Coup d'Envoi Ch. 02

BÊTA PUBLIQUE

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Le contact visuel reprit, mais le moment était passé. La jeune femme au chignon haut retrouva sa position initiale en reposant sa tête contre Mona, à mi-chemin entre l'épaule et la poitrine, et toutes les deux s'enlacèrent.

***

À son réveil, la télévision était muette.

L'émission prévue à cet horaire déversait son flot d'informations et de commentaires dans le vide, en dépit de la force de persuasion des personnalités interrogées. Eris observa le spectacle quelques instants, le temps de retrouver ses esprits, puis ferma les yeux. La respiration lente et régulière de son amie la rassura. Elle sentait son cœur battre et sa poitrine se soulever, puis s'affaisser, dans un ensemble relaxant et soporifique.

Les ténèbres l'envahirent une seconde fois.

Lorsqu'elle refit surface, un mouvement quasi imperceptible lui indiqua qu'elle n'était plus la seule personne réveillée dans l'appartement. L'hôtesse des lieux la regardait avec malice, amusée.

— Eh bah alors! On reste dormir chez les gens sans demander leur permission?

— Je... euh... comment dire... c'était...

— Vite! J'attends une explication!

— Oui m'dame! Tout de suite, m'dame! C'est votre canapé, m'dame! Il m'a... anesthésiée, m'dame!

— « Anesthésiée », carrément?! Dites-moi, vous vous sentez bien, mademoiselle?

L'intéressée rentra sa tête et fit mine de se blottir affectueusement contre le buste de Mona, tout en raffermissant son étreinte.

— Merveilleusement bien, à ce que je vois...

— Tu m'as dit « Fais comme chez toi! » alors je me mets à l'aise! Il est quelle heure, d'ailleurs?

L'horloge de la cuisine affichait 23h51, mais Eris était mal placée pour la voir : le comptoir lui bloquait la vue depuis sa position basse. Mona lui répondit laconiquement.

— Bientôt minuit, tous les lampadaires sont éteints dans le coin.

Son invitée du soir n'émit aucun commentaire et continua de déchiffrer ce que disait le présentateur à l'écran en essayant de lire sur ses lèvres. Elle savait pourtant qu'elle n'entendrait jamais les véritables mots prononcés lors de cette émission, pour la simple et bonne raison que le sujet abordé ne la passionnait pas du tout.

Cinq minutes passèrent, pendant lesquelles chacune des deux jeunes femmes attendait que l'autre ne pose la question cruciale. Un jingle inaudible se produisit à l'écran pour annoncer une pause momentanée dans l'émission. Aussitôt après, la première publicité de la coupure fut diffusée et Mona éteignit la télévision sans arrière-pensée.

— Tu restes dormir?

— Je suis bien partie pour, on dirait. Blague à part, ça ne te dérange pas?

— Non, non. Pas du tout. C'est juste que... je n'ai qu'un lit.

— Il est double, non?

— Oui...

— Ça devrait aller, alors. Je te promets que je ne te sauterai pas dessus au milieu de la nuit.

— D'accord...

La jeune femme aux cheveux courts semblait préoccupée par une donnée qui échappait totalement à Eris. Cette dernière tenta une dernière pointe d'humour pour lui redonner le sourire.

— Je te promets également que je ne prendrai pas toute la couette.

Mona esquissa un sourire, sans retrouver son allant habituel pour autant.

— Merci, c'est gentil de ta part...

— Tu sais, s'il y a quoi que ce soit qui te tracasse, tu peux m'en parler.

— C'est... vraiment compliqué, mais ne t'inquiète pas. Tu n'as rien fait de mal.

Inquiète, Eris regarda son amie avec une attitude qui se voulait la plus empathique possible. En temps normal, elle se serait jetée aux pieds de la personne troublée pour comprendre l'origine de son malaise. Cette fois-ci, elle tenait trop à Mona pour la supplier et lui tirer les vers du nez. Elle opta pour une approche différente et moins agressive.

— Je suis là pour toi, aussi réceptive qu'un neurone sensoriel. Quelle que soit la raison, quel que soit le malheur, tu peux absolument tout me dire si tu en ressens l'envie.

Mona réfléchit en silence, en plein tourment. Son rythme cardiaque était bien plus rapide qu'auparavant, enregistrant des pointes de fréquence proportionnelles au poids qui l'accablait. Ses paupières s'affaissèrent et l'on entendit une inspiration... suivie d'une expiration tout aussi longue.

La jeune femme aux yeux verts se leva du canapé, emportant avec elle la couverture polaire du salon. Sans se retourner, elle tira le plaid vers le haut, pour éviter qu'il ne traine sur le sol, et recouvrit la plus grande partie possible de son corps avec l'épais tissu. Ceci dit, Eris constata rapidement qu'elle protégeait bien plus son ventre que son dos.

— Je suis désolée de te faire subir ça.

— Non, c'est moi. J'aimerais t'être plus utile... Remarque, je pourrais dormir ici, dans ce canapé. Je suis quasi certaine qu'il est deux fois plus confortable que mon lit une fois allongée dessus!

Son interlocutrice attendit quelques secondes debout, immobile. À plusieurs jours d'intervalle, une autre guerre faisait rage dans un esprit tourmenté.

— Non, je... j'ai besoin de te parler... et d'être avec toi... encore un peu ce soir... Tu peux attendre mon signal avant d'entrer dans la chambre?

— Bien sûr, Mona.

Eris se redressa à son tour quand elle entendit le bruit d'une poignée que l'on actionne vers le bas, puis que l'on relâche. Elle n'avait pas spécialement faim malgré l'heure avancée. Pourtant, elle se força tout de même à avaler un bout avant de ranger, dans le réfrigérateur, les deux menus froids qu'elles avaient commandés en début de soirée. La jeune femme examina ensuite les diverses photos qui tapissaient le mur derrière le canapé, reconnut une demi-douzaine des coéquipières de Mona en tenue décontractée, puis s'écarta du pan mural pour récupérer son sac et ses affaires.

Depuis le fond du couloir, une petite voix lui précisa que la chambre était libre d'accès.

— J'arrive! Une petite minute, le temps que je me change.

L'irruption dans la salle d'eau fut de courte durée. Eris enleva son soutien-gorge et son short, examina son reflet dans le miroir et éteignit toutes les lumières de l'appartement avant de frapper trois petits coups à la porte d'une mystérieuse chambre qu'elle imaginait plongée dans la pénombre.

Au lieu de cela, elle découvrit une pièce très faiblement éclairée par deux bougies de taille différente et disposées sur la table de chevet opposée. La première, couleur vert pomme, ressemblait à une coupe de vin. Elle présentait de nombreuses décorations latérales, toute comme la seconde bougie qui ressemblait davantage à une colonne blanche. La cire de la partie supérieure avait fondu de manière irrégulière et nuisait à la symétrie de l'objet.

Mona l'attendait, les yeux grands ouverts, en train de mordiller l'ongle de son pouce. La couette lui arrivait en haut de la nuque et elle semblait allongée sur le ventre, à en croire la torsion qu'elle imposait à son cou. Eris se glissa dans le lit à ses côtés, en s'assurant de garder néanmoins une certaine distance avec l'autre occupante. Elle voulait l'encourager à se confier, lui rappeler une nouvelle fois qu'elle n'était pas insensible à ce qu'éprouvait son amie, à ce qu'elle endurait. Le plus étrange à ses yeux, c'était justement cette distance physique qui les séparait depuis leur réveil tardif : pourquoi diable passer d'une proximité complice et joyeuse à un renfermement aussi soudain et imprévisible?

Mona essayait-elle de la protéger en lui disant que ce n'était pas de sa faute?

En dévoilant ses propres fossettes, la jeune brune espérait donner l'once de confiance et de courage qui lui faisait défaut à cet instant précis, alors que la Mona qu'elle connaissait en débordait habituellement.

— Eris?

— Oui, Mona?

Les mots avaient du mal à sortir.

— Est-ce que...

Nouvelle inspiration forcée. Elle enfonça sa tête dans l'oreiller et expulsa progressivement tout l'air de ses poumons. Eris hésita, puis lui proposa un maigre réconfort en lui tapotant l'épaule avec compassion. Mona refit surface avec de nouvelles intentions.

— Avant tout, je voudrais te dire que je tiens à toi. Énormément. Plus que tu ne l'imagines. Je n'aurais jamais pensé que ce serait possible... et pourtant, nous nous sommes rencontrées. Par le plus grand des hasards, pour mon plus grand bonheur, je t'ai rencontrée et tu ne me laisses vraiment...

Mona se retourna sur le dos, gênée.

— ... vraiment pas indifférente. Quand je te vois te démener sur le terrain pour tes partenaires, je trouve ça beau. Quand je te vois sourire avec ton visage si parfait, mon cœur se met à battre très fort. Quand je te sens si près de moi...

Avec une lenteur infinie, la jeune femme aux cheveux courts repoussait la couette vers le pied du lit, sous le regard hypnotisé d'Eris.

— ... et que nos regards se croisent, j'ai une envie folle de te prendre dans mes bras...

Sous le t-shirt gris anthracite, les rares formes d'un corps musclé par des années de pratique sportive étaient révélées centimètre par centimètre.

— ... et de t'embrasser, parce que tu es la fille la plus mignonne que je connaisse et j'ai un gros faible pour toi...

Eris crut qu'elle allait exploser de joie.

— ... alors, s'il te plait...

Des larmes se formèrent.

— ... je t'en supplie...

Sa voix se transforma en un murmure.

— ... ne m'abandonne pas.

À la lueur de deux minuscules flammes, la vérité éclata un soir de juin. Elle était pure, simple et élégante dans un sens. Tout ce que Mona dissimulait depuis tant d'années se trouvait aujourd'hui sous le feu des projecteurs, sur une scène qu'elle connaissait bien et face à un public... d'exception. Son discours ne pouvait être plus être sincère. Sa prestation, quant à elle, ne pouvait être plus angoissante.

Elle priait. Aucune divinité ne lui venait à l'esprit, mais elle priait pour que les retours, de cette assistance si particulière, soient au moins bienveillants et compréhensifs.

Après tout, elle ne l'avait pas choisi. Il était là, par défaut, inscrit dans ses gènes depuis sa création et la première division cellulaire dans le ventre de sa mère. Tout au long de son enfance, ses parents avaient graduellement abordé le sujet, éveillant leur fille sur son corps hors du commun et les potentiels conflits internes qui l'attendaient. Ils l'avaient protégée et chérie, elle en était consciente. Ils voulaient qu'elle soit épanouie et qu'elle s'accepte entièrement sans tomber dans le déni. Mais cela n'avait rien de facile et d'évident. Même lorsqu'on est bien entourée, la moindre différence vis-à-vis d'une norme établie peut se révéler néfaste, déstabilisante. Mona se cherchait encore et toujours, oscillant perpétuellement entre féminité et masculinité, sans parvenir à trouver ce juste milieu salvateur où les deux cohabitent en parfaite harmonie.

Non, elle n'y arrivait pas. La révélation du soir était le coup de poker le plus risqué de sa jeune carrière, et toute défaite lui serait fatale. Elle s'était mise à nu pour Eris, avait fait preuve d'une candeur remarquable. Elle ne regrettait pas la tournure des évènements, mais elle savait qu'à la moindre réaction de rejet, son sentiment de sécurité volerait en éclats.

Eris prit la parole.

— Tu peux me faire confiance et fermer les yeux quelques instants?

Perdu pour perdu, la jeune femme obéit à la voix douce et rassurante, évacuant par la même occasion les perles lacrymales de ses yeux humides. Elle sentit le matelas se déformer, entendit le froissement des draps et perçut dans l'espace un mouvement non loin de sa position. Au niveau de ses genoux, la peau d'Eris caressa la sienne par inadvertance. La surface du lit s'enfonçait par endroits sous la pression exercée par les ajustements de son invitée.

Puis Mona sentit un poids l'envelopper, la serrer avec force et tendresse. De la tête aux pieds, elle était en contact avec le corps d'Eris qui partageait sa chaleur, sa douceur et son odeur. Tout était parfait. Au centre de leur union, le bas-ventre de son amie reposait délicatement sur l'objet de son appréhension, stimulant inconsciemment l'organe qui tressaillait de façon incontrôlable. Un peu plus haut, les deux poitrines, modestes de par leur taille respective, s'enlaçaient à leur manière en générant des vagues de plaisir supplémentaires. Enfin, près de son oreille gauche, Eris décocha un nouveau baiser et lui susurra les plus belles paroles qu'elle eut entendues.

— Mona, ma chère et tendre Mona. Je sais qui tu es et je t'aime telle que tu es. Il manquait une pièce au puzzle et, en plus d'être belle, elle complète l'œuvre à merveille. Tout au long de la semaine, nos échanges ont participé à l'éclosion d'un sentiment nouveau et puissant. Ces moments magiques me transportent, mais j'ai des peurs aussi. Celle de ne pas être à la hauteur en fait partie. Tu es une personne formidable qui occupe mes pensées jour et nuit. J'ai la chance inouïe d'être avec la plus extraordinaire des femmes...

Son visage s'approcha de celui de Mona, qui ouvrit les yeux et lui offrit des iris vert noisette d'une beauté époustouflante.

— ... et pour rien au monde, je ne la laisserai passer.

Les lèvres s'effleurèrent.

Les deux partenaires s'envolèrent.

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