Les Amours d'Elyanor 1435 Pt. 02

BÊTA PUBLIQUE

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David9
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« -Maitresse?

-vis Siloé... Ne meurt pas... Pas toi, pas maintenant, pas comme ça...

-C'est vous qui me tuez maitresse...

-non, c'est toi qui interprète mal mes actes... Je vois que je t'ai causé plus de tourments en te refusant la vérité pour te protéger qu'en te la révélant au risque de te perdre. Si tu me le demandes maintenant, je te dirais pourquoi j'ai fait tout cela...

-pourquoi maitresse... Vous avez tout gâché...

- écoutes... Il y a une cinquantaine d'années --c'est beaucoup pour toi, mais pour moi c'était hier, je vivais en France. A l'époque, on me connaissait sous le nom de Dame Elyanor de Beaucourt...et de plus en plus sous ma vraie nature. C'était la guerre, une de plus avec l'Angleterre, encore pour des histoires de succession, des milliers de personnes se faisaient massacrer au nom de leur roi... Dans les campagnes, des bandes de maraudeurs pillaient et détruisaient tout. Une nuit, je suis arrivée dans un village en ruine...certaines chaumières brulaient encore. Le carnage était récent, et partout je pouvais voir des corps mutilés...

- arrêtez-vous là...

-non. Sur la place du village, j'ai trouvé une jeune femme attachée à un arbre... Elle avait été violée, torturée et laissée pour morte, mais elle vivait encore...du moins elle respirait. Elle était recouverte de sang et de boue... Je l'ai détachée comme j'ai pu, et je l'ai allongée. Le soleil allait bientôt se lever, et chaque seconde m'était précieuse. Je devais la laisser là pour survivre, mais j'ai été pris de pitié pour cette fille. En une journée, elle avait tout perdu : sa famille, ses amis, ses biens, sa vertu...tout... Alors je l'ai portée jusqu'à chez moi. J'ai à peine eu le temps de la coucher que je m'endormais. Le soir, les draps étaient écarlates tant elle avait perdu de sang pendant la journée. Je l'ai lavée comme j'ai pu en essayant de Controller ma faim. Je buvais le sang qui coulait des tissus avec lesquels j'épongeais ses plaies. En fin de journée, j'ai eu son premier signe de vie : elle a gémi de douleur quand je lui ai fait un pansement. Tu imagines? Même a sauver des vies je me sentais inutile...

-maitresse... Qu'est il arrivé ensuite?

-J'ai réussi à la nourrir un peu, puis j'ai dû m'endormir et la laisser pour une nouvelle journée. Bizarrement, je n'arrivais pas à la quitter, alors au bout de quelques jours, je m'endormais au pied de son lit, là où je me sentais bien. Je...j'aimais beaucoup cette fille. Et tu ne peux pas imaginer a quel point son état m'inquiétais. Je faisais tout ce que je pouvais pour elle, mais elle ne s'éveillait toujours pas... Un jour, j'ai même cru l'avoir perdue. Mais elle a recommencé a respirer.

-Elle est quand même revenue à elle?

-deux semaines plus tard, oui... Je venais de lui mettre un linge humide sur le front pour faire baisser sa température. Elle a ouvert les yeux et m'a regardée. Elle pleurait... Mais j'ai vu dans son regard qu'elle avait tout de suite compris ce que j'étais. Bien sûr, elle n'a pas essayé de s'enfuir, elle ne le pouvait pas...et elle ne le voulait pas. J'ai posé mes mais sur ses joues et je me suis mise à pleurer moi aussi. Elle m'a remerciée d'une voix si faible que je ne l'ai presque pas entendue. Puis elle s'est évanouie. J'ai continué à la veiller pendant un mois, elle se réveillait de plus en plus souvent, et a chaque fois je la voyais de plus en plus triste. Un jour, j'ai craqué, et j'ai posé mes lèvres sur son front. Elle brulait de fièvre, mais je l'ai sentie glacée sous mes baisers. Et il a fallut qu'elle se réveille a ce moment là... Elle a passé sa main contre ma joue en l'effleurant et j'ai tremblé. Elle m'a faiblement attirée à elle, et nos bouches se sont collées. Je me sentais bien... Merveilleusement bien... J'aimais, j'étais aimée... »

Elyanor se lova encore plus dans les bras de Siloé. Elle sanglotait maintenant qu'elle approchait de la fin de son histoire. Elle voulut reprendre, mais un hoquet l'en empêcha et elle n'en sanglota que plus fort. Siloé passa ses bras autour de sa maitresse et la serra contre son cœur. En l'entendant battre, Elyanor reprit courage, et en reniflant, elle poursuivit.

« -Pendant dix ans elle est restée a mes cotés... Nous nous aimions a la folie, peut être que moi, je...je l'ai aimée plus que toi...pardonne moi, mais je veux te faire comprendre a quel point elle comptait pour moi... Elle a eut ses vingt ans, vingt cinq, et a vingt huit, elle était au sommet de sa beauté. Alors, elle m'a demandé de la transformer, pour que son corps reste figé en œuvre d'art pour l'éternité. Folle que j'étais, je ne voulais pas la blesser, elle qui avait déjà tant souffert. Alors au lieu du rituel du sang-unique, je n'ai fait que lui donner une goutte de mon sang. Je me suis mordue la langue, et je lui ai tendu. Elle a pris ce qu'elle pouvait, puis elle s'est effondrée, elle était secouée de spasmes... Elle hurlait de douleur pendant que mon sang se mélangeait au sien. Je la voyais changer...sa peau pâlissait...ses cheveux devenaient plus blonds... Et puis...elle... »

Cette fois, Elyanor pleura à chaudes larmes dans le cou de son amie... Siloé faisait tout ce qu'elle pouvait pour réconforter sa maitresse, mais elle n'y parvenait pas.

« - calmez-vous maitresse... Serrez-vous contre moi et endormez vous...

-Tu vois comme je suis lâche Siloé? Je t'ai dit que je ne voulais pas te raconter l'histoire pour ne pas te blesser, et c'est moi qui suis en pleurs serrée contre toi!

-Vous avez juste trouvé une faiblesse des vampires maitresses...ils sont sentimentaux ont dirait...

-Pas...pas tous... Quand Solène s'est réveillée, elle...elle avait changé...

-vous l'avez déjà dit...

-non, elle n'était plus la même, et j'ai...je me suis battue, pour...ma survie...

-un autre vampire?

-Elle...

-Solène?

-Oui... Elle m'avait oubliée, et elle avait faim... Alors elle a voulu se nourrir... Nous nous sommes battues, et... Je...j'essayais de la raisonner, de lui rappeler qui nous étions, mais elle ne me comprenait pas. Alors...je...l'ai...tuée...

-oh maitresse!

-J'ai tué celle que j'aimais, et c'est ma faute si j'ai eu à le faire... Ca me dévore depuis cinquante ans... Si je n'avais pas été aussi lâche, tu l'aurais connue... Et elle t'aurait aimée comme je t'aime...

-qu'est ce que le rituel de la...sang-unique maitresse? »

Elyanor ne répondit pas. Elle posa son front sur l'épaule de Siloé et serra sa main contre l'endroit où battait son cœur, une éternité auparavant. Elle se sentait obligée de lui expliquer maintenant qu'elle lui avait dévoilé son histoire. Elle ne pouvait plus avoir de secrets pour elle. Alors elle roula sur le lit a coté de Siloé, et l'attirant à elle, elle reprit.

« -sache ma chérie, qu'il n'y a pas qu'une seule manière de créer un vampire. Il ne faut pas que je te morde, sinon je t'injecte du venin, et ce venin souille ton sang, jusqu'à ce qu'il ne soit qu'une pâle réplique du mien. C'est ce qui est arrivé à Solène... Nous faisions souvent l'amour, et à chaque fois je la mordais. Quand je lui ai donné mon sang à boire, je pensais que ça allait la transformer. Mais je n'ai fait que lui donner le goût du sang, et elle s'est transformée en bête sauvage, parce qu'il n'avait eu aucun effet sur son sang a elle.

-mais alors pourquoi ne pas avoir fait le rituel du sang-unique si vous n'étiez pas sûre du résultat en lui donnant votre sang?

-parce que tu ne peux même pas imaginer ce qu'il implique... A ton avis, pourquoi sang-unique?

-je ne sais pas maitresse...

-On doit mélanger les deux sangs...entièrement. Face a face, sur une petite bosse de pierre, avec autour une rigole... Et il y a des symboles, a graver sur la peau de l'autre, profondément dans ses chairs... Et...

-chuut... Et si nous n'y pensions plus avant deux ans maitresse?

-deux? Je croyais que tu voulais que je te transforme le jour de tes vingt ans?

-Qu'est une année devant l'éternité? Je peux bien attendre un an de plus si cela nous permet d'être ensembles pour la suite, non? Le jour de mes vingt et un ans, nous accomplirons toutes les deux le rituel du sang-unique... D'ici là maitresse, j'espère avoir le temps de vous faire oublier vos peines.

-Je t'aime...je t'aime tellement petite humaine. Tu es fragile comme un roseau et pourtant, tu es plus forte que moi...

-J'ai un cadeau pour vous maitresse...

-Je ne le mérite pas!

-Après ce que vous venez de me dire, si... C'est à moi de décider si je peux vous l'offrir, et depuis des semaines je n'attends que ça... Une fleur maitresse, la mienne...

-Je ne le mérite pas. Pas ça... »

Siloé se serra encore plus contre sa maitresse. Elle glissa son cou contre son épaule, puis elle caressa le dos de sa maitresse avant de reprendre la parole.

« -Le corps d'une vampire peut il changer?

-Non, tu vois bien que je ne vieillis pas!

-Alors il faut vous rendre à l'évidence maitresse : soit vous me déflorez avant ma transformation, soit vous aurez à le faire chaque jour après! Pourquoi attendre? Je sais ce que je veux, et ce que je veux c'est vous...rien que vous...

-Je n'ai pas mangé...

-vous boirez mon sang pour diminuer la douleur... Il devrait avoir un gout particulier, non?

-ton sang est aussi délicieux que ta liqueur ma Siloé... Le mélange doit être un véritable nectar!

-Vous me ferez gouter! Maitresse, s'il vous plait...

-Je ne peux pas te déflorer après t'avoir dit que je ne t'aimais pas!

-Vous n'avez pas dit ça! Vous avez juste dit que vous aimiez Solène plus que moi... Je ne suis pas jalouse...je sais que vous m'aimez maitresse.

-ça fait mal...

-torture n'est que caresse a vos cotés maitresse...

-Je n'arriverai pas à te raisonner, hein?

-nope... »

Les deux amies se sourirent. Siloé abandonnait progressivement le protocole au plus grand plaisir d'Elyanor, et celle-ci était sur le point de céder aux requêtes de sa fille. Elles s'embrassèrent tendrement, puis Elyanor déshabilla Siloé lentement, comme si elle découvrait son corps pour la première fois et qu'elle l'admirait comme on admire une sculpture. Puis elle la fit s'allonger sur le lit, sur le dos, et lui ouvrit les jambes du bout des doigts. Siloé n'opposait pas la moindre résistance, ni ne cherchait à déshabiller Elyanor. La vampire portait toujours sa longue robe blanche, et même si elle n'était pas remontée jusqu'à mi-cuisses, Siloé aurait quand même trouvé sa tendre maitresse incroyablement désirable. Elyanor caressait l'intérieur des cuisses de son amie pour la détendre. Mais plus ses mains se rapprochaient du sexe de Siloé, plus la jeune femme se tendait et semblait appréhender le moment à venir.

Mais Elyanor savait comment calmer son amie. Au lieu de poser ses mains sur son sexe, elle colla ses lèvres à l'intimité de Siloé qui mouilla d'autant plus. Elle gémit de plaisir, puis de douleur quand la langue de sa maitresse rencontra son hymen. Elle était partagée entre l'envie et la peur. Elle voulait enfin devenir une femme, pouvoir enfin se dire plus proche de sa maitresse... Mais de l'autre côté, si la douleur quand elle n'était qu'effleurée était déjà si intense, elle n'osait même pas imaginer l'instant fatidique. Elle caressa les joues de sa maitresse qui avait encore le visage enfoui entre ses cuisses. De nouveau, elle se crispa de douleur. Mais Elyanor prit la main de son amie dans la sienne et vint la serrer contre son cou. Siloé pouvait sentir le faible battement du sang qui circulait dans les artères de la vampire.

« - Laisse-toi aller ma Siloé...

-Je...J'ai peur maitresse...

-Tu vas avoir mal...

-Je sais...mais...faites le...doucement...

-bien sûr mon ange. Je le ferai avec ma langue...quand tu me le diras »

Elyanor replongea la tête entre les cuisses de la jeune femme. Son nez frotta contre le clitoris gonflé de désir de Siloé en lui envoyant une décharge de plaisir qui lui arracha un long gémissement. De nouveau, la vampire vint visiter l'entrée du vagin de son amie du bout de la langue, attendant son signal. Siloé attrapa les deux mains de sa maitresse et les serra contre son ventre. Les larmes montaient déjà à ses yeux en imaginant la douleur, mais elle en avait vraiment trop envie. Elle fixa sa maitresse de ses yeux embués et vit toute la tendresse que la vampire avait en elle. Alors elle se lança :

« -maintenant maitresse...AAAAAAAAAAAAHHHH!!!! »

Elle hurla de douleur en sentant son hymen se rompre et éclata en sanglots. La douleur était encore plus vive qu'elle n'avait pu l'imaginer, et même la douceur de sa maitresse en avait fait une torture presqu'insupportable. Alors que ses larmes continuaient de couler à flots, elle vit sa maitresse venir l'embrasser et lui lécher les joues. Elle avait le bout du museau couvert de sang, mais le gout ne dérangea pas Siloé plus que ça. Ce qui la surprit c'était que sa maitresse ne soit pas en train de s'abreuver du sang qui coulait entre ses cuisses et salissait son lit.

« -que faites vous maitresse?

-je t'embrasse...

-vous ne vouliez pas...me gouter?

-d'abord il faut te consoler... Et après je pourrais te savourer...

-je suis consolée maitresse...

-je le sens dans ta voix... Alors, tu es une femme maintenant?

-oui Elyanor, je suis une femme, comme toi...

-et en plus tu me tutoies... C'est la journée des changements...

-Je...je pensais que...puisque nous étions enfin a...égalité...je pouvais vous tutoyer.

-c'est pour ça que tu te remets à me vouvoyer?

-l'habitude maitresse... dévore moi Elyanor, je sais que tu te retiens...pas la peine! »

La vampire embrassa son amie et redescendit entre ses cuisses. Le sang coulait maintenant le long des fesses de Siloé et quelques gouttes étaient même tombées sur le drap en formant de petites tâches écarlates sur le tissu blanc. Elyanor passa sa langue partout où la peau de Siloé avait été marquée par son sang et s'empressait de la nettoyer. La jeune femme ne cachait pas son plaisir et elle avait pris la tête de sa maitresse dans ses mains pour la guider dans les endroits les plus sensibles de son intimité qui étaient encore souillés de sang. Elle jouit une première fois en se cambrant lorsqu'Elyanor perça accidentellement une de ses lèvres de la pointe de ses dents en essayant de boire le peu de sang qui coulait encore du vagin de Siloé. La douleur de la piqure s'ajoutant au plaisir des caresses emmena la jeune femme a l'orgasme alors que quelques gouttes du venin de la vampire se mélangeaient au sang qui recouvrait son entrejambe. Siloé se dressa pour faire face à Elyanor, ses yeux perdus dans le vague tant le plaisir était intense, puis elle poussa un long soupir et retomba lourdement sur le lit. Elle fut agitée par un dernier spasme avant de pouvoir espérer retrouver son souffle.

La vampire avait bu de tout son saoul le sang de Siloé et continuait pourtant de lécher les joues de son amie qu'elle avait maculées en l'embrassant plus tôt. Bientôt elles ne gardèrent que leur teinte rouge habituelle. Elyanor posa ses lèvres sur celles de Siloé et insinua sa langue à l'intérieur de sa bouche. La jeune femme émergea de sa torpeur en sentant le baiser sanglant de la vampire. Elle savoura le sang qui tachait la commissure des lèvres d'Elyanor en passant sa langue dessus.

« -Je suis si bonne que ça?

-encore meilleure... Je vais aller me coucher maintenant, tout cela a duré très longtemps.

-oui... Pas d'autre secret a l'horizon?

-pas le moindre...

-alors je vais te laisser aller dormir maitresse.

-j'espère bien! »

Elle l'embrassa en rigolant puis elle quitta la chambre de Siloé pour rentrer dans la sienne avant que le soleil ne se lève, laissant la jeune femme aux derniers échos de plaisir qui parcouraient encore ses veines. Elle passa une bonne partie de la journée dans son lit pour récupérer de la période difficile qu'elle avait vécue ces derniers temps, puis elle découvrit qu'elle avait faim alors elle alla se restaurer a la cuisine. Elle ne trouva que les restes du repas d'Elyanor mais s'en contenta parfaitement. La vampire était restée assez humaine dans sa nourriture, pour le plus grand soulagement de Siloé qui ne put s'empêcher de se demander ce qu'elle allait manger au moment où elle porta une première cuillérée a sa bouche. Pas mauvais finalement... Le ventre plein, elle s'installa dans la bibliothèque et lut jusqu'à ce que deux mains se posent devant ses yeux et qu'elle ne sente le souffle de sa maitresse dans son oreille.

« -devine qui c'est?

-une paysanne perdue qui espère trouver refuge au château?

-toi-même ma chérie...

-ah, c'est toi!

-fais l'innocente en plus petite insolente... Qu'est ce que tu veux faire cette nuit?

-hmmm... Tu as surement faim...

-...mais tu es trop faible, alors c'est simplement hors de question que je te morde.

-Je ne pensais pas à moi... Tu...tu pourrais m'apprendre à chasser?

-quelle bonne idée... Tu es sûre?

-oui oui...

-Tu sais comment je chasse, je t'ai déjà dit?

-il faut bien que je m'y mette non? En général, les jeunes filles restent cloitrées chez elles, alors j'ai plutôt intérêt à m'habituer a d'autres repas, non?

-tu as raison... Prépare toi...il te faut, disons...un châle parce qu'il fait froid, une robe un peu moins jolie et pourquoi pas t'ébouriffer un peu les cheveux pour ressembler un peu plus a une jeune paysanne en détresse? »

Siloé courut se préparer pendant que sa maitresse faisait de même de son coté. Quand elles se retrouvèrent, elles avaient complètement changé et elles ne purent s'empêcher d'éclater de rire en découvrant le déguisement de l'autre. Elyanor était de loin la plus convaincante avec la boue qu'elle s'était tartinée dans le cou et sur les joues. Elle en avait aussi un peu dans les cheveux, et ses vêtements étaient crasseux des pieds au col. Siloé ressemblait a une bourgeoise a coté de son amie avec sa robe blanche et se joues roses.

« -ce n'est pas grave ma chérie, tu es ma petite sœur et les parents ont toujours tendance à faire des folies pour la petite dernière...

-d'accord grande sœur... Tu es adorable maitresse...

-menteuse... Si je me promenais comme ça, tu serais loin d'ici depuis longtemps.

-pas faux... En route?

- en route...suis-moi, je vais te montrer les endroits où les gens se perdent le plus souvent... »

Elles quittèrent le manoir une demi-heure après le coucher du soleil et marchèrent encore une petite heure, main dans la main et épaule contre épaule jusqu'à une foret traversée par un chemin tortueux a travers les arbres. Elles s'y aventurèrent, et une fois la lisière éloignée, elles le quittèrent et avancèrent dans les bois. Elles s'arrêtèrent dans une clairière éclairée par la lune au milieu de laquelle une petite fontaine crachait péniblement un mince filet d'eau. Elles burent pour se désaltérer, puis s'allongèrent au pied du bassin. Siloé se coucha dans l'herbe fraiche, la tête appuyée sur les genoux d'Elyanor. Elle fit semblant de dormir et Elyanor fit semblant de sangloter. Elles n'eurent pas longtemps à attendre, et Siloé entendit vite un cheval hennir. A travers ses yeux a moitié fermés, elle vit un cavalier arriver et mettre pied a terre devant elles alors qu'Elyanor arrêtait de pleurer. C'était le premier homme qu'elle voyait depuis longtemps et elle le trouva beau. Il était incontestablement de bonne naissance, gardant la tête droite lorsqu'il se pencha pour prendre la main d'Elyanor pour lui donner un mouchoir.

« -bonsoir mignonne, que fais tu donc là?

-je...nous nous sommes perdues ma sœur et moi messire...

-d'où venez vous?

-du village sur la côte, là bas... »

Elle fit un signe du bras pour désigner la direction du village, en indiquant résolument la direction opposée.

« -tu as vraiment l'air perdu pauvrette, le village est de l'autre coté...

-ah bon?

-oui, je m'y rends... »

Elyanor se jeta à ses pieds en joignant les deux mains pour le supplier.

« -emmenez nous messire, s'il vous plait!

David9
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