De Maître à Esclave Ch. 03

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Je vais être confrontée à ma Maîtresse.
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Récit n'a pas de balises

Partie 3 de la série de 5 pièces

Actualisé 06/11/2023
Créé 05/27/2022
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« Petite chose,

J'ai passé une semaine agréable rythmée par tes 24 mails quotidiens et surtout ta détresse grandissante. As-tu remarqué que l'angoisse du début a laissé place à une fébrilité et une frustration grandissante? Je ne te demanderais pas si tu t'es caressé, je suis certaine que oui, les médiocres dans ton genre n'obéissent que dans la contrainte et par la peur du bâton. Il n'y aura pas de carotte pour toi. Tu ne mérites que mon dégoût.

Souviens-toi de mon profil initial, je cherche une relation non consensuelle dont tu ne pourras sortir par ta propre volonté, sauf à en payer un prix délirant. Je possède assez d'information sur toi pour que tu n'aies pas envie de faire demi-tour et je ne t'en donne pas les moyens. Tu es contraint d'avancer comme et quand je le souhaite. Dans ma conception du non consensuel, il n'y a pas de carottes mais que du bâton, et les punitions seront totalement démesurées par rapport aux fautes. Que chacune des punitions reste marquée dans ta mémoire, provoquant peur panique de recommencer. Tu verras c'est très efficace.

En sus de tes contraintes horaires, je suis certaine que tu es bien épuisé, je veux que tu crées un blog où tu apparaisses à visage découvert, en publiant chaque jour un nouveau post avec une photo suggestive de toi en esclave. Tu as déjà les photos de tes cuisses, celle avec la marque au feutre, tu en trouveras d'autres à faire chaque jour, qui devront être humiliantes, rabaissantes. Et dans la mesure du possible qu'on voit ta tête. Dans la présentation du blog, tu mettras un portrait de toi et tu te décriras de façon exacte en disant où tu vis et qui tu es. Le nom du blog sera esclave de Noir Désir, et il sera ouvert à tout le monde. Le mot de passe sera le prénom de ta soumise, n'est-ce pas délicieux? Je veux que le blog soit créé pour ce soir minuit, et fais-le le plus joli possible.

Je veux que ta déchéance soit publique, même si objectivement je crains que personne ne vienne le voir de sitôt. Du moins si je ne les y encourage pas... Tous les jours un nouveau post et qu'il soit au niveau de tes suppliques si tu ne veux pas que certaines personnes de ton carnet d'adresse reçoivent des messages curieux de ta part. Tu le créées avec mon mail comme administratrice, et toi simple rédacteur. Ainsi tu ne pourras pas le fermer quand j'aurais changé mon mot de passe.

Il n'est plus temps pour toi de réfléchir, mais simplement agir. Je n'attends qu'une réponse, oui Madame, bien Madame et que tu t'exécutes vite et bien.

J'ai commandé divers accessoires sur un site pour gay sm, tu vas être comblé, c'est de la qualité. Un peu cher, mais comme ton compte est bien approvisionné, cela ne sera même pas un problème pour toi. Tu vas recevoir d'ailleurs un paquet à ton nom, fais-en sorte que ta soumise ne l'ouvre pas, elle serait un peu surprise. C'est un set de trois plugs en métal qui peuvent se porter en 24/7. Tu vois je suis une fée, je commence déjà à réaliser tes fantasmes les plus forts, tu vas vivre dès réception enculé en permanence.

Libères-toi samedi soir, je te donnerai les instructions, prévois toute la nuit. Tu seras libre au plus tard dimanche midi.

Je consacre beaucoup d'énergie à te prendre en main, ne me déçois en rien, sache que je serais une tigresse et le message à ta soumise n'était qu'un avant-goût bien innocent.

Madame »

Enfin un message, j'étais tellement en manque, je sentais bien que je sombrais heure après heure, sans avoir rien à quoi me raccrocher. Je suis paniqué cependant à le lire. Et mon sexe est dur comme jamais alors que j'avais tendance à devenir vraiment mou ces derniers mois. C'est à la fois ce dont j'ai toujours rêvé, mais aussi ce qui me panique le plus, je ne contrôle vraiment rien. Elle me fait rire avec son jeu innocent : Isabelle n'a cessé de me parler de ce mail reçu avec ces marques. Elle m'a soupçonné d'avoir dialogué avec un autre couple, que je veuille lui faire ces marques, se perdant en conjoncture.

Mais elle était surtout furieuse que son mail personnel soit ainsi divulgué. Elle déteste cela, et je la comprends bien. Comment lui dire que je n'y suis pour rien. Enfin c'est ce que je me dis, mais ce n'est pas vrai. Madame est vraiment sérieuse et je me suis mis dans une drôle de situation. Je vois sur mes débits plusieurs achats sur un site allemand, des sommes non négligeables, je suppose que l'un m'est destiné. Isabelle n'ouvre jamais le courrier donc je ne suis pas inquiet de ce côté-là, mais comment vivre avec un plug dans le cul à ses côtés.

Ce ne sera pas la première fois que je serais ainsi le cul rempli, j'ai passé mon adolescence à tester toute sorte d'objet et d'humiliations anales, mais c'est toujours seul et pour quelques heures. Et le blog, là je frémis. Si Madame est sérieuse, la possibilité que quelqu'un me connaisse et aille sur ce blog est très faible, mais ne fera que grandir avec le temps. Surtout il suffira à Madame de diffuser l'adresse du site pour me nuire cruellement. Et c'est sans doute son objectif, elle me tient déjà un peu, mais avec ce blog elle me tiendra totalement, avec ces photos abjectes de moi.

C'est une pente glissante, plus j'avance et plus elle me tient, et si je fais mine de m'arrêter alors je serais cloué au pilori. Comment faire autrement qu'obéir? Que dire à Isabelle? A mes filles? Mes amis ou relations? J'aurais vraiment trop honte et une honte qui ne m'excite en rien. Elle a raison je n'ai pas le choix. J'aurais pu et dû tout arrêter très vite, mais j'ai voulu jouer. Je me mets tout de suite à la création et rédaction de son blog. J'ai juste répondu comme elle exigeait, Oui Madame, Bien Madame.

Et du coup je me laisse porter par l'excitation, puisque la culpabilité et le remord ne sont d'aucune utilité. Obéissant je ne touche pas mon sexe, et contrairement à ce qu'elle pense, Je ne me suis plus touché depuis qu'elle m'en a donné l'ordre. Sinon tout cela ne rimerait à rien. Cependant j'en ai terriblement envie et je commence à prendre conscience que le non consensuel est vraiment difficile. Je me sens vraiment pas du tout pris en compte, c'est très curieux, alors qu'en même temps j'en suis le sujet principal.

Isabelle me regarde pensivement en coiffant ses longs cheveux bruns. Elle me découvre incroyablement fébrile et hagard. Le manque de sommeil devient critique, elle se demande si elle doit alléger ou pas le rythme des messages. Cela lui plaît de me pousser au bout et ainsi d'asseoir son pouvoir, mais elle n'a pas envie de perdre son nouveau jouet. Isabelle s'introspecte énormément, surprise de ce qu'elle découvre sur elle-même. C'est certain qu'elle s'inspire énormément de tout ce qu'elle a lu dans ce genre de situation. Pourtant toutes ces décisions, tous ces ordres sont bien les siens. Il n'y a là rien de superficiel mais une volonté farouche et puissante qu'elle sent naître.

Est-elle simplement un caméléon qui s'adapte à la situation nouvelle ou bien une porte s'est-elle ouverte dans son esprit. Elle a toujours été réservée, en retrait, timide. Et en quelques jours tout est sens dessus dessous, elle prend le contrôle, décide, et surtout dispose d'une réelle vision de ce qu'elle désire et finalement que je lui offre. Peut-être, se dit-elle, sentait-elle cela inconsciemment quand nous nous sommes rencontrés? Elle avait aimé une certaine vulnérabilité chez moi, une capacité de tendresse et d'amour dont elle avait besoin, ainsi qu'une protection qu'elle croyait nécessaire.

Mais à cet instant elle est fière de voir comment je me suis fait manipuler et emmener, et me voir ainsi tout perdu, ayant déjà donné les principales clés à une inconnue qui a su le prendre, est très exaltant. Parce que si son amour a basculé dans le mépris, elle sait que je suis un très bel homme, attirant, charismatique, aisé. Aujourd'hui, elle n'a plus besoin de personne, plus jamais après être trahie ainsi. C'est elle qui mène le jeu. Elle pourrait ressentir de la gratitude à mon égard, mais c'est bien l'inverse qui l'habite, juste l'envie de me donner ce que je réclame et me détruire. Elle sait bien que je fantasme et que ce n'est probablement pas ce que je désire vraiment, mais me prendre au mot est trop jouissif.

Elle s'est elle-même commandé de nombreux accessoires sur le site meo en Allemagne qui regorge de trouvailles pour supplicier un esclave. Elle a bien compris qu'il ne fallait en rien lâcher l'emprise mais au contraire la faire croître chaque jour de plus en plus et tel est bien son intention. Elle prend cela très au sérieux, note, trie, réfléchit, commence à échanger sur des forums spécialisés, approfondissant cet univers qu'elle a toujours aimé et côtoyé mais visiblement se trompant de côté!

Dès que le blog fut créé avec son email, Isabelle changea le mot de passe. Ainsi je ne pouvais plus qu'ajouter des articles mais plus rien faire d'autres. Etant très occupé sur mon écran et à lui envoyer ses messages exaltés toutes les heures, je ne voyais pas qu'elle y passait elle-même un peu de temps pour le rendre plus joli et agréable à lire, mais aussi plus efficacement présent sur la toile. Il y avait des photos de moi à genoux, tête baissé, avec des marques sur les cuisses, avec le message sur mon torse. Pour m'humilier plus encore je fis des photos avec différents objets enfoncés dans mon cul, et même une tige dans mon méat. Avec un masochisme dopé par mon manque de sommeil, je m'enfonçais dans la destruction de mon image qui avait tout pour être ravageuse.

Je voulais l'épater, qu'elle se dise que j'étais différent, ma vanité et mon arrogance s'exprimait même là. Je fermais une à une toutes les portes de sortie, j'étais pieds et poings liés. Si j'avais pu dormir, me masturber deux ou trois fois, j'aurais réalisé la folie dans laquelle j'étais, mais ce n'était pas le cas. Dans un dernier article je me prenais en photo buvant ma propre urine et rêvant que cela soit celle de ma propriétaire, et que cela soit mon seul breuvage.

Pendant la semaine Isabelle me tendit un colis qui était arrivé pour moi, lourd. Sans surprise à l'intérieur les trois plugs métalliques m'attendaient, percés en leur centre avec un bouchon pour les fermer. Si le plus petit me paraissait déjà imposant, le plus gros me semblait impossible à mettre en place, physiquement, les os du bassin devant l'en empêcher. Quelques mois plus tard, je découvrirais qu'il n'en était rien.

La nuit venue, Isabelle couchée, je suis allé à la salle de bain pour m'ouvrir un peu le cul. J'avais pris un assez gros god, rempli de vaseline, et m'était bien empalé dessus une dizaine de fois. Mon cul sollicité ces derniers jours étaient un peu douloureux mais déjà assoupli. Mettre en place le plug métallique fut douloureux, il fallut que j'appuie fort, mais une fois en place, je dois avouer qu'il était plutôt confortable. Même en m'asseyant dessus, je compris qu'effectivement c'était un plug permanent.

J'avais reçu comme instruction de le porter continument dès réception, aussi j'envoyais une photo à ma Maîtresse et postait un nouvel article de blog. A mon grand soulagement elle me permit de n'envoyer des messages que toutes les deux heures pendant la nuit. Je ne dormis pas mieux, le plug étant de plus en plus présent au fur et à mesure du temps, jusqu'à devenir totalement insupportable. Sans que je ne puisse rien y faire. C'était la vie dont j'avais rêvé, et c'était bien plus difficile que je ne pensais. J'hésitais à aller le retirer, elle n'en saurait rien, mais j'avais peur de ses réactions, et je me dis que le jour où je la rencontrerais elle le saurait. Je devais accepter ma totale reddition. A distance c'était sans doute bien plus insupportable et compliqué qu'à ses pieds.

Le week-end approchait et je n'avais toujours rien dit de la nuit de samedi à Isabelle. Cela me rendait terriblement nerveux, je ne savais pas quoi faire. Je faisais l'autruche ne disant rien, mais je sentais bien qu'elle m'observait et il est vrai que je n'étais plus du tout là avec elle. Pourtant elle ne me faisait aucun reproche, ne disait rien, je la voyais juste pensive à me regarder de façon étonnée. Le samedi matin, après une nuit quasiment blanche due au plug qui me gênait considérablement, je reçu les instructions de ma Maîtresse. C'est ainsi maintenant que je pensais à elle, sachant que je me devais d'aller dans sa direction. Ce qui me rassurait c'est que je savais que d'une part 100% des personnes allaient bien moins loin dans les actes que dans les paroles. Mais d'autre part, que cela demandait une telle énergie de la part du dominant, qu'il n'y avait aucune chance que cette mystérieuse femme dont je ne connaissais finalement rien, aille jusqu'au bout de quoi que ce soit. Il est vrai que dans les relations SM encore plus que dans les relations traditionnelles, le commencement est l'apogée de la relation. Je me berçais de ces illusions en lisant son message :

« Ma petite femelle,

Cette désignation te convient bien, je vais faire de toi une petite femelle bien dressée, à la chatte béante pour pouvoir recevoir tout ce que je voudrais dedans, au corps mou et tendre sans plus aucune énergie, totalement passive, offerte et dépendante. Cela va être délicieux et j'ai trop hâte de commencer ton dressage. Tu vas publier ce jour ton dernier post sur le blog, pendant les deux mois qui vont suivre ce sera moi qui informerai tes lecteurs de la progression et du contenu de ton dressage. J'en ferais sans doute un peu la publicité dans le milieu, pour avoir des avis et des conseils pour te détruire un peu plus et te réduire à l'état de femelle, ni mâle, ni femme, à peine humain.

Ton petit cul doit commencer à bien souffrir à porter le plug en permanence, tu ne t'en rends sans doute pas compte mais ta démarche doit s'en ressentir. Je suis certaine que ta petite soumise s'en est rendue compte, mais trop sage, ne t'a fait aucune remarque à ce sujet. Dans quelques temps tu le regretteras quand tu en auras des encore plus gros que ceux que tu as reçus. Tu penses que c'est impossible, mais comme tu penses toujours de travers malgré ton arrogance, tu verras que je tiens absolument toutes mes promesses, à l'esprit et à la lettre. J'espère que tu as pris les devants pour expliquer ton absence de samedi soir.

Tu te rendras au Shangri-la près du Trocadéro, j'y ai pris une suite junior pour la nuit, nous serons tranquilles et à l'aise pour échanger et nous découvrir de façon plus approfondie, tu ne crois pas? En arrivant à l'hôtel à 20 heures précises tu demanderas à l'accueil une enveloppe à ton nom, Médor. Pour l'instant cela me convient mais il faudra bien entendu le changer pour un nom exprimant plus que tu es une femelle soumise. Le numéro de la chambre et une carte magnétique t'ouvriront l'accès à ton prochain univers de plaisir. Ou plutôt de plaisir pour moi. Dans la suite, tu ne perdras pas de temps. Tu seras venu sans aucune affaire particulière, sinon la cage de chasteté que tu as dû recevoir, et bien entendu ton plug qui ne te quitte plus. J'espère qu'ils n'ont pas de portiques métalliques à l'entrée sinon tu vas sonner dans tous les sens! Tu te mets nu, tu mets ta cage de chasteté avec un cadenas non fermé, je veux avoir le plaisir de le fermer moi-même, et les clés dessus bien entendu. Sur le lit tu vas trouver une cagoule en cuir, il faut que tu l'enfiles et que tu serres bien le laçage, qu'elle épouse la forme de ton visage et te presse de toute part. Si elle n'est pas assez serrée, je le ferais et tu le regretteras!

Avec cette cagoule tu ne verras rien, tu n'entendras rien, et le plug gonflable, qui va avec, te permettra de rester bien silencieux. Tu le mets dans ta bouche et tu le gonfle pour qu'il remplisse toute ta cavité buccale. Là aussi si ce n'est pas assez c'est moi qui le ferais et tu le regretteras. Une paire de menottes pour tes chevilles, une autre pour tes mains dans le dos. Tu attends ainsi à genoux aux pieds du lit, en te remplissant de ta condition de sous-homme et en réalisant que c'est la première journée de ta vraie vie.

La moindre désobéissance par rapport à ces ordres simples provoquera alors l'envoi à tout ton carnet d'adresse d'une copie du blog, auquel j'ai rajouté quelques-uns de tes messages. Tu peux aller voir, il t'es totalement inaccessible dorénavant et il te faudrait des mois avant de pouvoir le faire supprimer. J'avoue que cela comblerait bien mon plaisir de te briser ainsi en l'envoyant à tout le monde, mais je n'aurais plus de jouet ensuite et j'ai encore beaucoup de choses en stock pour toi. Peut être quand je serais fatiguée de toi, je le diffuserai? J'espère que tu ressens l'honneur qui t'est fait que tu sois ainsi pris en charge et accepté pour vivre ton rêve. Je sais que c'est ce que tu as toujours rêvé de faire et ainsi je suis la bonne fée qui vient t'exaucer. Tu as gagné au Loto de la vie!

Ta Propriétaire »

Gagné au Loto de ma vie! Je réalisais que j'avais sans doute fait la pire bêtise de ma vie de me mettre ainsi en danger. Il ne me restait que peu de temps pour décider de ce que j'allais faire tout en continuant d'envoyer mes messages horaires, qui m'empêchaient d'avoir les idées claires, et me ramenaient chaque fois à mon désir extrême d'abandon et de soumission. Mes messages étaient autant d'excitant pour moi-même.

J'avais essayé bien entendu la cage, et j'avais été profondément excité de me sentir enfermé et contraint, même sans mettre les vis de punition. Je ne voulais pas me blesser. J'avais pris un cadenas avec trois clés, j'en donnerai deux à ma tortionnaire pour pouvoir me libérer en rentrant sans qu'elle n'en sache rien.

Il fallait maintenant que je prévienne Isabelle de mon absence. Cela n'était jamais arrivé en trois années, je ne trouvais rien de vraiment crédible. Du coup j'inventais une envie d'aller voir la mer, seul, pour me ressourcer, que j'étais épuisé en ce moment et que je voulais prendre du recul. Je n'étais pas très crédible, et Isabelle me bombarda de questions : pourquoi elle ne venait pas? Pourquoi d'un seul coup? Où j'allais? Est-ce que j'allais voir une autre femme? Pourquoi j'étais si distant et épuisé ces temps derniers? Qu'est ce qui m'arrivaient? Ma seule solution fut de m'énerver et de lui dire que cela suffisait et de partir en claquant la porte et lui disant que je la retrouvais demain soir en rentrant de la mer. Evidemment je ne vis pas le fou rire qui la prit tandis que je m'éclipsais avec le petit sac contenant ma cage de chasteté.

Isabelle trouvait cela décidément très drôle de me voir si mal me dépatouiller dans sa toile d'araignée. Si cela la faisait rire, cela ne diminuait en rien la rage et la violence qui l'habitait et nourrissait au contraire sa vision de ce que sa vie, et par conséquence, la mienne allait être. Inscrite sur des sites fétichistes, sa connaissance de cet univers se développait à une vitesse vertigineuse, et elle réalisait qu'elle avait déjà dépassé le niveau de pratique de 99% des personnes présentes. Elle y publia le blog qui commença à avoir quelques visites et quelques commentaires, elle décida de s'y investir et annonça la première rencontre cette nuit à l'hôtel.

Le fait de disposer d'un public serait à la fois terriblement humiliant pour moi, mais aussi stimulant pour elle. Isabelle s'était absentée en début d'après-midi pour faire du shopping officiellement, mais réellement pour préparer la chambre au Shangri-La, et mettre l'enveloppe à la disposition à l'accueil. Elle possédait un double et avait décidé de ne venir qu'à 21h pour que je marine un peu de peur. Le risque était non nul que je n'obéisse pas et que je découvre le pot au rose, elle ne savait pas si j'en étais capable. Dans ce cas-là, tout tombait à l'eau et elle ne pourrait décemment pas se venger en publiant tout cela à mon carnet d'adresse, car cela aurait été trop risqué pour elle. Cette idée l'assombrit d'un coup. Elle s'était tellement projeté qu'elle ne concevait pas de vivre autrement. Elle se jura que si cela se terminait en queue de poisson avec moi, elle se trouverait un autre esclave à plumer et briser. Cela semblait si simple! Et les propositions incessantes qu'elle recevait sur le forum fétichiste lui montrait à quel point tous les hommes étaient veules, en particulier ceux se déclarant comme dominant ou Maître, mais se mettant à son service sans hésiter.

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