Hana. Le stage d'Anglais....

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A London course to improve her English leads to a discovery.
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lexdepenny
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Mon bureau est juste à côté de la machine à café et les cloisons sont plutôt minces, alors j'entends bon gré mal gré beaucoup de conversations soi-disant privées. Je suis obligée de mettre mon casque et écouter de la musique si je ne veux pas que ma concentration souffre. En tant que responsable des stagiaires, il y a des choses que je préfère ne pas savoir. Je suis jeune pour avoir cette responsabilité, et je sais qu'il y en a qui estiment que, malgré mes qualifications et ma compétence, on m'a engagée d'abord parce que je suis une femme, et si cela ne suffit pas, parce que je suis plus basanée que la moyenne dans cette boîte dont la maison-mère est outre-Atlantique.

Cela pour expliquer que je n'ai pas fait exprès d'écouter mes trois zouaves actuels. Leurs causettes quotidiennes m'ont déjà appris bien plus que je n'en avais besoin sur le Stade Rennais, mais en général, ils sont amusants. Ils sont jeunes, très jeunes même (dit-elle de la hauteur de ses vingt-cinq ans!). Quand ce n'est pas le foot, ces garçons ont les hormones qui flambent à tout moment, et je suis consciente qu'ils n'ont pas raté certaines de mes collègues qui sont, pour être brutalement honnête, belles au possible, bien-foutues à souhait et (sauf exception) gentilles à toute épreuve. (Et non, je ne suis pas jalouse). Si je n'écoute pas, je les entends quand même.

- Tu ne la trouves pas jolie?

- Si. Elle a une belle tête. Mais elle est petite, un peu trop petite à mon goût.

- Mais tu sais, on trouve de bonnes choses dans de petits paquets.

Bon, déjà ça élimine deux des candidates que j'avais en tête, toutes deux font au moins un mètre soixante-dix.

- Et pour être emballée, elle l'est! Mais on devine que ce qu'il y a dans ce paquet-là doit être de bonne qualité. Elle a une démarche de sportive, je trouve. On la verrait bien en bikini.

- Et ce beau sourire quand elle est contente! Ça réchauffe le cœur!

- Et le regard assassin quand elle ne l'est pas! C'est pas le cœur qui serait engagé chez moi! Quel romantisme! Tu vas lui écrire des vers?

- Ta gueule! De toute façon, elle est trop vieille pour nous. Elle doit avoir au moins vingt-six ans, tu crois pas?

Je commence à me creuser la tête. La cheffe des ventes? Elle a la trentaine, mais elle s'habille jeune, donc...

- Peut-être. Je ne la jetterais pas hors du lit pour autant. Mais toi, on dirait le grand amour!

- C'est pas ça, mais je n'ai pas honte de le dire. Elle me plaît, la Hana.

Et merde! Ça suffit! Hana, c'est moi! Que faire? Je pourrais sortir et les engueuler, et de bon droit...beau sourire, mes fesses! Ils n'ont pas à discuter des collègues comme de la chaire à déguster...surtout pas de moi! OK, à un mètre soixante je ne suis pas une géante, mais quand même! Malgré moi, un sourire me vient aux lèvres. Moi en bikini? J'ai un maillot sérieux; je suis une nageuse, moi. Mes épaules le prouvent. Trois fois par semaine, une heure de piscine à alterner crawl et brasse (avec des intervalles de papillon si j'ai envie de me noyer un peu). Bon. Admettons-le, Hana, c'est un peu flatteur d'être appréciée à distance, et ces deux sont de beaux jeunes hommes. Je remets mon casque. J'ai plein de trucs à finir avant de partir pour Londres demain.

La boîte est Américaine, les grands chefs aussi. Pour eux le français paraît impossible à articuler, même quand on en trouve un qui le comprenne. Il faut donc que nous on se dévoue et qu'on apprenne leur langue. Me voici, donc, le lendemain, à débarquer de l'Eurostar pour dix jours d'English conversation.

Trois jours plus tard, je suis fatiguée du cerveau. De l'anglais, de l'anglais et encore de l'anglais. Les autres sont des Suédoises, des Polonaises et des Slovaques, toutes avec un meilleur accent que moi. Je suis la seule francophone du lot. Je vais oublier ma langue maternelle si ça continue! Comme nous sommes toutes logées dans le même hôtel où se déroule le stage, ça continue même le soir. Heureusement, j'ai une chambre pour moi toute seule, il y en a plusieurs qui doivent partager.

- Bonjour. Je m'appelle Anya. Voulez-vous parler français avec moi? Je suis Polonaise.

Ça sort en direct de Français pour débutants, première leçon. Celle qui m'a arrêtée à la sortie du cours et me parle pourrait difficilement être autre chose que Polonaise. Grande, blonde aux yeux verts, solidement bâtie et avec une poitrine qui me rappelle, une fois de plus, le peu que j'ai dans ce domaine.

- Bien sûr!

Même si son accent en français est pire que le mien en anglais, une vague de soulagement inonde mon cœur. On discute pendant des heures ce soir-là, Anya et moi, de n'importe quoi...mais en français! Elle est beaucoup moins nulle qu'elle ne croit. Le lendemain et le surlendemain pareil.

Anya connaît bien mieux que moi Londres -- pas trop dur, c'est ma première visite -- et le week-end elle m'embarque faire un tour dans les boutiques de mode de King's Road. Malgré sa carrure, elle essaie des petites robes et des jupettes à froufrous. Je fais un effort pour être sympa et, une fois ma longue jupe etcétéra enlevée, je suis ébahie de découvrir que le mini, ça me va bien. Il n'y a pas que les vendeuses qui me le disent. Je suis capable de reconnaître un regard approbateur, et j'en attrape plusieurs au vol. Un garçon qui accompagne sa copine se fait rondement sermonner pour m'avoir regardée trop longuement et avec trop d'intérêt. Pour moi, qui suis habillée pour passer inaperçue la plupart du temps, c'est nouveau et flatteur et j'avoue que ça me plaît. J'achète, donc, cette minijupe classique en noir. Je me vois mal (c'est à dire pas du tout) le porter au boulot. Au moins aurai-je un joli souvenir d'un super après-midi passé avec une fille sympa. On s'amuse comme des folles, je n'ai jamais autant rigolé depuis des années.

Assises dans un bar bondé le soir, Anya continue à m'interroger, sous prétexte d'approfondir ces connaissances de la langue.

- Tu as un copain? Un fiancé?

- Non.

- Pourquoi pas? Tu dois plaire aux hommes. Tu es jolie.

- Tu trouves? Pas le temps. Boulot, natation, lecture, études pour avancer. Je suis ambitieuse, que veux-tu?

Anya est d'une discrétion totalement absente.

- Alors, pour le sexe? Tu fais comment? Tu n'as jamais...?

- J'ai des doigts...et un petit jouet qui me fait du bien aussi.

Je suis étonnée de m'entendre dire ça. Ça ne la regarde pas, mais elle est tellement franche, cette fille, que je me sentirais injuste de ne pas faire pareil. C'est libérant, je trouve.

- Moi, j'aime les garçons surtout. Toi pas? Oh, excuse-moi! Tu es lesbienne peut-être?

- Pas que je sache, non.

Là, je m'arrête brusquement. Anya le remarque.

- Ah? Tu ne peux pas me laisser en suspense! Raconte!

- Pas ici. Retournons à l'hôtel.

Dans ma chambre, on s'installe, je ferme les yeux et je raconte...

- Dans une famille comme la mienne, les garçons sont toujours suspects. Pas question de les fréquenter comme copain, encore moins comme petit ami. J'ai de la chance. Je suis studieuse et je n'y pense pas trop. J'ai une amie, Farida. Elle, c'est pareil. Elle est prof de maths maintenant. On s'enfermait dans sa chambre pour faire les devoirs ensemble. A deux, ça se faisait vite, alors après, on discutait, ou on mettait de la musique et on dansait. Puis un jour, il y a un slow, et elle me dit:

- Viens. On va faire comme si on était un couple. Toi, tu fais le garçon, parce que tu es plus grande que moi.

- Plus plate aussi, je réponds. Rida c'est une Vénus de poche. On avait quinze ans toutes les deux, et elle faisait déjà femme. Donc on se met à danser ce slow. Elle se colle à moi. Je suis très consciente de ses seins, et que ses bouts de sein sont durs. C'est l'été et on est en teeshirt. Moi je ne mets pas de soutien-gorge parce que je n'ai quasiment rien à mettre dedans. Elle a enlevé le sien, trop comprimant par cette chaleur, dit-elle.

- Si tu étais un garçon tu m'embrasserais, non? dit Rida.

Je suis gênée.

- Je ne sais pas embrasser comme ça.

- Justement. Moi non plus! Comment on fera quand un garçon voudra nous embrasser? Il faut nous entraîner!

Je regarde Anya.

- Et voilà comment ça a commencé. On s'est cogné les dents, il y'a eu des carambolages nasaux, elle m'a fait saigner de la lèvre et ainsi de suite, avant de trouver comment bien faire. Et une fois qu'on savait, on ne pouvait plus s'arrêter. J'ai dû fuire, cette première fois, toute haletante. Ça m'avait complètement bouleversée. Le dimanche d'après, rebelote. Devoirs, danse, baisers. C'est ce jour-là où Farida a glissé sa main dans mon jogging. J'ai failli crier.

- Qu'est-ce que tu fais?

- Je vérifie.

- Tu vérifies quoi?

- Si en vérité tu n'es pas un garçon!

Nous sommes parties dans des éclats de rire. Puis tout à coup, Rida s'arrête.

- Tu sais que tu es mouillée? dit-elle. Elle met sa main sous mon nez. Ça sent le sexe. Je me masturbe depuis des années, mais jamais je ne me suis retrouvée avec les doigts aussi dégoulinants que les siens à ce moment-là.

- Tu es folle! Je lui dis.

- C'est normal. Si un garçon m'embrassait aussi bien que toi, je serais mouillée aussi. Regarde!

Elle fourre sa main dans son pantalon de pyjama et la ressort toute aussi trempée. Elle rit et essuie sa main sur ma figure. J'ai les joues barbouillées de ses jus.

- Laisse-moi voir comment tu es faite, dit-elle. Déjà elle est en train de défaire la corde de mon jogging. Deux secondes plus tard, je suis nue à partir de la taille. Elle dénoue la corde de son pantalon et il tombe autour de ses chevilles. On se regarde le minou...

Anya tousse. J'ouvre les yeux et je la retrouve avec sa jupe retroussée, en train de se frotter à travers son slip

- Excuse-moi. Tu racontes si bien, je m'y voyais, presque. Et en français c'est encore plus sexy! Continue!

- Bof. Il n'y a plus beaucoup à te dire. Cet été-là j'ai eu des leçons d'anatomie féminine comme on n'en fait pas au lycée. Je l'ai examinée, elle m'a examinée. Je l'ai fait jouir, elle m'a fait jouir. Elle a voulu que je lui suce les tétons et je l'ai fait. Les miens sont très sensibles et elle m'a fait jouir en jouant avec.

Anya brame et je comprends qu'elle vient de jouir, elle aussi. Elle va à la salle de bain et quand elle revient, elle me fait un bisou, sur les lèvres, mais pas appuyé.

- Merci d'avoir eu assez confiance en moi pour me parler de ça. En récompense, demain je t'invite à un petit restaurant que je connais. Tu veux?

- Pourquoi pas?

- Un restaurant français. Ça s'appelle Le Chat Noir.

Je pouffe de rire.

- Pas la chatte noire? J'y serais chez moi!

Il a fallu que je lui explique ça. Elle va rentrer en Pologne avec des connaissances de français décidément pas scolaires...

Elle frappe à ma porte à l'heure convenue le lendemain soir. L'été Londonien bat son plein. C'est comme à Rennes pendant une canicule. J'ai mis une de mes longues jupes habituelles et je vois la déception dans les yeux d'Anya.

- Tu ne mets pas ta nouvelle jupe?

- Je n'ai rien pour mettre avec.

- Laisse-moi voir ça...ok, j'ai une idée. Va mettre ta jupe!

Je décide de la laisser faire. Après tout, c'est moi son invitée. La jupe m'arrive à mi-cuisse et me paraît beaucoup plus courte que dans la boutique. Je remets mes sandales et je ressors de la salle de bain en jupe et soutif.

- Quelle horreur ce soutien gorge! Anya explose.

Je me regarde dans la glace, ce dont je n'ai pas souvent l'habitude quand je ne suis pas habillée. Il est vrai que le soutif ne me flatte pas. Logique, quand il n'a rien à soutenir! Ma poitrine n'a pas grossi depuis l'âge de treize ans, et pour être plate, je suis plate.

- Enlève-moi ce truc horrible!

C'est bizarre, mais je n'hésite pas de le faire. Je commence à comprendre qu'Anya est une force de la nature. Pour la première fois depuis ces dimanches chez Farida, je suis torse nue devant une autre personne qui n'est pas ma toubib. Pendant que je mettais ma jupe, Anya s'est permise de fouiller dans mes fringues et a sorti un chemisier blanc.

-Mets ça... Non, ne le ferme pas!

Elle prend les deux pans du chemisier et le noue sous mes côtes.

« Voilà! Regarde-toi!

La fille dans la glace est fine. Elle fait bien plus jeune que moi. Ses cheveux noirs ondulés tombent sur ses épaules. Son estomac, exposé entre chemisier et jupe, est plat. La jupe a dû encore rétrécir, vu la longueur de cuisses qu'elle révèle. Je ne la connais pas, cette fille. Je ne me reconnais pas. Ma combinaison de natation me couvre davantage. Si je suis consciente que je ne suis quand même pas nue, c'est presque comme si je l'étais.

- Je ne peux pas sortir comme ça!

- Si tu peux! Tu es super! Tu vas faire des ravages!

- Je croyais que tu m'invitais à dîner, pas pour une orgie!

Elle éclate de rire, et je ne peux m'empêcher de la rejoindre. Ça me calme les soucis. Être cette fille qui est dans le miroir, ne serait-ce que pour ce soir, ça me tente. Anonyme et sans besoin de me comporter avec cette distanciation professionnelle qui me demande tellement d'effort au boulot, je découvrirai peut-être quelque chose d'inattendue de moi-même. Je prends mon portefeuille et le fourre dans mon sac.

- Tu as gagné! On y va avant que mon courage ne se dissipe?

Je la suis jusqu'au métro. L'escalier roulant qui nous conduit dans l'Underground est long, et je sais que le monsieur quelques marches plus bas doit avoir une vue de moi qui est plutôt révélatrice, surtout quand l'arrivée d'un train fait voler ma jupe. Heureusement que j'ai une culotte qui me couvre bien. Le petit incident fait rire Anya. Je sens que ça la divertit de me voir décontenancée.

« Le Chat Noir » est le simulacre d'un bistro à la Parisienne, tel que les Anglais les conçoivent. Nappes en ciré à carreaux, avec une nappe en papier dessus, les plats écrits sur le miroir derrière le bar. C'est sympa comme atmosphère, un public étudiant en grande partie. On a une table réservée dans un coin, d'où je pourrai observer les gens. Ma jupe, que j'ai cru être à la limite de la décence, est plutôt conservatrice parmi ces filles.

Le service est assuré par un jeune homme que je qualifierais de flamboyant, avec son vernis à ongles rouge et ses yeux maquillés, et par une fille brune, qui porte une jupette noire comme la mienne, et un chemisier blanc, noué comme le mien!

- Attention! Tu vas te faire commander des bières, rigole Anya. Elle te ressemble, tu ne trouves pas?

- Si. Mais elle a plus de poitrine que moi, la chanceuse!

En effet, quand elle se penche pour déposer les verres que nous avons commandées, on a une vue sur de beaux seins fermes, à peine contrôlés par son soutif balconnet. Ce petit(!) détail à part, et son teint qui est plus clair que le mien, on pourrait être des sœurs. Elle a un regard qui me fait des choses. Anya lui dit quelque chose que je ne comprends pas, et la fille répond avec un flot de ce que je suppose être du polonais. Elle m'envoie un clin d'œil, renforcé par un sourire éclatant qui me transperce jusque dans les entrailles et qui la rend encore plus belle, avant de partir vers une autre table.

- Qu'est-ce que tu lui as raconté, Anya?

- Oh, rien. Je lui ai juste dit que tu la trouvais très sexy.

- Tu es folle! Je t'ai dit que je ne suis pas comme ça!

- Moi je la trouve sexy, donc logiquement, toi aussi, non? Imagine comment ce serait de caresser ses jolis seins? Ça te fait des choses, non?

Malgre moi, le souvenir de la poitrine superbe de Farida me surgit dans la tête. Cette peau douce et chaude, le poids de ces seins lourds que j'ai soupesés avant de baisser ma bouche sur un téton dur. Serais-je capable d'en faire autant avec cette fille? Je refuse de me mentir. J'y prendrais un plaisir exquis. Je suis consciente que je rougis.

- Coucou? Tu reviens, Hana?

- Excuse-moi. Allez, on commande!

Si le décor est factice, la cuisine ne l'est pas. Le garçon nous sert des plats délicieux qu'on accompagne d'un vin blanc de meilleur qualité que je n'aurais soupçonné. Je n'en abuse pas, mais sachant que je n'aurai pas à conduire, je me permets quelques verres supplémentaires. Notre conversation revient vers des sujets moins troublants et on s'amuse très bien.

Vient le moment de payer. J'insiste pour prendre le vin à ma charge. Anya appelle la serveuse, l'avantage d'avoir une langue en commun. Elle arrive une minute plus tard, un bic à la main. Elle se penche de nouveau sur notre table et fait l'addition sur la nappe en papier. On se serait crues dans un film de Gabin! Son chemisier bâille et j'ai cette belle poitrine presque nue à une vingtaine de centimètres de mes yeux. Je fais de mon mieux pour ne pas avoir trop l'air de bigler, mais j'avoue que ces seins m'attirent, beaucoup, même. Pourtant, cette sensation n'est que la partie physique de ce qui fait battre si fort mon cœur. Je ressens une attraction que je n'arrive pas à m'expliquer, moi qui m'explique tout. Une copine bien plus avertie que moi m'avait une fois dit que ça commence par le coup de foudre et ça se termine avec un goût de foutre. Mais là, devant cette jeune femme, j'avoue que je suis perdue. Pendant ce temps, ça cause polonais, et les deux rient comme des dingues. Ça commence à suffire.

- Alors? Je peux savoir de quoi il s'agit? dis-je quand la fille est partie,

- Je lui disais que si elle a envie de te contacter, elle n'a qu'à appeler notre hôtel. Elle a dit qu'elle y pensera. Je suis sûre que tu lui plais.

- Écoute, Anya. La blague a assez duré. Tu présumes trop.

Mon ton lui dit qu'elle est allée trop loin. Elle s'excuse et on rentre, sans, il faut dire, beaucoup parler. Devant ma porte, je lui dis bonne nuit et et je rentre. Tout à coup ma tenue me dérange. J'ai vingt-cinq ans et je n'accepte pas qu'on me traite en gamine bête.

Le lendemain matin de bonne heure, je suis sure que c'est elle qui frappe à ma porte. Je mets la tête sous l'oreiller et je me rendors.

Dans la salle de conférence quelques heures plus tard, je me suis assez calmée pour la chercher et mettre les événements de la soirée à leur place.

- Quelqu'un a vu Anya?

Personne, il paraît. A la pause, je vais d'abord à sa chambre que je trouve ouverte avec les femmes de ménage qui changent le lit. Je cours au bureau, parce que ça commence à m'inquiéter. Là, j'apprends qu'elle a dû partir, une urgence dans sa famille. J'arrive à retenir les larmes jusqu'à ce que j'arrive dans ma chambre, mais une fois la porte fermée, je me balance sur le lit et je pleure come une Madeleine. Quelle sotte! Je me traite de tous les noms. Le téléphone sonne à côté de mon lit. Je saute dessus. Ça ne peut être qu'elle!

- Hello, dit une voix qui n'est pas la sienne. Ecroulement mental chez Hana.

- Hello. Who is this?

Elle me parle et je n'y comprends rien. Puis je reconnais un prénom, Anya. L'inconnue répète ce qu'elle a dit, en parlant plus lentement et je réalise que c'est du français, mais qu'elle doit le lire sans bien comprendre.

- Tell me in English, je lui dis.

Elle explique. C'est la serveuse de la veille, à qui Anya avait promis de rendre un service, qu'elle ne pourra pas accomplir à cause de son départ précipité. Est-ce que je serais prête à rencontrer Ewa, c'est son prénom, pour en parler? Je suis confuse. Pourquoi moi? Je dis quand même oui, et on se fixe rendez-vous dans un café pas loin de l'hôtel. Heureusement, parce que j'aurais été incapable de retrouver le bistro. Je fais bleu du stage et j'y vais.

A la lumière du jour Ewa est encore plus belle, en jeans et teeshirt. Je me rends compte qu'Anya a dû réveiller quelque chose en moi que je ne reconnaissais pas moi-même. J'ai une envie folle de prendre cette fille dans mes bras. Ewa ne dit rien des commentaires d'Anya, mais m'explique la situation. Elle a été engagée comme serveuse pour un dîner de patrons d'œuvres caritatives, samedi soir. On lui fournira une tenue « spéciale », c'est à dire sexy. Il y a d'autres trucs dont elle préfère ne pas parler. Je devine que le sexe y joue un rôle. Elle ne peut que difficilement refuser, ses finances ne le permettent pas. Elle a tout juste vingt ans, est seule à Londres et la fille avec qui elle partage sa piaule est partie. Anya avait promis de l'accompagner.

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