Les Bûcheronnes

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Une promenade solitaire en forêt conduit à la folie furieuse.
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Résumé : quand une promenade solitaire en forêt conduit à la folie furieuse.

Souvent, je pars pour de longues balades dans la forêt qui se trouve près de la maison où je vis avec ma femme et mes deux enfants. Les promenades d'automne sont souvent les plus belles, les plus riches en émotions. Je laisse mon imagination se promener au rythme de la marche et chaque pas dans les feuilles règle mon souffle sur celui de la frondaison humide.

Les jours ont fortement raccourci. Bien sûr, il me faire attention à ne pas l'égarer dans le dédale de sentiers minuscules qui sillonnent les bois, d'autant qu'il m'arrive de m'en écarter pour avancer au travers d'un labyrinthe de feuillages d'halliers, à la poursuite d'un rayon de soleil ou d'un papillon minuscule, en prenant garde à ne pas écraser de fleur rare, ne cueillant rien, ne bouleversant rien de l'équilibre magique de ce coin de nature presque inviolé. Parfois, au loin, j'entends le bruit sourd d'un fusil. Adversaire de toute violence, je hais les armes, les chasseurs et leur façon de jouer avec la mort d'êtres sensibles pour le plaisir de la viande. Pour cette raison, je suis devenu végétarien.

Soudain, une présence humaine inhabituelle arrête mes pas. Je m'allonge sur le sol et saisis mes jumelles dans mon sac à dos. Je n'en crois pas mes yeux : deux femmes aux torses nus, haches en main, sont en train de couper des arbres. Pas de tronçonneuses thermiques comme en disposent les forestiers, mais bien des instruments manuels aux longs manches de bois et aux grands fers tranchants. À deux, elles soulèvent d'énormes grumes comme s'il s'agissait de simples planches, et les empilent en pyramides dans une clairière. Parfois, l'une d'entre elles boit quelques gorgées de vin rouge, au goulot, puis baisse son pantalon pour uriner, non pas en s'accroupissant comme le font les femmes, mais debout, cambrée, les bras levés vers le ciel et les seins triomphants, comme pour rendre gloire à une divinité de la nature. Puis elle se remet au travail, silencieuse. Les muscles pectoraux luisent sous la transpiration. Un à un, les troncs basculent sous la cognée. Prudemment, je me rapproche pour mieux les admirer. La nuit va commencer à tomber. Je sais qu'il me faudrait retourner sur mes pas, si j'étais raisonnable, mais ce spectacle m'hypnotise. Tant pis, je reste. De toute manière, elles vont bien finir, elles aussi, par devoir rentrer chez elles.

Voici qu'elles posent leur hache, manifestement satisfaites du labeur accompli durant la journée. Il y a de quoi : elles viennent d'abattre celui de quatre hommes, au moins, sans aucun outillage mécanique. Elles me paraissent superlativement belles. Je me demande quel âge elles peuvent avoir. Elles retirent leur pantalon, et aussi leurs bottes. Elles ne portent pas de culottes. Les voici toutes nues. Dans dire un seul mot, après avoir pissé de nouveau, elles se prennent dans les bras l'une de l'autre et s'embrassent à pleine bouche. Les mains se font promeneuses sur les muscles et les fesses. Le spectacle est magnifique. Je bande dans mon slip à l'intérieur duquel ma main se glisse pour me branler. J'ouvre ma fermeture éclair et entreprends une masturbation rapide.

C'est à ce moment que je commets l'imprudence de trop m'approcher. J'ai dû faire craquer une brindille sans me douter à quel point ces bucheronnes peuvent avoir l'ouïe fine. Me voilà repéré. Sans avoir besoin de se concerter ni me laisser le temps de fuir, elles se précipitent sur moi et me saisissent par les bras.

Avec soin, elles m'attachent à un hêtre avec de la grosse corde qui me scie les poignets et les chevilles. Je ne peux pas du tout bouger. J'envisage de crier au secours, mais je sais qu'à cette heure-ci, alors que le crépuscule arrive, personne ne se trouve aux alentours. J'essaie d'attraper mon téléphone portable dans la poche arrière, mais c'est peine perdue. L'une d'entre elles s'approche avec un couteau dont elle se sert pour déchirer les vêtements. Lorsque le slip cède sous la lame affûtée, je crains qu'elle m'émascule. Elle s'en rend compte et joue avec cette frayeur. Cependant, malgré ma situation délicate, je bande encore. Leur beauté est plus forte que la peur.

Pour la première fois, je les entends discuter entre elles. Elles parlent une langue qui m'est inconnue. Leur débat est animé. Je suppose qu'il s'agit de mon sort. C'est alors que je remarque les fusils posés sur le sol, au milieu des vêtements de chasse tachés de sang. Me croient-elles un chasseur? Comment les détromper, si elles ne parlent pas ma langue? Je ne crains pas la mort, mais je ne voudrais pas laisser une veuve éplorée et deux orphelins.

L'une d'elles, la plus grande -- même si l'autre me dépasse d'une tête -- s'approche de moi et commence à me branler, doucement d'abord, puis de plus en plus vite. Son doigté est fantastique. L'autre bucheronne se caresse en regardant la scène. Elle se fait jouir dans un jet humide qu'elle projette devant elle. Cette vision provoque mon éjaculation, alors que la nuit tombe tout à fait et que la Lune éclaire cette scène qui me semble tellement irréelle que je ne parviens plus à éprouver de la peur : juste de la fascination pour ces femmes au physique fantastique.

Je devrais cependant craindre le pire, car l'autre femme prend le relais pour malaxer mon pénis et obtient une nouvelle giclée de sperme, ce qui devient douloureux. La première revient à la charge. Après la troisième fois, je leur supplie en pleurant de m'achever. Elles rient. J'entends se propager leur rire dans la quasi-obscurité. Cependant, elles semblent accorder ma prière, car elles me détachent. Elles n'ont pas peur que je m'en aille. De toute façon, nu dans la nuit, je ne pourrais pas m'enfuir sans foncer dans un buisson de ronces ou me cogner sur un tronc, encore moins retrouver mon chemin.

L'une d'elles, dont le nom m'a semblé se prononcer « Tah » tandis que l'autre doit être « Gûh », me passe autour du cou un collier métallique qui est relié à une chaine dont elle garde en main l'autre extrémité. Il faut marcher, et même courir pour garder le rythme de leurs pas. Mes pieds nus se piquent sur les chardons. Je gémis, ce qui n'a pour effet que de produire leurs moqueries envers ma délicatesse de citadin trop habitué au confort. Chemin faisant, je grelotte à cause de froid qui descend sur la forêt enveloppée de brume. Pas après pas, elles m'entraînent vers leur abri qui ressemble à un terrier de renard, avec une entrée cachée derrière des fougères, à la base du tronc d'un gros chêne. Personne n'aurait pu deviner qu'il s'agit d'une habitation humaine.

L'intérieur, creusé sous la terre, est étonnamment vaste et confortable. Un douillet tapis de mousse recouvre le sol. Des bougies posées dans des alcôves creusées dans les murs nous éclairent et nous réchauffent en même temps. Gûh fixe ma chaine sur un anneau rivé dans le sol. Voici assignée ma place définitive dans l'étrange appartement souterrain de celles que j'ai pris l'habitude d'appeler les Amazones, tant celles-ci sont robustes autant que cruelles envers les hommes comme moi.

L'hiver se passe sans événement notable. Je suis chargé d'entretenir leur lieu de vie, du moins dans les zones permises par la longueur de ma chaine que je ne quitte jamais, pendant qu'elles partent travailler, hache à l'épaule, ce qu'elles font quelle que soit la météo, y compris pendant les tempêtes de neige. Parfois, j'entends le bruit d'hélicoptères au-dessus des arbres, sans doute parce que femme doit être folle d'inquiétude à mon sujet, et qu'elle doit avoir prévenu les gendarmes de ma disparition.

Lorsqu'elles rentrent chez elles, je suis leur esclave sexuel. Car, si elles sont manifestement lesbiennes, elles aiment que je leur masse et lèche les petons pendant qu'elles se font l'amour. Je n'ai le droit de les toucher que sur cette partie de leur corps. Il me faut m'appliquer et prendre garde à ne pas les chatouiller, sinon elles me punissent à coups de pieds dans les testicules ; elles prennent un plaisir sadique à m'entendre hurler de douleur. Elles ont des pieds parfaits, à la voute plantaire divinement galbée, sans verrues ni cors, odorants comme des sous-bois humides de rosée automnale, car elles transpirent beaucoup, d'une sueur un peu plus sucrée pour Gûh, un peu plus âcre pour Tah. J'apprends à les distinguer les yeux fermés. Ils sont immenses comme des supertankers ; si elles se chaussaient dans le commerce au lieu de se fabriquer elles-mêmes leurs bottes en peaux de daim ou de cerf, elles prendraient au moins du 50.

Mais le spectacle de leurs ébats est si extraordinaire que je ne regrette plus rien de ma condition pourtant misérable. De plus, à cette occasion, je suis parfois autorisé à me masturber entre leurs pieds, à condition de lécher ensuite ma semence jusqu'à la dernière goutte. C'est là mon seul loisir autorisé, alors je tâche d'en profiter au maximum. Le reste du temps, je dois garder ma cage pénienne en permanence. Un jour que la libido me travaillait d'une manière insupportable, je suis parvenu à la retirer. Mais, hélas, pas à la remettre en place. Quand elles s'en sont aperçues, elles ont été en colère et j'ai été puni par une atroce séance de flagellation au fouet dont mon dos se souviendra toujours. Plus jamais je ne tenterai de désobéir à mes maîtresses.

Parfois, Gûh aime à me sodomiser avec un gode-ceinture en bois verni, pendant que Tah regarde la scène et se masturbe avec ses deux grands godemichés dont elle se farcit en même temps les deux orifices du bassin. Je dois me tenir à genoux, face contre terre, et présenter ma croupe, les fesses écartées. L'engin dont je suis empalé m'écartèle la rosette et appuie fortement sur la prostate, ce qui provoque à chaque fois une violente érection, alors que je n'ai pas le droit de toucher à mon pénis. Lorsque j'éjacule, mon orgasme est ruiné, ce qui fait beaucoup rire mes maîtresses. Puis Gûh retire sa fausse bite, et elles s'enlacent avec passion, seins contre seins et chatte contre chatte, tandis que je les regarde s'aimer.

Je ne suis autorisé à quitter leur tanière que lorsque je les accompagne, alors qu'elles vont s'entraîner au tir à l'arc. En effet, elles ont besoin de mon aide pour récupérer les flèches qu'elles tirent, pour les remettre dans le carquois. À ce moment-là, j'ai froid, car je reste nu alors que mes maîtresses disposent de vêtements en fourrure. Elles sont extrêmement habiles et tirent sur des troncs situés à deux cents mètres au moins, avec une précision inférieure au centimètre. Une fois, comme elles m'y ont invité, j'ai essayé de bander l'arc de Tah, le plus petit des deux : peine perdue. J'ai failli me tirer une flèche dans le pied. Devant mon manque de force, cet essai infructueux a provoqué leur hilarité.

De retour dans l'abri souterrain, après avoir préparé le repas, je dois me tenir debout, près d'elles, pendant qu'elles mangent comme des ogresses. Ou bien, je dois leur masser les pieds à ce moment-là. Leurs dîners, constitués essentiellement viande crue, sont toujours pantagruéliques. Elles laissent toujours un peu de nourriture pour moi au fond de leur assiette. Une fois qu'elles ont fini, après avoir débarrassé et fait la vaisselle, je peux enfin me nourrir, mais comme un chien, à genoux et les mains liées derrière le dos. Les Amazones ont pris l'habitude de m'humilier ainsi, sans doute afin de me rappeler constamment ma condition d'esclave. Parfois, Tah en profite pour m'enculer par surprise. Lorsque j'éjacule, c'est dans mon assiette, et je dois tout manger pour ne rien gaspiller. Puis, quand elles ont bien bu de l'étrange liqueur qu'elles font fermenter dans une amphore, elles urinent dans ma bouche : je leur sers de WC humain. Lorsque j'y mets de la mauvaise volonté, elles utilisent un ustensile métallique afin de me forcer à garder ma bouche ouverte et accueillir leur pipi.

Leur viande m'a longtemps paru étrange : du temps de ma vie en liberté, avant de devenir végétarien, je ne me souviens pas en voir mangé de telle. Puis j'ai compris, avec les ossements des chasseurs et des promeneurs que les Amazones enterrent régulièrement dans des trous, en même temps que les vêtements de leurs victimes. Finalement, j'ai de la chance d'être resté en vie.

L'hiver se déroule ainsi, au chaud dans la tanière. Progressivement, j'apprends à comprendre, puis à parler la langue gutturale de mes geôlières dont les mots, faits de monosyllabes, sont faciles à apprendre pour le linguiste que je suis. Dans ce vocabulaire, je ne m'appelle plus Stéphane, mais Bark -- comme tous les esclaves masculins. Peu à peu, j'oublie ma vie d'avant, avec ma femme et mes enfants.

Au printemps, les Amazones ramènent une nouvelle esclave, une jeune fille qui doit avoir autour de dix-huit ans, prénommée Lila. C'est joli, Lila. Cela ressemble à liberté, à fleurs d'avril, à parfum capiteux. Elle sent bon des draps frais, l'herbe mouillée des soirs d'été, le feu de cheminée. Mais elle est aussi captive que moi, et manifestement terrorisée. J'essaie d'être gentil avec elle, de lui parler doucement. Lila n'est pas directement attachée au sol, mais son collier de fer est relié au mien. Elle a été également privée de ses vêtements, ce qui est terrible pour cette personne pudique.

Nos maîtresses nous autorisent à coïter dès que nous avons fini notre travail domestique. Elles y encouragent, même. Comme Lila est très belle, je ne me fais pas prier. Je lui ai d'abord demandé si elle est d'accord, cependant. Elle a dit « oui » timidement, de la tête. Si elle avait dit « non », j'aurais refusé de la violer, quitte à endurer la torture du fouet. Comme elle est vierge, il me faut d'abord la déflorer, ce à quoi je procède délicatement pour ne pas qu'elle ait mal, dans la position du missionnaire, tout en caressant ses mignons petits seins aux tétons tout pointus qui durcissent au contact de mes doigts. Tah et Gûh nous regardent attentivement. Lila est si effrayée par nos maîtresses que je n'entends jamais le son de sa voix. Alors, je l'imagine chanter dans mes rêves, quand elle dort à côté de moi.

Pendant que les Amazones s'étreignent, Lila et moi leur massons les pieds. Ma compagne d'infortune semble y prendre goût, et m'enseigne des techniques de réflexologie plantaire qui satisfont nos maîtresses. Elle peut même frotter les petons contre sa vulve et se faire jouir ainsi. Mais je n'ai plus le droit d'enduire les orteils de ma semence. Je ne dois pas gaspiller mon sperme, mais seulement le déposer dans le vagin de Lila, peu importe dans quelle position, mais sans en perdre une seule goutte à l'extérieur du ventre. Elle et moi sommes devenus sales et chevelus comme des poilus de la Grande Guerre, mais je crois que je suis tombé amoureux d'elle, si belle et si fragile dans notre captivité commune.

Tah et Gûh prennent aussi du plaisir à faire entrer Lila dans leurs jeux lesbiens. Celle-ci est leur esclave sexuelle et doit se soumettre, qu'elle le veuille ou non, à toutes les fantaisies de nos propriétaires. Les Amazones, équipées de leurs godes ceintures, prennent la pauvre Lila en sandwich, en double pénétration. La jeune fille se laisse faire et parvient même à la jouissance, pendant que je lui caresse les pieds pour adoucir son sort. Je crois qu'elle est partagée entre l'horreur de sa captivité et la volupté de cette situation qui, en fait, réalise son fantasme d'adolescente. Elle se révèle pleinement bisexuelle, et me surprend parfois à réclamer des gourmandises charnelles à nos maîtresses, surtout lorsqu'elle a ses règles et que les activités hétérosexuelles nous sont interdites. Gûh, particulièrement, aime à sucer la chatte ensanglantée dont elle aspire le suc avec gourmandise, tandis que Tah lui prodigue des blandices mammaires.

Pendant que les Amazones sont parties travailler, Lila et moi effectuons les tâches ménagères, toujours reliés par le cou et une chaine de moins d'un mètre de longueur, ce qui n'est pas pratique. La présence quotidienne de Lila est douce et câline à mes côtés. Un jour, Lila casse un gobelet d'argile par inadvertance. Je m'accuse du crime à sa place, et reçois le soir même le châtiment du fouet. La nuit venue, Lila me remercie en pleurant, et m'ouvre ses cuisses consolatrices.

Au solstice d'été, le ventre de Lila s'arrondit joliment. Les Amazones semblent satisfaites. Elles prennent soin d'elle et la dispensent de travaux ménagers que j'effectue seul. Lila accouche l'hiver suivant. À mon soulagement, malgré une absence totale de médicalisation, tout se passe bien. C'est un garçon. Nous l'appelons Marc. Lila et moi nous occupons de notre enfant comme nous le pouvons. Lila lui donne le sein pendant que je fais le ménage et la vaisselle, en gérant au mieux la longueur de chaine.

Mais dès l'arrivée du printemps suivant, un autre couple d'Amazones vient nous visiter, encore plus massives que celles que nous connaissons déjà. Les deux invitées examinent les dents de Lila, palpent sa musculature, lui tripotent les seins, le ventre, la vulve. Les gros doigts pénètrent le vagin et l'anus avec une évidente délectation. Tah et Gûh vantent leur marchandise. J'évite de regarder la scène pour ne pas ajouter à cette humiliation. Ensuite, je vois une poignée de petits diamants passer de main en main. Marché conclu. Les visiteuses repartent avec Lila enchaînée, et notre fils. Les adieux sont déchirants. Je suis juste autorisé à les embrasser une dernière fois. Je me retrouve seul à nouveau, bouillant de haine envers mes maîtresses. Comme celles-ci se rendent compte que je déprime et qu'elles semblent avoir vraiment besoin de moi pour les tâches ménagères, elles me laissent éjaculer sur leurs pieds aussi souvent que je le souhaite.

Six mois plus tard. L'automne est revenu. Je suis devenu pleinement un habitant de la forêt, dont les odeurs n'ont plus de secret pour moi. Les Amazones m'ont appris à reconnaitre les champignons, à les conserver, à les préparer, à ne rien gaspiller. J'écoute le chant des oiseaux pour savoir s'il va pleuvoir, et les couleuvres viennent se lover dans mes bras nus. La ville dans laquelle j'habitais avant me semble à des années-lumière d'ici. Un matin, deux gendarmes qui patrouillent dans la forêt et n'ont pas perdu espoir de me retrouver après ma disparition font irruption au cours d'une séance d'entraînement au tir à l'arc. En les voyant alors que je cours récupérer les flèches après un tir, je pousse un cri de surprise.

Le temps d'un battement de cœur, les images presque oubliées de ma femme et des enfants se succèdent dans mon esprit. Juste un spasme de la mémoire. Une seconde plus tard, les deux hommes des forces de l'ordre ont chacun la poitrine transpercée d'une flèche, de part en part. Ils succombent sans un cri, les yeux écarquillés. Nous aurons de la viande à manger, ces prochains jours.

Gûh m'ordonne de déshabiller les corps avant qu'ils se rigidifient, de les laisser au frais dans la réserve, et d'enterrer les vêtements. En creusant un trou pour enfouir les uniformes, je me rends compte que les ceinturons sont toujours garnis des armes de services : deux Tasers et deux pistolets chargés. Les Amazones ignorent tout simplement l'usage de ces instruments. Ou bien elles ont oublié que les gendarmes, comme leur nom l'indique, ont des armes. Je vais le leur enseigner sans plus tarder, car je sais m'en servir depuis que j'ai effectué mon service militaire.

Je retourne dans la tanière et, dès que je me trouve face à Tah, je l'abats immédiatement d'une balle dans la tête, sans sommation. Gûh comprend son erreur et se met à genoux en signe de reddition. Puisque j'ai tué sa compagne de toujours, elle accepte de mourir, mais avec panache : elle veut me regarder droit dans les yeux au moment où je la tue. J'aurais volontiers procédé ainsi, mais auparavant, il me faut savoir où est Lila afin que je puisse aller la secourir sans délai. Gûh refuse de le dire. Une Amazone ne trahit pas une autre Amazone. J'utilise le Taser pour l'étourdir -- il me faut les deux Tasers, car elle est très résistante aux décharges électriques -- puis je l'attache sur la table de la cuisine, et je lui arrache ses vêtements.

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