Le Club - Partie 18

BÊTA PUBLIQUE

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La porte du bureau s'ouvrit et Sandrine, son épouse, entra. Il se força à lui sourire mais elle ne fut pas dupe. L'air sombre, elle vint se serrer contre lui. Elle avait pris connaissance de l'affreuse nouvelle de leur expulsion et elle était désespérée en pensant à ce qui pouvait arriver à leurs trois filles. Depuis qu'ils étaient venus s'installer à Lilleland en provenance de la région du centre Ouest, ils s'étaient fait de nombreux amis mais aucun qui puisse accueillir une aussi grande famille surtout qu'en pensant qu'ils risquaient désormais de se retrouver sans aucun revenu, la situation risquait de s'éterniser. La haute société de Lilleland n'était connue pour sa solidarité que tant que les choses se passaient bien.

- Si je vends la société, avança Stéphane, je pourrais obtenir suffisamment de liquidités pour racheter un appartement en ville. Ce ne sera pas le grand luxe mais nous ne serons pas à la rue.

Sandrine sourit faiblement montrant qu'elle ne croyait pas à sa solution. Son entreprise était au bord du dépôt de bilan ce qui voulait dire qu'elle ne valait plus grand-chose. Les seuls investisseurs qu'il pouvait trouver la rachèteraient pour une mie de pain et il finirait totalement ratissé. Dans le meilleur des cas, en la vendant un prix potable, il finirait quand même sans emploi et des charges importantes. Quoi qu'il en soit c'en était fini de leur vie de notable même du bas du panier. C'était une impasse. Elle se serra encore plus contre lui, cherchant du réconfort et ils restèrent ainsi enlacés en silence, un long moment. La sonnerie du téléphone les fit sursauter tous les deux. Stéphane répondit sans savoir que c'était le diable en personne qui se trouvait au bout du combiné.

CHAPITRE 5

La chambre de Sonia paraissait bien petite en ce moment où elle accueillait les ébats de quatre personnes. La jeune étudiante habituelle victime du directeur Laroquette depuis de longues semaines avait dû ouvrir sa porte à un vieillard encore plus vicieux en la personne du juge de Saint Servier. Elle ne connaissait ce salopard que par sa réputation pourtant flatteuse auprès de notables comme son père. Maintenant elle devait accepter d'être souillée par son pénis qui la pénétrait de tout son long alors qu'elle se trouvait à quatre pattes sur le sol de sa chambre. Une nouvelle humiliation dans ce lieu où elle avait déjà connu tant. Témoin de cette scène, Laroquette n'était pas en reste. Confortablement installé dans le lit, il profitait de l'incroyable docilité de Morgane tout en se délectant des gémissements de Sonia. La jeune blonde chevauchait le directeur du lycée Oscar Bono avec toute la fougue dont sa jeune expérience l'en rendait capable. Le vieux vicelard en profitait pour jouer avec ses seins. Laroquette était tellement comblé de posséder enfin une esclave richement dotée sur ce point puisque ni Sonia ni Anita ne possédaient de poitrine aussi généreuse que la jeune lycéenne. Les cris de Sonia furent surpassés par ceux plus rauques du juge annonçant son éjaculation imminente. La jeune femme se contracta de dégoût en sentant le sperme se répandre en elle et elle vieillard s'écroula sur son dos en profitant pour lui masser la poitrine et lui lécher le cou. Sonia ne put retenir des sanglots qui, elle le savait, augmentèrent encore le plaisir de son violeur.

Sur le lit, le plaisir de Laroquette vint à son tour et Morgane jouit de concert avec lui bien qu'elle avait parfois du mal à saisir les raisons qui lui faisait constamment vouloir satisfaire tous les désirs du directeur de son école. Elle quitta sa position pour prendre le pénis du vieillard en bouche et le nettoyer consciencieusement du mélange de cyprine et de sperme dont il était imbibé. Elle avala la totalité de ce liquide obscène sans rechigner sous le regard satisfait de son seigneur.

- C'est très bien mon enfant, la complimenta le vieillard. Maintenant, il va falloir que tu prennes une douche et ne sois pas surprise si notre invité te rejoint. Dans ce cas, il faudra être aussi gentille avec lui que tu l'es avec moi sinon je serais extrêmement déçu.

Elle lui jeta un regard désespéré. Il pouvait y lire la tempête qui se déroulait sous son crâne. D'une part tout son esprit lui hurlait de ne pas accepter de se donner à ce vieillard lubrique qui venait d'humilier la pauvre Sonia mais de l'autre le conditionnement qu'elle subissait depuis bientôt deux mois lui imposait d'obéir à toutes les directives de celui qu'elle pensait être l'amour de sa vie. Ce fut ce dernier qui l'emporta, une nouvelle fois, et elle se leva pour se diriger vers la salle de bain attenante à la chambre.

Le juge regarda cette jeune fille qui le faisait rêver depuis plusieurs mois lui passer devant avec un sourire de prédateur mais avant il se tourna vers Laroquette.

- Je vois que vous avez réussi pleinement votre contrat, estima-t-il en envoyant une tape sur les fesses de Sonia qui sursauta. Nous pourrons bientôt officialiser votre entrée au club.

- Quand? demanda Laroquette impatient d'intégrer cette association qu'il savait si influente.

- Encore un peu de patience. Nous avons décidé d'attendre que notre ami Antonin Marius ait lui aussi rempli son contrat. Rassurez-vous! A ce que je sais, ce n'est plus qu'une question de quelques jours.

Laroquette sourit alors que le juge entrait dans la salle de bain. Il claqua dans ses doigts pour inciter Sonia à la rejoindre sur le lit. Matée, la jeune fille grimpa à ses cotée. Il la fit pivoter afin qu'elle lui tourne le dos. Il la savait encore souillée du sperme de son protecteur et cela l'excita. Il la força à lever la jambe gauche au maximum et il la pénétra. Lubrifiée comme elle l'était, il n'eut aucun mal surtout que désormais la jeune femme n'opposait plus aucune résistance, se contentant de compter les jours qui la séparait de la fin de son cursus comme un prisonnier le ferait avec sa peine de prison.

Dans la salle de bain, le juge venait de rejoindre le jeune Morgane qui ne savait pas encore ce qui l'attendait. Le vieillard arriva par derrière et se plaqua contre elle. Il glissa ses mains sous ses aisselles pour s'emparer de ses seins. Il commença à jouer avec ses tétons avec la dextérité dont il était coutumier et la jeune femme ne put réprimer des soupirs alors que ses mamelons durcissaient. Elle se maudit de prendre du plaisir avec quelqu'un d'autre que l'homme de sa vie, le fabuleux professeur Laroquette mais malheureusement pour elle ce moment de plaisir fut bien fugace. Le juge passa rapidement à d'autres réjouissances. Il l'attrapa par la nuque et l'obligea à se cambrer au maximum. Docile, elle se laissa faire jusqu'à ce qu'il s'empara de ses fesses pour les écarter. A ce moment, elle voulut s'échapper de l'abominable épreuve qu'elle présageait mais il se pencha tout contre son oreille.

- N'oublie pas ce que le directeur t'as dit, lui murmura-t-il. Tu dois faire exactement ce que je désire.

Elle réprima un hoquet mais reprit sa position de départ et posa ses mains bien à plat contre les carreaux du mur. Elle ferma les yeux quand il lui écarta à nouveau les fesses et serra les dents quand elle sentit son membre s'insinuer entre elles. Malheureusement, elle ne put pas retenir ses cris quand il lui perfora l'anus et ce furent des hurlements que Laroquette et Sonia entendirent quand le juge entama de la pistonner avec l'énergie dont il était désormais réputé parmi les membres du club.

Le directeur vit son ardeur accentuée par les pleurs de Morgane et il accéléra le rythme de son pilonnage à l'intérieur de Sonia qui ferma les yeux autant pour oublier son calvaire que celui de sa pauvre compagne d'infortune.

CHAPITRE 6

Poser à nouveau les pieds à Lilleland fut une expérience difficile pour Thomas. Dès que leur avion se posa sur le tarmac de l'aéroport international Jean Aortis, il sentit son cœur se serrer. Le plus étrange pour lui fut de ne pas avoir besoin de se cacher outre mesure. Certes, il voyageait avec de faux papiers mais c'était tout.

- Tu vas découvrir que bien peu de personne à Lilleland se souviennent de ton visage, lui avait précisé Thierry qui lui portait un déguisement qui le vieillissait ostensiblement afin de ne pas révéler le fait qu'il était toujours vivant. Après la fin de la lutte contre Paul et l'organisation du Loup, les notables ont repris les choses en main avec une seule volonté : s'en servir à leur seul bénéfice. Paul et toi n'avez donc plus jamais été appelés que par les termes du « frère » et du « caïd » afin de devenir des sortes de légendes urbaines justifiant la destruction de « la cour des miracles » et la reprise en main de la ville suivant les anciennes méthodes. Comme à l'époque nous devions sans cesse nous cacher de nos ennemis et que tu es parti immédiatement après le dénouement de cette triste affaire, les photos de toi sont très rares. Cela fait que tu peux te promener en ville quasiment sans risque.

Pour un homme comme lui c'était une étrange idée. Ils louèrent une voiture comme de simples touristes et prirent la route de la ville. Thierry lui expliqua qu'il possédait une maison de repli discrète en dehors de la ville qu'il avait acheté sous une fausse identité d'où ils pourraient organiser leur enquête en toute tranquillité. Cependant Thomas insista pour faire un détour et par passer par le centre ville.

Lilleland n'avait pas changé. Elle était toujours la mégalopole hyperactive aux grands immeubles qui pointaient vers le ciel. Pourtant, il savait qu'au cœur de cet univers de centres d'affaire se trouvait une zone qui échappait à cette logique bien ordonnée.

- Arrête la voiture, dit-il à Thierry alors que la voiture sillonnait dans une artère de la ville. Je dois aller quelque part.

- Mais où? s'étonna le détective privé.

- Tu le sais bien.

- La « cour des miracles »! Mais je te préviens, tu ne vas rien reconnaître.

- Je sais mais c'est quelque chose que je dois faire.

Sans rien dire, il sortit de la voiture de emprunta une petite rue adjacente et il ne lui fallut que quelques minutes pour se retrouver sur l'avenue Fabrice Triod. Il se figea en plein milieu de cette artère piétonne large de plus de 20 mètres. Il se trouvait dans l'axe principal de ce que les habitants de Lilleland appelaient les quartiers rénovés et qui n'était qu'une succession d'immeubles anciens aux dimensions bien moins impressionnantes que les gratte-ciel des centres d'affaire qui s'étendaient alentour. Il fut frappé par l'impression de calme qui y régnait avec toutes les boutiques et bars visiblement destinés à une clientèle aisée qui s'alignaient devant lui. L'avenue était animé mais rien à voir avec la folie chamarrée dont il se souvenait de l'époque de la « cour des miracles. ». Il prit une grande respiration et ferma les yeux. Quand il les rouvrit, les souvenirs affluèrent et le monde sembla changer autour de lui au fur et à mesure qu'il avançait. Le sol soigneusement pavé disparut et il vit réapparaître le caniveau sale et les carreaux saillants sur lesquels les personnes peu attentionnées se coupaient souvent. Les trottoirs se couvrirent d'ordures en tout genre que les gens jetaient directement des étages des immeubles aux peintures tellement usées par les années que l'on se demandait même si elle avaient jamais existés. La plupart des fenêtres étaient bâchées ou recouvertes de carton pour les isoler du froid. Il avança encore et passa devant de grande arcades sombres en dessous desquelles des prostituées satisfaisaient leurs clients et des junkies se cachaient pour s'injecter leur poison dans les veines. De partout, il voyait sortir les habitants de cet univers unique qui défiait la loi et l'ordre de la mégalopole. Les ouvriers en situation irrégulières, les étudiants sans le sou, les travailleurs pauvres, les chômeurs et tous les autres marginaux. De toutes les races, de toutes les nationalités et sans distinction de taille, d'âge ou de sexe, tous mêlés dans la misère. Il entendit alors des cris et vit une troupe d'enfant qui dévalait d'une petite rue en courant. Dans ce lieu dur, les enfants n'arrêtaient jamais de courir. Il se revit alors à 10 ans courant lui-aussi tantôt pour échapper aux plus grands, tantôt -- et il n'en était pas forcément fier- après les plus petits. Il n'avait jamais eu l'impression d'être un dur dans ce monde sans pitié ou il fallait toujours jouer des poings pour s'imposer. Non, son arme à lui c'était son cerveau et sa mère avait toujours pensé qu'il s'extirperait de cet enfer mêlant drogue, prostitution et délinquance grâce à sa tête. Elle avait raison.

Pourtant, grandir dans « la cour des miracles » ne pouvait pas vous laisser indemne. Après des années passées à courir dans les rues, à se planquer pour étudier, il avait bénéficié du programme de réinsertion. Les notables de la ville faisaient leur B.A. et tous les ans, 2 ou 3 enfants comme lui obtenaient grâce à leurs notes le droit d'aller étudier dans des écoles de prestige. Son année fut exceptionnelle puisque deux élèves furent admis dans la grande école Oscar Bono au milieu des enfants des plus grandes familles. Thomas était l'un d'entre eux. Les gosses de riches ne manquèrent pas de lui faire comprendre qu'il n'était pas à sa place et dès le premier soir, 4 gros bras de l'école l'attendaient à la sortie pour lui casser le nez. A 4 contre un, ils ne prenaient pas de gros risques et la bagarre ne dura pas plus de deux minutes. Thomas en allongea deux pour le compte, les deux autres ne prenant même pas le risque de croiser le fer. A ce moment, il comprit une réalité simple : « la cour des miracles » l'avait endurci bien plus qu'il ne l'aurait jamais cru. Il se croyait fragile dans cet univers de brutes, il avait bien tort. Seuls les forts y survivaient, les autres étaient broyés, sans pitié.

Sans petite balade dans le passé s'interrompit au pied d'un immeuble plus élevé que les autres. L'Excelsior étendait son ombre malsaine sur lui et il trembla. Il revit le QG des caïds de « la cour des miracles ». Surtout il se revit menant les commandos marins à l'assaut de cette forteresse dans une Lilleland en flamme. Il n'avait que de la haine dans le cœur. Ce soir-là, il allait perdre encore un compagnon et tuer Ryan, le seul homme que Paul pouvait nommer son ami.

Presque contre sa volonté, ses jambes le firent passer la porte rotative pour entrer dans le grand hall de ce qui était désormais un hôtel de luxe. Il se planta dans ce lieu où personnel et clients allaient et venaient sans sembler se soucier de son existence. Il revit les murs sombres de l'époque de Paul et les impacts de balle de la bataille qui marquèrent la fin du règne de Ryan qui gérait la ville pour lui. Tout avait changé, on avait effacé tout cela comme tout le reste. Les notables avaient rasé la « cour des miracles » comme un furoncle disgracieux sur la face d'un visage sans tenir compte des dizaines de milliers de vies qu'ils gâchaient à cette occasion.

Alors que cette pensée obscurcissait l'esprit de Thomas, une jeune femme passa à moins d'un mètre de lui et sa vision l'arracha à sa nostalgie.

- Paola! Lui lança-t-il sous l'effet de la surprise. Paola!

Réalisant qu'il s'adressait à elle, la jeune femme se retourna mais Thomas se rendit compte qu'elle ne comprenait pas pourquoi il la nommait ainsi. Il la détailla rapidement. Elle portait l'uniforme du personnel de l'hôtel mais avec quelques détails supplémentaires qui semblaient indiquer qu'elle occupait un poste à responsabilité. Surtout, il remarqua que son badge portait le prénom d'Angelica.

- Excusez-moi monsieur, fit-elle avec une extrême politesse. Que puis-je pour vous?

Il la dévisagea rapidement, confirmant sa première impression mais son observation s'ajoutant d'une terrifiante révélation. D'un coup, le récit de Thierry prit une dimension toute nouvelle et il serra les dents.

- Non mademoiselle, réussit-il à lâcher quand sa colère s'apaisa un peu. Je me suis trompé. Excusez-moi.

- Ce n'est rien, monsieur. Si vous avez besoin de quoi que soit, je serais toujours disponible. Demandez Angelica Rubicosa.

Thomas la laissa faire demi-tour et repartir. Il se força à garder une expression la plus impassible possible, conscient que des caméras de sécurité filmaient en permanence. Il ne voulait pas attirer l'attention. Il sortit de l'hôtel, les poings toujours serrés et se dirigea vers la station des taxis la plus proche. Le temps n'était plus à la nostalgie, il était à l'action.

CHAPITRE 7

Anna Belknik entra dans le bureau du commissaire Marius alors que celui-ci était au téléphone.

- Oui, mon cher de Saint Servier, faisait le commissaire au téléphone. Je recommande la mutation de ce procureur. Grandes qualités dans tous les domaines, vous verrez. D'ailleurs, une de mes collaboratrices peut en témoigner. Elles ont travaillé ensemble sur quelques grosses affaires dans la région nord.

Il se pencha alors dans sa direction en posant le combiné contre son torse afin que son interlocuteur n'entende pas ce qu'il allait lui dire.

- Nous parlons de votre amie Serena Southerlyn. Qu'avez-vous à en dire?

Anna se demanda alors si le commissaire l'avait vraiment convoqué uniquement dans l'éventualité d'une recommandation pour Serena. Elle se rendit compte qu'il la fixait avec des yeux gros. Il attendait visiblement qu'elle réponde.

- Serena est une grande professionnelle pour ce que j'en sais. Je suis une scientifique et elle juriste. Nous ne travaillons pas dans le même domaine.

- Oui mais vous avez travaillé ensemble sur le dossier Dorset. Une grande réussite à ce que je sais. Vous avez fait condamner à mort un serial killer ensemble.

Anna hocha simplement la tête. C'était l'affaire Dorset qui lui avait permis d'obtenir le poste qu'elle occupait actuellement.

- Le poste de procureur principal vient de se libérer et le nom de votre amie a été citée parmi les candidats alors comme je suis ami avec l'un des juges qui siègent à la commission de nomination, il m'a demandé de me renseigner.

Il reprit le combiné du téléphone et termina sa conversation.

- Mon officier confirme que ce serait une excellente candidate. Oui, je le pense aussi. A plus tard, mon cher.

Il raccrocha et reporta son attention vers Anna.

- Je vous remercie Mademoiselle Belknik. Je pense que vous avez été très utile.

Anna se leva et se dirigea vers la sortie.

- Attendez une seconde, la retint alors Marius.

La technicienne se retourna alors dans sa direction. Il avait le regard penché sur un dossier.

- Vous savez pour les besoins de cette candidature, je me suis replongé dans le dossier Dorset. Et j'ai eu une petite surprise. Les deux dossiers ne sont pas identiques. Pourriez-vous m'expliquer la différence entre un ADN génomique et un ADN mitochondrial?

Anna se bloqua, la main posée sur la poignée de la porte du bureau du chef de la police.

- En fait ma question est pure rhétorique, reprit Marius. J'ai déjà questionné Leonardo sur ce sujet. L'ADN génomique est celui que l'on trouve dans le noyau de la cellule, il est spécifique de chaque individu et permet d'identifier une personne quasiment à coup sûr. Par contre l'ADN mitochondrial lui est beaucoup moins efficace car commun à toutes les personnes d'une même famille ou presque et même des personnes n'ayant aucun lien de parenté peuvent posséder le même ADN mitochondrial. Les risques d'identification positive erronée deviennent alors bien plus conséquents.

Marius marqua un temps d'arrêt pour reprendre son souffle. Anna quand à elle était demeurée immobile face à la porte, lui faisant dos. Elle redoutait la chute de son monologue.

- C'est pour ça que j'ai été choqué quand j'ai découvert que le rapport scientifique transmis par le laboratoire de la ville d'Orlasville dans la région Nord disait que vos analyses sur la victime numéro 5 avaient été réalisées sur de l'ADN mitochondrial alors que le rapport officiel lui parle d'ADN génomique. Quand on sait que William Dorset a été condamné à mort sur la seule foi de la présence de son ADN sur le corps de la victime numéro 5, on ne peut être que troublé. Revenez vous assoir.