L’esprit de Famille

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Un manoir, une défunte, sa nièce,des secrets de famille...
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Cela faisait une heure qu'elle tournait et la nuit commençait à tomber. Julie ne comprenait pas pourquoi son GPS lui faisait faire une boucle dans ce coin perdu du Berry, passant pour la troisième fois devant cette grosse demeure un peu en retrait de la route.

Elle n'avait même pas une carte routière à bord de sa voiture et son téléphone ne captait rien, ce qui avait tendance à l'exaspérer de plus en plus. Elle venait de passer plusieurs jours chez sa grand-mère qui habitait dans la creuse et pour faire quelques économies, elle avait décidé de ne pas prendre l'autoroute pour rentrer chez elle.

Comment pouvait-il encore y avoir des zones blanches en France alors que la technologie ne cessait d'évoluer.

Elle était encore à trois cents kilomètres de chez elle et elle désespérait d'y arriver. S'il y avait une chose qui était sûre, c'est que la jeune femme de vingt ans n'était pas une aventurière et rien qu'à l'idée de passer la nuit seule dans sa voiture, elle commençait à paniquer.

Lorsqu'elle passa de nouveau devant la grosse bâtisse, elle était sur le point de craquer et préféra s'arrêter pour demander sa route. La nuit était presque tombée et elle eut peur de déranger les propriétaires des lieux mais elle n'avait pas d'autres choix.

Avec un peu de chance, ils pourraient lui donner une carte où lui indiquer comment sortir de cette zone que son GPS ne voulait pas quitter. Elle pénétra dans la grande cour, roulant au pas, tout en étant inquiète de la réaction de ces gens en la voyant venir.

Il n'y avait qu'une vieille Mercedes au fond de la grande cour, et qui ne paraissait pas en très bon état. Du coup Julie se demanda si la demeure était réellement habitée, car aucune lumière ne filtrait des fenêtres.

Elle n'aurait vraiment pas eu de chance que la seule habitation sur des kilomètres carrés soit vide de tout occupant.

Une fois sa voiture garée, Julie, hésitante, se dirigea vers la grosse porte en chêne encore éclairée par la faible lueur du soleil couchant. Elle ne vit aucune sonnerie mais juste un heurtoir de porte en forme de tête de lion, ce qui était à la fois beau et très impressionnant.

Elle le fit retentir à trois reprises, espérant que quelqu'un vienne ouvrir tout en se demandant ce qu'elle faisait ici. Elle, qui était du genre timide, n'aurait jamais frappé à la porte d'inconnus en temps normal. Seulement là, ils étaient son dernier recours et elle n'avait pas d'autre choix si elle voulait sortir de cette boucle sans fin imposée par son GPS.

En entendant le bruit des clefs dans la serrure, son cœur ne fit qu'un tour. Elle avait peur tout en étant heureuse de ne plus être seule dans cette obscurité.

Lorsque la porte s'ouvrit sur un homme d'une cinquantaine d'années, tout habillé de noir, Julie se crut chez un croque-mort. Le veston qui l'habillait semblait sortir d'un film des années 20 et même son visage paraissait d'un autre temps.

Il avait la raie au milieu et ses cheveux gras et plaqués sur son crâne, laissaient penser qu'il avait utilisé un gel bon marché.

En découvrant la jeune femme, il parut étonné et ouvrit de grands yeux.

- Julia?

Cette dernière, qui découvrait l'homme et le lieu pour la première fois, sursauta en entendant le prénom.

- Non, c'est Julie mais on se connaît?

L'homme eut l'air de se ressaisir et se forçant à sourire, il lui répondit.

- Excusez-moi, vous ressemblez à une personne que j'ai connue il y a très longtemps mais vous ne pouvez pas être elle, elle est décédée depuis vingt ans.

- Oui, le hasard a voulu que je m'appelle Julie.

- Que puis-je faire pour vous?

- Excusez-moi de vous déranger mais je me suis perdue et mon GPS me fait des misères. Je cherche la direction de Paris.

L'homme la regarda un instant puis demanda.

- Vous avez mangé?

- heu... non, mais je voulais juste retrouver ma route.

- Il se fait tard et Paris est loin aussi comme je n'ai pas encore soupé, si vous voulez vous joindre à moi. Je m'appelle Alexandre Latour et je suis le propriétaire de ces murs.

Julie ne savait plus trop quoi répondre. L'homme l'invitait à manger alors qu'elle ne désirait que reprendre la route pour rentrer chez elle.

- C'est gentil mais je ne voudrais pas vous déranger.

- Ça ne me dérange pas, je vis seul ici avec mon majordome et une visite, même non prévue, est toujours la bienvenue.

D'un autre côté, la jeune femme n'était pas contre un bon repas et l'homme, malgré sa tenue d'un autre temps, paraissait honnête et sincère. Elle se dit qu'elle ne s'attarderait pas trop et qu'une fois en possession du bon itinéraire, elle repartirait même si elle n'aimait pas rouler de nuit.

Lorsqu'elle accepta, le visage du quinquagénaire s'illumina et il s'effaça contre le mur pour la laisser entrer. La porte donnait directement dans une grande pièce éclairée faiblement et dans laquelle se trouvaient des meubles de salle à manger qui devaient dater au moins du dix-huitième.

- Je ne suis pas très doué pour la décoration mais j'aime les meubles solides et confortables.

Tout était tellement massif que pour ce qui était de la solidité la jeune femme ne se faisait pas d'inquiétude.

- Je ne mange jamais dans cette pièce que je n'utilise que pour les repas familiaux. Suivez-moi, on soupera dans la grande cuisine et je demanderai à Edmond de mettre un couvert supplémentaire.

Il n'avait pas tort en disant que la pièce était grande mais même là, l'électroménager commençait à dater. Devant le gros fourneau se tenait un homme d'une soixantaine d'années ayant enfilé sur son veston, un tablier défraîchi pour le protégé des éclaboussures.

En découvrant la jeune femme il ouvrit des grands yeux et avant même qu'il ne parle, le maître de maison expliqua.

- C'est mademoiselle Julie qui soupe avec nous ce soir. Elle s'est perdue, tu rajouteras une assiette de plus.

En entendant le prénom, le majordome tressaillit puis, se ressaisissant, il répondit d'une voix étrange.

- Bien monsieur, je vais rajouter un troisième couvert pour mademoiselle... Julie.

A priori les deux hommes avaient dû prendre l'habitude de souper ensemble ce qui ne dérangeait pas la jeune femme. Lorsqu'elle se retrouva devant une assiette remplie d'une ratatouille appétissante, elle n'osa pas leur dire que c'était beaucoup trop pour elle, surtout le soir où elle se contentait généralement d'une salade.

Les deux hommes s'étaient mis en face d'elle et ce fut Alexandre qui rompit le silence qui commençait à être pesant.

- Edmond est à mon service depuis vingt-cinq ans et on a l'habitude de prendre nos repas ensemble,

- C'est plus convivial répondit la jeune femme qui n'était pas trop à l'aise.

- Je suis désolé pour ma réaction tout à l'heure, lorsque vous avez frappé à la porte, mais vous ressemblez tellement à une femme que j'ai connue il y a vingt ans...

- C'est vrai, renchérit le majordome, même moi j'ai été saisi par votre ressemblance.

Julie, en voyant comment les deux hommes la dévisageaient, eut envie de partir. Elle était de moins en moins à l'aise mais n'osait pas le dire.

- Et comment s'appelle votre mère? demanda, curieux, le propriétaire des lieux.

- Fabienne, répondit Julie en se demandant pourquoi l'homme était si indiscret.

Les deux hommes se regardèrent surpris par sa réponse.

- Est-ce que par hasard votre maman n'avait pas une sœur jumelle?

- Heu oui, mais elle n'en parle jamais. Je sais juste qu'elle est décédée neuf mois avant ma naissance mais je n'en sais pas plus.

- Votre tante s'appelait Julia et je suppose que votre mère vous a appelé Julie en mémoire à sa sœur.

- C'est avec elle que vous m'aviez confondu?

- Oui, du moins je le crois. Vous lui ressemblez comme deux gouttes d'eau. Pour tout vous dire, j'étais très amoureux de votre tante et s'il n'y avait pas eu ce drame, je l'aurais sûrement épousé.

Pour la jeune femme, se retrouver devant cet homme qui était lié à son passé était étrange. Comment le destin avait-il pu la conduire ici en sachant que c'était plutôt à son GPS défectueux qu'elle devait d'être là.

Finalement le repas se passa plutôt bien et lorsqu'ils eurent fini de manger et que la jeune femme leur demanda une carte routière, le maître de maison voulut la garder à dormir.

- Il fait nuit et la route jusqu'à Paris est encore longue. Vous êtes presque de la famille, dormez ici et demain, vous repartirez lorsqu'il fera jour.

- Je ne veux pas vous déranger davantage.

- C'est un plaisir pour nous. S'il vous plaît, restez.

- Bon d'accord.

Après que Julie ait refusé un café de peur de ne pas dormir, ce fut Edmond qui l'emmena au premier étage dans une des chambres d'amis. Comme le reste de la bâtisse, elle était meublée de façon rustique mais la pièce paraissait propre et les draps bien blancs. C'était la première fois que la jeune femme voyait un lit à baldaquin et elle trouva ça plutôt sympa.

- Vous avez une petite salle d'eau et un WC juste derrière cette porte mademoiselle, je vous souhaite une bonne soirée.

- Merci beaucoup, et encore désolé pour le dérangement.

- C'est un plaisir.

Lorsque l'homme fut parti, fermant la porte derrière lui, Julie se rendit compte qu'elle avait laissé son sac de voyage dans la voiture. N'ayant pas envie de ressortir, elle se dit que pour une nuit elle pouvait s'en passer et décida de dormir nue.

On était en été et même sans climatisation, il faisait bon dans la pièce grâce aux murs épais. Même si elle ne voulait pas le reconnaître, elle était heureuse de pouvoir dormir car elle appréhendait vraiment la conduite de nuit.

Elle ne mit pas longtemps à s'endormir, pensant à sa soirée et à l'énorme hasard qui l'avait fait frapper à la porte d'un homme qui avait été l'amoureux de sa tante disparue.

Le rêve qu'elle fit alors fût différent de ceux qu'elle avait l'habitude de faire. Elle se mit à avoir le vertige alors qu'elle se trouvait sur le bord d'un gouffre dont on ne voyait pas le fond. Elle sentit une main l'agripper à la cheville et l'attirer dans le trou où elle se vit tournoyer dans le vide. Elle tomba comme au ralenti vers ce qui apparaissait être une source de lumière.

C'est alors qu'elle ouvrit les yeux pour se rendre compte qu'elle était toujours dans la chambre mais qu'elle était dans l'incapacité de bouger. Elle était nue et ses chevilles et ses poignets étaient attachés aux quatre coins du couchage, la maintenant dans une position écartelée.

Que se passait-il et comment avait-elle pu se retrouver ainsi!

C'est alors qu'elle les vit et son sang se glaça car c'était eux sans vraiment l'être. Alexandre et Edmond se tenaient debout, à côté de son lit mais ils étaient tous les deux bien plus jeunes.

Se pouvait-il qu'elle rêve alors que tout paraissait si réel.

- Tu n'as pas été sage et on va être obligé de te punir encore.

- Oui, s'il te plaît, punis-moi, je suis une méchante fille.

Julie se rendit compte qu'elle avait répondu à l'homme sans même le vouloir et avec une voix différente de la sienne.

C'est alors qu'elle vit qu'il tenait dans la main un martinet à longues lanières de cuir et elle eut très peur. Lorsqu'il frappa au niveau de ses seins, la douleur fut bien réelle et le cri qu'elle poussa lui stria les oreilles. Elle n'avait pas une voix aussi aiguë et pourtant le son provenait de sa bouche.

Attachée, elle ne pouvait pas échapper aux coups et elle se mit à pleurer, ne sachant comment faire pour stopper cette punition injuste. Il frappa trois autres fois avant de tendre le martinet à Edmond qui s'en saisit avec une drôle d'expression sur le visage. L'homme paraissait presque désemparé et il était à la limite des pleurs. Même le visage d'Alexandre reflétait cette tristesse et pourtant ils étaient ses bourreaux et ils la torturaient.

Tout le corps de Julie était marqué par les lanières de cuir et cela lui faisait très mal. Pourtant, la jeune femme de son rêve ne se révoltait pas comme si elle appréciait la douleur infligée.

Alexandre commença à se déshabiller alors que sans prévenir, le majordome abattit à son tour l'instrument, visant sa poitrine déjà bien meurtrie.

Le domestique avait frappé plus fort que son maître et la jeune femme cria sans pouvoir se retenir.

Le temps que le propriétaire des lieux se mette nu, il flagella le joli corps plusieurs fois, le visage toujours aussi affecté.

Il cessa de la martyriser lorsque Alexandre, qui bandait de façon impressionnante, décida de s'allonger sur elle. Avec horreur Julie ne put rien faire pour éviter ce viol qui s'avéra inéluctable.

A vingt ans elle était toujours vierge et n'avait jamais pensé être dépucelée ainsi. Il faut dire qu'elle n'avait jamais eu de chance avec les garçons qui changeaient d'avis sans raison dès qu'ils commençaient à lui tourner autour.

Elle ignorait pourquoi ils la fuyaient après avoir tenté d'attirer ses faveurs surtout que physiquement elle était très jolie et qu'elle était d'un tempérament plaisant.

Elle poussa un cri lorsque le gland vint se positionner à l'entrée de sa vulve. Elle avait souvent pensé au moment où cela arriverait et maintenant elle paniquait à l'idée de perdre sa virginité. Pourtant, attachée comme elle l'était, elle ne pouvait plus rien empêcher et étrangement, elle sentit son corps envahir par une vague de désir qu'elle ne comprenait pas.

Lorsque le sexe entra en elle, elle ne sentit aucune douleur mais une jouissance complètement inconnue. Elle aurait dû avoir très mal en se faisant percer l'hymen alors que la queue glissait en elle de façon étonnante.

Tout son corps se cambra de bonheur alors que la bouche de l'homme se collait à ses lèvres et elle adora ça.

Non, ce n'était pas possible, elle se faisait violer et ne pouvait pas aimer ça.

Et pourtant une vague de jouissance envahit tout son corps et elle se laissa aller à du bonheur sans nom.

- Tu vois, pour te garder, je suis prêt à te donner tout ce que tu veux mais ne pars jamais s'il te plaît, je t'aime.

Julie fut surprise par les paroles de l'homme, ne comprenant plus rien.

Lorsque l'homme se mit à la prendre de façon plus brutale, tout son corps fut pris de spasmes incontrôlés et un violent orgasme s'empara d'elle. Julie adora d'être ainsi possédée et avant même de pouvoir retrouver ses esprits, un vertige s'empara de nouveau d'elle et elle se mit à tomber dans le gouffre sans fond.

******

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle était en nage malgré la fraîcheur de la chambre. Le jour filtrait à travers les volets et son corps nu vibrait encore du plaisir qu'elle avait ressenti durant cette nuit étrange.

Se redressant, elle regarda son corps et n'y vit aucune marque ce qui était la preuve qu'elle avait bien rêvé. Pourtant c'était tellement réel qu'elle avait même pensé avoir perdu sa virginité.

En regardant sa montre posée sur sa table de chevet, elle constata surprise qu'il était presque 07h00. Se levant, elle alla dans la petite salle d'eau pour se rafraîchir un peu et constata heureuse qu'il y avait quelques serviettes. Elle prit une longue douche pour se remettre de sa nuit, ne sachant pas si elle devait aimer ou détester ce qui s'était passé.

Une fois séchée, elle s'admira de longues minutes devant le grand miroir ne comprenant pas pourquoi tous les garçons la fuyaient. Elle avait vraiment un corps sublime avec une jolie petite poitrine, un ventre plat et des cuisses bien fuselées. C'était de ses petites fesses dont elle était la plus fière et elle se dit que si elle avait été un garçon, elle serait sûrement tombée amoureuse de ce corps.

Elle rit en pensant à de telles choses et retourna dans la chambre pour s'habiller.

Ayant laissé son bagage dans le coffre de sa voiture, elle remit son short ainsi que son t-shirt de la veille, préférant partir le plus vite possible de cet endroit étrange.

Lorsqu'elle descendit les escaliers, elle ne put s'empêcher de sentir la bonne odeur du pain grillé et machinalement, elle se dirigea vers la cuisine.

Ses deux hôtes étaient attablés devant deux bols fumants et en l'apercevant, c'est tout sourire qu'ils l'invitèrent à se joindre à eux.

- vous avez bien dormi?

- Heu, moyen, j'ai fait un drôle de rêve.

- J'avoue que cette maison peut parfois faire faire des cauchemars, mais venez manger, cela vous fera du bien.

La jeune femme ne se le fit pas dire deux fois et déjeuna de bon cœur. Entre deux bouchées, elle leur demanda s'ils avaient une carte à lui céder ou s'ils pouvaient lui indiquer la route à prendre pour aller à Paris.

- C'est vrai que les panneaux ne sont pas nombreux, lui répondit Alexandre. Il suffit de prendre la direction de Vierzon et ensuite Paris devrait être indiqué.

La jeune femme les remercia et une fois le déjeuner prit, elle se leva pour prendre congé des deux hommes.

- Vous êtes sûr de ne pas vouloir rester un petit peu, vous êtes presque de la famille.

- C'est gentil mais je vais y aller. Même si je suis majeur, je ne voudrais pas que mes parents s'inquiètent et comme je ne capte pas avec mon portable.

- Nous avons le téléphone si vous voulez les appeler et nous avons même une box internet. Si vous le désirez nous pourrions vous donner le code Wi-Fi.

La jeune femme remercia les deux hommes mais prit finalement congé. Elle ne voulait pas les déranger davantage même si la bâtisse l'attirait étrangement.

En sortant de la demeure alors que les deux hommes restaient sur le perron, elle se sentit bizarre. Elle avait l'impression qu'elle faisait une erreur en quittant cette habitation alors qu'une voix dans son subconscient lui demandait de rester.

Ce devait être son rêve qui la travaillait encore et elle essaya de penser à autre chose tout en rentrant dans son véhicule. Tendant la main pour insérer sa clef, elle dût faire de gros effort pour y parvenir. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait et pourquoi certains gestes lui étaient durs à faire.

La voix en elle était revenue lui demandant de ne pas partir, de demeurer avec ces hommes. Julie ne comprenait vraiment pas ce qui lui arrivait et pourquoi une partie d'elle désirait tant rester.

Se ressaisissant elle tourna la clef et alors que le moteur se lançait elle se rendit compte qu'elle n'avait plus autant envie que ça de s'en aller. C'était peut-être l'occasion d'en savoir plus sur la sœur jumelle de sa mère qui était un sujet tabou.

Coupant le contact, elle sortit de sa voiture et constata que les deux hommes n'avaient pas bougé, comme s'ils s'attendaient à ce qu'elle change d'avis.

- Ça tient toujours pour votre invitation? cria-t-elle pour se faire entendre.

- Plus que jamais lui répondit Alexandre. Tu es ici chez toi.

L'homme s'était mis à la tutoyer et cela ne la choqua pas, comme si cela était normal.

La jeune femme prit son sac de voyage dans son coffre et se redirigea vers eux. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle se sentait si bien, comme si sa décision de rester était la seule plausible.

- Monte tes affaires dans ta chambre et ensuite on te fera visiter le manoir.

- Avec joie mais avant si vous me permettez de téléphoner à mes parents pour les avertir.

- Pas de problèmes, Edmond te donnera le code pour Internet mais tu ne capteras que dans le bureau. Si tu peux juste éviter de parler de nous à ta mère qui nous en veut un peu du décès de sa sœur.

- Pourquoi?

- Parce qu'elle était ici lorsqu'elle s'est suicidée.

Julie se figea en entendant l'homme. Jamais on ne lui avait dit comment sa tante était décédée et en apprenant que c'était elle qui avait décidé de mettre fin à ses jours, elle accusa le coup.

- Mais pourquoi a-t-elle fait ça?

- On ne sait pas, elle n'était pas bien dans sa peau et on n'a rien vu venir.

Décidément sa mère lui avait caché tellement de choses sur sa sœur jumelle qu'elle décida de ne pas lui dire où elle se trouvait. Elle abandonna les deux hommes pour monter ses affaires dans sa chambre, faisant comme si elle habitait depuis longtemps dans cette bâtisse.

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