Indicible Ch 05

« Greg, pourquoi inventer toute cette histoire. Je t'ai répondu ce que tu attendais que je réponde, tu voulais me provoquer. Mais tu m'as aussi beaucoup émoustillée. Je me suis beaucoup caressée sur tes photos. Tu imagines, si elles étaient diffusées partout? Si nous dînions un soir ensemble, tu m'as donné plein d'envies... »

Aurore? Vraiment? Je suis saisi d'un fou rire nerveux. J'ai pénétré une dimension inconnue, je ne comprends plus rien aux gens et à leurs réactions. Ni aux miennes en fait. Aurore, c'est une cliente. Je ne mélange jamais travail et cul, d'ailleurs je ne mélange pas beaucoup le cul je dois l'avouer. Mais d'un coup je me dis qu'il faut que je révise mes jugements.

Elle a bien 10 ans de plus que moi, directrice de communication d'un grad groupe français, plutôt autoritaire mais c'est normal dans ce job. Apparemment les jeux d'autorité semblent lui plaire aussi. Elle a beaucoup d'allure je dois avouer, même si pas très féminine je trouve, mais j'avoue ne même pas savoir la couleur de ses yeux ni la taille de sa poitrine! Je n'ai pas trop l'impression que son message soit une proposition, mais plutôt une obligation. En tous cas je suis plus en terrain connu qu'avec mon architecte. Mais dans quoi le suis-je donc fouré ainsi?

Je la retrouve le lendemain dans un très beau restaurant du centre de Paris, en dehors de mes moyens. Mais je n'ai pas eu le choix de l'endroit (elle m'invite) et j'ai du négocier ferme pour que ce ne soit pas le soir même. Il fallait bien que je m'achète quelques nouvelles tenues, impossible de sortir en jean et T-shirt! Je suis en avance et du coup j'ai quelques secondes pour la redécouvrir et la regarder comme une femme et non une cliente, alors qu'elle s'avance vers moi. Elle n'est pas sexy au sens des canons habituels, et des miens, mais elle a énormément d'allure et une aura qui détourne les regards masculins comme féminins. Ses bottines claque sur le parquet et sa démarche est très souple. Grandes jambes mises en valeur par ses talons mais surtout son pantalon de cuir, sans doute atrocement cher : le cuir est si souple et d'un seul morceau, c'est très évocateur. La veste de cuir qui complète sa tenue semble coupée pour elle, moulant avec grâce sa petite poitrine et cachant un simple débardeur en soie. C'est une classe incroyable, à peine maquillée, les cheveux noirs sur les épaules, elle fait de l'effet. Elle me fait de l'effet.

- Quel plaisir de te voir! Heureusement que tu m'avais prévenue pour le crâne tout lisse, ainsi que les sourcils, mais ceux-ci se voient peu, tu les as bien masqués! Je trouve que cela te va très bien comme cela, même ta barbe est toute lisse, j'adore! (elle minspecte du regard, je suis un peu gêné)

- Merci, tu es magnifique. (Je me suis levé pour l'asseoir dans son fauteuil tandis qu'un garçon se précipitait pour le faire)

- Tu aimes? Mon modèle c'est Emma Peel, tu connais?

- Non je dois avouer, qui est-ce?

- Peu importe, en tous cas toi tu n'es pas John Steed!

- Euh c'est embêtant?

- Pas du tout, pas du tout, tu as tellement d'autres charmes. Si tu savais comme j'ai pu rire en recevant tes photos. Avant de me choquer il en faut bien plus, mais je trouvais que tu étais délicieusement pathétique sur ces images. Et mes les envoyer! Du coup j'ai un regard un peu différent sur toi, tu sais? Je ne mélange jamais les affaires avec le privé, mais là cela peut être un peu différent.

- Aurore, attends, je vais t'expliquer.

- J'espère bien, nos cocktails arrivent, j'ai pris la liberté de commander deux singapour sling, mon cocktail préféré. Raconte moi alors ton histoire.

Je pensais en avoir pour 5 minutes, mais 3 heures après, nous terminions à peine. Pas mal de cocktails, un peu de tapas, et beaucoup de mots. Jamais je n'avais été écouté comme cela. Vraiment écouté, pas juste entendu. Aurore essayait de comprendre, d'appréhender les différentes situations, mes réactions, me poussaient dans mes retranchements, me faisant avouer que j'avais beaucoup apprécié ces traitements, que c'était là une sexualité qui me convenait particulièrement, bien, que ce que voulait faire Philippe pouvait me convenir mais qu'il allait bien trop loin, bien trop brutalement, sans plus me séduire, me laisser venir. Mais aussi, au final, que j'étais attiré par les femmes et que sans doute le regard d'Eva dans mes rêves avait été le signal que j'allais dans la mauvaise direction.

Je suis apaisé de lui avoir tout dit, et qu'elle m'ait accouché ainsi. Je sens chez elle un regard d'une chaleur inouïe. Elle m'explique que je me suis fait avoir comme un bleu par des techniques assez connues pour créer la fascination et le contrôle mental. Sans doute je suis très réceptif à l'hypnose. Je n'ai jamais essayé, mais pourquoi pas. Je ne crains pas car si j'ai lu une chose c'est bien que nous ne faisons rien que nous ne souhaitions.

Nous sortons enlacés, jamais je ne me suis senti aussi proche d'une femme qu'à cet instant. C'est elle qui initie notre baiser, nous pousse dans un taxi et nous emmène chez elle. Je n'ai aucune idée où et à cet instant, seul compte Aurore. Nus dans son lit soyeux, elle contemple mes marques, en particulier les vis dans mon prépuce qui ont laissé des marques profondes, et vient les soulager d'un petit coup de langue tendre. Je suis aux anges. Nous faisons l'amour comme des adolescents, c'est d'ailleurs plutôt elle qui me baise, quelle énergie après une telle soirée. Enfin elle tombe rassasiée et je m'endors, elle dans mes bras, sans plus oser bouger. J'ai juste peur de ronfler dans cette position.

***

Nous sommes réveillés par un flot de lumière éblouissant. Une jeune femme est entrée portant un plateau de petit-déjeuner qu'elle pose sur le lit près de Sandra, après avoir tiré les rideaux pour nous sortir de notre sommeil. Il me faut quelques secondes pour réaliser où je suis, et avec qui je suis. La jeune femme a des yeux tellement clairs, c'est fascinant. Elle est chatain, avec une visage très délicat. Très féminine malgré son absence de poitrine. Je me fais la réflexion que je suis bien trop obsédé par les seins et que cela n'a pas de sens. Sandra est nue à côté de moi et ne semble ni surprise, ni gênée.

- Bonjour Madame, comment allez-vous?

- Très bien Lisa, et toi? Tu as pu t'occuper de Monsieur?

- Oui Madame. Je l'ai détaché pour qu'il fasse ses besoins et un peu d'exercice, puis je l'ai remis dans sa cage avec sa gamelle. Je suppose que ce sera repos pour lui aujourd'hui Madame?

- Non, non, tu sais bien que le dressage c'est quotidien.

- C'est votre nouveau jouet? (elle me désigne sans même croiser mon regard)

- Tu l'as reconnu?

- Oui sans hésiter (elle sourit), il fait moins pathétique que sur les photos. (Sandra rit)

- Dis lui bonjour comme un bon toutou (Sandra s'est tournée vers moi, je suis un peu interloqué). Allez, va lui embrasser les pieds, je suis certaine que tu en meures d'envie.

Je trouve la situation complètement bizarre, je suis nu sous le drap, mais c'est vrai que cette jeune femme ainsi que Sandra nue m'excitent. Sandra semble insistante, je me redresse et vais à 4 pattes embrasser ses pieds. Lisa ne bronche pas et semble trouver cela tout à fait normal. Après quelques secondes elle s'éclipse et Sandra me fait remonter dans le lit en tapotant sur la place à côté d'elle. Je lui demande, curieux, qui est Monsieur? Drôle de nom pour un chien.

- Oh non, c'est son nom naturel! C'est mon mari!

Le cauchemar reprend, où suis-je donc tomber. Mais pourquoi? Pourquoi? Sandra rit en me voyant et m'explique :

- Je suis mariée avec lui depuis près de 10 ans. Il y a 5 ans nous avons pris Lisa à notre service. Il n'a alors eu de cesse de la harceler jusqu'à la violer régulièrement à mon insu. Jusqu'au jour, où ivre, il m'a moi-même violée, me jetant à la figure que j'étais moins bonne que Lisa à baiser et violer. J'aurais pu divorcer, porter plainte, aider Lisa, mais nous avons décidé toutes les deux de le mettre hors circuit nous même. J'ai acheté un Taser, nous l'avons enfermé, jugé, et maintenant il vit sa sentence. Il est réduit au rôle de chien, n'a pas le droit même de parler, il est dressé chaque jour et ne pense plus un seul instant à s'enfuir ou à désobéir de quoi que ce soit. Régulièrement nous lui passons les images de notre procès qu'il n'oublie rien et Lisa est très appliquée pour le supplicier en permanence.

- Mon Dieu, tu as l'air très sérieuse.

- Rires, bien sur que je le suis. Et si tu le voyais bander et se frotter contre nous, c'est le plus heureux des chiens.

- Et Lisa est toujours à ton service?

- Oui et un peu plus, tu t'en doutes non? C'est à la fois ma femme de chambre, ma fille, ma confidente, mon amante, mon alter ego. Je l'aime plus que tout. Nous nous entendons si bien ensemble.

- Et tu lui as montré mes photos!

- Bien sur, cela nous a tellement excitée toutes les deux, c'est elle qui voulait que je te réponde en t'invitant, mais j'étais aussi très convaincue, je voulais juste que tu fasses le second pas pour mesurer ta motivation.

- Je dois être flatté?

- Ah oui c'est certain! Et la conversation d'hier m'a convaincue que c'était ta voie, si tu es prêt à la suivre? Je ne suis pas dans le chantage ou autre. Sauf pour Monsieur bien entendu.

- Mais quelle voie?

- Vivre une vie de soumission à notre service à toutes les deux.

- Mais je ne cherche pas cela.

- Tssst Tssst, repense à notre échange d'hier

J'avoue que je suis perdu. Que j'ai été heurté par la violence et brutalité de Monsieur, mais avec Sandra tout semble tellement sensuel, fort, épicé. Et Lisa provoque en moi une pulsion jamais connue. La boule que j'ai dans le ventre répond pour moi. Je me glisse hors du lit et je fais le tour à 4 pattes, je viens lui baiser la main qu'elle me tend négligemment.

- Alors que veux tu?

- Me soumettre à vous

- A moi et Lisa?

- Oui à vous et Lisa

- Voilà qui est excitant et plaisant. Mais si tu t'engages, hors de question de retour en arrière comme tu as pu faire avec ton architecte.

- Oui Madame, j'avoue que je sens cela tellement différent

- Attention, ne te trompe pas, nous sommes très dominantes, sadiques et toutes aussi perverses. C'est juste que nous aimons les sexes d'homme et que nous aimons te faire jouir. Mais pour le reste tu seras dans une obéissance absolue, à chaque instant, avec deux Maîtresses pour veiller sur toi.

- Oui Madame, tout ce qui vous plaira Madame. Je dois vous avouer avoir été convaincu par notre échange d'hier et malgré cette première expérience bien trop violente.

- J'apprécie que tu sois passé au vouvoiement naturellement, cela montre à quel point c'est en toi. De même tu nous appelle dorénavant chacune Maîtresse, avec toujours la déférence nécessaire, aucune résistance. Tu te doutes que tu seras puni et quand tu vois ce que Monsieur est devenu tu peux être certain que nous te briserons.

- Oui Maîtresse, bien Maîtresse, vous appartenir me comble.

- Tu peux en effet. Lisa!

La jeune femme n'était pas loin et rentre retrouver Sandra, sans marquer de suprise de me voir à genoux à ses pieds. Instinctivement je me retourne pour baiser à nouveau ses pieds, avec une réelle envie de la satisfaire.

- Voilà donc notre nouveau jouet, consentant celui-ci, du moins au début!

- Je crois que je vais beaucoup aimer, même si je ressens moins de ressentiment qu'avec Monsieur

- Dis toi que tous les hommes sont pareils, celui-ci ne fait pas de différence. Bon Greg, on va te trouver un nouveau nom, mais en attendant ce sera ton prénom. Donc quelques nouvelles règles qui marqueront ton entrée à notre service.

- Oui Maîtresse

- D'abord tu viens t'installer dans la maison, elle est très confortable. La tienne est devenue inutile tu vas la vendre, tu n'en auras pas l'utilité.

- Oui Maîtresse, bien Maîtresse

- Cela ne te pose pas de problème?

- Oh non, comme cela je sais que je vais vivre chaque instant avec vous deux.

- Pas faux. Tu prends le minimum d'affaires, j'ai compris que tu n'avais plus rien à te mettre, nous referons ta garde robe en fonction de ce que nous voudrons faire de toi, il nous faudra y réfléchir toutes les deux. Tu vas continuer tes séance d'épilation et c'est une bonne idée de continuer sur le crâne et les sourcils. Tu es très désirable comme cela aussi doux. Et féminisable à loisir, peut être porteras tu une bien plus grosse poitrine que nous deux!

- Bien Maîtresse

- Pour le boulot, tu vas diminuer ta tâche de travail, et dans trois mois tout arrêter, un esclave ne vit qu'au service de ses Maîtresses. Et de toute façon cela n'a aucun sens compte tenu de ton caractère et de ton destin, tu n'es pas fait pour cela.

- Non Maîtresse, vous avez raison

- Bien alors quelques règles que tu dois intégrer immédiatement : tu ne parles que si nous te posons une question, sinon tu restes muet, y compris avec un étranger. Tu nous parles donc toujours avec déférence et respect. Tu obéis à tous les ordres immédiatement sans jamais hésiter. Tu te remplis de nous deux, j'attends de toi une totale dévotion. Lorsque nous désirons t'utiliser, tu dois être dur et bander autant de temps que nécessaire sous peine de punition. Il y aura d'autres règles, tu verras. Est-ce que tu as bien compris.

- Oui Maîtresse.

Cela peut sembler étrange, d'être sorti d'un carcan pour tomber dans un autre, mais tout me semble si doux, si sensuel ici, si différent. Ces quelques jours avec Monsieur m'ont définitivement coupé avec ma vie d'avant, et cela ne me semble que naturel d'avancer ainsi. Maîtresse me fait monter dans le lit avec Lisa, et pour sceller mon entrée en soumission nous faisons l'amour tous les trois, moi évidemment totalement passif et totalement aux anges.