Le Club - Partie 17

BÊTA PUBLIQUE

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Les deux jeunes femmes entrèrent dans la chambre. Elle était grande et spacieuse mais Morgane s'y sentit mal à l'aise. Elle remarqua immédiatement l'absence de télévision et de matériel multimédia autre qu'un ordinateur qui semblait cependant être très récent.

- Dis -- moi, demanda Morgane à Sonia. Tu vis ici toi aussi?

- Oui, répondit Sonia et Morgane vit sa gorge se nouer à l'énoncé de cette réponse.

- Ca ressemble plus à une prison qu'à une école, osa-t-elle en prenant la réaction de Sonia pour une invitation. Il doit y avoir bien des moyens de faire le mur. Je l'ai fait des dizaines de fois dans l'internat où j'étais la fois précédente et sans que mes parents le sachent.

- Ici, ça ne marche pas comme ça, lui rétorqua Sonia plus affolée qu'outrée. Tu dois travailler et partir d'ici est hors de question.

Morgane fut choquée par la réaction brutale de l'étudiante. On aurait dit qu'elle risquait de payer les conséquences de ses propres écarts. Elle préféra ne pas en rajouter en se disant qu'elle pourrait bien trouver des moyens de se faire la belle toute seule.

- Pour travailler, tout se trouve dans l'ordinateur. Il y a des dizaines de logiciels différents contenant la totalité du programme. Tu va suivre un enseignement spécifique et tu auras droit à des cours personnels pour le compléter.

- Quelle bêtise, lança-t-elle. De toute manière je n'ingurgiterais jamais autant de choses en se peu de temps.

- Au pire, tu n'auras qu'à aller sur internet, l'accès est libre pour l'instant.

Sonia se dirigea vers la porte mais se ravisa juste avant de sortir.

- Si tu a besoin de moi, ma chambre est au bout du couloir. Tu peux venir me demander des conseils quand tu veux sauf si la porte est fermée à clé. Dans ce cas, n'insiste pas, je ne répondrais pas.

Et Morgane constata à nouveau que sa gorge s'était nouée quand elle avait prononcé cette dernière phrase.

Morgane se retrouva donc seule dans sa chambre et la dernière dont elle avait envie c'était de travailler. Comme elle ne pouvait rien faire d'autre, elle se jeta sur l'ordinateur et commença à pianoter sur le clavier à la recherche de site intéressants. Elle commença à chatter avec ses amies sur l'horreur de l'endroit où on venait de l'enfermer et en même temps surfait à la recherches de fichiers qu'elle pourrait télécharger. A aucun moment, elle ne fit consciemment attention aux bandes publicitaires qui défilaient au dessus de l'écran pourtant petit à petit son intérêt pour les chats diminua et, presque sans le réaliser, elle se retrouva à chercher des sites spécialisés en mathématiques sur lesquels, elle passa le restant de la soirée.

CHAPITRE 7

Depuis son bureau, Laroquette observait Morgane surfant sur internet. Il était fasciné par les effets si rapides des images subliminales qu'il avait introduites dans les bandes publicitaires des sites internet sur lesquels elle était allée se balader. Les kidnappeurs de Bethany Carter -- qui qu'ils soient et quels que soient leur objectifs réels -- n'avaient pas menti. Ce programme était capable de transformer les esprits des jeunes filles. Déjà, en peu de temps, cette paresseuse de Bastier commençait à travailler suivant les suggestions que ces messages lui envoyaient. Elle allait sans s'en rendre compte elle-même devenir un bourreau de travail qui en quelques mois abattrait tous les retard que sa flemmardise lui avait fait accumuler mais bien sûr ce n'était pas tout.

- Accélère un peu grognasse, ordonna-t-il en quittant l'écran des yeux pour baisser le regard vers son entrejambe.

Anita Fuentes, son collier de cuir bien placé autour du cou, était en train de lui faire une fellation. Totalement nue, la professeure d'espagnol obéissait à toutes ses directives sans jamais montrer aucun plaisir mais sans non plus opposer aucune réelle résistance. Laroquette se doutait que ce comportement trouvait son origine dans le fait qu'elle avait été, enfant, retenue prisonnière dans les geôles d'une dictature où on avait dû la conditionner à obéir. Elle accéléra donc le rythme de ses va et vient afin d'augmenter le plaisir qu'elle procurait à celui qui l'avait ramené à la servitude qu'elle avait tenté de fuir en s'exilant du Honduras.

En proie à son excitation montante, Laroquette rejeta sa tête en arrière et une pensée envahit son esprit. Les programmes qui en ce moment même faisaient de Morgane une étudiante modèle contenaient un autre message bien plus intéressant. Ils étaient en train de la convaincre que désormais elle ne devrait considérer plus qu'un seul homme sur terre ; se plier à toutes ses volontés sans les discuter ; bref devenir son esclave soumise. Cet homme s'appelait bien entendu John Laroquette. Cela prendrait du temps bien sûr mais il savait désormais que c'était inéluctable. Le sort de Morgane Bastier était scellé.

CHAPITRE 8

Thierry resta un long instant silencieux devant l'apparition. Rousse, le teint pâle mais pas fantomatique, un regard bleu pénétrant qui vous désarmait, Martina Ivanova restait la plus belle femme qu'il n'avait jamais vue en dépit des 10 années qui s'étaient écoulées depuis la dernière fois qu'il l'avait vue. Quand elle était entrée dans le living, elle affichait un sourire charmant mais dès qu'elle le vit, son expression se transforma. Il vit son visage se fermer et son regard d'azur perdit toute sa lumière. Elle se tourna vers Thomas sans même saluer le détective.

« Rien de personnel, voulut se rassurer Thierry. Ce n'est pas toi qu'elle rejette mais tous les souvenirs que tu lui évoques ».

Elle ne parla même pas. Thomas hocha la tête et elle se dépêcha de partir vers l'escalier qui serpentait dans leur dos. Quand celui qu'on appelait le « Frère » se retourna vers lui, toute trace de trouble avait disparu de son visage ; il s'était à nouveau détaché. Thierry savait qu'il avait laissé passer son moment. Il refusa cependant de renoncer.

- Thomas, nous parlions de Lilleland.

- Lilleland n'est plus mon problème, répéta le « Frère ». Nous avons assez payé.

- Thomas, nous avons tous payé un lourd tribut à la guerre contre Paul, ce n'est pas pour autant que nous avons fui pour autant.

- Chacun ses choix. J'ai décidé de protéger ce qui m'était cher.

Thierry comprit que tout était dit. Entre Martina et Lilleland, Thomas avait choisi.

- Je vais rester quelques jours dans la région, précisa-t-il. J'aimerais essayer de renouer quelques contacts du réseau avant de repartir. Si tu changes d'avis...

Il posa son numéro de téléphone sur le bureau tout en se doutant que Thomas le jetterait dès qu'il aurait passé le pas de la porte.

CHAPITRE 9

Amanda-Jean pénétra dans le « Basque Noir » et toutes les discussions cessèrent. Il fallait dire qu'elle ne correspondait pas du tout à l'archétype du client classique de cet endroit. Avec sa tenue impeccable, elle faisait tache au milieu des marins en goguette, des loubards évadés des quartiers périphériques et des travailleurs émigrés en situation irrégulière. Pourtant, elle ne se laissa pas intimidée par les regards qui se posaient sur elle et se dirigea vers le comptoir. Un gros maghrébin se poussa pour lui laisser la place en la gratifiant d'un clin d'œil qu'elle ignora. Elle héla le barman qui se dirigea vers elle immédiatement. Elle commanda une bière et attendit qu'il revienne. Quand il lui posa son verre sur le comptoir sale, elle en profita pour retenir son attention.

- Je cherche quelqu'un, lui lança-t-elle.

- J'espère que c'est moi, répondit-il en ricanant.

- C'est très important, insista-t-elle en le retenant par le bras et en lui tendant un billet.

L'homme considéra le billet un instant avant de le prendre.

- Qui cherchez-vous? Un homme?

- Une femme?

Elle lui tendit une photo et l'homme la regarda.

- Connais pas, affirma-t-il

- Vous êtes sûr? Regardez la mieux. Je sais qu'elle est passée par cet endroit en compagnie d'un homme que vous connaissez sous le nom de Freddy.

Le maghrébin qui se trouvait juste à côté d'elle se tourna à l'énoncé du nom de Freddy. Le barman se libéra de la poigne d'Amanda-Jean pour s'éloigner au plus vite.

- Qu'est-que tu veux à Freddy toi?! grogna l'homme en se ruant vers elle.

Elle ne songea même pas à sortir son arme, elle n'en avait pas le temps. Il faisait presque deux mètres mais heureusement n'était pas très costaud. Elle profita du fait qu'il avait bu pour éviter son poing. Il se retrouva en déséquilibre sur sa chaise et elle le saisit par la nuque pour cogner son visage contre le bois du comptoir. L'homme se brisa le nez et une partie de la mâchoire. Plusieurs autres hommes bondirent de leurs chaises et elle dut sortir son arme et son badge.

- Police! Cria-t-elle.

Mais elle réalisa qu'en ce lieu son arme était bien plus dissuasive que l'autorité de l'état. Plusieurs hommes firent mine de s'approcher mais elle braqua son arme sur eux et ils reculèrent. Elle se dirigea vers la porte mais deux armoires à glace lui bloquèrent le passage. Elle se retrouva encerclée. Tout cela risquait de mal tourner. Elle pouvait y laisser sa peau et dans un autre cas, si elle devait ouvrir le feu, elle devrait donner des explications aux autorités et à ses supérieurs.

Soudain, la porte vola en éclats et plusieurs hommes en armes entrèrent, faisant refouler ceux qui barraient l'entrée.

- POLICE!! hurlèrent-ils.

Leur nombre et leurs armes firent effet et elle ne fut plus encerclée. L'un d'entre d'eux s'approcha d'elle.

- Lieutenant Mario Lopacci. Nous allons vous sortir de là, lui dit-il. Suivez-moi.

Elle savait qu'elle devait obtempérer compte tenu des circonstances. Elle suivit cet homme pour se placer sous la protection de la police municipale.

Ils se retrouvèrent rapidement sur les docks. Mario se tourna alors vers elle.

- Votre arme, lui ordonna-t-il. Je vous arrête.

- Pardon?

- Vous n'avez aucune autorité pour menacer des gens de la sorte et vous avez failli provoquer un massacre. Nous voulons des explications.

Amanda-Jean réalisa que le plus sage était de céder et d'essayer de négocier par la suite avec leur supérieur. A ce moment, elle ne posa la question sur les raisons qui faisaient que ces policiers se trouvaient justement au bon endroit au bon moment pour la sortir de la mélasse.

CHAPITRE 10

- Elle est sous clé, fit la voix de Mario dans le téléphone.

- Parfait, répondit Marius. Gardez-la au chaud le temps que je finisse.

Il faillit raccrocher mais se ravisa.

- Et Mario, pas de dérapage, cette fois!

Mario ne répondit pas mais il savait que le message était passé. Marius se tourna vers Hugo Galliano. Ce dernier portait encore quelques stigmates de la correction qu'il avait subie de la part d'Angel. Ses hommes savaient désormais qu'ils ne devaient pas toucher aux filles du Club sans autorisation mais un petit rappel n'était jamais inutile.

- Les voilà, annonça Hugo.

Marius fronça les sourcils pour voir au travers de la nuit. Il vit les silhouettes qui se dessinaient au travers de la pénombre. Quatre hommes venaient de sortir d'une voiture pour se diriger vers l'entrée d'un hangar.

- Tu es sûr de ton info? murmura Marius.

- Certain, répondit Hugo. Depuis que nous avons saisi son stock de cocaïne le mois dernier, Freddy est très nerveux et il doit fournir de la marchandise à ses clients, c'est essentiel. C'est pour ça qu'il est obligé de se mouiller dans cette transaction comme à ses débuts. Une aubaine.

Ils se trouvaient sur les docks, le royaume du chef de la mafia de Lilleland, à moins d'un kilomètre de l'endroit où Mario venait d'arrêter Amanda-Jean Carpenter. Tout se goupillait parfaitement. Freddy le chef de la mafia était sur le point d'acheter plus d'une tonne de cocaïne pour renflouer ses stocks et il allait tomber dans la toile tendue par le chef de la police.

Un camion arriva à son tour. Il s'agissait des vendeurs. Marius avait entendu parler d'une époque où l'ancien maître de la mafia inondait la ville avec de l'héroïne en provenance d'Afghanistan via un réseau complexe passant par un émirat d'Arabie mais c'était le passé, Freddy lui utilisait des filières classiques notamment avec des sud-américains. Moins exotiques mais plus prévisibles. Un homme descendit du camion et Freddy et ses hommes s'approchèrent de lui. Ils parlèrent un instant puis un échange de mallettes se fit.

- Allons-y, ordonna Marius dans son talkie.

Ses hommes sortirent de leurs cachettes et ce fut la cohue. Surpassés par le nombre, les gros bras de Freddy ne tentèrent même pas de résister alors que les sud-américains qui voulurent fuir furent vite rattrapés. Freddy se retrouvait pris la main dans le sac.

Menottes au poing, le chef de la mafia et ses hommes se retrouvèrent alignés le long de leur voiture. Marius s'approcha d'eux.

- C'est fini pour toi Freddy, affirma-t-il. Avec ce que j'ai, tu es bon pour 30 ans de prison au bas mot.

- Pour quoi? ricana le mafieux. J'étais juste en train de me balader sur les docks avec des amis. Il faudra prouver que cette dope est à moi.

- Avec un de tes « amis » au volant du camion, un jeu d'enfant.

- Mes avocats vont me sortir de là. Ils sont forts à ce jeu-là.

Marius sembla réfléchir un instant puis revint vers le mafieux.

- Tu sais, tu as raison. Ton avocat pourrait bien trouver un vice de forme comme la dernière fois. Il faudrait trouver une solution plus radicale.

Il dégaina son arme et abattit l'homme qui se trouvait à la droite de Freddy. Le mafieux, éclaboussé par le sang de son sbire, porta sur le commissaire un regard halluciné.

- Mais vous êtes dingue?!? Avec ça, je...

- Rien du tout, le coupa Marius en ouvrant le feu une seconde fois pour tuer un second sbire.

Freddy fut cette fois totalement séché par cette situation. Il ouvrait la bouche et la refermait sans émettre le moindre son. Marius savait que son esprit avait du mal à fonctionner et que son cœur battait la chamade. C'était exactement ce qu'il voulait. Il sortit alors une photo.

- Je n'ai pas de temps à perdre en simagrées et discussions. Si tu veux avoir la vie sauve, dis- moi où trouver cette femme.

Freddy dévisagea la femme sur la photo puis sembla avoir une illumination.

- Elle..., hésita-t-il. Elle vit dans un squat prés de Potter Street, c'est une paumée. Qu'est-ce que vous lui voulez?

- Rien qui te concerne. D'ailleurs plus rien ne te concerne.

Il tira une nouvelle fois mettant fin à l'existence de Freddy. La mafia venait de perdre son chef. Dans quelques temps, elle en trouverait un nouveau, directement choisi par les membres du Club.

CHAPITRE 11

La nuit était calme dans les rocheuses du Colorado. En dépit de l'heure avancée, Thomas n'arrivait pas à trouver le sommeil. Il sentait Martina qui dormait à ses côtés mais la sérénité affichée par sa compagne ne suffisait pas à le calmer.

En dépit de la fermeté qu'il avait affichée, Thierry avait su le toucher plus profondément qu'il ne l'aurait voulu. Quoi qu'il en dise, Lilleland restait inscrite dans ses gènes et surtout la seule idée de savoir que la dernière survivante de sa famille avait disparue réveillait en lui autant de remords que de questions. Il se retourna dans son lit et fixa le papier peint.

- Tu devrais repartir, lui murmura alors Martina et il se rendit alors compte qu'elle ne dormait pas plus que lui.

Il se redressa, soulagé de pouvoir parler de ce qui le tourmentait avec elle.

- Si j'ai fui Lilleland, ce n'est pas pour y retourner dès que n'importe qui vient me chercher, lui dit6il.

- Thierry n'est pas n'importe qui et il a attendu 10 ans pour utiliser le numéro qu'il avait en sa possession pour nous contacter. Tu sais comme moi qu'il sait que tout cela est important.

- Mais est-ce que cela me concerne? insista-t-il en reprenant le même argument que celui qu'il avait développé en présence de son ami.

- Alors pourquoi n'arrives-tu pas à dormir?

Il ne répondit même pas. Pas la peine de chercher à lui mentir, elle le connaissait trop bien et avait déjà payé trop cher le prix de son sens des responsabilités.

- Je ne peux pas te laisser seule, reprit-il, persuadé que le danger n'avait jamais été aussi proche depuis 10 ans.

- Je peux rejoindre notre lieu sécurisé.

- Ce n'est pas suffisant. Je ne te laisserais jamais si tu n'as personne pour veiller sur toi.

- Alors appelle Lorna.

Ce nom était une évidence. Lorna Watts était sans doute la seule personne au monde à laquelle il faisait suffisamment confiance pour remettre en ses mains la sécurité de la femme de sa vie.

- Il va me falloir du temps pour la faire venir.

- Je suis sûre que Thierry saura patienter pendant quelques jours.

CHAPITRE 12

Amanda-Jean venait de passer presque une journée entière sous bonne garde au commissariat central de Lilleland. Après avoir fait preuve de patience puis tenté la diplomatie, elle s'était essayée à la menace pour tenter de sortir de la pièce d'interrogatoire où elle était cantonnée depuis son arrestation mais ses geôliers étaient restés de marbre. On lui avait répondu que le commissaire divisionnaire allait la recevoir mais sans jamais lui préciser à quel moment. Tout cela confinait au ridicule.

La porte s'ouvrit enfin et un officier de grande taille entra.

- Le commissaire Marius va vous recevoir, expliqua-t-il.

- Pas trop tôt, répondit-elle, enragée.

Elle suivit l'officier dans les corridors du commissariat. Elle se rendit compte alors qu'il était affreusement tard et que l'immense immeuble était presque vide. Elle ne comprenait pas comment on avait pu se permettre de la laisser ainsi aussi longtemps en isolement.

Elle se retrouva dans un bureau qu'elle avait déjà visité : celui du chef de la police municipale. Ce dernier l'y attendait tranquillement assis dans son fauteuil. Il dialoguait au téléphone et lui fit signe de s'assoir. Elle n'était pas d'humeur à se laisser ainsi manipuler par cet homme qui l'avait ainsi maltraitée.

- Commissaire, commença-t-elle, c'est un véritable scandale...

- Chut, lui intima-t-il. Je dois terminer cette conversation. Elle est essentielle pour vous comme pour moi.

Elle fut choquée par sa désinvolture mais il ne fit même pas mine de s'intéresser à elle, continuant à discuter.

- Vous l'avez trouvée? Amenée là où je la voulais? Parfait alors tout est prêt pour le show.

Il raccrocha et se tourna vers elle, un sourire sur les lèvres.

- Mes hommes viennent de terminer une descente dans un squat de Porter Street, expliqua-t-il. Il n'y avait que des junkies et autres parias mais l'une d'entre eux, nous a fortement intéressés. Vous la connaissez bien.

Il prit une télécommande et l'écran de télévision géant qui se trouvait derrière elle s'alluma. Une jeune femme. En dépit de son apparence amaigrie et de son teint pâle, Amanda-Jean n'eut aucun mal à la reconnaître.

- Olivia, souffla-t-elle.

Oui, il s'agissait bien de sa jeune sœur. Elle ne pouvait pas se tromper. Elle avait bien les mêmes yeux bleus qu'elle, les mêmes cheveux blonds même si les siens étaient bien plus longs et plus sales. Elle paraissait épuisée et surtout Amanda-Jean se rendit compte qu'elle ne portait qu'une sorte de petite nuisette blanche.

- Retrouver votre sœur ne fut pas simple, précisa Marius. En fait, il nous a fallut un peu de chance. Quand j'ai découvert qu'une certaine Olivia Carpenter avait été la petite amie de Freddy avant que celui-ci ne devienne le patron de la mafia locale, j'ai rapidement fait le lien entre vous. Cela fait combien de temps que vous la cherchez? 7 ans? Il faut dire qu'ici, elle se faisait appeler Margaret Baroso.

- Le nom de notre mère.

- Quel âge avait-elle quand elle s'est enfuie? 15 ans, n'est-ce pas? Ce n'était qu'une enfant. Freddy était connu pour aimer la chair fraîche. Quand elle est devenue trop vieille pour lui, il l'a simplement jetée à la rue et elle n'a pas fait les meilleures rencontres ; pas les pires non plus, me direz-vous. Maintenant c'est fini.