Dans les Méandres de l'Ombre 02-04

La froideur avec laquelle Elias mène cette surveillance est glaçante. Il est méthodique, patient, et extrêmement calculateur. Une grande partie de son plaisir est dans cette traque. Chaque soir, il se poste à une distance discrète, utilisant des jumelles pour suivre les mouvements de Maï, notant même les plus petits détails de son comportement. Il ne montre aucun signe d'émotion, aucun remords pour ce qu'il s'apprête à faire. Pour lui, Maï n'est qu'un objet, un moyen d'assouvir ses désirs tordus.

Alors que la soirée avance, Elias prépare sa camionnette pour l'enlèvement. Il vérifie son matériel -- cordes, ruban adhésif, bâillon -- et répète mentalement le déroulement de l'action. Tout doit se dérouler parfaitement, sans accroc. Il est un prédateur en chasse, et Maï est devenue sa proie. Dans son esprit, il n'y a pas de place pour les doutes ou les questionnements moraux. Elias est consumé par une obsession sombre, une pulsion qui le pousse à agir avec une détermination effroyable. Maï, inconsciente du danger qui la guette, continue sa soirée de travail, son sourire lumineux et sa gentillesse contrastant cruellement avec les intentions obscures d'Elias.

Dans la nuit de vendredi, l'air est chargé d'une tension palpable alors qu'Elias se prépare à exécuter son plan macabre. Stationné dans une ruelle sombre, à quelques rues du restaurant, il attend patiemment dans sa fourgonnette. Le véhicule, banal en apparence, est équipé de tout le matériel nécessaire à son sinistre dessein. À l'intérieur de la fourgonnette, l'atmosphère est lourde et oppressante. Elias, plongé dans l'obscurité, observe la rue avec une attention méticuleuse. Ses yeux, habitués à l'obscurité, scrutent chaque passant, chaque mouvement. Il sait que Maï, la serveuse du restaurant, passera par là. Sa connaissance des habitudes de la jeune femme est le fruit d'une surveillance froide et calculée.

Le quartier, avec ses rues étroites et ses éclairages tamisés, offre un cadre propice à ses actions. Elias se sent en contrôle, maître de la situation, chaque détail de son plan minutieusement orchestré pour garantir le succès de son enlèvement. Dans sa cachette, Elias ressemble plus à un prédateur en embuscade qu'à un homme. La rue est calme, seuls quelques passants occasionnels troublent la tranquillité de la nuit. Elias, immobile et silencieux, attend le moment propice. Son esprit est entièrement concentré sur sa mission, aucune émotion ne semble traverser son visage imperturbable.

Maï, la serveuse vietnamienne, tourne dans l'étroite rue, sa démarche légère et insouciante contrastant avec l'ambiance sombre de la soirée. Vêtue d'une jupe à volants très courte, qui met en valeur ses jambes fines et élancées, elle semble déconnectée des dangers de la nuit. Des écouteurs enfoncés dans ses oreilles, elle marche avec insouciance. Ses longs cheveux noirs et raides balancent doucement au rythme de ses pas, et son visage, éclairé par la lumière d'un réverbère, reflète une tranquillité innocente. Elias, caché dans sa fourgonnette, observe Maï à travers son rétroviseur. Il la voit s'approcher, son cœur battant au rythme de ses plans machiavéliques. Toute son attention est concentrée sur elle, calculant le moment idéal pour agir. Dans sa main, il serre fermement un taser, prêt à bondir hors du véhicule dès qu'elle sera à portée.

Juste au moment où Maï n'est plus qu'à quelques mètres de la camionnette, une silhouette surgit de l'ombre. La silhouette apparaît derrière la jeune asiatique. Elias, surpris, regarde la scène se dérouler dans son rétroviseur. Il reconnait l'ombre d'une femme. Avec une rapidité et une détermination inattendues, elle se jette sur Maï. Elle la maîtrise avec une efficacité choquante, l'assommant rapidement et silencieusement avant qu'elle ne puisse crier ou résister. Puis, sans hésitation, la femme ouvre la porte latérale de la camionnette et pousse le corps inerte de Maï à l'intérieur.

Elias reste figé un instant, abasourdi par la tournure des événements. La scène qui vient de se dérouler devant ses yeux est à la fois choquante et révélatrice. Il fixe la femme dans les yeux. Que fait-elle ici? Pourquoi? Cassandre, qu'il croyait connaître, vient de se révéler sous un jour totalement inattendu.

Elias doit rapidement reprendre le contrôle de la situation, tout en gérant l'imprévu représenté par Cassandre. Toujours assis dans sa fourgonnette, Elias reste pétrifié un instant, son regard fixé sur Cassandre. L'expression de surprise sur son visage est remplacée par un mélange de confusion et de méfiance. Il l'observe, cherchant à comprendre ses intentions, son esprit tournant à plein régime. Cassandre, les yeux brillants d'une détermination intense, se tourne vers lui.

- Je ferai tout pour toi, Elias, dit-elle d'une voix ferme. J'ai compris qui tu es, j'ai compris que tu es le Poursuiveur.

Ces mots résonnent dans l'esprit d'Elias comme un écho lointain, bouleversant toutes ses certitudes. Il démarre la fourgonnette, ses pensées s'embrouillant alors qu'il essaie de déterminer la meilleure façon de réagir. Cassandre vient non seulement de perturber son plan, mais elle lui révèle aussi une facette d'elle-même qu'il n'avait jamais envisagée. Alors qu'il conduit en direction de son immeuble, Elias pèse ses options. La révélation de Cassandre pose un dilemme crucial : doit-il la voir comme une menace à éliminer, ou comme une potentielle complice dans ses activités sombres? Son esprit, habituellement si clair et déterminé, est maintenant envahi par le doute et l'incertitude.

Cassandre, assise à ses côtés, semble attendre une réaction, une indication de son rôle dans ce jeu tordu. Elias, cependant, reste silencieux, son regard fixé sur la route devant lui. Les rues désertes défilent, la nuit enveloppant la ville d'un voile d'ombre et de mystère. Le silence dans la fourgonnette est lourd, chargé de questions non posées et de réponses inconnues. Elias sait que les prochains instants seront décisifs, que les choix qu'il fera maintenant façonneront irrémédiablement la suite des événements.