Le Pouvoir à la Belle Epoque Ch. 02

Informations sur Récit
Une étrange relation.
5.8k mots
4.42
16.3k
2

Partie 2 de la série de 12 pièces

Actualisé 04/27/2024
Créé 10/20/2023
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Walterego
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Chapitre 02 : Le Pouvoir de l'argent.

Deux jours plus tard, Catherine était occupée à sa toilette matinale lorsqu'elle entendit le carillon d'entrée. Curieuse et pensant vaguement à Gauthier, elle alla jeter un coup d'oeil à la fenêtre mais ne vit qu'une charrette de transport attelée à un âne. Vraiment pas l'équipage d'un Gauthier Lemestre.

Elle termina ses ablutions et descendit rejoindre Jean qui curieusement était toujours dans le hall d'accueil, un énorme panier à pique-nique dans une main et contemplant une bourse ouverte dans l'autre.

"Que se passe t'il Jean?"

"C'est Noël avant l'heure Mademoiselle ! J'ai reçu cette bourse à partager avec Lisette avec pour instruction de prendre soin de vous et de votre père. Il y en a au moins pour six mois de gages !"

"Qu'est-ce que cela veut dire? Et ce panier?"

"Je ne l'ai pas encore ouvert mais cela sent diablement bon ..."

Il déposa l'osier sur le banc à chaussures et l'ouvrit. Le panier débordait littéralement de victuailles allant j'un jambon sec entier à des pâtés en croûte en passant par des saucisses fumées. Au-dessus, un élégant bristol portait la simple phrase "Chère Doctoresse, puis-je vous consulter vendredi prochain? G."

Catherine hésitait entre l'amusement de son impudence et la honte de sa pauvreté ainsi exposée. Mais sa gourmandise après des semaines de diète eut raison de sa fierté.

"Jean, portez ce panier à Lisette à la cuisine et tâchez d'y faire vernir mon père. Nous allons nous taper la cloche si vous me permettez l'expression ! Après le repas, je vous demanderais de porter ma réponse à la brasserie BrauMeister et elle calligraphia sur le bristol : Encore un duel en vue? C."

La réponse lui parvint le lendemain matin sous la forme d'un énorme bouquet de fleurs et d'une ligne ajoutée : "Plutôt un duo ... Je vous enlèverai à 10h. G. "

Pendant les deux jours qui la séparaient de ce rendez-vous, Catherine se sentit particulièrement fébrile, fébrilité qui se transformait en excitation chaque fois qu'elle pensait à Gauthier. Et ses nuits étaient encore pires : le géant peuplait ses rêves, lui exhibant à chaque fois sa monumentale virilité . Au milieu de la deuxième nuit, elle s'était même réveillée en proie à un désir exacerbé qui lui tenaillait le bas-ventre. Elle avait dû se caresser frénétiquement pour épuiser son trop plein d'énergie génésique avant de pouvoir retrouver le sommeil.

Le vendredi matin, elle se réveilla plus tard que d'habitude; la fatigue nerveuse sans doute mais du coup, elle fut obligée de se dépêcher de se préparer. Heureusement, sa garde-robe limitée ne lui laissait pas beaucoup de possibilités quant au choix de ses vêtements d'autant plus qu'un soleil généreux inondait le manoir et qu'elle n'avait qu'une seule robe légère digne de son visiteur.

N'y tenant plus, elle se campa sur le perron ensoleillé peu avant dix heures, juste à temps pour voir débouler à toute vitesse un phaéton tiré par deux chevaux qui dérapa en virant pour s'arrêter parallèlement au perron.

Gauthier Lemestre sauta en bas de l'attelage et fit une petite courbette avant de monter le perron vers son hôtesse..

"Gauthier, votre bras ! Vous ne portez plus votre attelle et vous sautez comme un cabri. Votre blessure va se rouvrir !"

"Je cicatrise très vite docteur ..."

"Je ne suis pas docteur !"

Un grand sourire aux lèvres, il l'enleva dans ses bras puissants et la porta jusqu'au siège avant du phaéton malgré ses protestations véhémentes avant d'ouvrir la malle à l'arrière pour y pêcher un châle en laine douce.

"Drapez ceci autour de vos épaules, malgré le soleil, le vent est encore frais."

Lorsqu'il s'assit à côté de Catherine, elle en profita pour écarter la veste et la chemise ouverte sur la poitrine nue de son patient et examiner son épaule.

"Mais c'est miraculeux ... la blessure est refermée comme si elle avait déjà un mois !"

"Content que vous l'ayez remarqué; cela fait partie des choses dont je dois vous parler aujourd'hui."

Il agita les rênes et les deux chevaux emmenèrent le phaéton et ses passagers au petit trot.

"Où m'emmenez-vous?"

"Je vous convie à un brunch sur les bords de la Moselle; la suite dépendra en grande partie de vous."

A ces mots, Catherine sentit son intimité s'embraser en imaginant immédiatement leurs corps enlacés, roulants dans l'herbe mais réussit à se maîtriser; seule ses joues rosirent légèrement.

"Et qu'est-ce qui pourrait influer sur ma décision?"

"Je vous dois une confession et je ne sais pas comment vous réagirez"

"Vous êtes marié et vous avez trois enfants"

"Non, pire que cela"

"Vous êtes bigame et vous avez cinq enfants"

"C'est encore plus compliqué mais s'il vous plaît, laissez-moi vous expliquer tant que j'en ai le courage :

Si je cicatrise aussi vite, c'est parce que certains hommes de ma famille paternelle héritent parfois d'un Pouvoir qui tourne souvent à un besoin impérieux. Ce fut le cas de mon grand-père et c'est mon cas aussi mais mon père a été épargné. On nous surnomme les "Doués" . Ce don -ou cette malédiction- nous permet en premier lieu de prendre le contrôle - Influencer - définitivement les besoins charnels de n'importe quelle femme pour laquelle nous éprouvons du désir et en faire nos jouets sexuels. Un à-côté intéressant de ce Pouvoir est l'accroissement de nos capacités physiques, comme la cicatrisation ultra rapide des plaies, la guérison quasi instantanée de toutes les maladies, notre endurance, notre taille ou notre musculature pour ne citer que quelques exemples

Ceci dit, nous ne maîtrisons cette pulsion de contrôle que très difficilement vu que nos propres besoins génésiques nous obligent à décharger au moins six à dix par jour, 365 jours par an, ce qui est au delà de ce qu'une seule femme même Influencée et ou Améliorée peut normalement nous offrir d'où la nécessité de disposer d'un groupe d'Influencées autour de nous en sus de notre épouse légitime."

"Comme la soubrette qui vous a servi d'exutoire lors du bal?"

"Exactement ! Ainsi que les deux servantes que j'ai honorées lorsque j'ai rejoint mon domicile."

"Je comprends mieux que vous ne soyez pas marié; quelle femme accepterait de partager un époux en rut avec un harem de catins en chaleur?"

"Je dois bien vous avouer que vous Influencer au bal de l'ambassadeur fut de fait ma première pulsion et c'est justement parce que j'ai failli me laisser tenter que je me suis résolu à vous préserver à tout prix car vous me plaisez trop et si je vous Influence vous perdrez alors votre libre arbitre envers moi or c'est justement votre éducation et votre liberté de penser qui m'attirent en vous."

"Vous voulez dire que vos Influencées deviennent des automates écervelées?"

"Pas à ce point; elles vivent et pensent normalement sauf lorsque je suis en cause. Elles sont toujours de mon avis et prêtes à se couper en quatre pour mon bon plaisir au point que cela en devient ennuyeux. Par ailleurs, comme elles sont incapables de me faire du mal, je ne suis pas certain que l'une d'entre elle aurait pu se résoudre à me retirer cette balle"

"Et vous éprouvez des sentiments pour vos euh .. Influencées comme vous dites"

"Il faut que j'éprouve du désir physique pour elles et j'ai toujours été attentionné envers elles mais c'est une affection amicale que j'éprouve; je n'ai jamais ressenti le moindre sentiment romantique jusqu'à ce que je vous rencontre ...Bref, je voudrais que vous acceptiez de devenir mon épouse malgré ma malédiction"

"Vous m'en voyez flattée et heureuse mais ne pourriez-vous pas épouser une femme sans m'Influencer? Euh, je veux dire sans L' Influencer, votre femme, pas moi ... "

"Vous n'imaginez pas à quels tourments je suis soumis pour ne PAS vous Influencer. Si vous consentez à m'épouser, nous aurions une relation presque platonique et certainement beaucoup plus distante qu'un couple ordinaire"

"Je vous avoue qu'aucune des deux branches de l'alternative ne me séduit : jouet sexuel ou épouse délaissée et bafouée; je n'imagine pas ma vie future ainsi !"

"Mais vous auriez un statut de partenaire à part entière dans notre ..euh .. association et grâce à ma fortune familiale, vos problèmes financiers seraient résolus à tout jamais."

"Gauthier, vous oubliez que j'ai suivi la formation d'infirmière à la Nightingale Training School. Contrairement à l'écrasante majorité de mes sœurs, je n'ai pas peur d'appeler un chat un chat ou mieux, une chatte une chatte. J'apprécie les relations intimes; ce n'est pas parce que je n'ai pas encore de conjoint que je compte rester une ascète pour le restant de mes jours.

Par ailleurs, j'ai déjà découvert vos goûts en matière de relations charnelles comme vous dites et je n'ai aucunement l'intention de partager un mari avec des femmes faciles. Je ne connais que trop bien les ravages de la grande vérole, des gonocoques et autres maladies honteuses !"

"Mon Don m'épargne ces désagréments et nous pourrions trouver un compromis à cet égard Catherine..."

"Vous m'épouseriez et m'autoriseriez à prendre un ou des amants???"

"Certainement pas sinon je n'aurais pas passé autant de temps à essayer de vous retrouver, Cendrillon ... "

"... Vous plaisantez! Et je ne suis pas votre Cendrillon; c'est vous le Prince qui avez disparu du bal et avec une servante encore bien. !"

"Ah, ainsi vous m'avez espionné ... Hélas, c'est inévitable en ce qui me concerne vu mes besoins physiques mais vous pourriez trouver une compensation auprès de la gent féminine"

"Vous déraisonnez de plus en plus ..."

"Pas du tout; certaines de mes Influencées vous plairaient certainement!"

"Je ne comprends toujours pas. Est-ce que vous m'imposerez des relations intimes ou pas ou est-ce que je ne pourrai que me soumettre à des perversions avec vos catins?"

"Mes Influencées !"

"Mais pourquoi appelez-vous vos maîtresses des "Influencées? Une catin est une catin; il n'est nul besoin d'enjoliver la chose par une terminologie alambiquée !"

"Catherine, je vous promets de rester discret en ce qui concerne mes épanchements extra-conjugaux pour ne point vous humilier avec mes Influencées qui me sont totalement fidèles au contraire de vos catins et comme je tiens beaucoup à notre mariage, j'espère que vous accepterez de m'épouser et de devenir la mère de mes enfants, ce qui ne ne vous obligera à des relations intimes avec moi que durant ma seule période annuelle de fertilité ! »

"Mais pourquoi moi? ce ne sont pas les grandes familles désargentées qui manquent dans la région. Sans chercher, je peux vous citer cinq demoiselles à marier qui vous conviendraient bien mieux que moi !"

"Parce qu'aucune ne me plaira autant que ma Cendrillon du bal de l'ambassade. Vous m'avez tout de suite attiré ma chère et pas seulement par vos qualités de danseuse.J'aime votre esprit libre, votre éducation et votre volonté de surmonter tous les obstacles mis sur votre route"

"Dans ce cas, Influencez-moi; cela nous évitera à tous deux beaucoup d'hypocrisie ou de frustrations .. Avant que vous ne me désertiez avec votre catin lors du bal, j'aurais peut-être été prête à vous céder de mon plein gré ...

"Ne me tentez pas Catherine ... s'il vous plaît. La seule chose que je vous demande, c'est de jouer la parfaite hôtesse lorsque j'inviterai des relations d'affaires en ce château de Dogneville. Pour le reste, je séjournerai régulièrement dans ma maison de la rue Thiers à Epinal voire en dehors du pays pour diriger mes affaires; je ne vous importunerai donc pas quotidiennement. Sauf en période de reproduction ..."

"Si vous sauvez notre brasserie, notre domaine et dès lors mon père, je serais prête à accepter votre proposition mais j'y mets deux conditions : tout d'abord, à mon décès, cette demeure ainsi que les terres qui nous restent reviendront à nos enfants si nous en avons ou à mes cousins de Montigny et non pas aux bâtards que vous procréerez avec vos ca ... Influencées!"

Lemestre éclata à nouveau de rire

"Mais cela ne dépend que de vous ma chère : dès la signature de l'acte de mariage, le domaine vous reviendra à part entière et c'est vous qui désignerez les héritiers ... mais il est hors de question que l'héritage des Obermeister-Lemestre aille à des bâtards que vous enfanteriez avec un amant que je vous interdis! En ce qui me concerne, je puis vous assurer que vous serez la seule bénéficiaire de mes attentions durant ma période de fertilité en juin de chaque année »

"Ensuite, en échange de cette prostitution et de cette perversion que vous voulez m'imposer, j'exige que vous financiez mes études de médecine !"

"Vous me la baillez belle"

"Cela m'est égal, c'est MA condition au simulacre que sera notre mariage. Au moins je retirerai un bénéfice personnel de cette mascarade. Pour le reste, je crois que je vous déteste déjà !"

Peu m'importe, pourvu que vous deveniez Madame Lemestre et que vous restiez à mes côtés.!"

Octobre 1897

Au bras de Jean, son ancien majordome, Catherine s'avançait au rythme de la marche nuptiale dans l'allée centrale de la chapelle du château de Dogneville. Elle était encore furieuse d'avoir laissé son père sans surveillance à proximité du buffet boissons qui était supposé accueillir leurs invités après la noce. Le vieil homme, malgré un mois d'abstinence, n'avait pu résister à la tentation des vins et alcools présentés à profusion et avait dû être porté, complètement ivre, dans sa chambre du pavillon de chasse par deux des accortes servantes au service de son futur époux.

Elle était aussi un peu étourdie par la vitesse à laquelle tout s'était déroulé depuis qu'elle avait accepté la proposition de Lemestre. Les bans avaient été publiés trois jours après son escapade avec Gauthier et dans la semaine, une armée d'ouvriers avait pris possession du château pour le nettoyer et le réaménager selon les instructions du nouveau propriétaire et, accessoirement, selon ses désirs à elle. Gauthier l'avait souvent consultée mais elle avait eu l'impression qu'il lui cachait certains aménagements de son cru. Elle n'avait vraiment eu voix au chapitre que pour sa robe de mariée qui avait coûté à elle seule presqu'autant que ce son père avait perdu au jeu la dernière année..

De temps à autres, lorsque l'activité des corps de métier devenait trop frénétique, elle se réfugiait dans le pavillon de chasse où résidait maintenant son père avec Jean et Marie, l'ancienne cuisinière

Lemestre lui avait aussi présenté la quinzaine de servantes, cuisinières et intendante qui entraient illico à son service. Toutes étaient jeunes et jolies, dans la vingtaine d'années et même les responsables des jardins et plantations s'étaient avérées être du sexe féminin et toutes sans exception visiblement sous son Influence...

"Je comprends mieux qu'il ne brûle pas d'envie de partager ma couche; il a déjà son harem" s'était-elle dit lorsqu'il eut fini d'égrener la liste des prénoms.

Il avait aussi fait venir un architecte de Bruxelles qui avait redessiné en un tour de main la vénérable véranda pour en faire un véritable jardin d'hiver protégé par un enchevêtrement de poutrelles d'acier et de verrières.

"Pour le bain extérieur, vous devrez malheureusement attendre la belle saison" avait confié l'homme de l'art à sa cliente abasourdie.

Durant tout ce temps, Gauthier s'était avéré un compagnon charmant et prévenant au point de faire oublier à Catherine son statut de future épouse trophée. Sans ses fréquentes disparitions en compagnie de ses Influencées, elle aurait pu tomber amoureuse de cet homme et, à défaut, elle sentait monter en elle une jalousie de plus en plus aiguë à chacune de ses incartades.

En trois mois de travaux intensifs, le château délabré avait retrouvé sa superbe et avait été transformé en un manoir à l'anglaise, prêt à accueillir les invités de la noce. A la demande de son futur époux, Catherine avait écumé le carnet d'adresses de son père pour rassembler tout ce que les départements des Vosges et avoisinants pouvaient offrir comme nobliaux, notables et affairistes attachés à la cause conservatrice.

"Je n'inviterai que quelques amis très proches" lui avait confié son fiancé "Je ne pense pas que mes associés en affaires fassent bon ménage avec les connaissances de votre famille".

Monsieur le Maire et le curé du village les attendaient devant l'autel en compagnie de Lemestre tandis que Jean lui pressait discrètement la main pour l'encourager avant de l'abandonner à son sort devant le trio.

Le maire posa la question fatidique :" Monsieur Gauthier Conrad Lemestre, acceptez-vous de prendre pour légitime épouse Dame Catherine Madeleine Elizabeth de Montigny ci-présente?"

Après l'échange des consentements et l'inévitable bénédiction nuptiale, tout l'aréopage s'était déplacé vers les jardins où les attendait le buffet déjà visité par le vicomte.

A ce moment, Lemestre, visiblement tendu, s'était excusé auprès de sa jeune épouse et s'était éclipsé en compagnie de deux des servantes "pour leur donner des instructions" et n'était revenu, seul, qu'une demi-heure plus tard.

"Ne me dites pas que vous avez déjà forniqué le jour-même de notre mariage" lui reprocha Catherine qui était restée seule à la tête de la table principale.

"Désolé chère amie mais je vous avais prévenue : six fois par jour ... si je ne suis pas excité, sinon plus. Pour le moment, tâchons de faire bonne figure" lui intima-t'il en faisant signe à une serveuse de leur apporter boissons et nourriture.

A partir de ce moment, il se consacra entièrement à elle, de l'ouverture du bal jusqu'à la clôture des festivités malgré d'innombrables interruptions dues à des femmes de tous âges qui minaudaient devant lui sous le regard courroucé de leurs escortes mâles, maris, pères ou frères et en ignorant superbement la jeune épouse.

Catherine commençait à comprendre pourquoi Gauthier parlait d'une malédiction. Les hommes l'évitaient et les femmes l'asphyxiaient sauf à ce qu'il les Influence comme ses domestiques.

Minuit sonnant à la nouvelle horloge de la chapelle, seule une poignée d'invités qui bénéficiaient de l'hospitalité du manoir continuèrent à festoyer mais les autres se dirigèrent vers leurs calèches pour regagner leurs hôtels à Epinal.

Catherine s'attendait à ce qu'il l'emmène dans l'historique chambre des Vicomtes de Montigny récemment rafraîchie pour leur nuit de noces mais il la dirigea vers la chambre suivante dans le couloir, chambre qui lui avait été soigneusement interdite d'accès jusqu'ici.

"Voici mon cadeau à ma jeune épouse" lui dit-il en ouvrant la porte. "Vos appartements privés".

Catherine eut une exclamation de ravissement. La chambre était tout à la fois somptueuse mais féminine, richement décorée mais de bon goût, avec des tons pastels qui se mariaient finement avec un mobilier luxueux. Un pan de mur avait été abattu pour ouvrir la chambre sur deux autres pièces annexées qui servaient d'un côté de cabinet de toilette et de l'autre de boudoir. De l'autre côté du lit, une porte capitonnée flambant neuve donnait sur la chambre des vicomtes.

"J'espère que les aménagements vous plaisent; c'est ma soeur aînée qui a dirigé la transformation et s'est chargée de de la décoration"

"Vous avez une soeur?!"

"Oui et même une mère aussi surprenant que cela puisse vous paraître" dit-il avec un large sourire.

"Je pensais que vous n'aviez plus de famille ... Pourquoi ne me les avez vous pas présentées? Et vous ne les avez pas invitées à votre ... notre mariage?!"

"Chaque chose en son temps ma chère épouse. Je vous présenterai ma famille en temps utile... sauf peut-être Grand-Père Obermeister... Je ne suis pas certain qu'il vous convienne et de toute façon, nous ne pouvons pas nous approcher l'un de l'autre! Sur ce, je vous souhaite une agréable nuit; comme vous vous en doutez, je suis attendu."

Catherine se sentait complètement perdue. Il lui avait bien annoncé qu'il ne la poursuivrait pas de ses assiduités mais elle s'attendait quand même à passer la nuit de noce en sa compagnie; elle ne s'était pas mentalement préparée à ce qu'il passe LEUR nuit de noces en compagnie d'une ou plusieurs Influencées.

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