste une marchandise offerte au plus grand nombre, un morceau de viande utilisable pour quelques pennies. C'est vraiment dans cet état d'esprit que je me retrouve après seulement quelques racolages.

Je suis assez vite fatiguée avec l'angoisse permanente et les courbatures de la veille qui réapparaissent. J'ai encore fait ma prétentieuse au début, j'ai rangé mon bon sens au placard en oubliant de préparer mon sexe. On tombe vite bien bas dans ces situations, vous mettez votre honneur dans votre poche et vous retrouvez les gestes essentiels, seuls votre confort et votre santé vous importent. J'en prends vite le pli et après chaque clille, avant de repartir déambuler sur le trottoir, je me beurre copieusement le sexe de lubrifiant, cela n'enlève pas la douleur de mes lèvres toutes rouges et gonflées, mais au moins ça les prépare à encaisser le suivant.

J'avais imaginé au début d'alterner pour éviter une longue enfilade de queues dans mon sexe et lui permettre de supporter plus facilement cette soirée chargée. Mais je ne maîtrise pas grand-chose en fait, comme le disait Paul le client est roi et je n'arrive pas à imposer mes choix sous peine de le voir fuir! Je ne veux pas non plus brader ma turlutte au risque de rallonger le nombre de chibre à trouver.

Un "peine à jouir" vient de me faire enrager, cela m'a pris presque une demi-heure pour faire jouir ce coincé de la sarbacane, à ce rythme je risque de voir se lever le soleil avant d'avoir fini mes objectifs! J'ai eu beau jouer les presse-purée avec sa paire de roubignoles pour accélérer le processus, rien à faire, je ne suis pas arrivée à lui faire monter la sève dans le poireau rapidement. C'est la plaie des tapineuses ce genre de client, de quoi faire chuter ton chiffre d'affaires irrémédiablement!

Je viens de me permettre d'en refuser un, l'état de la voiture et du conducteur n'incitait pas à y poser les fesses. Je lui ai donné un tarif exorbitant pour ne pas paraître désagréable! Je n'arrive pas comme hier à me détendre, chaque rencontre reste une nouvelle tension, certains clients sont compliqués à gérer, bien plus impatients et surtout exigeants qu'hier. J'ai beau leur préciser en entame que je débute pour calmer leur ardeur, mon discours leur passe au-dessus de la bite!

Le panel des situations est une fois de plus très diversifié. Il y a des bourrins aux dards énervés, des qui bafouillent, qui s'impatientent, des qui câlinent et recherche la tendresse, des borgnes qui n'attendent qu'un trou pour se vider, des compulsifs, des attardés, des obsédés aux insultes acérées, des timides à l'esprit embrumé par mes charmes, des qui se défoulent de leur semaine chargée, des qui s'étalent sur bobonne et ses problèmes de maisonnée, des qui s'attardent sur mon clito en espérant mon envolée, des qui ont du mal à trouver l'entrée que d'une main secourable je dois guider.

Ils sont câlins, chagrins, bourrins, crétins, enfantins, galopins, parfois plaisantins, souvent porcins, et tous dans une démarche identique qui pourrait s'intituler objectif baise. Mais tintin, ils ne sont jamais là pour envoyer la petite catin que je suis devenue sur la lune. Et pourtant chaque cas est différent et relève d'une pulsion unique, d'un fantasme particulier, d'une libido très personnelle. Je suis en train d'ouvrir mon cabinet de psycho! Par contre c'est moi qui passe la soirée allonger sur le divan!

Ils me pilonnent, me ramonent, me besognent, me "califourchonnent" dans tous les sens, j'ai beau tenter, en me mettant en position, de leur inculquer la simple posture de la levrette sur fauteuil, mais rien n'y fait, queue affamée n'a pas d'oreille! Alors je me retrouve parfois la figure écrasée contre la vitre de la voiture, la nettoyant malgré moi à chaque coup de reins, ou encore chevauchant les mains contre le tableau de bord, ou contre les sièges avant lorsque nous sommes à l'arrière, une queue trop feignante pour me limer. Je dois même parfois, pour les plus flemmards d'entre eux, venir m'empaler face à eux sur le siège conducteur. C'est la pire, ma poitrine qui frotte leur torse, mon visage à quelques centimètres du leur, respirant leur haleine, évitant au mieux les tentatives de prise de langue. Je crois avoir testé toutes les positions décemment imaginables dans une voiture!

Des fois, l'un d'entre eux, plus ingénieux que les autres, baisse entièrement le dossier de mon siège et vient s'allonger sur moi pour me faire profiter de son surplus de poids pris pendant les fêtes, les jambes écartées au possible, écrasées contre l'accoudoir ou le levier de vitesse. L'un d'eux a même voulu que je m'empale sur ce dernier, quel taré, j'ai refusé bien sûr! Je n'ai pas recroisé la bande d'hurluberlus qui a clôturé ma soirée de la veille, trop pris par une nouvelle fiesta certainement!

Je suis en train de craquer alors que la soirée est loin d'être terminée. Je viens de me faire copieusement besogner par un goujat de la pire espèce qui n'a pas arrêté de m'engueuler et de m'insulter pendant sa chevauchée. Pas assez ceci, trop cela, bouge ton cul grognasse, secoue tes nibards feignasse ... je l'aurai baffé avec plaisir celui-là! Je retrouve Paul qui est resté à proximité ce soir, lui aussi certainement plus attentif à la faune qui défile. Une petite pause dans sa voiture me permet de récupérer et de recharger les batteries. Il a l'oreille attentive à mes reproches et à mon "bougonnage" maison dans ces quelques minutes où il me sert de défouloir. J'avais un besoin fou de me vider, d'exploser. Il en profite pour récupérer le bénéfice de cette première partie de labeur. De mon côté je profite de sa trousse de survie pour refaire le plein de l'indispensable ... préservatif et lubrifiant!

Je tente dans un excès de confiance de limiter mon parcours à cette somme courageusement gagnée en mettant en avant mon implication et mon dévouement. Il ne tient pas compte de mon souhait, mon insistance me vaut même une hausse accrue de mon objectif à 550e! Encore une occasion ratée de fermer ma grande bouche!

Alors je me remets en piste, mon sexe encore enflammé par le manque de délicatesse du dernier chaland me fait mal. Il faut absolument que j'enchaîne avec une pipe, je vais me résoudre à la brader la prochaine (!) sinon il va devenir une vraie fournaise et je vais finir par marcher en canard! Je n'en suis plus très loin d'ailleurs! Je découvre, au gré de mes rencontres, les petits soucis des tapineuses! Je suis certaine maintenant qu'elles doivent avoir plein d'astuces ou de stratégies pour pallier tous ces inconvénients.

La dernière partie me parait interminable. Plus la nuit avance, plus l'alcool est présent et moins les clients sont ragoutants. Chaque passe est presque devenue un calvaire. Pour décompresser, j'en arrive à blaguer avec certaines de mes comparses entre deux chibres. Moi qui étais hautaine avec elles au début, je m'abaisse même à leur demander quelques conseils! J'ai mis mon esprit en pause et tente juste de survivre! Le dernier m'a fait profiter de la chaleur de son capot pendant une dizaine de minutes. Je n'ai pas eu le courage de refuser cette escapade extérieure, l'heure tardive y aidant, je n'ai pas pu m'empêcher de lui demander un supplément!

Rouvrir les maisons closes, voilà ce que cet endroit sordide me fait penser en ce moment, moi la féministe dans l'âme! Indispensable pour leur redonner des conditions de travail dignes et humaines et lutter contre cette société qui dans cet excès de puritanisme ambiant joue au taliban et se voile la face à grand coup d'interdit. Il est toujours plus facile de punir que de prévenir, d'éduquer ou de réfléchir. La prostitution, c'est comme la connerie ça existera toujours, prendre le problème à bras le corps serait un symbole pour cette profession.

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J'ai presque du mal à atteindre la voiture de Paul après avoir épongé avec brio et d'horribles crampes à la mâchoire mon dernier donateur de la soirée. À peine mes fesses posées sur le siège que je me blottis contre sa poitrine. Je l'aurai bien massacré avec mes petits poings, mais je n'en ai plus la force. J'ai un énorme besoin d'affection, il saisit le message et ses bras viennent m'enlacer. Il me caresse doucement le dos, je décompresse et lâche quelques larmes en le maudissant! Nous restons ainsi un bon moment, sous le regard bienveillant d'une mouette très matinale qui vient de prendre ses quartiers sur le capot de sa guimbarde. Il respecte mon besoin de tendresse, l'accepte et l'a même sûrement prévu.

Devrais-je me sentir forte et fière d'avoir réussi à le faire? Comment pourrai-je me congratuler d'être parvenu à descendre aussi bas? Pourquoi me satisferais-je de mon attitude, de ma résistance et ma combativité à aller à chaque fois jusqu'au bout des choses? Là je suis vidée, épuisée, cassée de partout. Je sens encore leurs mains sur mes seins qui me les malaxent parfois sans douceur, mes fesses endolories par les nombreuses claques qui accompagnaient les coups de boutoir, leurs odeurs parfois nauséabondes, j'entends leurs gémissements, leurs grognements, leurs insultes, les scènes se bousculent dans ma tête ... J'ai le sexe qui me lance en permanence, il va porter plusieurs jours la pancarte chantier interdit au public le temps de se refaire une santé!

Je m'en veux presque d'avoir pris du plaisir par moment, mais trop de stress, de tension, il faut parfois que le corps exulte et j'ai pris le parti de le laisser vivre sa vie et de s'exprimer à loisir, je n'avais pas la force de lutter. Ces deux autres orgasmes m'ont permis surtout de m'évader, honteuse, mais détendue! Certes, cela ne m'a pas aidé à repartir à la chasse aux dards par la suite, mais comme la concurrence était rude, il m'a bien fallu trémousser des fesses et afficher qu'il y avait du monde au balcon pour attirer les convoitises.

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Elle a, sans ciller, malgré un regard réprobateur emprunt de fatigue, enfourné sa queue dans sa bouche et s'est mise au travail! Paul ne s'est pas laissé aller rapidement pour profiter au maximum de cet écrin délicat. Il en prit que plus de plaisir lorsque qu'il lui a fait don de sa semence!

Il s'en veut presque un peu de lui imposer ça au sortir d'une nuit aussi chargée. Mais la voir enchaîner les passes l'a mis dans un état indescriptible, plusieurs fois il a failli retourner faire le client comme la veille pour libérer cette indicible tension dans son caleçon, mais il a su résister. Il ne souhaitait pas intervenir dans la gestion de sa soirée et voir jusqu'où elle était capable d'aller sans lui remettre un peu la pression.

... Et puis après tout, il faut bien qu'elle assume ce qu'elle provoque!

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Après avoir satisfait difficilement la dernière exigence de Paul, nous nous arrêtons à proximité de mes deux anciennes comparses.

- Vous voulez que je leur dise au revoir, me moqué-je!

- Cela serait un beau geste de ta part d'aller leur offrir ta recette tu ne crois pas? m'invite-t-il en me tendant la liasse de billets.

Je suis estomaqué par sa proposition, dégoûtée dirai-je même par cet ordre déguisé. Non pas que j'ai réellement besoin de cet argent, il leur sera certainement plus utile, mais c'est moi qui l'ai gagné, je suis allée au turbin et il me retire le fruit de mon labeur! En grande forme j'aurai sorti les pancartes et les banderoles, écrit une liste de revendications, rameuté toutes les camarades féministes pour monter au charbon et aller lutter contre ce dictat patronal et machiste! Mais là, pauvre de moi, en me promettant de ne pas l'oublier, je reporte le combat à plus tard, ne rêvant que d'une bonne douche et d'un lit confortable. J'aborde donc, à ce titre, la plus sympathique des putes restant encore sur le terrain malgré l'heure très tardive et lui offre, sans compassion aucune, mes biens si chèrement gagnés.

- Merci pour ce présent. N'hésite surtout pas à refaire d'autres paris, on te trouvera une petite place sans problème, ce sera un plaisir de t'accueillir à nouveau, m'affirme-t-elle avec un soupçon d'ironie dans le ton en embarquant mon obole.

Harassée, j'ai dû m'endormir sur le trajet du retour, car je me souviens juste d'avoir péniblement atteint ma chambre en mode zombie en arrivant et d'avoir réussi à me débarrasser de mes escarpins avant de m'effondrer comme une masse sur mon lit!

Acte 5 - Mais je ne gâche rien!

J'y ai eu le droit finalement à ma grasse mat, mais il me faudra enquiller encore quelques bonnes heures de sommeil pour faire passer les courbatures qui me tiraillent de partout. Ce sont les effluves des petits plats mitonnés par Mike qui m'accueillent au salon. Vu l'heure tardive de cette fin de matinée, je crois que je vais zapper mon petit déjeuner et me laisser attendrir par ses préparations. Il s'active derrière ses fourneaux. Il me semble reconnaître le fumet d'une persillade d'encornés et de calamars, dans une poêle à côté des poivrons finissent de se faire dorer, un bar, lui, commence tout juste à croustiller sous la bienveillance d'une plancha.

Lors du repas, que j'aurai pour une fois apprécié de passer assise pour cause de guibolles en pleine obsolescence, Mike ne cesse de me questionner sur le déroulé de mes soirées racolages. Comme à son habitude il adore quand je lui narre les épisodes les plus croustillants de mes rencontres adultères. Je dois ensuite, à chaque fois, m'occuper du résultat provoqué sur son chibre qui ne sait rester en place. J'en oublie toute forme de civilité en les lui contant la bouche pleine pour éviter de laisser refroidir cette délicieuse collation aux teneurs méditerranéennes.

Après celle-ci et les deux pipes incontournables du café qui ont promptement ravivé les douleurs de mes crampes maxillaires, je me suis accordé une petite sieste, emmitouflée dans un confortable tapis shaggy délicieusement épais et moelleux, auprès d'un feu de cheminée en pleine adéquation avec la morosité ambiante de la journée. J'ai l'impression d'être complètement décalée avec ses sommes à répétition, mais mon corps me les réclame, les revendique et les implore. Je ne suis pas longue à retrouver les limbes quittés le temps de l'encas.