Avec Elisa

© tomtrah

Nous avons rendez-vous au restaurant Le M.

Je te découvre en t'aidant avec le manteau : en dessous, tu portes un seul autre vêtement, une robe chasuble très fine, un doute transparent, couleur indigo/nuit, le décolleté profond donnant sur une double fermeture éclair quasi invisible, dont la partie haute est un peu ouverte et la partie basse un peu plus.

Sortant d'abord l'un, puis l'autre bras du manteau, tu me fixes du regard pour guetter l'effet que tu me fais et ton tout léger sourire me dit que tu savais le plaisir qui est le mien.

Le maître d'hôtel nous conduit à notre table, en plein milieu de la salle.

Le brouhaha de la salle passe au murmure. Tous les yeux se posent sur toi qui me précèdes.

Avec un geste élégant qui cache bien l'effort, le maître d'hôtel tire la table qui nous est destinée pour te donner accès à la banquette, puis t'enferme à ta place en remettant la table à l'endroit.

J'adore ces brasseries où l'on conserve un esprit de qualité que ces nappes blanches et l'argenterie choisie traduisent ... ici les tables sont couvertes de damassé pratiquement jusqu'au sol.

En entrée, nous partageons des fruits de mer, moules, homard, crevettes et huîtres qui s'avèrent délicieux.

Il me revient alors ce souvenir de jeune homme et je te raconte comment une amie, si belle et sympathique femme que le fait qu'elle soit lesbienne a toujours causé en moi le plus vif regret ... comment elle m'a fait goûter pour la première fois une huître : "tiens essaie, c'est aussi bon que le sexe d'une femme, mais plus frais bien sûr!" - depuis ce jour, j'adore.

Dans tes yeux, sérieux, qui suivent mon récit sur mes lèvres, je lis que tu les imagines sur les tiennes, et pas celles de ta bouche. Je saisis une autre huître que j'aspire avec un peu de bruit, un délice.

Le vin, un blanc de Bourgogne, nous accompagne aussi pour le plat, un ailloli de poisson et fruits de mer, que nous partageons également.

Lorsque nous attendons le dessert, sachant que tu auras tous les regards sur toi, je ne pense pas t'abandonner quand je vais me laver les mains.

Aussi en passant, je glisse un billet dans la main du maître d'hôtel et un mot à son oreille ... je sais que tu m'observes, que tu te demandes ce que je fabrique là.

A mon retour à table on nous sert le sabayon commandé, avec du champagne rosé.

Soudain, coupure de lumière ... et quant elle revient quelques secondes plus tard, je me trouve à genou entre tes jambes, à l'abri, protégé de la vue par la nappe.

Je sens ta surprise dans le frémissement de tes cuisses et remonte ta fermeture éclair jusqu'au nombril ... ton parfum trahit ton excitation et je pousse tes genoux pour me donner accès à ton sexe que j'embrasse avec grande douceur et gourmandise ... je sens ton plaisir monter, tes frissons, tes contractions, j'achève ta résistance avec ma langue et sens le tremblement de ton plaisir autant que je le goûte.

Nouvelle coupure de lumière. Contre mon gré je refais surface dans le noir et suis à nouveau assis en face de toi quand tout rentre dans l'ordre des secondes plus tard - discrètement je m'essuie la bouche avec ma serviette, mes yeux dans les tiens profondément tourmentés. Je hume ma serviette et ne la pose que quand un large sourire épanouit ton visage ... me rendant compte alors que la fermeture du haut a sensiblement baissé, très loin.

A la table voisine, les deux dames jetent des coups d'œil furtifs dans l'ouverture généreuse. Pour moi, qui me trouve en face, ce ne sont que les pointes de tes seins qui poussent la maille délicate de ta robe, et le galbe de tes rondeurs. J'adore savoir que ces deux femmes voient ton sein gauche dans toute sa beauté ... l'une d'elle, d'un geste délicat, pose sa main en coupe sous un de ses seins, geste discret que j'ai déjà vu ailleurs et qui m'inspire un sens de tendresse sexuelle, c'est très touchant et d'un doux excitant inattendu.

Ton regard trahit que tu les as remarquée aussi, et à nouveau ce grand sourire, espiègle, s'empare de tes traits.

Nous terminons par un café et un marc de Bourgogne.

Devant chez toi, je pose un baiser dans ta nuque et te souhaite une belle nuit.

Une lueur de doute traverse ton visage ; puis, comme une certitude, tu me fais un très doux "à bientôt!"