Lucie, But Not Lucky (?) Ch. 12

BÊTA PUBLIQUE

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C'est la fatigue qui prédomine à présent, même si mon clito semble en grande forme, j'ai beau m'escrimer, il me faut un bon moment avant de retrouver le chemin qui mène au nirvana. C'est la queue de Paul qui clôt cette longue soirée et qui m'occupe une bonne partie du trajet retour!

Acte 3 - Pause artistique

Exceptionnellement, Paul vient me tirer du lit aux aurores. Enfin presque, je découvre, en émergeant difficilement, qu'il n'est que 9h30. J'espérais, après cette nuit chargée, profiter d'une bonne grasse matinée.

- C'est le premier samedi du mois et il ne faut pas le rater! Notre marché, déjà conséquent habituellement, accueille pour l'occasion de nombreux artisans. Le temps est légèrement frisquet, mais d'une belle luminosité, alors profitons-en, me justifie-t-il ce réveil trop matinal.

À une époque cela a surtout fait référence à l'heure de la branlette ou des galipettes effrénées sur canal+ ce premier samedi. Enfin, l'un n'empêche pas l'autre. Le levé du corps est délicat, la préparation brouillonne et désordonnée, j'ai la mâchoire encore tout endolorie par ma prestation de la veille et la gorge un peu irritée. Je n'ai même pas trouvé la force de râler quand il m'a demandé de ne pas oublier de mettre les boules de geisha avant de partir! C'est toujours en partie embrumée que je me retrouve au milieu d'une foule de badauds aux paniers et cabas à moitié remplis de victuaille et de vendeur à la gouaille méditerranéenne invitant à goûter aux saveurs de leur production.

La place du village est recouverte de stands de toutes sortes, certains ont même envahi le parvis de l'église ou se sont glissés dans les ruelles adjacentes. C'est l'effervescence, toute la population de ce petit bourg semble être de sortie. Les artisans sont bien présents et en nombre, regroupés dans une partie du marché qui leur ait réservée. Je n'ai pas un kopeck alors que quelques pots de miel de ruches locales me font de l'œil, je vais négocier avec Paul pour voir s'il peut jouer le rôle de la banque et me faire une avance sans intérêt. Il m'accorde un crédit illimité, en me faisant remarquer qu'avec ce que j'allai gagner ce soir il serait mal venu de me le refuser! Je ne relève pas l'allusion, je n'ai pas envie de gâcher cette flânerie.

Je jette, dans l'ordre, mon dévolu sur un pot de miel toutes fleurs et un de châtaignier et mon majeur dans le premier impatiente d'y goûter!! Je dégotte ensuite, sur un stand à proximité, un petit sac fait maison, tout droit sorti de la période beatnik, pour les mettre et poursuivre mes achats. Il ne tarde pas à se remplir, l'espace bio du marché étant très bien achalandé!!

Au cours de nos pérégrinations, nous croisons Antoine, qui vient sans attendre me claquer le dos puis la bise comme si nous étions de vieilles connaissances. C'est vrai qu'il n'a pas eu besoin de me voir souvent pour m'apprécier sous tous les angles! Toujours le mégot au coin du bec, il a le verbe coquin ce matin et nous sort une ou deux remarques salaces en référence à ma dernière visite! Paul m'informe qu'il fait aussi à manger pour quelques ouvriers le midi dans la semaine, mais que je me rassure, il n'a pas besoin d'une nouvelle cuisinière. Très drôle!

J'évite ensuite, de justesse, l'infâme macho croisé au bar en bifurquant au dernier moment. Le marché est piégé, il va me falloir être attentive pour prévenir les rencontres inopportunes. Quelques regards appuyés dans ma direction m'ont perturbé au début, me renvoyant à cette exhibition à domicile, mais je ne me suis pas focalisée dessus. La tenue que Paul m'a choisie pour parader au milieu de ses congénères est suffisamment sexy pour les avoir provoqués.

Nous nous arrêtons saluer le père Poljack qui est en pleine discussion, sur le perron de l'église, avec deux de ses ouailles. Il me glisse discrètement que mon petit cadeau a trouvé une bonne place dans le tiroir de ses souvenirs. Paul lui retourne que le sien aussi s'en ait fait une sur un de mes meubles de salon et me demande de le lui montrer sur son bougeoir! Un grand sourire de plaisir s'affiche sur son visage devant cette attention, moi par contre, je ne peux m'empêcher de rougir en me rappelant à quoi ce cierge a servi!

- Il ne faut vraiment pas que tu hésites à revenir te confesser, je me ferais une joie de t'entendre à nouveau, me propose-t-il.

- Je la motiverais à reprendre le chemin de votre paroisse mon père, le rassure Paul, il ne devrait pas être difficile de lui faire retrouver ses habitudes de bonne chrétienne. Sa bouche est toujours prête à avaler le corps du christ, ou à défaut celui de son représentant.

Sur ces bonnes paroles, il le remercie de son dévouement au bien-être des prêtres. Ce soutien lui fait chaud au cœur et l'aide à supporter cette lourde charge ... et il ne parle pas de son embonpoint de première catégorie ... qui pèse sur ses épaules et nous quitte. J'ai cru remarquer que sa soutane avait très légèrement pris de l'ampleur au niveau du bas ventre lors de l'évocation de l'une de mes prochaines visites. Mais je fabule, j'ai des visions certainement, c'est très courant dans ce milieu!

À la fin de notre marché, Paul, qui a lui aussi rempli son cabas (!), me propose de découvrir une autre particularité de son village. Cela ne m'enchante qu'à moitié, jusqu'à présent celles qu'il m'a présentées avaient souvent une tête de gland, mais je ne fais pas de mauvais esprit et accepte avec joie d'aller explorer son fief! Après avoir déposé nos courses dans la voiture, il nous faut une dizaine de minutes pour rejoindre à pied le lieu de notre visite. Cette petite marche a permis aux boules de se rappeler rapidement à mon bon souvenir, mon tanga a commencé à accueillir leurs effets pervers.

Ce petit quartier atypique n'est composé que d'une seule rue en forme de U avec une grosse douzaine de maisons qui affichent une décoration originale. Des couleurs pastel aux formes diversifiées dessinent les contours des façades, relèvent leurs particularités, détachent balcons et fenêtres et créent même parfois une sensation de mouvement dans la rue. Certaines ont des notes art déco avec des rajouts excentriques, un balcon dont les contours ont pris des formes arrondies, motif que l'on retrouve dans d'autres parties de la battisse, des habillages de porte en fer forgé .... tout un ensemble de détails qui rendent l'endroit assez surréaliste.

- C'est Christophe, l'artiste du village, qui a lancé involontairement la mode lorsqu'il a décidé de donner un peu plus de vie et de couleur à sa maison en rénovation, me précise-t-il. Au fil des ans et des ravalements de façades, chacun y a ajouté sa petite touche pour créer ce quartier si original. Cet engouement artistique se limite d'ailleurs à cette rue, sans savoir pourquoi. Comme tu peux le constater, ils ont dépassé les murs et les jardins se sont agrémentés eux aussi d'une décoration dans un esprit similaire, même s'ils sont parfois un peu rococo.

Effectivement difficile de cataloguer ce mouvement artistique émergé spontanément, mais l'ensemble a du charme et fait preuve d'une belle originalité. En arrivant devant la demeure de l'initiateur, j'aperçois une sculpture métallique représentant un singe à taille humaine. Il siège sur une grosse caisse de bois certainement arraché à son errance sur un quai de débarquement de marchandise, la bite à l'air, la tête dans une de ses mains façon penseur et l'autre nous désignant la lune. Il accueille ainsi le visiteur.

- Insolite, tu ne trouves pas? Il compose toutes ses œuvres avec de la récupération. On peut faire un saut à son atelier si tu veux, il est juste à la sortie de la commune. Sauf si tu as un besoin urgent de rentrer te caresser à cause de ton compagnon ...? Note bien, tu pourrais le faire à l'atelier ...

- Non ça va aller, je pense pourvoir tenir le coup, le rassuré-je, même si celui-ci commençait à énerver mes sens depuis un moment. Je serai ravi de découvrir un peu plus ses créations. C'est très alléchant.

- On va aller reprendre la voiture, il est situé de l'autre côté du village et je ne voudrais pas que tu craques en y allant à pied, je te sens tendue! Surtout que ce soir tu vas avoir besoin d'une paire de jambes en grande forme.

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Son atelier, un immense hangar posé en bordure de la route principale, donne l'impression, au premier abord, d'arriver dans une décharge ou une casse auto plutôt. Des restes de mobylettes, tambours de machine à laver, brouettes, tondeuses ... forment des amas de ferraille de toute sorte qui s'entassent tout autour du bâtiment.

Là encore, deux sculptures métalliques nous accueillent, de grands volatiles élancés au bec de vautour, ou de toucan peut être, conçus avec les restes d'une faux, encadrent l'entrée de la cour. La petite porte de son antre est entrebâillée, une simple plaque à proximité informe des horaires d'ouverture, seule touche qui laisse à penser l'activité du lieu.

À l'intérieur le bordel est mieux organisé, mais aussi dense en objet de tout genre. Sur le côté gauche, une modeste boutique a été improvisée et expose de petites sculptures. Très sympa, un univers de personnages plus fantasmagoriques les uns que les autres s'offre à nous. On plonge aisément dans son monde imaginaire. Une bande de "mignons" revisités en attente d'un éventuel Gru côtoie celle d'un groupe de pingouins tout droit sorti d'un Star war. Dans un coin un attroupement de vautours hauts perchés, réalisés en mobylettes des années 80, nous observe du coin de l'œil.

Non loin, l'une d'elles semble plus récente et représente une femme noire poursuivie par un chien, un petit roquet à la queue démesurée en pleine action ... je n'y vois pas la plaque du Sofitel fixée dessus, ce n'est pas une commande donc! Un autre fait divers l'aura peut-être inspiré! Elle n'est pas sans me rappeler un récent un souvenir aux émotions encore extrêmement partagées! Je remarque quelques étiquettes sur les œuvres de la boutique, elles piquent un peu la vue! Je me contenterai du plaisir des yeux, le monsieur ne fait pas pour toutes les bourses, je passerai mon salaire dans la plus simple de ses œuvres!

Au centre du hangar, un homme à genou s'affaire, le poste de soudure à main, à donner vie à sa prochaine création. Elle est bien plus imposante et les premiers contours laissent supposer un voyage dans la savane africaine. Après quelques coups de chalumeau supplémentaires, se sentant observé certainement, il se retourne et nous aperçoit. Son masque nous dévoile un beau gosse, la cinquantaine, à la barbe d'une quinzaine de jours entretenue. Il n'est pas très grand, mais il a une carrure de pilier de mêlée. Il a le sourire aux lèvres, la quiétude de l'artiste, aucunement dérangé d'être perturbé en plein chantier, quand il vient claquer la bise à Paul!

Il a l'air de connaître tout le monde dans ce village celui-là! Nous avons le droit au café, alors que nous sommes plutôt à l'heure de l'apéro, qu'il accompagne d'un morceau de gâteau, une grosse religieuse avec laquelle il arrive à faire trois parts. Certainement son dessert du midi, j'ai aperçu un sandwich dans son frigo d'appoint.

Nous passons un bon moment à échanger, il nous présente quelques-unes de ses œuvres qu'il accompagne à chaque fois d'un petit texte, pamphlet ou écrit satirique et engagé. Il nous détaille ses projets, évoque ses dernières inspirations et ses chantiers en cours. Je suis fasciné par son travail et l'écouterais en parler toute la journée.

- Je constate que ton goût pour les objets métalliques dépasse celui du rosebud! Se gausse Paul, qui profite de l'absence de Christophe parti chercher une de ses dernières créations, pour me taquiner. Je ne suis pas persuadé qu'il ait ça en stock ... quoique, je suis certain que si tu le lui demandais gentiment il t'en confectionnerait un personnalisé sans aucun souci!

Je ne relève pas cette allusion de mauvais goût à cette très longue soirée passée le popotin occupé par ce vil intrus, il m'a évité de plus rudes intromissions, mais j'ai cependant apprécié sa libération! Trois autres arabicas plus tard, je vais être excitée comme une puce avec tout ça moi, nous prenons congé et rentrons. Tiens c'est la première fois qu'il me présente quelqu'un sans que je sois obligée de le sucer! Une évolution dans notre relation vous croyez? Je ne pensai pas qu'il accueillait des artistes ce village de bouseux, il vient de remonter d'un cran dans mon estime, mais c'est à peine notable il part de si bas ... L'après-midi est déjà bien entamé et nous mangeons pour une fois à l'heure espagnole.

Par contre je me suis caressée en rentrant, avec son autorisation évidemment. Il n'a pas fait de difficulté, c'était moi qui le réclamais exceptionnellement! Car après autant de temps en compagnie des boules, il commençait à y avoir urgence! Il m'a néanmoins interdit d'y mettre les mains, j'ai du me rabattre sur un coussin salvateur qui a accueilli sans sourciller mes caresses intimes. La fin de journée est tranquille, il m'a laissé carte blanche. J'en profite pour faire une petite sieste, pas crapuleuse du tout, en vue de la soirée qui s'annonce très chargée. La pression est déjà en train de monter.

Acte 4 - Je n'embrasse pas!

Purée, vous déclarer à quel point je ne suis pas motivée pour y retourner, c'est peu dire! Je l'aurai bien joué pantouflarde moi ce soir. Un petit darjeeling devant Columbo, quelques pages de Camilla Läckberg pour rester sur la thématique meurtre de la soirée et puis hop une plongée sans bouteille dans les bras de Morphée! Paul a dû remarquer cette flemmardise s'afficher trop clairement sur mon minois, car il n'hésite pas à me dévoiler une nouvelle série de photos sur le site me représentant en habit d'exercice de la veille. Mon visage a changé d'expression quand je suis allée me fringuer, on pouvait clairement y lire "va chier pauvre con"!

Ma tenue est toujours aussi minimaliste, la robe d'hier, sans sous-vêtement pour un accès simple et rapide à mes charmes, une nouvelle paire de bas résille, les autres n'ayant pas résisté, une paire d'escarpins plateformes cette fois, rouge vif, les boucles d'oreilles créoles et un maquillage adapté.

Je me fais un petit check liste rapide, préservatif, rouge à lèvres, lubrifiant, mouchoirs en papier, petite bouteille d'eau pleine, et vide pour les capotes, non pas que je veuille commencer une nouvelle collection, Paul ne m'a rien précisé là-dessus, mais cela reste finalement une bonne solution pour les gérer. Cela me semble complet, j'ai toute la panoplie de la parfaite gagneuse! J'ai un peu l'impression de partir en randonnée ... ce qui n'est pas totalement faux vu le nombre de bornes que je risque de faire sur place!

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- 20e ta bouche, 40 ton sexe, 50 ton cul mise en forme buccale comprise et 70 la totale. Le tarif n'est plus un argument vendeur, à toi d'en trouver d'autres! Tu dois ramener 500e!

- Mais ... mais ... ça va m'en faire pratiquement autant qu'hier soir à satisfaire!

- Moins si tu décides d'offrir tes fesses, elles sont capables d'accueillir quelques queues maintenant. À toi de choisir, de voir ce qui te motive le plus.

- Et ... comment ça la totale, percuté-je avec deux métros de retard, vous voulez dire qu'ils pourront utiliser tous mes orifices?

- Tout à fait, ils auront droit avec ce forfait à une visite complète de tes charmes, cela te pose un problème?

- Mais non .... mais si mais si ... je ...

- Dépêche-toi d'aller mettre ton petit cul sur le marché, m'encourage Paul à descendre de voiture. Il vient de déposer au même endroit qu'hier, la place est libre et semble n'attendre que moi!

Le quartier est en effervescence, son activité est bouillonnante et son ambiance un tant soit peu frénétique. Une circulation assez intense draine nombre de péquenots qui draguent dans le secteur à la recherche d'une conquête à enlever. Quelques promeneurs s'attardent parfois, dans une attitude un peu dédaigneuse, à détailler les péripatéticiennes déjà en action. De leur côté, elles sont déjà 7 ou 8 à œuvrer, espacées tous les 20 mètres environ, formant un véritable filet déployé pour capturer un maximum de clients. En observant le cheptel proposé, je me dis que la concurrence va être sévère ce soir et que je vais devoir faire preuve d'imagination. Seul bon point, je crois que je vais être la blanche dans cet achalandage black, blanc, beur. En les observant quelque peu, leur image me renvoie à ma propre déchéance.

Mes voisines, comme toutes les blacks du secteur, arborent des fesses bien rebondies et des poitrines de compétition. L'une d'elles, entre autres, me ferait presque passer pour chétive! À peine arrivée elles viennent m'aborder et s'enquérir de cette nouvelle étrangère sur leur territoire. Je les rassure et leur précise que je suis juste de passage et que je ne viens pas leur enlever le pain, ou tout autre chose, de la bouche. Je leur monte un gros bobard en leur expliquant que j'ai fait un pari à la con dans lors d'une sauterie trop avinée et que je dois découvrir leur charmant métier le temps d'une soirée! Certes c'est capillotracté, mais je n'allais pas leur raconter que j'étais en train d'écrire un bouquin, de faire un reportage ou de rédiger une thèse sur les bienfaits de la prostitution dans la société et encore moins la véritable raison de ma présence!

J'ai dû paraître sincère, car elles ont l'air d'accepter ma version, ou tout du moins me le laissent croire. Elles se moquent sûrement de mes raisons et veulent juste savoir qui vient s'aventurer sur leur terrain de chasse pour lui mettre la pression. L'une d'elles me souhaite quand même bon courage, mais me conseille cependant, d'un ton presque menaçant, de ne pas brader mes tarifs sous prétexte de débuter. Cette concurrence déloyale serait très mal acceptée et risquerait des représailles. En bonne diplomate du trottoir, je m'informe des leurs pour vérifier que je suis bien sur le bon créneau et la rassurer. Sa compère, miss obus, plus hargneuse depuis le début de notre discussion, souhaiterait que je prenne cher, mais dans mes fesses! Elle a le verbe haut l'Africaine et parle l'anglais à la française! Pas de raison que j'échappe à un bizutage, elle ne va pas hésiter à me renvoyer tous les cas difficiles et les plus barrés de ses habitués! Ils se feront une joie de venir tester les charmes et l'endurance de la nouvelle.

- You will see some are almost sweet and neat, me précise-t-elle en s'éloignant en rigolant, I promise to send you clients. You're gonna bite!!

Je fanfaronne à l'écoute de ses propos et tente de faire bonne figure, la snobant même un peu, mais en fait je n'en mène pas large. Le "confort" et la partielle décontraction de l'excursion d'hier ne sont plus de mise. L'ambiance est tendue et mes "collègues", malgré une certaine bonhomie affichée, me paraissent aux aguets. La ferveur du samedi soir et de ses populations enivrées certainement. Le client semble plus excité, lâchant parfois quelques coups de gueule ou repartant rapidement, énervé par un marchandage qui n'aura pas abouti.

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Paul avait négocié avec celle qui lui avait semblé être la meneuse de revues la présence de Lucie parmi leur rang. Le samedi soir les places sont chères et il valait mieux anticiper pour lui éviter les problèmes avec les habituelles autochtones. Il n'avait, bien entendu, pas justifié sa présence, un simple billet en guise de laisser passé avait suffi à l'explication. Il leur prévoit également une petite surprise, une forme de compensation, en fin de nuit.

Il avait déjà par le passé organisé quelques simulacres de prostitution avec des partenaires attirées par ce fantasme, mais il avait à chaque fois, sans qu'elles le sachent, programmé les rencontres avec des camionneurs de confiance. C'est la première fois qu'il emmène l'une d'elle pratiquer réellement dans ce milieu et il entend soigner les moindres détails pour que tout se passe parfaitement. L'essai du vendredi, dans des conditions favorables, s'est très bien déroulé et l'a conforté dans son envie de la plonger dans le grand bain! Cela restera cependant ce soir une véritable épreuve pour elle.