Coup De Foudre Ch. 01

Informations sur Récit
Une rencontre foudroyante,
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1.3k
1
Récit n'a pas de balises

Partie 1 de la série de 2 pièces

Actualisé 06/05/2024
Créé 06/04/2024
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1.

Il détestait le passage à l’heure d’hiver. À peine 18h30 et déjà son bureau était plongé dans une lumière artificielle et déprimante. Il avait commis une erreur en déménageant sa société dans cette résidence, occupant un rez-de-chaussée certes très vaste, mais à l’atmosphère triste. Il n’aimait pas l’heure d’hiver, pas son bureau, et tout aussi peu cette proche banlieue de Paris, bourgeoise et encombrée de voitures. Il n’aimait que son travail et ne vivait que pour lui. Par lui aussi, devait-il se l’avouer. Seul son associé se permettait de lui en faire la remarque, au sujet de ses horaires trop longs, de ses venues systématiques les week-ends, de son absence de vie sociale par ailleurs. Quelle importance ? Il s’était toujours ennuyé au contact des autres. Aussi loin qu’il s’en souvenait !

À 38 ans, il dirigeait une entreprise prospère, reconnue, et son nom apparaissait de plus en plus souvent dans les journaux. Il aimait bien cette notoriété grandissante, pas seulement parce que cela lui ouvrait de nouvelles portes. Mais parce qu’il espérait secrètement que sa mère lirait son portrait dans les pages saumon. Elle serait sans doute fière de lui, alors qu’il avait réussi tout seul après qu’elle l’eut abandonné lâchement. En fait, il en voulait à la terre entière, la rage l’habitait, le volcan grondait souvent. Personne ne s’en doutait, lui qui était un patron adulé et admiré par ses employés, mais aussi par ses concurrents, ce qui était plus rare. Si la passion était son moteur, la rage était son carburant, l’ennui son meilleur ennemi.

Il regardait avec gourmandise les résultats financiers du troisième trimestre. Cette année encore, il dépasserait les objectifs, malgré cette terrible crise qui arrivait. Cela le stimulerait encore plus d’avoir à affronter ces nouvelles difficultés, cela complexifiait un peu plus son activité. Il souriait de plaisir à relever ces nouveaux défis lorsque le téléphone sonna doucement sur son bureau.

Il accueillit la jeune femme d’un grand sourire et lui proposa de s’installer sur le canapé qui meublait un coin de son bureau. Il ne la regardait pas vraiment, l’esprit encore encombré de l’avalanche de chiffres qu’il venait d’ingurgiter. Pour cet entretien, il n’avait pas jugé bon de se ménager un sas de décompression comme à son habitude, tant les enjeux lui paraissaient faibles. Sur l’insistance de son associé, il avait passé une annonce pour une assistante personnelle. Il n’avait aucune idée de l’activité qui pourrait être la sienne, tant il lui semblait inconcevable que quiconque entre dans ses classements, qui étaient exclusivement informatisés, ni dans son emploi du temps, qu’il gérait d’une façon très personnelle et peu rigide. Personne n’avait de vue sur son organisation ni son temps, plus d’un serait sans doute surpris. Il avait promis à Emmanuel de prendre une assistante, aussi tiendrait-il sa promesse, il verrait ensuite comment l’employer. Elle était la dernière d’une série de cinq qu’il avait sélectionnée. Il s’intéressait peu au cursus, mais beaucoup plus à la personnalité, à la personne qui lui parlait. Tous ses recrutements étaient basés sur son feeling, pouvaient ne durer que quelques minutes, et les échecs étaient rares. Pas tant par son intuition géniale, mais parce que les candidats étaient toujours filtrés en amont et que la motivation de rentrer dans l’entreprise était immense. Pour lui, l’important était de savoir s’il avait envie de travailler avec son interlocuteur tous les jours et de partager une pizza froide les nuits de charrette.

Plus tard, il aurait aimé pouvoir se dire qu’il avait tout de suite su. Qu’elle fût entrée et que la lumière avait brillé. En fait, il lui fallut plusieurs minutes avant de réaliser qu’elle était assise dans son canapé, qu’ils parlaient de choses et d’autres. Le temps de rentrer dans la situation et de quitter un mode automatique qu’il contrôlait de moins en moins. Il réalisait parfois qu’il était en réunion ou en discussion, alors que son esprit était occupé à tout autre chose. Personne ne semblait s’en apercevoir, mais cette schizophrénie lui faisait peur, puisqu’il était dans l’incapacité de savoir ce que son double automatique avait bien pu dire.

Ce soir-là, si l’entretien était ennuyeux et sans intérêt pour lui, il n’en était certainement pas de même pour cette jeune femme. Il devait faire l’effort d’être présent. Il l’interrogea consciencieusement sur son parcours, ses motivations, ses expériences passées, sa recherche. Batterie de questions classiques. L’ennui l’envahit, son esprit vagabonda, il le contrôlait de moins en moins. Il la regarda enfin vraiment, tout en continuant à lui poser des questions banales avec un air passionné.

Blonde un peu rousse, sa peau d’une douceur de miel le frappa. Elle était hâlée, les vacances étaient pourtant terminées depuis longtemps. Il n’avait pas fait très attention, mais elle devait être assez grande, presque autant que lui. Se tenant bien droite, le cou étiré, son port de tête était assez majestueux. Cela aurait pu être prétentieux, mais son regard rieur démentait toute trace d’arrogance, voire même de sérieux. Elle n’avait que 24 ans, mais une maturité qu’il ne retrouvait pas chez ses employés du même âge. Gaie, dynamique, épanouie auraient été les mots qu’il aurait notés sur le CV. Mais il ne notait rien, se noyant dans son regard gris liquide. Il réalisa qu’il était en train de lui poser des questions très personnelles, des questions que la loi lui interdisait. Mais Camille répondait gentiment, de façon presque mutine, à ses inquisitions personnelles. Elle vivait en colocation avec une amie, n’avait pas d’enfant et n’en prévoyait pas dans l’immédiat, voyait peu ses parents, et n’était pas engagée sentimentalement, donc facilement disponible si ses exigences l’imposaient.

Il était déstabilisé par elle. Son statut de patron à succès ne l’impressionnait pas du tout, il le sentait bien. Elle le regardait, heureuse de vivre, pleine de ressources, le voyant comme il était. Le désarmant, il ne pouvait plus opposer son travail, son acharnement, ses diplômes, sa réussite. Tout cela l’indifférait, elle en avait vu d’autres. Gauchement et brusquement, il se leva, la remercia en lui indiquant qu’il ferait son choix dans les prochains jours, que lui ou le directeur des ressources humaines l’appellerait pour lui faire une proposition le cas échéant. Maladroit, il rougit lorsqu’elle le remercia puis ajouta qu’elle aussi réfléchirait une fois qu’elle aurait sa proposition en main. Sa situation actuelle lui plaisait beaucoup et si elle aimait les changements, elle souhaitait continuer en progressant. Elle n’avait pas bien compris le contenu du poste, mais il était clair qu’il devait y avoir beaucoup de travail, et qu’une heure d’entretien c’était déjà beaucoup. Peut-être que son DRH lui fournirait les informations nécessaires ? Il s’excusa, s’empêtra, la raccompagna à la réception et s’enfuit le cœur battant dans son bureau.

Nul. Il avait été nul. Il devait analyser, traiter les informations, repasser le film, comprendre pourquoi il s’était mis dans un tel état. L’analyse l’avait sauvé lorsque, jeune, il s’était retrouvé si souvent seul et désemparé. Ses capacités en la matière étaient impressionnantes, et il n’y avait pas de sujet qui résiste longtemps à sa réflexion. Ce soir-là, le sujet était une fois encore lui, mais rien ne lui permit de calmer le battement de son cœur. Cette femme n’avait rien de particulier, ni un top model, ni un cerveau impressionnant, ni même une sensualité torride. Pourtant rien que de lire son nom, son cœur redoublait dans sa poitrine. Il était incapable de rien, s’insultant en pure perte d’être aussi émotif, incapable de suivre les lignes de son tableur Excel. Il se leva, fit des exercices, respira profondément. Rien. Rien n’y faisait. Il avait faim, l’idée trottait dans sa tête. Complètement aberrante. Déplacée. Mais il ne pouvait l’empêcher de revenir encore et encore. N’y tenant plus, il décrocha son téléphone.

« François Simon à l’appareil.
- Bonsoir Monsieur, la voix était surprise.
- Êtes-vous libre ce soir ? J’ai en effet oublié de vous parler du poste en détail et je vous propose de passer tout cela en revue autour d’un verre de saké et de sushi dans un restaurant japonais que je connais près de la Bastille.
- Ce soir ? Elle rit joyeusement, mais oui pourquoi pas ? Nous aurions pu continuer tout à l’heure, ce n’était pas plus simple ?
- Non ce n’était pas plus simple. Enfin, je vous dirai. 21h au 52 rue de la Roquette, cela vous convient ?
- Parfait, à tout à l’heure. »

Il était fou. Ou alors en effet il travaillait trop, et il avait besoin de = respirer un peu.

2.

Il gara sa moto sur la place de la Bastille, le cœur toujours battant. Avec un sourire, il réalisa qu’il se mettait lui-même dans des situations impossibles, toujours cette recherche d’adrénaline. Cette vision de la situation lui redonna le moral, ce n’était pas tant cette jeune femme qui le désarçonnait que cette situation un peu originale pour lui, peu habitué à séduire et si peu attiré par les femmes. Il aimait les femmes, passionnément. Mais trouvait que l’énergie mise à les conquérir était disproportionnée aux bénéfices attendus, aussi s’abstenait-il le plus souvent. Il avait dans sa vie deux amies de cœur, et il retrouvait régulièrement l’une ou l’autre. Cette vie lui convenait bien. Il en était convaincu.

Camille l’attendait devant la porte. La foule était dense, elle ne l’avait pas encore reconnu. Il prit le temps de la contempler. Elle était grande, élancée, bien plus sensuelle qu’il ne pensait, il émanait d’elle beaucoup d’énergie. Il tressaillit lorsque les yeux gris croisèrent les siens, une lumière s’alluma, tandis qu’un grand sourire jaillit naturellement de son visage. François se sentit reprendre son sourire, sans le contrôler, tellement cette femme était communicative.

Ils étaient les derniers clients du restaurant, les serveurs les regardaient du coin de l’œil, espérant leur départ rapide. La bière puis le saké chaud les avaient détendus et depuis plus d’une heure, ils se regardaient dans les yeux, les mains nouées à travers la table, échangeant quelques mots, se buvant littéralement. Il n’avait jamais été question du poste dans leurs échanges, et dès qu’ils s’étaient vus dans la rue, l’un et l’autre savaient pourquoi ils étaient là. Jamais François n’avait vécu une telle évidence. Pas un instant son cœur ne s’était calmé, même si une douce quiétude l’enveloppait.

De son côté, Camille s’émerveillait de cette rencontre qu’elle n’attendait plus. Son amie Cynthia ne cessait de lui dire qu’elle était bien trop folle pour qu’un homme la suive dans tous ses délires, et elle avait eu largement raison jusque-là. Ce soir, elle touchait du doigt à quel point François était charmant, drôle, timide, comme il la buvait et semblait affamé de tout comprendre, sentir sur elle, comme à aucun moment il n’avait eu un geste ou un mot paternaliste, alors que la situation aurait pu s’y prêter mille fois ! Au contraire, elle sentait toutes les portes de son esprit s’ouvrir sur ses émotions, ses folies comme disait Cynthia, son extravagance qu’elle devait sans cesse masquer. Ici au contraire, il semblait tellement conquis et fasciné, très loin de son univers à elle, mais sachant que là était sa place à lui aussi !

Ils retardaient l’un comme l’autre cet instant unique, qui précède le chaos des âmes, où chacun encore seul sait qu’il a rencontré ce double si cher avec qui il va se laisser couler. Cet instant où l’illusion perdure qu’il est encore temps, qu’il est encore possible de faire demi-tour, alors que tout prouve l’inverse.

« Je crois que nous sommes attendus, dit François sans la quitter des yeux.
- Je n’ai pas envie de partir, envie de vivre ainsi pour le restant de mes jours. Les yeux de Camille brillaient de cette perspective.
- Faisons durer, veux-tu ? Si nous nous levons, je te prendrai dans les bras, je t’embrasserai, je te ferai l’amour là devant les serveurs japonais, ce sera banal.
- Banal, je ne crois pas ? Camille riait maintenant, mais je vois très bien. Oui je vois très bien ce que tu veux dire. Et oui, si évident, j’ai bien d’autres idées. Que me proposes-tu ?
- Je ferme les yeux, je compte jusqu’à 100, et quand je les ouvre à nouveau, tu as disparu. Pour ce soir seulement.
- Tu es cruel François.
- Veux-tu jouer avec moi Camille ?
- Ferme les yeux, compte, et à 100 tu sauras. Jamais tu n’as approché une joueuse comme moi, tu es très mal parti ! »

François compta, lentement, sûrement, guettant le moindre souffle d’air. Il ne savait pas, vraiment pas. Serait-elle là ? Il en avait l’ardente envie. Son absence serait monstrueuse, douloureuse, mais annonciatrice de bien des plaisirs et des bonheurs. Il réalisa qu’il comptait en retenant sa respiration.

Le vide devant lui, lui coupa le souffle. La douleur était immense. Il restait certes l’odeur de son parfum, la chaleur de sa présence, le souvenir de son rire. Mais il avait du mal à se rappeler de ses yeux, se demandant même s’il la reconnaîtrait. Il s’en voulut, c’était une bonne idée finalement de lui faire l’amour là. Il paya enfin, libérant ses hôtes. La souffrance lui vrillait les côtes.

À peine rentré chez lui, il ne résista pas à lui envoyer un message, la souffrance était trop forte.

« J’ai le cœur qui saigne ! La douleur de ne plus te voir m’a coupé le souffle, je ne m’attendais pas à ce que ce soit si difficile. En quelques heures, tu as envahi chacune de mes cellules et je me mets à nu et à tes pieds, ayant totalement succombé à ton charme Camille. Je ne veux vivre qu’avec toi. »

Jamais il n’avait ressenti quelque chose de pareil, ni même imaginé. Il était comme un gamin à attendre la réponse fébrilement. Pourvu qu’elle réponde.

« Je suis très joueuse tu sais ? rires, tu vas le découvrir. J’aurais préféré que tu me renverses sur la table et me fasse l’amour, mais tu as préféré jouer ! Tu dois être masochiste pour être comme cela, pourquoi avoir proposé cela alors que tu meurs d’envie de moi ? »

« J’avais l’impression que c’était trop banal, pas au niveau de notre rencontre ni à celui de ton imaginaire que tu n’as fait que me laisser entrevoir. Et puis je ne suis pas un fana du coït, cela laisse toujours un goût de déception je trouve et avec toi je ne peux imaginer la moindre déception. »

« Parle pour toi, rires, moi j’adore faire l’amour et de toutes les façons, même avec une personne qui me plaît. Tu préfères rester chaste, à me regarder avec envie, à développer ta frustration ? Hélène a raison tu es maso ! fou rire. Moi je suis une jouisseuse et j’ai envie de jouir avec toi ! De tant de façons, tu m’ouvres tous mes imaginaires. »

« Hélène ? Oui peut-être, mais c’est tellement bon de me consumer pour toi, tu ne peux pas imaginer le bouleversement que tu apportes à ma vie, j’ai l’impression d’émerger d’un grand sommeil, c’est très bizarre. »

« C’est ma colocataire, je lui ai raconté notre soirée ! »

« Tu lui dis tout comme ça ? Vous êtes très proches ? »

« Mmmhhh oui, je dirais aussi proche que sa langue est de mon clitoris ! Fou rire »

« Quoi ??? Tu me fais marcher ? »

« Mais non pas du tout, j’avais besoin de jouir, j’en avais tellement envie tout à l’heure, aussi Hélène s’est dévouée et elle est très bonne à cela ! J’aime bien quand elle est à sa place entre mes cuisses comme maintenant ! »

« Mais, mais comment tu la traites ? Tu te moques de moi ? »

« Pense ce que tu veux, mais elle adore et jouit quand je la traite comme cela. Là, elle me regarde avec des yeux brillants et me dit que tu devrais avoir une ceinture de chasteté pour juste me contempler et ne jamais me toucher ! Que tu es un vrai pervers. Qu’est-ce que tu en penses ?»

Il prit quelques instants, tellement il était excité par la situation et par l’échange. Il n’osa pas toucher son sexe tellement il avait envie de jouir. Avant qu’il n’ait le temps de répondre, il reçut un nouveau message.

« Je suis certaine que ton sexe est tout dur et que tu as envie de jouir comme un petit garçon. Je me trompe ? »

« Non, tu as raison, je dois avouer. Et ce que tu me dis me trouble beaucoup. Tu es toujours comme ça ? »

« Tu veux dire gaie, belle, jouisseuse, sans prise de tête ? Oui toujours comme ça. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, je suis remplie d’images folles et amusantes avec toi ! Est-ce que cela te plaît ? »

« Terriblement. J’ai follement envie de toi, je ferai tout pour toi. C’est un tel bonheur d’avoir croisé ta route. »

« Tout pour moi ? Vraiment ? Par exemple la ceinture de chasteté ? »

« Tu y tiens à celle-là ? Mais oui, je ferai tout pour toi et avoir le bonheur de te regarder et de vivre avec toi. »

« Je te surprends ? Tu trouves que je suis une fille particulière ? »

« Camille, tu es la fille la plus surprenante et incroyable que je connaisse. Chaque mot de notre conversation au dîner était incroyable, je suis complètement séduit, tu ne le sens pas ? Et toi ? Tu ne me dis rien ? »
« Tu crois que je discute comme ça avec tout le monde ? Oui, bien entendu que je suis attirée par toi, tu es aussi assez particulier. Et j’adore échanger tout en jouissant sous la bouche agile d’Hélène. Peut-être au téléphone cela aurait été encore plus drôle, mais j’aime pouvoir échanger un peu avec mon sextoy en attendant tes réponses. Elle est parfois de bons conseils. »
« Tu m’excites tellement ! »

« Mmmhhh alors je ne veux pas que tu te masturbes comme un petit garçon, tu ne jouis qu’avec moi, tu es d’accord ? »

« Oui bien entendu, ce n’est que de toi dont j’ai envie. Mais en même temps ce n’est pas très juste si toi tu te fais jouir avec ta coloc ? »

« Eh oui, les choses ne sont pas symétriques dans la vie ! Mon pauvre petit François. Je te plains. »

« Tu te moques de moi ! »

« Oui et j’adore. Maintenant, je voudrais que tu me surprennes, vraiment. Prends ton temps, je suis bien occupée mais j’attends un message de toi qui me surprenne et m’illustre ton désir. La barre est très haute, ma copine Cynthia dit que je suis complètement perchée, viens me décrocher… »

« Cynthia, une autre amie… intime ? D’accord Camille, mon bourreau. Je vais t’écrire cela. Je ne peux penser qu’à toi. »

« Non, c’est mon amie d’enfance, elle sait tout de moi ! »

En fait, il savait déjà ce qu’il allait lui écrire. C’était complètement dingue mais pour lui une évidence et tant pis ce que pourraient en penser les autres. C’était ce que Camille allait en penser qui comptait, et Hélène aussi apparemment ! Quant à Cynthia… Le sujet était qu’il pensait Camille totalement sincère, totalement perchée comme elle disait, et qu’il était totalement envoûté.

Il reçut un petit message avec un film pour le stimuler, lui dit-elle : une vidéo de sa coloc en train de lui lécher le sexe, prise par-dessus ! C’était totalement torride, son sexe était tout épilé, magnifique comme il l’aurait imaginé. Les bruits de succion, les gémissements de Camille le rendirent dingue, le regard de sa coloc était brûlant. Il ne put se retenir et se fit jouir deux fois de suite, c’était bien trop fort. Et cela ne calma en rien son désir de Camille, il était bien au-delà d’une jouissance. Il se sentit quand même un peu penaud.

« Veux-tu te marier avec moi ? »

Son message était simple, délirant, mais il ne voyait rien d’autre dans sa vie que Camille. Il attendit une heure, pas le temps de réfléchir, mais le temps d’organiser tout si elle disait oui. C’était alors une machine de guerre.

« Oui »

Sa réponse était toute aussi simple et rapide, il en fut scotché.

« Oui, mais à mes conditions. »

« Oui bien entendu à tes conditions, tout ce que tu veux. J’ai pris deux billets pour lundi à destination de Las Vegas, réservé une chapelle pour mercredi et jeudi on fait enregistrer au consulat. On organise un grand mariage religieux si tu veux et quand tu le voudras. »

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