Le Club - Partie 22

BÊTA PUBLIQUE

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- Ah bon, s'étonna la procureure. Cela a dû coûter une fortune à son propriétaire mais quel gâchis de laisser perdre une telle richesse culturelle.

- Qui sait, lança Anna. J'ai un ami qui connait le nouveau propriétaire. Peut-être qu'il acceptera d'offrir une visiter privée.

- Ce serait génial.

Anna lui sourit et elle lui rendit ce sourire alors qu'elles s'éloignaient de la résidence de Guillermo Diaz pour rejoindre le centre-ville. Elles dinèrent dans un petit restaurant bien plus discret que les immenses établissements rutilants des quartiers rénovés où se massaient toutes les personnes branchées de cette ville et Serena qui venait de multiplier les repas professionnels, accueillit ça comme une délivrance.

Elles prolongèrent cette soirée à la terrasse d'un café jusqu'à tard dans la nuit. Aucune des deux ne semblait avoir envie de quitter l'autre et d'ailleurs ce fut ce qui motiva Serena à raccompagner Anna jusqu'en bas de chez elle.

- J'ai passé une très bonne soirée, déclara la jeune technicienne alors qu'elles arrivaient devant le portail de son immeuble.

A ce moment, Serena céda à ses sensations du moment et embrassa la jeune femme. A chaque seconde, elle s'attendait à voir Anna se retirer car si elle-même était une lesbienne reconnue, elle savait que la jeune technicienne n'avait jamais montré le moindre penchant pour le sexe faible, bien au contraire. Pourtant et confirmant ses impressions de la soirée, la jeune femme lui rendit son baiser avec une fougue dont elle ne l'aurait jamais cru capable.

- Attends, dit-elle finalement. J'ouvre la porte.

Elle ouvrit effectivement, l'invitant ainsi à monter avec elle jusqu'à son appartement. Refusant de laisser passer sa chance, Serena qui avait toujours été attiré par Anna qui s'était toujours jusqu'alors montré d'une froideur de glace à son égard sur le plan sexuel, s'empressa d'entrer.

Les deux femmes pénétrèrent enlacées dans l'appartement de la scientifique et la juriste laissa alors parler sa fougue en déshabillant sa partenaire qui se montra d'une docilité impressionnante. Nue, Anna fit basculer Serena sur son lit et cette dernière écarta tout naturellement les cuisses toujours prises dans la jupe de cuir noire qu'elle portait. La technicienne la souleva puis écarta doucement son string pour plonger sa langue dans son intimité. La langue de la jeune fille se mit à jouer avec le clitoris de sa partenaire qui découvrit alors que celle qu'elle croyait novice dans ce genre de jeux lesbiens n'était pas aussi naïve que ça. Active et efficace, Anna réussit à la faire jouir en un temps record. Elle releva la tête, le visage en sueur, pour fixer sa nouvelle amante comme si elle la voyait pour la première fois. Cependant, elle ne voulait pas en rester là. Elle décida de lui rendre ce plaisir qu'elle venait de lui offrir et ce fut le début d'une longue nuit de plaisir et de caresse échangées entre deux amantes expertes.

Le lendemain matin, Serena se réveilla alors que le soleil brillait déjà. Les relents de la nuit de plaisir qu'elle venait de connaître lui revenait à l'esprit et elle chercha Anna dans le lit, en vain. Elle se redressa alors pour chercher dans la chambre et elle la trouva installée devant sa table de chevet qui fixait le miroir, les yeux rougis par des pleurs. Elle se leva pour la rejoindre et la réconforter.

- Ce n'est rien, fit-elle. Ce que nous avons fait n'est pas mal, bien au contraire.

- Ce n'est pas ça, nia la jeune technicienne. Je ne regrette pas une seconde de ce que nous venons de vivre.

- Mais alors pourquoi? Qu'est-ce qui te fait pleurer?

- Tu sais depuis que je suis ici, j'ai souvent eu l'occasion de penser à Dorset et à ce que nous avons fait pour le faire condamner.

Serena se crispa une seconde ; elle s'était bien jurer de ne plus jamais parler de cette sombre affaire mais elle considéra le visage défait d'Anna et réalisa qu'elle avait vraiment besoin d'un soutien qu'elle seule pouvait lui apporter.

- Dorset était une pourriture, affirma-t-elle. Il a tué au moins 6 femmes dans des conditions horribles et il n'a eu que ce qu'il méritait.

- Mais nous avons trahi nos serments personnels pour arriver à cette fin. Tu t'imagines que les résultats étaient faux et que je me suis parjurée devant le tribunal.

- Je le sais et si tu l'as fait c'est parce que je te l'ai demandée. Si nous avions fait autrement il aurait libérée et il aurait recommencé à tuer.

Soudain le visage d'Anna se transforma. Ses yeux plissés s'agrandirent un peu et sa bouche se referma, elle s'écarta un peu de Serena à sa grande surprise.

- Est-cela que vous vouliez, maître? Demanda soudainement Anna à un interlocuteur invisible.

A ce moment la porte du salon s'ouvrit et un homme que Serena identifia comme étant Antonin Marius, le chef de la police, entra alors, un rictus mauvais au coin du visage.

CHAPITRE 6

La voiture arriva finalement dans le patio d'une grande demeure de style victorien. Henryk descendit en premier suivi rapidement par Thomas qui ne reconnut pas cet endroit.

- Qu'est-il arrivé à la demeure Upset? demanda-t-il.

- Upset a choisi l'autre camp durant la guerre civile, répondit laconiquement Henryk. Il ne fait plus partie de mes amis désormais.

- Alors c'est ainsi, le réseau est divisé en deux désormais.

- Non Thomas, le réseau n'existe plus tout simplement. Je dirige une nouvelle structure qui veut occuper la même fonction mais qui ne peut revendiquer l'héritage du réseau, du moins totalement.

Thomas voulut demander plus d'explication mais il fut alors encadré par trois personnes encagoulées et vêtues de noir.

- Sécurité, fit une voix déformée par la cagoule mais Thomas vit qu'il s'agissait d'une femme. Veuillez nous donner vos armes.

A peine surpris d'être traité en étranger presque en ennemi, il défit les pans de sa chemise, révélant le glock modifié à crosse d'ivoire sur laquelle était gravé un loup qu'il portait toujours sur lui. Il le sortit de son étui pour le tendre à la femme qui marqua un temps d'hésitation incroyablement long avant de le prendre et il eut l'impression que cette arme signifiait quelque chose pour elle. Elle s'en empara et il craignit un instant de ne plus jamais revoir cette arme. Thomas la fixa cherchant à lire le langage de son corps pour identifier quel membre du réseau qu'il avait rencontré naguère pouvait se cacher derrière cette cagoule. Elle disparut sans lui donner de réponse et il ne s'acharna pas sur ce problème, il avait plus important.

Il revint sur Henryk qui semblait s'être amusé de la petite scène qui s'était déroulé sous ses yeux. Les deux hommes entrèrent dans la grande demeure et finirent dans un salon immense où un majordome leur servi des rafraichissements. Henryk but une gorgée de son vermout puis le reposa avant de se pencher vers Thomas.

- Alors mon ami, lui lança-t-il. Que puis-je donc pour toi?

- Je veux des renseignements sur David Angel.

- Et qu'est-ce qui te fait penser que j'en aurais?

- Parce que cet homme a violé la fille de Yearlerman, d'abord et surtout parce qu'il est encore vivant alors que vous aviez signé son arrêt de mort ce qui veut dire que certaines personnes au sein même du réseau ont tout fait pour qu'il reste en vie ; des gens de « l'autre côté » comme tu dis, je présume.

- Et tu présumes bien, reconnut Henryk. David Angel aura été un sujet d'inquiétude pour moi pendant quelques mois je l'avoue. Pendant un temps j'ai pensé qu'il pouvait être l'ombre qui tirait les ficelles pour nous détruire mais je me suis trompé, il n'est qu'un pion comme les autres.

Thomas fronça les sourcils devant cette affirmation étrange.

- Tu l'as dit toi-même, reprit Henryk, des personnes très influentes se sont opposées à son élimination et à ce que je sais, il s'en est quand même fallu de peu qu'ils ne réagissent trop tard.

- Effectivement, souffla Thomas en revoyant le visage de cette pourriture dans le viseur de son arme alors que son doigt était crispé sur la gâchette.

- Bref, Angel doit la vie sauve parce que pendant des années, une personne immensément riche a financé les putshistes du réseau qui ont tenté de renverser Yearlerman et c'est ce mystérieux sponsor qui a ordonné la fin de ta mission. Pendant des mois, j'ai cherché la trace de cet homme en suivant la piste de son argent, je pensais dur comme fer que j'allais retrouver Angel au bout. Après tout, il est milliardaire et semblait avoir un compte à régler avec Yearlerman.

- Et ce n'était pas le cas.

- Pas du tout, au lieu de ça, l'homme que j'ai retrouvé au bout de la piste n'a été personne d'autre que Paul Romero.

Tous les muscles de Thomas se contractèrent à l'énoncé du nom de son défunt frère.

CHAPITRE 7

Angel fut surpris d'apprendre que Christine se trouvait devant le portail d'entrée ; il ne l'avait pas convoquée et elle ne l'avait pas prévenu d'une telle visite. Intrigué par une telle initiative de la seule de ses esclaves qu'il laissait encore libre de ses mouvements, il l'autorisa à entrer et ce fut une furie qui déboula dans son salon, bousculant la pauvre Anne-Marie au passage.

- SALAUD! Hurla-t-elle en tentant de le gifler. SALAUD!! TU N'EN AURAS DONC JAMAIS ASSEZ!! APRES MOI, TU T'ATTAQUES A MON PERE!!

Il en fallait beaucoup pour désarçonner David Angel et la rage de Christine Veron faillit réussir cet exploit, il se reprit cependant et d'un geste vif, il lui expédia un claque dont le son se répercuta dans toute la maison. Elle fut propulsée sur deux mètres et sa joue rougit immédiatement sous l'effet du choc. Il eut un doute quant à l'effet calmant de cette réaction et bondit immédiatement sur elle pour l'attraper par le cou.

- Je ne comprends rien à ce que tu me racontes, lui glissa-t-il à l'oreille, mais fais bien attention à ce que tu fais sous mon toi, esclave! Je t'ai laissé entrer, rien ne dit que je te laisserais ressortir.

Elle le fixa et saisit à la fois la portée de ses menaces de mort autant que le fait qu'il ne semblait pas être au courant de ce qui se passait.

- Tu ne vas pas me dire que ce n'est pas toi qui m'as envoyé cette Gwendoline, lança-t-elle toujours dubitative.

- Qui?

Il la souleva du sol et la posa sur l'un des divans. Il semblait se passer des choses très intéressantes et il voulait en savoir plus.

CHAPITRE 8

Thierry ressassait son angoisse en attendant des nouvelles de Thomas. Ce dernier avait refusé qu'il l'accompagne jusqu'en Angleterre en affirmant qu'il devait rester à Lilleland pour conseiller l'unité de Fossett si jamais ces derniers décidaient d'une action. Il savait que ce n'était qu'une excuse et que son ami cherchait surtout à le tenir à l'écart pour le cas où ce petit voyage se transforme en traquenard. Oubliant ses idées noires, Thierry remarqua Gubler qui se dirigeait vers la salle de réunion ; cela signifiait qu'ils avaient de nouvelles informations sur ce groupe qui se faisait appeler le Club et il décida d'aller voir lesquelles.

Quand il entra dans la pièce, le jeune policier était en train de placer de nouvelles photos sur le tableau blanc, en dessous de celles des 6 hommes placés auparavant par Fossett.

- De nouveaux membres du Club? demanda Thierry.

- Pas vraiment, répondit Gubler. Notre « client » est devenu très coopératif surtout maintenant qu'il a compris qu'il ne pouvait plus faire marche arrière.

Pantkin avait parfaitement su faire saisir au flic ripoux que dès qu'un homme comme Marius comprendrait qu'il avait parlé, ses jours sur terre seraient comptés. Fossett lui avait alors promis une nouvelle vie dans un nouveau pays sitôt qu'il aurait terminé de leur donner des informations et le gars était devenu un vrai moulin à parole.

- De qui s'agit-il alors? questionna Thierry

- Des femmes que ces hommes détiennent en leur pouvoir, expliqua Gubler. C'est impressionnant.

Et en effet, Thierry fut horrifié par le nombre de jeunes femmes de tout âge que Gubler déposa sur le tableau avec un marqueur, il relia chaque photo avec une ou plusieurs photo en expliquant que chaque membre de ce club si sélect semblait s'attribuer personnellement la propriété sur certaines de ces femmes même si certaines se retrouvaient parfois en porte-à-faux avec plusieurs d'entre eux.

- Combien? Fit Thierry.

- A ce que nous savons 22 pour l'instant mais d'après ce gars ce chiffre ne cesse d'augmenter. C'est un jeu pour eux.

« Un jeu » s'énerva Thierry. Puis soudain, il vit apparaître le visage d'Opale et sa colère devint de la rage.

- Et elle? questionna-t-il en tentant de cacher le feu qui bouillait en lui. Auquel de ces salauds, vous allez la relier.

- A Angel, expliqua Gubler qui visiblement n'était pas courant de son lien avec la jeune femme, mais d'après ce que nous savons, elle est morte.

- Angel, répéta Thierry.

Gubler le dévisagea alors, se rendant compte de l'erreur qu'il venait de faire mais il n'eut pas le temps de la réparer car Thierry fila hors de la pièce comme le vent.

CHAPITRE 9

- J'espère que tu plaisantes, osa enfin Thomas après avoir prit le temps d'encaisser l'annonce tonitruante d'Henryk. Paul est mort.

- Oui je sais, avoua son ami. En réalité, je cherchais à te choquer en utilisant un raccourci un peu facile. Je vais essayer de t'expliquer tout cela. Commençons par le début de tout cela. Je ne t'apprendrais rien en te rappelant que la fortune de l'organisation était phénoménale. Le génie de Paul dans la gestion de ses activités illicite l'avait amené à amasser des dizaines de milliards sur des comptes sécurisés dans des banques de paradis fiscaux. Quand Paul et ses alliés sont tombés, le réseau s'est lancé dans une opération de récupération de ses fonds afin de tenter de se dédommager des immenses pertes occasionnées par la « guerre des deux frères » et il y a réussi, enfin pour l'immense majorité des fonds. Quand j'ai repris la direction des vestiges du réseau après la fin de cette guerre interne, j'ai appris que deux transferts de fonds importants avaient été réalisés peu de temps avant la chute de l'organisation du loup. Dans les deux cas, l'argent s'est ensuite perdu dans les méandres des réseaux bancaires internationaux et leurs destinataires finaux devaient penser que personne n'arriveraient jamais à percer leur identité. Bien entendu, ils se trompaient même si certaines réponses ne furent que partielles.

Henryk se tut un instant, le temps de prendre une nouvelle gorgée de vermout. Thomas savait que ce qu'il allait lui révéler était d'une importance primordiale mais se garda bien de marquer son impatience.

- Les experts mandatés par Yearlerman étaient persuadés qu'il y a bien eu deux bénéficiaires différents. Ils se sont basés sur le fait que le premier transfert important précédait le second de plusieurs semaines. En fait, ils ne se sont pas trop attardés sur le devenir du premier virement car nous avons assez rapidement compris qui en était le destinataire. Dis-moi, Thomas? Comment vit-on en sachant que tout ce que l'on achète est payé avec l'argent de la drogue et de la traite des blanches?

- Tu devrais le savoir, lui rétorqua Thomas en jetant un regard évocateur sur le faste du salon où ils se trouvaient.

Il n'allait pas accepter de recevoir des leçons de la part d'Henryk alors qu'il déduisait aisément qu'une bonne partie de ce lieu avait été payé avec la fortune de l'organisation du loup. Il n'allait pas s'excuser d'avoir utilisé la somme d'argent que Paul avait fait virer sur un compte à son intention même si le but initial de son frère était certainement de le corrompre. Celui qu'il considérait naguère comme un ami sembla un peu déçu par le peu d'effet de son accusation mais reprit son explication.

- Quoi qu'il en soit nous nous sommes donc intéressés au second transfert qui lui était beaucoup plus obscur. En fait, au moment où la forteresse de Fortlud est tombée, les autorités se sont rendu compte que quelqu'un tentait de vider les fonds de l'organisation du loup. L'opération a été arrêtée de manière abrupte et les données ont été perdue ce qui fait que nous avons du repartir de zéro pour retrouver tous les comptes. Les comptes originels furent tous identifiés dans les premiers mois et ils semblaient intacts. Par contre, les comptes sur lesquels l'argent détourné avait été déposé étaient vides quand nous avons retrouvé leur trace.

- Le voleur vous avait devancé, avança Thomas.

- Je ne sais pas. Un de mes expert avait une autre hypothèse : il pensait que quelqu'un possédant les données des comptes originels avait su retrouver les comptes détournés puis su les détourner une seconde fois. Il appuyait sa théorie sur le fait que l'argent était resté bloqué sur ces comptes pendant presque deux ans. Si nous avions identifié les comptes d'origine plus tôt, nous aurions pu le récupérer sans mal. Ensuite, l'argent a disparu dans la nature avec une efficacité redoutable et il nous a fallu des années pour en retrouver la trace et encore d'une partie seulement et c'est là que mon histoire rejoint la tienne : il se trouve qu'une partie de cette argent a servi à financer les projets industriel d'un petit génie de l'informatique, un certain David Angel.

Thomas s'adossa sur le dossier de sa chaise et comprit alors où Henryk voulait en venir. Angel n'était pas un self-made-man, il devait sa réussite sociale à son génie mais aussi à un mécène qui avait commandité ses affaires naissantes avant qu'elles ne deviennent florissantes. Il savait désormais que cet argent miraculeux provenait des crimes de l'organisation de Paul.

- Il n'y a pas de hasard, énonça-t-il à haute voix et il était persuadé que quelqu'un tirait les ficelles de cette sombre affaire.

CHAPITRE 10

Serena considérait Antonin Marius avec incrédulité. Elle n'arrivait toujours pas à comprendre ce que le chef de la police de Lilleland faisait dans la chambre d'Anna Belknik. Elle en restait tellement choquée qu'elle ne se rendait même pas compte qu'elle exposait sa nudité à cet homme qu'elle ne connaissait même pas. La situation devint totalement aberrante quand elle vit la jeune technicienne, nue elle-aussi, se dirigeant à genoux vers cet homme et se serrer contre sa taille.

- Etes-vous content maître? souffla-t-elle espérant visiblement une gratification de sa part.

- Tout à fait, répondit l'homme en lui flattant le sommet du crâne comme il l'aurait fait avec un animal obéissant.

- Mais que signifie tout cela? Réagit enfin Serena.

Elle se rendit enfin compte de sa propre indécence et s'empressa de se jeter sur le drap du lit pour s'envelopper à l'intérieur. Marius sourit devant cette pudeur amusante.

- Nous nous sommes rencontrés voici peu de temps, rappela-t-il, et il m'a semblé que je ne vous ai pas laissé une bonne impression.

C'était un doux euphémisme pour dire qu'il lui avait inspiré un profond dégoût. Elle le connaissait de réputation qui était sulfureuse. Dans la région nord, il était connu pour avoir le taux d'élucidation le plus élevé de tous le secteur mais tout le monde savait aussi qu'il avait fait l'objet de nombreuses enquêtes interrégionales qui avaient justifiées son éloignement géographique. Serena qui arrivait enfin à réfléchir, se demandait quel était le but de tout cette mascarade et cherchait à capter le regard d'Anna. Quand elle y parvint, toute la tendresse de la nuit précédente avait disparu pour laisser la place à une colère froide qu'elle ne s'expliquait pas. Elle décida qu'elle avait été assez humiliée par ces malades et qu'elle chercherait les raisons de ce petit jeu plus tard ; l'essentiel était de sortir de cet endroit au plus vite. Elle se releva pour s'emparer de son string qui se trouvait à moins d'un mètre d'elle. Au moment où elle s'en emparait, elle entendit le son de sa voix répétant la conversation qu'elle venait d'avoir avec Anna, celle où elle avouait avoir manipulé des preuves pour faire condamner Dorset Elle se revint vers Marius pour voir qu'il tenait un petit magnétophone et elle comprit que tout ce qu'elle avait dit avait été enregistré. Tout prenait un sens, le virage lesbien d'Anna n'avait été qu'un leurre visant à la déstabiliser afin de lui arracher ces aveux.