Histoires de la Bienheureuse Agnès

BÊTA PUBLIQUE

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On entrait de plain-pied dans la vaste salle qui tenait lieu, comme dans toutes les fermes de salle à manger, de séjour, de cuisine et même très souvent, et c'était le cas ici, de chambre à coucher. Une table immense, longue et rustique, trônait au centre de la pièce, parallèle à une très vaste cheminée où l'on pouvait sans difficulté, entrer debout. La table n'était pas encore desservie et il y avait là pêle-mêle, des assiettes sales, des grands pots à soupe, des plats vides, des verres graisseux, des bouteilles vides, des restes de victuailles, des épluchures de pommes et des coquilles de noix, un peu partout sur toute la table... Dix à douze convives, quinze peut-être, venaient de sortir de table il y avait encore peu de temps.

- '' Ah ma pauvre dame! dit une voix qui venait du fond de la pièce et dont on ne pouvait voir encore l'apparence physique, vous voilà enfin! J'espère que vous n'avez pas eu trop de mal à venir jusque-là... Ils ont laissé le matériel partout dans la cour ces sauvages! Je leur ai dit : comment voulez-vous que l'infirmière arrive jusqu'à la maison avec tous vos engins que vous avez laissés partout!"

La voix maintenant avait une forme : il s'agissait d'une grande femme très charpentée et avec de ''bonnes assises'', tant au titre de ses membres inférieurs solidement posés sur le sol que de ses épaules larges et de son corps massif... Il était difficile de lui donner un âge entre 60 et 70 ans, tant l'habillement ajoutait à cette impression de massivité, la coiffure en chignon de vieille femme et ses mains noueuses et épaisses lui donnaient peu de féminité. Pourtant, ses traits dans la lumière jaune de l'ampoule à abat-jour à crémaillère, avaient quelque chose de touchant de féminin et de discret, de beau même, par certains aspects de ses rides d'expression.... S'avançant vers Agnès, elle prit immédiatement, par on ne sait quoi, la mesure de la situation concernant ''l'état'' d'Agnès du point de vue de ses ''faux pas''. Elle reprit en poussant les hauts cris :

- '' Oh, madame, ma pauvre dame, dans quel état! Non, mais dans quel état!... Oh mon Dieu, vous avez été obligé de passer dans les mares! Oh mais je leur ai dit, je leur ai dit! Voulez-vous vous changer et vous sécher les pieds? Ah mon Dieu! Excusez-nous ma chère Dame...! '' Elle n'en finissait pas de se confondre en excuses...

- '' Et puis excusez aussi le désordre, mais c'est le dernier soir des vendanges, alors vous savez, j'ai tellement à faire!... Et avec le pépé malade!... Il est là tenez le pépé...". Elle montra le lit à panneaux au fond de la pièce. Je le savais que ça arriverait. C'est comme je le disais au docteur ce soir!...

- '' Pensez mon beau-père a 88 ans et ces derniers jours il buvait trop aussi, avec ces jeunes vendangeurs... C'était plus de son âge! Ca lui a fait comme une sorte d'attaque, quoi!..."

Déjà Agnès avait sorti sa blouse et son matériel. Tel qu'elle voyait le vieux allongé là, somnolant, plus ou moins inconscient, elle savait qu'elle en avait pour la grande soirée, et qu'il faudrait faire des séries de piqûres à intervalles après la première perfusion... La Toinette était une brave femme que la vie n'avait pas épargnée : Un mari mort jeune d'avoir trop bu, un fils de 35 ans environ qui marchait sur les traces de son père... Pourtant il avait là une belle exploitation avec de beaux vignobles en Bas-Beaujolais ; les Jouvinot avaient comme l'ont dit, ''du bien au soleil!" ...

Après une bonne demi-heure de soins sur le vieux qui ne s'était aperçu de rien, Agnès se releva et vint à l'évier se laver les mains, en disant :

- '' Voilà, il va se reposer on va laisser la perfusion faire son effet sédatif et apaisant. Il lui faudra une autre série d'injections dans 2h à 2h30 et une perfusion plus lente qui tiendra ensuite douze heures... Je ne vais pas redescendre pour revenir, ça ne vaudrait pas le coup; je vais attendre là, si vous voulez-bien...". Dans la salle, tout était propre et rangé maintenant. La femme avait tout remis en place, balayé et lavé en un clin d'œil, le temps qu'Agnès donne les soins au vieil homme...

- '' Voulez-vous prendre quelque chose, lui dit Toinette. Tenez ce soir, ils fêtent la fin des vendanges... Ils n'avaient plus que le dernier pressoir à faire après dîner... Ensuite ils vont comme le veut la coutume, faire le réveillon au pied de la dernière cuvée rentrée ce soir, pour que le vin soit bon et ils vont aussi faire un peu la fête, pensez-donc, ça n'a pas été drôle tout les jours dans les vignes dès les six ou six heures et demi du matin et jusqu'au soir couché... Les journées ont été longues, savez-vous? Tenez, quand vous êtes arrivée, j'étais en train de finir de leur préparer les paniers pour le ''petit croquant''... Dix heures moins dix? dit-elle en regardant la pendule, ils ont sans doute terminé le travail, il est temps que je leur porte... Venez donc avec moi, le pépé peut bien rester seul cinq minutes?"

- '' Oh oui, dit Agnès qui finissait d'enlever sa blouse, sans problème... Ca ne craint rien! Et elle ajouta avec un soupçon de malice : et puis, où voulez-vous qu'il aille avec ce que je lui ai piqué partout!" Toutes les deux s'amusèrent gentiment de cette remarque. Et puis la proposition d'assister à cette fin de vendanges ne déplaisait pas à Agnès. Elle avait tant de fois entendu parler de cette tradition de la dernière soirée de vendanges, sans jamais avoir eu l'occasion de la connaître vraiment... Certes, elle savait aussi que c'était souvent pour beaucoup de vignerons et de saisonniers l'occasion de libations et de beuveries assez soutenues, et bien que cela ne soit pas du tout ''son truc'', elle avait l'esprit large pour tout tolérer et accepter les façons de vivre très différentes des siennes, chez les autres. Et puis, la curiosité ce soir était la plus forte. Elle accepta donc l'offre de la Toinette de descendre avec elle les paniers de victuailles aux vendangeurs...

A suivre au prochain épisode

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