Le Pensionnat des Oiseaux Ch. 05

Informations sur Récit
Une journée incroyable.
5.7k mots
4.45
2k
1
0
Récit n'a pas de balises

Partie 5 de la série de 6 pièces

Actualisé 04/16/2024
Créé 03/21/2024
Partagez cette Récit

Taille de Police

Taille de Police par Défaut

Espacement des Polices

Espacement des Polices par Défaut

Face de Police

Face de Police par Défaut

Thème de Lecture

Thème par Défaut (Blanc)
Tu dois Connectez-Vous ou Inscrivez-Vous pour enregistrer votre personnalisation dans votre profil Literotica.
BÊTA PUBLIQUE

Remarque : Vous pouvez modifier la taille de la police, la police et activer le mode sombre en cliquant sur l'onglet de l'icône "A" dans la boîte d'informations sur l'histoire.

Vous pouvez temporairement revenir à une expérience Classic Literotica® pendant nos tests bêta publics en cours. Veuillez envisager de laisser des commentaires sur les problèmes que vous rencontrez ou de suggérer des améliorations.

Cliquez ici
meo75
meo75
62 Admirateurs

Les trois jours suivants, en attendant l'arrivée de la nouvelle promotion, sont exceptionnellement libérés pour le corps enseignant! Toutes en profitent pour repartir dans leur famille, je suis la seule à rester n'ayant personne en tête à voir, et n'ayant aucune envie de sortir. Je suis dans un cocon privilégié et je pourrais rester toute ma vie ainsi! Je passe les deux premiers jours à récupérer de cette soirée délirante, où je ne sais si ce que j'ai subi était pour m'honorer, m'humilier, me rabaisser, ou plus surement me faire comprendre que malgré les résultats époustouflants, je restais un objet à leur disposition. Ce qui me va tellement bien! Je comprends que nous sommes payées très chères pour être totalement disponibles, indispensables et maltraitées uniquement en fonction des besoins et aspirations des élèves. Paradoxalement, le côté pécunier m'est complètement indifférent.

Je ne regarde plus mon compte en banque, les sommes versées sont délirantes et n'ont aucune réalité dans l'univers dans lequel j'évolue. Mes seules dépenses réelles sont précisément des sex-toys au sens large, pour explorer mon plaisir, depuis que Ruth a rouvert, et de quelle façon, ma blessure masochiste. Em n'arrêtait pas de me dire que l'éducation rigoriste que j'avais reçue m'avait façonnée à vouloir subir et souffrir. J'avoue que je me moque de l'explication, c'est un fait, et je ne vais pas aller voir une psy pour cela, tant cela me donne du plaisir!

Je découvre le plaisir de l'auto-bondage, avec des dispositifs variés qui me permettent de m'obliger à subir des positions contraignantes, douloureuses ou humiliantes pendant le temps que je fixe au départ : Cadenas programmable, boite coffre-fort... J'ai peu de temps pour m'amuser, mais je prends sur mon sommeil et parfois tout mon sommeil est contraint ainsi.

Ce matin, je laisse mes orifices se reposer, c'est comme si on m'avait boxée pendant des heures de l'intérieur, et à la réflexion, c'est exactement ce qui s'est passé! Pour beaucoup de filles c'était une première, et je ne suis pas certaine que toutes ont apprécié, mais s'en souviendront sans aucun doute!

Cela fait déjà longtemps que je suis allongée sur mon lit, sans pouvoir bouger un muscle. Mes mains sont attachées dans le dos avec un cadenas qui s'ouvre au bout de trois heures, je tire parfois dessus pour vérifier, mais elles sont toujours fermement liées! Je me suis enfermée dans un corset noir en cuir que j'ai serré autant que je pouvais. La sensation est incroyable, j'aime cette tension, je me sens ainsi possédée. Je crois qu'il serait possible de serrer plus, mais comment faire toute seule, et à qui demander? Je dors de plus en plus souvent avec, mais je ne me vois pas le garder la journée sous ma tenue, ce serait quand même très excitant, mais assez risqué. Je ne sais pas trop ce qu'en penserait la direction. Certes nous n'avons pas d'instruction concernant les sous-vêtements, mais j'ai remarqué que tout le monde, y compris les élèves, est très sage à ce sujet. Les tenues sont si courtes qu'il est difficile de se cacher.

Mes cuisses sont totalement écartées, obscène, faisant s'ouvrir complètement ma vulve, vide pour une fois. Les lèvres sont couvertes de petites pinces crocodile qui mordent la chair tendre, tandis que mon clitoris hurle de souffrance, pincé par une plus grosse, à la morsure terrible. Mes tétons, reliés au clitoris par une fine cordelette sont tout aussi souffrants, et je ne peux rien faire pour soulager la tension accrue par la cordelette. Au contraire, le moindre mouvement est source d'une décharge de douleur dans mes trois appendices si maltraités! J'oscille entre le désir de les stimuler, et le regret de la souffrance induite!

Mes mollets sont ramenés sur mes cuisses, c'est ce qui force ces dernières à s'ouvrir au maximum, provoquant une tension terrible sur mes quadriceps, j'adore cette sensation d'être complètement offerte, sans pouvoir rien faire.

J'ai enfermé ma tête dans une cagoule en cuir, après avoir inséré des boules insonorisantes dans mes oreilles. La cagoule se serre comme un corset à l'arrière, la tension sur la tête et le visage est maximale, c'est oppressant, d'autant que le très large collier autour du cou qui maintient la cagoule est lui aussi très serré. Je sens mon sang battre dans mes jugulaires. Avant d'arriver à cadenasser mes poignets, j'ai gonflé de façon exagérée un bâillon en latex dans ma bouche, en forme de petit pénis. Je panique ayant de plus en plus de mal à respirer, il me faut un contrôle mental pour reprendre pied. Je ne vois rien, la cagoule n'a un trou que pour le nez et pour la bouche, je n'entends rien, je suis dans un espace particulier, je mouille, j'ai hâte de pouvoir me remplir à nouveau. Je plane, la douleur se sublime, elle n'a plus d'importance, je me remplis de mon propre vide, du plaisir et du besoin que j'ai de subir, le visage d'Em ou Lyza viennent à moi comme une évidence, même s'ils sont de plus en plus flous. Je réalise que nous n'en étions qu'aux prémices de mon masochisme, sans doute les deux jeunes filles n'étaient pas prêtes à me prendre bien plus!

Mes pensées divaguent, je revis les humiliations de Em qui savait si bien me rabaisser en quelques mots, me faisant comprendre que je n'étais rien pour elle, qu'une pauvre lesbienne en chaleur, juste bonne à être sa pissotière, et si l'odeur ne l'avait tant dérangée, bien plus encore. Liza en rajoutait souvent, et les moqueries et humiliations des deux étaient bien plus difficiles à supporter, surtout quand elles me laissaient dans un coin jouer avec un gode pendant qu'elles se gouinaient avec plaisir.

Je sursaute! Je n'ai rien senti avant, une main s'est posée sur ma cuisse. Je n'attendais personne. Certes ma porte n'est jamais fermée, il n'y a pas de loquet, mais personne ne rentre sans s'annoncer. Et le campus est presque vide! La main est douce, je me détends c'est une femme au moins. Un ongle suit la courbe de ma jambe, je frissonne de plaisir, jusqu'à mon ventre corseté et tendu. Une autre main se glisse dans le creux de mes cuisses ainsi offert. Je n'entends rien, je ne peux rien dire, je me contrôle, je me laisse faire dans une passivité absolue, une poupée disponible. Un doigt tire sur la ficelle joignant mes tétons à mon clitoris, je crie silencieusement dans mon bâillon, je me cambre en vain, la main ne lâche pas, la tension est terrible, les larmes coulent, enfermée dans la cagoule qui devient humide. Je sens la main qui joue sur la corde, une bouche vient sucer un téton meurtri, je crie de plaisir et de douleur mélangés, le contact est terriblement sensuel, les dents mordillent doucement, je tourne la tête dans tous les sens, mais la bouche se retire, à mon grand désespoir.

L'autre main saisit mes grandes lèvres suppliciées, les malaxe, les tire, les serre, c'est bon la douleur est bien moins forte que dans mes excroissances, je sens à ses doigts qui glissent comme je suis mouillée, je n'en doute guère assumant aujourd'hui mon masochisme, après avoir assumé mon homosexualité, ma passivité, ma soumission.

Que de découvertes en moins d'un an, quel horizon ouvert à moi. Ma vulve est douloureuse, les doigts la masse et rapidement s'insinuent en moi, flattant mon point G, jouant avec mon col, tirant sur les pinces qui m'envoient autant de décharges électriques, je sens les deux mains totalement imperméables à mes souffrances et à mon plaisir, elles font ce qu'elles veulent. Jenny? Cathy? Margaret? Non elle est partie je crois. Une autre rentrée plus tôt. La tension me fait hurler malgré mon bâillon, tandis que deux doigts s'insinuent en moi, me limant très régulièrement le point G. Personne ne le sait, moi oui, c'est la meilleure méthode pour me faire éjaculer. Malgré la tension insupportable dans mes tétons et mon clitoris, ou peut-être à cause, je sens le tsunami prendre de la puissance avant de me ravager tout entière, dans des spasmes incontrôlables, alors que la main ayant accru la tension de la corde, arrache les trois pinces successivement, sans trembler, je vais saigner et être blessée, mais je hurle à plein poumon, sans doute sans grand bruit par ailleurs. J'ai des éclairs dans le noir de ma cagoule, la douleur s'estompe rapidement, j'ai giclé partout, à la surprise de la main qui me doigtait et qui s'éclipse. Je ne sens rien, je n'entends rien, je guette les mouvements d'air, mais c'est comme si j'avais rêvé. Est-ce possible? Comment aurais-je pu arracher les pinces toute seule.

Mes mains sont libres, moi aussi donc. La douche brûlante ravive la douleur de mes tétons, mais j'aime cette douleur, j'augmente la chaleur du jet, je le dirige sur mon clitoris, l'eau est brûlante, à peine supportable sur mes cuisses mais c'est si bon sur mon bouton blessé. Je passe à l'eau glacé, il se rétracte, je remets de l'eau trop chaude, je crie, je tiens, je plie les jambes pour ne pas brûler le reste du corps. Je suis folle et j'aime cette folie.

***

Je rejoins Jenny comme prévu au restaurant. Les menus sont plus simples puisque nous sommes moins d'une dizaine à manger aujourd'hui, mais comme toujours délicieux avec des langoustines grillées. Jenny ne semble pas faire référence à ce matin, elle agit comme toujours. Je suis convaincue que ce n'est pas elle, mais Cathy non plus elle était de sortie ce matin! Quelle sensation bizarre d'avoir rêvé, pourtant mes tétons sont terriblement blessés et ce n'est pas ma main qui tirait la cordelette!

Je me laisse convaincre d'aller à Soho en fin d'après-midi, y passer une soirée, cela semble lui faire tant plaisir de partager avec moi sa demi-journée de liberté! J'aime beaucoup Jenny, même si cela na va pas plus loin, nous sommes trop semblables dans nos désirs pour pouvoir aller ensemble. Mais c'est une fille vraiment bien, et je suis fière de la connaître.

La limousine du pensionnat, que Jenny a réservé, vient nous prendre au pied du bâtiment principal. N'ayant rien d'autre à mettre, je suis en uniforme, ce qui décide Jenny à nous arrêter d'abord dans un magasin de mode pour m'habiller un peu! Je crois que je ferais vraiment bizarre sur les trottoirs de New York qui en ont certes vu d'autres, mais je ne tiens pas à me faire remarquer. Nous sommes assises l'une en face de l'autre, une coupe de champagne à la main, je suis bien dans ces fauteuils de cuir, je ne suis pas certaine d'avoir envie de sortir de la voiture. Jenny a une vue imprenable sur ma culotte blanche, mais elle en a vu d'autres de moi, même si je trouve que son regard semble assez hypnotisé. Cela me fait sourire de béatitude. Je regrette d'avoir dit oui à Jenny, comprend-elle que je suis une paria? Cela ne semble gêner personne au pensionnat ma double personnalité, mais en dehors je sais que seule la folle de cul émerge! Mais NYC est une grande ville anonyme.

- Marylin, je sais que tu ne m'aimes pas, il ne faut pas que tu t'en fasses si nos sentiments ne sont pas symétriques.

- Mais qu'est-ce que tu dis? Bien entendu que je t'aime, je t'adore, je passe tout mon temps libre avec toi! (Jenny n'exprime jamais ses sentiments, je suis surprise)

- Tu sais très bien ce que je veux dire! J'aimerais tellement pouvoir te donner ce que tu attends et dont tu as besoin, mais j'en suis incapable.

- Oh ma Jenny (Je massois à côté d'elle pour lui faire un grand câlin)

- Tu sais, quand tu es descendue de la voiture le premier jour et que je t'ai accueillie, j'ai eu un tel choc, et pourtant déjà sur ta photo j'étais éblouie. Mais en vrai tu es radiante, tu m'éblouis et je peux te regarder pendant des heures. Je suis folle non?

- Oh Jenny, mais non bien sûr que non tu n'es pas folle! Cela me touche tellement ce que tu me dis, c'est fou. J'en ai les larmes aux yeux.

- Tu ne t'en rends pas compte, mais évidemment chez moi l'effet est fou, mais toutes ont ce flash en te voyant, personne n'est indifférent, tu émets quelque chose d'unique, on sent que tu es pure, immaculée, totalement béante, c'est évident.

- Toutes? (Je souris en repensant à tout ce que j'ai pu subir, en particulier de filles comme Ruth ou la directrice)

- Je suis certaine que les filles veulent te rabaisser car tu es inatteignable sinon.

- Tu es folle amoureuse, je ne suis pas certaine de ton objectivité.

- Je voulais juste te le dire, voilà, je t'aime profondément, je n'attends rien en retour de toi, j'ai juste le privilège de passer parfois du temps, et cela me comble. Et surtout fais comme tu veux avec moi, je sais très bien que tu tomberas folle d'une autre femme, et je te le souhaite, même si cela me fait mal!

Je ne sais quoi dire ou faire, je l'embrasse, longuement, j'écarte d'autorité ses cuisses pour la caresser, elle avance son bassin, sa culotte est poisseuse, je la masse à travers, c'est maladroit et brutal, et je sais comme c'est jouissif, je lui ordonne de jouir à mon signal, je sais comme elle est hypnotisée par ma voix, quand je la libère il ne lui faut que deux secondes pour que son plaisir explose! Je l'embrasse, et reste collée à elle le reste du trajet. Elle a raison, je l'aime comme une amie, je lui fais souvent ce que j'aimerais que l'on me fasse, en plus doux, mais rien n'est possible, ce n'est pas le rôle que je souhaite. J'aime son corps, mais c'est loin de l'émotion ressentie avec mes deux amours. Je suis tellement désolée pour elle!

Il fait un temps splendide, pourtant je trouve le monde que nous traversons particulièrement laid. L'asphalte gris recouvre tout, les immeubles sont sans âme, les gens ridicules à chercher à exister au travers de vêtements tous différents les uns des autres. Rien ne me donne envie d'ouvrir la porte. Je réalise à quel point j'ai été sevrée de civilisation et de consommation pendant ces trois mois, que le vrai luxe qui m'a été offert n'était pas celui qu'elles croyaient m'offrir, mais de vivre au calme, avec la nature, à me réveiller à cause des chants des oiseaux, à ne voir que la beauté et l'harmonie, être déconnectée de tout, surtout de la pression sans cesse pour acheter, consommer, dépenser.

La dépendance qui m'est demandée est paradoxalement une libération qui me permet de vivre pleinement mes deux facettes contradictoires, je n'ai jamais été aussi brillante dans ma pédagogie (il faut avouer avec des élèves exceptionnelles), et je sens que je glisse pleinement dans la sexualité qui me convient. Plus que la sexualité, la place qui me convient. Dans mon temps libre, je ne pense qu'à cela, j'ai l'impression d'avoir été endormie pendant vingt-huit ans et me réveiller d'un coup, avec tous ces désirs qui remontent et ne me laissent plus jamais tranquille. Il paraît que les hommes ne pensent qu'à cela, mais n'est-ce pas le cas des femmes? C'est le mien en tous cas!

Les mots de Jenny me font réfléchir : est-ce que je n'emprunte pas cette voie comme une voie sans issue? Mon karma n'est-il pas de résister, de donner pleinement corps à mes capacités intellectuelles, non celles que Jenny, dans sa fougue amoureuse a sans doute mal interprété, mais dans la pédagogie. J'ai essayé la recherche, c'est trop pointu, déshumanisé, déconnecté, je m'y suis vite perdue. En même temps, faire obtenir le SAT avec des notes exceptionnelles est-ce un sens à sa vie? L'externalité me semble aux mieux nuls voire négative. Pas terrible comme sens à sa vie! L'important est de vivre ma vie, et je touche du doigt qu'en explorant seulement mon cerveau gauche comme je l'ai fait pendant mes vingt-huit premières années, c'est une vie par procuration de ces filles qui ne me considèrent, malgré tout, que comme un instrument sur le chemin de leur réussite. Finalement que ce soit mon cerveau gauche mathématiques ou mon cerveau droit de poupée soumise et masochiste, je ne reste qu'un jouet. Sans doute est-ce là ma réalité. Et je l'accepte pleinement, je l'assume, je le réclame.

Nous sommes arrivées au bout des embouteillages, cette ville est complètement folle, rien à voir avec la côte Ouest! Nous rentrons dans un grand magasin de mode, comme deux gamines, à essayer plein de choses différentes et délirantes. Quand nous sortons nos cartes platines, au bout de deux heures, pour régler les quelques achats, le regard sceptique de la vendeuse quand elle m'a vue arriver en tenue d'écolière, change du tout au tout. Je la méprise pour cela. Et j'hésite à tout laisser compte tenu de son attitude, mais nous avons pris tellement de temps que ce n'est que par flemme que je règle les trois robes et les deux paires de sandalette que j'ai sélectionnées. Je n'ai regardé aucun prix, je ne demande aucune remise, je ne veux pas m'abaisser devant elle, et au fond je m'en moque.

Si tous les vêtements vont sur Jenny qui est dans les canons de la minceur de la mode, en particulier à New York, ma poitrine et mes fesses rebondies m'ont rendu le choix plus difficile. Jenny ne m'a fait prendre que des tenues ultra sexy, je me suis laissée convaincre au vu de ma dernière réflexion, ne suis-je pas censée assumer? Justement, elle me fait mettre la robe Maryline blanche que j'ai prise, comme un clin d'œil à mon prénom. Si je n'ai pas la coiffure, horrible de MM, mes cheveux raides tombent naturellement, je dois avouer qu'avec les sandalettes à talon blanche, je fais de l'effet, et je me plais. C'est la première fois que je me vois autrement qu'en uniforme depuis trois mois, cela me paraît bizarre, j'ai l'impression d'être endimanchée.

D'un coup je réalise une incongruité, une dissonance qui me déstabilise. Jenny le sens, me regarde inquiète, mais il n'y a pas lieu. Comment mes parents aussi rigoristes ont pu choisir un prénom qui, quoi qu'on dise surtout à l'époque, ne connote que frivolité et légèreté? Il faudra que je leur demande si un jour nous nous reparlons. Mais n'était-ce pas une façon de me marquer du sceau de la salope?

La vendeuse nous fait des courbettes, je la snobe, tout comme Jenny. Nous n'avons rien dit, mais nous nous sommes comprises, j'adore cette complicité.

- Tu me fais confiance?

- Quelle question?

- Alors viens!

Elle me prend par la main, ce qui ne choque personne puisque cette ville compte le plus de personnes homosexuelles au mètre carré, et effectivement nous passons inaperçues sur les trottoirs bondés de Soho. Pour être tout à fait honnête, j'en suis un peu déçue, j'aurais aimé croiser le regard excité d'un homme plus mur. Sans doute le vide dans mon vagin depuis trois jours, j'ai envie d'une baise violente, brutale, rapide. Nous n'en prenons pas du tout le chemin! Bizarre que je pense à un homme! Enfin c'est plus un sextoy dans ma tête.

Nous quittons le bruit et l'agitation de folie, en prenant une ruelle : la ville devient tout de suite toute autre. J'ai l'impression d'être à Londres, quoique je n'y sois jamais allée! Les allées sont boisées et nous descendons quelques marches pour accéder à un sous-sol anglais, avec une porte capitonnée. Nous sommes accueillies chaleureusement une fois que nous avons montré patte blanche pour entrer dans un lieu exclusivement féminin me révèle Jenny. L'atmosphères y est très calme, la musique jazzy et les lumières tamisées. Quitter l'univers exclusivement féminin du pensionnat pour venir ici, je trouve cela un peu baroque, mais je ne dis rien à Jenny qui a l'air si heureuse de sa surprise. C'est une vraie gamine parfois!

Cela dit la population est très différente du pensionnat et c'est vrai que cela fait du bien de rencontrer de vraies gens. Il y a tous les âges, y compris des personnes âgées, c'est rigolo. Je n'ai jamais pensé l'homosexualité comme une pratique pour personnes mûres. Je suis stupide il est vrai, d'autant que je ne l'ai jamais envisagée qu'avec des femmes plus jeunes que moi! Cependant exclusivement féminin ne signifie pas homosexuelle seulement, des tablées de copines illustrent que ce lieu est une détente loin de la pression masculine. J'avais compris que New York était à la pointe du féminisme, mais apparemment il reste à faire puisque ce genre de lieu existe! Jenny me ramène à la réalité, en m'indiquant que c'est avant tout un lieu de drague lesbien quand même et que la bisexualité est quand même plus la norme! Bravo pour mes élucubrations! Je crois que ma matinée de bondage m'a vidé le cerveau, je ne raisonne que par clichés!

meo75
meo75
62 Admirateurs
12