À la Recherche de la Nymphe

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Un étuddiant en métamorphose cherche une créature magique.
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Edalas
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Note de l'auteur :

Bonjour, lecteur curieux.

C'est ma première histoire publiée sur ce site, et ma première fiction de plus de quelques lignes que j'écris depuis très longtemps. Je suis donc tout à fait ouvert aux conseils que ce soit sur la forme, l'histoire, l'écriture, l'orthographe... je prends tout! Bonne lecture.


« c'est ainsi qu'en utilisant la transmutation moléculaire de 4e niveau le mage est capable, en à peine trente s... » La cloche retentit, noyant les dernières paroles du vieux professeur dans une marée de grincement de chaises impertinents, malpolis et ingrats. Mirilius se leva aussi, contre son habitude, suscitant des regards amusés de la part de ses camarades qui s'attendaient sans doute à ce que le mageor de promo s'attarde afin de noter consciencieusement la démonstration inutile et ennuyeuse écrite d'une main tremblotante au tableau vétuste. Il n'en fit rien, refermant son lourd grimoire d'un geste vif, le fourrant dans son sac avant de partir d'un pas pressé dans les longs couloirs gris et venteux du bâtiment de haute théorie métamorphique. Un observateur externe, pommé et particulièrement novice aurait pu penser qu'un mageor d'une promotion de cinquième année comportant au moins 2000 élèves(1), serait reconnu, craints ou au moins respecté par les autres étudiants. A la vérité, il n'en était rien, Mirilius, comme tout le monde, se fit bousculer, marcher dessus et invectivé par 5 personnes différentes avant de sortir dans l'aire frai du soir printanier(2). Il faut dire qu'hors mis sa robe légèrement décorée, Mirilius avait un physique particulièrement passable, de taille moyenne, et qu'il avait tendance à s'effacer dès qu'une personne élevait la voix au-delà du volume qu'une bibliothécaire aigrie aurait qualifier de murmure.

Il se détacha de la file d'étudiants bruyants qui s'organisait pour aller dîner, et, toujours l'air pressé, presque coupable, bifurqua entre deux imposantes statues d'éminentes professeures disparues dont il savait épeler les noms par cœur, avant de s'arrêter à l'ombre de quelques plantes aux reflets rosâtres. Il jeta encore des regards anxieux autour de lui, avant de sortir un parchemin soigneusement plié de son sac. Des semaines de recherches à la bibliothèque, résumées en quelques mots, flèches et tableaux. Il avait réuni toutes les informations trouvables sur ces êtres mythiques : les nymphes. Des créatures dont peu d'experts affirmaient l'existence avec certitude. Des créatures, des gens? Un peuple unique ou plusieurs espèces séparées marquées par leurs environnements? Tant de questions que les rares témoignages qu'il avait dénichés élargissaient encore. Une certitude, cependant subsistait : si les nymphes existaient, ils ou elles avaient un don pour la métamorphose. C'était ce qui intéressait Mirilius, il voulait comprendre d'où venait ce pouvoir, et si possible s'en inspirer pour améliorer sa compréhension métamorphique. Il vérifia rapidement que le reste de son matériel était bien dans son sac, un triangle de verre, son nécessaire à rituel, quelques pousses de salsepareilles... tout ce qui avait eu, d'après un ou un tel, la capacité de les attirer. Tout était là, évidemment, il ne comptait plus le nombre de fois qu'il avait vérifié. Après un dernier regard aux alentours, il quitta sa cachette et se mis en route vers la grande forêt qui bordait l'école.

Tout le monde le sait, une école de magie se doit d'avoir une forêt interdite, où les créatures échappées des labos pourraient retrouver une vie paisible sans déranger personne, et où envoyer les étudiants punis en justifiant une quelconque action de nettoyage ou de récolte(3). Cependant, il y a plusieurs dizaines d'années de cela, les professeurs du bâtiment de la magie violente de bataille avaient décidé d'y organiser des TP réguliers, ceux du potager invariable de botanique y avait trouvé une terre seine et riche en nutriments, suivis de peu par ceux du grand congloméra de magie domestique qui avaient commencé à balayer les feuilles mortes en petits tas bien propres. De fil en aiguille, la forêt noire avait perdu sa noirceur pour devenir un lieu plutôt agréable, où les élèves en manque de verdure pouvaient venir se reposer, et ceux en manque de sang pouvaient « poutrer du streum »(4). Mirilius avait patiemment attendu la conjoncture parfaite : la période des examens de mi-année, combinée à l'heure du dîner, rendait les lieux particulièrement paisibles. Bien entendu, il savait exactement où aller, il avait repéré le lieu des jours plus tôt. C'est d'un pas vif et assuré qu'il s'y rendit.

C'était un petit étang perdu au milieu du bois, seul des chemins alambiqués permettaient d'y accéder. Quand Mirilius sorti des arbres, il s'arrêta un instant, profitant de l'atmosphère reposante du lieu. Il n'entendait que le léger croassement des grenouilles et le hululement des premiers oiseaux nocturnes, le reste de la forêt semblait silencieux, comme dans l'attente. L'eau reflétait doucement les derniers rayons rasants du soleil qui filtraient à travers les ramures dénudées par l'hiver.

« Je ne pouvais pas rêver meilleur cadre » murmura-t-il en s'asseyant sur une pierre plate et en déballant son matériel avec précaution. Par où commencer? Il l'avait déjà décidé, ces mains tremblantes d'excitation et d'appréhension, il lança les tiges de salsepareille dans l'étang.

« Toi qui vis ici, noble créature, accepte ce cadeau que je t'offre! » Le silence retomba, les tiges flottèrent un instant avant de doucement plonger dans l'eau calme. Il compta 2 minutes et constatant que rien ne se produisait, passa à l'expérience suivante, puis l'autre, puis l'autre... en sachant pertinemment que plus il barrait les lignes de son petit tableau, plus les chances que l'expérience est une quelconque probabilité de réussir s'amenuisaient. Le soleil se coucha. Les étoiles commencèrent à briller.

« Nymphe du plus profond des abysses, je t'invoque! ». La température chutait lentement autour du jeune homme(5), s'infiltrant sous sa robe de travail, alors qu'autour de lui s'élevaient des sons à l'origine inconnue. Ses mains tremblaient lorsqu'il barra la dernière ligne. Il resta là, contemplant le lac, dépité, seul, frigorifié, son matériel éparpillé autour de lui en de petits tas dérisoires. Il se rassi, les genoux serrés contre la poitrine, tentant vainement de se réchauffer les mains en lançant un petit sort de chaleur. Les arbres paraissaient plus grands dans cette position, plus anciens, leurs branches décharnées s'agitant dans le vent glacial qui commençait à se lever. Mirilius, dépité commença à rassembler ses affaires, marmonnant tout seul pour couvrir les bruits inquiétant de l'endroit et pour empêcher ses dents de claquer.

C'est alors que sa main toucha un objet froid au fond de son sac. Il le sorti, intrigué, et le triangle de verre tintinnabula dans le froid. Un petit rire lui échappa, il avait déniché cet instrument dans l'un des nombreux greniers de l'université. Il l'avait embarqué pour se donner chance, car la première histoire qu'il avait entendu en étant enfant évoquait une nymphe aux doigts de fée qui en jouait avec plus de talent qu'aucun humain ne le ferait jamais. Souriant à ce souvenir, il fit doucement tinter l'objet dans le vent, le triangle produisant une longue note claire(6).

La note se prolongea alors que le triangle ne vibrait plus, et pourtant la note continuait claire et douce... à moins que... Mirilius tendit l'oreille. Ce n'était pas une note, mais un rire, un rire qui prenait sa source... oui, juste derrière lui. Il se retourna vivement en lâchant le triangle dans la terre de surprise. Devant lui, une femme de son âge se tenait les côtes, les yeux fixés sur lui. Mirilius fût frappé par sa beauté, elle avait de longs cheveux bleus qui tombaient en cascade le long de son dos. Sa robe de la même couleur coulait le long de son corps, ne laissant pas grand-chose à l'imagination, étreignant sa petite poitrine et sa taille fine avec perfection. Elle émettait une odeur particulière, comme celle d'une fleur, peut-être de la violette?

Semblant enfin remarquer son regard, elle tenta de reprendre son souffle, les yeux larmoyant de rire.

-- Tu... tu... pfiou, t'es sérieux?!

-- Je... euh... sérieux? Pourquoi?

-- Du triangle?! Pouffa-t-elle, repartant de plus belle dans un fou rire

-- Je ne pensais pas vraiment que ça marcherait. Si ça a marché? Es-tu... êtes-vous une nymphe?

Il dû attendre quelques longues secondes qu'elle retrouve sa respiration.

-- Hmmm... je sais pas, peut-être ou peut-être pas. Qu'est-ce que tu leurs veux, aux nymphes?

-- Juste... euh... juste poser des questions, des questions d'ordre magique, expérimental.

-- Mouais, c'est tout?

-- Eh bien oui, elles ont des capacités hors de commun dans mon champ d'expertise, alors je me disais qu...

-- Ton champ d'expertise, hein? T'es un genre de zoologue?

-- Non, non pas du tout, je suis métamorphe, dit-il en secouant l'insigne sur sa robe.

-- Sérieux?! Alors oui, je suis une nymphe!

Elle sautait littéralement de joie, les yeux brillants.

-- Évidemment, le meilleur de ma promo, dit-il, plutôt fier et heureux d'avoir trouvé quelqu'un qui semblait partager sa passion.

-- Prouve-le! Fit-elle en pointant du doigt un gros arbre.

-- Celui-ci? il est plutôt imposant, que dois-je lui faire?

-- Hmmm, ce que tu veux, dit-elle en haussant les épaules, sa robe ondoyant autour de son corps.

Mirilius s'approcha doucement de l'arbre, il n'avait jamais tenté d'expérience sur un être vivant de cette taille, mais la présence de cette... créature, personne? le stimulait. Il posa ses mains sur le tronc, ferma les yeux, et visualisa la structure interne de son sujet. L'arbre vira lentement de couleur, d'abord les quelques feuilles rachitiques, puis les branches et enfin le tronc, comme si la sève charriait de l'encre bleue vers les racines avec de longs battements lents.

-- C'est tout?

Mirilius sursauta, lâchant l'arbre. Un filait de sueur lui coulait dans le dos, et ses genoux tremblaient imperceptiblement. La nymphe s'approcha, l'aire amusée. Elle fit le tour de l'arbre, le scrutant sous toute ses coutures.

-- C'est du bon travail, mais... le changement de couleur, c'est très basique. Tu n'es pas censé être le meilleur?

-- Si mais...

-- Fais mieux, où sinon... je ne partagerai aucun secret magique avec toi, dit-elle avec espièglerie.

Mirilius, déjà épuisé, posa à nouveau les mains sur le tronc, ferma les yeux et tenta de se concentrer, de trouver les quelques réserves d'énergie qui restait au fond de lui. Lentement, très lentement, une branche se fendit, verdit, et un petit bourgeon se mit à poindre. Mirilius mis un genou en terre, sa vision se troubla...

-- eh bien? Continue, pourquoi ne pas en faire une fleur?

-- Je ne suis vraiment pas sûr de pouvoir... je n'ai... pas l'habitude d'avoir des sujets aussi grands...

-- Allééé, s'il te plaît?

Comment résister à ces grands yeux bleus qui le fixait, comment refuser, ce qu'il était venu chercher était si proche. Le bourgeon grossi, par à-coups, avec difficulté. Une fleur bleue commença à apparaître. Il y était presque, encore un petit peu, un dernier effort... Mirilius tomba, face contre terre, les yeux révulsés, la fleur se figea dans sa croissance, se décrocha et se désagrégea dans le froid en une poussière blanche.

Quand il émergea, il senti d'abord un mal de crâne l'assaillir. Il avait l'impression qu'une armait de nains combattait avec acharnement ses pauvres neurones sans défense, avec haches, marteaux, canons et tours de siège. La deuxième chose qu'il senti, furent des mains chaudes, douces dans les siennes. Interloqué, il ouvrit les yeux pour voir la nymphe penchée au-dessus de lui, baignée par une douce lueur verte qui émanait de ses mains.

-- Je suis vraiment, vraiment désolée, lui souffla-t-elle. J'avais oublié à quel point nous étions différents. Je... comment te sens tu?

Son expression joyeuse l'avait quittée, remplacée par une inquiétude sincère.

-- J'ai mal au crâne... je vois flou... mais je me sens... bien? Je... ne me lâche pas les mains, s'il te plaît.

Les mots sortaient avec difficulté de sa bouche, pâteux, engourdis, lourds...

-- Je ne te lâche pas, promis.

Le mage senti la chaleur des mains auxquelles il se cramponnait se répandre dans les siennes, remonter, vague après vague, le long de ses bras et gagner son esprit, le plongeant à nouveau dans un sommeil doux et indolore.

-- Au fait, mon nom est Avi. Entendit-il vaguement alors que sa conscience s'enfonçait dans un oreiller soyeux de calme et de douceur.

Quand il rouvrit les yeux, le soleil s'était levé et filtrait à travers des branches recouvertes de petites fleurs violettes. En tournant la tête, il vit qu'il était sous un petit dôme végétal, allongé sur un lit de mousse. En se redressant, les idées encore peu claires, il prit conscience qu'il se sentait particulièrement bien, aucune douleur, aucune blessure, rien qui ne pourrait attester d'une chute ou d'une surutilisation de mana. Juste la sensation d'avoir fait un long sommeil dans un lit de plumes.

Il poussa doucement les fleurs pour se lever et vit qu'il était aux abords d'une clairière baignée de soleil, où flottait un doux parfum floral. Intrigué, il chercha du regard la fille d'hier soir, ses souvenirs remontant petit à petit à la surface de sa mémoire en de grosse bulles colorées.

-- Je sais que j'ai mal agit, te soigner était la moindre des choses.

La voix venait de derrière un grand arbre recouvert de fleurs blanches. Avi apparue, des cernes sous les yeux, son sourire toujours absent. Elle s'avança vers Mirilius en restant distante, sur la défensive.

-- Je crois que tu avais des questions, je veux bien y répondre.

Sa voix était triste, légèrement hésitante.

-- Oh, euh... par où commencer? M. Barbecramer nous a dit un jour que le niveau d'un mage métamorphe se calculait selon une adéquation tridimensionnelle exonérée au quadruple, est-ce que tu penses qu'il a raison? Parce que j'ai fait les calculs, et il apparaît que d'autres paramètres peuvent être pris en compte et...

-- Le niveau, c'est la puissance, en gros non?

-- Euh oui, en gros, mais c'est un peu plus compliqué parce que...

-- Moi, le niveau je le mesure en regardant quelle taille d'objet je peux modifier. Ça marche très bien.

-- C'est comme ça qu'on faisait dans le temps, enfin plutôt avec la masse des objets, pas la taille, mais M. Barbecramer a dit que c'était archaïque.

-- Mais ça marche, non?

-- Euh oui mais...

Un sourire commençait à renaître sur ses lèvres. Elle lui fit signe de s'asseoir à côté d'elle sur un large tronc recouvert de mousse.

-- Qui a besoin d'être précis à ce point? Le poids ça marche très bien.

-- C'est pour classer les élèves, c'est plus pratique.

-- C'est tout?

-- eh bien oui... je crois.

-- Donc ça sert à rien pour métamorphoser des trucs. D'autres questions?

Au fur et à mesure de cette longue discussion, Mirilius prit plus de note qu'en une journée de cours, Avi avait une vision bien particulière de la magie en générale, très éloignée de ce qu'enseignaient les vieux professeurs de l'université, et il se surprit à penser qu'au moins Avi était bien plus agréable, qu'elle ne transformait pas les étudiants en grenouille pour d'obscures raisons et qu'elle n'avait pas l'haleine d'un foc suite à une métamorphose ratée. Elle s'exprimait avec de plus en plus d'animation, se levant, faisant les cent pas dans l'herbe, débattant avec vivacité, si bien que Mirilius n'avait presque jamais le dernier mot, chose qu'elle ne ratait jamais l'occasion de lui rappeler quand il commençait à reprendre du terrain.

-- Voilà pour la déflexivité quantique à trois variables machin, aussi appelée changement de taille des êtres vivants, d'autres questions?

-- À vrai dire, non, dit-il en jetant un œil à son grimoire, on a évoqué tous les sujets que j'avais préparé, regarde, le soir arrive déjà.

-- Ah... tu es sûr? Dit-elle, soudain moins souriante.

-- Oui oui, euh... tout va bien?

-- J'ai rempli ma part du marché alors. Je t'ai soigné et j'ai répondu à tes questions, me pardonne-tu?

-- Évidemment, quelle question?!

-- Dans ce cas, je suppose que je vais te laisser, je ne voudrais pas te gêner. Tu dois avoir des trucs à faire.

Elle commença à se lever.

-- Non! Attends, me gêner? Pourquoi tu me gênerais?

-- Tu t'es littéralement évanoui à cause de moi, tu aurais pu en mourir. Je comprends parfaitement que tu préfères ne jamais me revoir maintenant que tu as eu ce que tu voulais.

-- Écoute, Avi, je n'avais pas autant appris, je ne m'étais jamais autant amusé depuis que je suis arrivé ici. Je... je ne sais même pas si je veux rentrer, je pense que rester encore plusieurs semaines avec toi ne me dérangerait même pas. Je... euh, j'ai dit quelque chose de drôle?

-- Tu n'avais pas une formulation plus étrange encore?

-- C'est vrai que dit comme ça... mais c'est vraiment ce que je voulais dire. Vraiment.

Ses doigts triturait l'ourlait de sa robe tandis qu'il cherchait ses mots.

-- À l'université, en dehors des cours, je dois parler à 2 personnes en une journée, maximum, et jamais personne ne... ne m'a...

-- Ouiii?, insista-t-elle, se penchant en avant, le regardant droit dans les yeux.

-- Jamais personne ne m'a donné envie de rester avec elle plus longtemps que nécessaire. Mais toi, c'est différent, ne part pas, s'il te plaît Avi.

Les yeux maintenant rieurs, Avi se pencha encore, son visage à quelques centimètres de celui du jeune homme.

-- Tu as déjà été en couple avec quelqu'un Mirilius?

Il sursauta, d'un coup mal à l'aise.

-- Non, enfin, pourquoi cette qu...

Avi lui avait posé un doigt sur les lèvres, le regardant avec amusement. Sa deuxième main glissa sur son épaule. Mirilius senti son cœur battre de plus en plus fort, son univers se réduisant à ces grands yeux bleus qui se plongeaient dans les siens, à ce parfum de violettes qui émanait de chaque parcelle d'elle.

Avi sentait sa tension, et pour cause, elle ressentait la même au fond de son ventre, il était si particulier, si drôle sans le vouloir. Il avait fait tout ce chemin pour la rencontrer, seul dans la forêt un soir d'hiver, elle avait failli le tuer et pourtant... Ses lèvres se posèrent sur les siennes, les mains de Mirilius, après le choc, passèrent dans son dos, la serrant contre lui, se perdant dans son odeur, dans la chaleur de son baiser et de sa peau qu'il sentait si proche sous le tissu fin de la robe. Elle le sentait inexpérimenté, elle le guidait, l'invitant entre ses lèvres, menant la danse des langues avant qu'il ne prenne de l'assurance en douceur. Les yeux fermés, Mirilius senti la robe fondre sous ses doigts, couler comme de l'eau, n'osant ouvrir les yeux, ses mains touchèrent la peau chaude. Il la caressa du bout des doigts en murmurant

-- Joli sort.

-- Tu n'as encore rien vu.

Avec surprise, le mage senti sa propre robe couler sur ses flancs. Il ouvrit les yeux de stupeur. Dans ses bras, Avi faisait des petits gestes des doigts en direction des deux robes qui se glissaient l'une par-dessus l'autre, formant une grande couverture qui se déroula sur le sol de la clairière. Mais ce spectacle, fût-ce-t-il la preuve d'une grande maîtrise de métamorphose, n'était rien face à celui qu'offrait la nudité d'Avi. Sa peau était changeante, parfois bleu comme ses yeux, parfois verte comme l'herbe à leurs pieds, parfois rose, blanche ou noire, des motifs harmonieux courraient le long de son corps.

-- Tu aimes ce que tu vois?

-- C'est magnifique, mais je crains ne pas héééé!

Sans attendre la fin de la réponse Avi l'avait poussé en arrière sur la couverture, tombant sur lui, peau contre peau et posa à nouveau ses lèvres sur les siennes. Les mains parcourraient les corps, découvrant et caressant, là une jambe, là un téton raide, là des côtes presque saillantes, témoignage de longues heures passer à la bibliothèque...

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